Le double choc de l’escalade du conflit en cours au Moyen-Orient, ajoutée l’invasion russe de l’Ukraine est en train de peser sur les marchés mondiaux des matières premières. Qu’adviendrait-il si ces conflits perdurent ?
Les conditions de belligérance ne sont pas propices au développement économique. Aussi, les marchés mondiaux des matières premières devraient rester sous pression tant que les deux crises belligérantes ne seront pas résolues. Les feux attisés en Ukraine et en Palestine risquent de plomber la croissance. Justement, un ralentissement de la croissance économique mondiale est constaté par la Banque mondiale. Cette institution trouve que les prix du pétrole devraient atteindre en moyenne 90 dollars le baril, au cours du trimestre actuel, avant de retomber à 81 dollars en moyenne l’an prochain. Dans l’ensemble, les prix des produits de base devraient baisser de 4,1 % en 2024. Ceux des produits agricoles sont appelés à fléchir l’année prochaine. Ces conditions ne sont possibles qu’en cas d’accalmie prolongée, voire de cessez-le feu.
Une croissance économique et une instabilité sociale
Jusqu’à présent, ces deux crises ont conduit à une forte hausse des prix des matières premières, ce qui a des implications importantes pour l’économie mondiale. La hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires pourrait entraîner une inflation plus élevée, une croissance économique plus faible et une instabilité sociale. Au Moyen-Orient, les tensions entre l’Iran et les États-Unis ont fait grimper les prix du pétrole et du gaz. L’Iran est l’un des principaux producteurs de pétrole au monde, et les tensions avec les États-Unis pourraient perturber l’approvisionnement mondial en pétrole. Quelques mois auparavant, l’invasion russe en Ukraine, perturbait l’approvisionnement mondial en céréales, en huiles végétales et en métaux. Doit-on rappeler que l’Ukraine est un important producteur de céréales, notamment de blé, de maïs et d’orge, et d’huiles végétales, notamment de tournesol. Elle est aussi un important producteur de métaux, notamment d’acier, de titane et de nickel. Les conséquences ont été d’abord un prix du blé qui a augmenté de plus de 50 % depuis le début de la guerre en Ukraine, entraînant une hausse des prix des produits alimentaires dans de nombreux pays. Par ailleurs, le prix du pétrole a augmenté de plus de 40 %, depuis le début de l’année. Cela pourrait entraîner une inflation dans les coûts énergétiques et de la logistique avec toutes ses répercussions sur les produits importés.