Mines : les pays de l’AES accentuent la pressions sur les compagnies minières

La volonté des gouvernements militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger de renégocier les conditions avec les sociétés minières et d’obtenir une plus grande part des revenus a coïncidé avec une flambée des prix de l’or et de l’uranium.

L’arrestation de dirigeants miniers au Mali, les menaces des autorités au Burkina Faso de retirer des permis et la saisie d’un site d’uranium géré par la France au Niger ont perturbé les mineurs occidentaux opérant en Afrique de l’Ouest. Des contrôles musclés susceptibles de limiter de nouveaux investissements.

L’inquiétude ne faiblit pas en europe après des arrestations au Mali et la saisie d’un site au Niger. La production quotidienne au Mali et au Burkina Faso n’a jusqu’à présent pas été affectée. L’escalade devrait toutefois toucher les entreprises en quête de financement et d’assurance, freinant la croissance de l’offre dans le moteur de la production d’or en Afrique, ont déclaré plus d’une douzaine de personnes, dont des employés des mines, des financiers et des assureurs. La volonté des gouvernements militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger de renégocier les conditions avec les sociétés minières et d’obtenir une plus grande part des revenus a coïncidé avec une flambée des prix de l’or et de l’uranium. Cette situation fait également suite à une série de coups d’État, à commencer par celui du Mali en 2020, et au basculement des trois pays vers la Russie, s’éloignant de leurs soutiens traditionnels, la France, les États-Unis et les Nations unies. Moscou a renforcé sa présence militaire et diplomatique dans la région.

« Nous n’investirions pas au Mali aujourd’hui », a affirmé devant un média un gestionnaire de fonds occidental, ajoutant que les prix record de l’or avaient fait des mineurs opérant au Sahel une cible évidente pour les juntes.

Au cours de la dernière décennie, les entreprises désireuses de tirer profit de l’or d’Afrique de l’Ouest ont contré les menaces croissantes posées par les militants islamistes qui s’étendaient à partir de leur bastion initial dans le nord du Mali en travaillant avec les gouvernements pour renforcer la sécurité. Mais les relations se sont détériorées depuis les coups d’État. Le Mali, deuxième producteur d’or d’Afrique l’année dernière, selon le World Gold Council (WGC), a procédé à un audit de ses opérations et mis en place un nouveau code minier, déclenchant des discussions sur de nouveaux accords et des factures fiscales en suspens. Arrestations de salariés de la société australienne Resolute Mining, et la société canadienne Barrick Gold. Rappelons que le Mali a émis un mandat d’arrêt contre le PDG de Barrick, Mark Bristow, la semaine dernière. Le pays a jusqu’à présent reçu ou s’est vu promettre plus de 635 millions de dollars de paiements d’impôts supplémentaires de la part de diverses entreprises. Quatre employés de Barrick Gold sont détenus à Bamako, la capitale du Mali, dans l’attente de leur procès. Barrick, le deuxième producteur d’or mondial, a annoncé en novembre qu’il cherchait à conclure un accord.

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