
Une meilleure intégration des femmes entrepreneures guinéennes dans le circuit formel, identification des secteurs porteurs pour les entrepreneures en Guinée, etc… Pour Africa Income, Mme Virginie Touré, entrepreneure et Directrice Générale du Fonds d’Appui aux Activités Economiques des Femmes et Filles (FAAEFF) au Ministère de la Promotion Féminine de l’Enfance et des Personnes Vulnérables de la République de Guinée, s’est penchée sur ces questions.
En Guinée, parmi les défis identifiés pour les femmes entrepreneures, les réalités de l’informel et de l’entrepreneuriat de subsistance. Quels sont les mécanismes dédiés pour sortir ces femmes de l’informel et les intégrer dans le circuit formel ?
En Guinée, plusieurs mécanismes existent pour aider les femmes entrepreneures à sortir de l’informel : Des programmes de formation à l’entreprenariat, de microcrédits, des coopératives des femmes, ainsi que des politiques publiques favorisant l’accès à des ressources et à des marchés formels. Pour la formalisation simplifiée : le Guichet Unique de Formalisation des Entreprises (GUFE) facilite l’enregistrement des entreprises avec des coûts et délais réduits. Le statut d’auto-entrepreneur offre un cadre légal allégé. Quant à l’accès au financement : Des fonds comme le FAGF et le FDSI, ainsi que les microfinances et programmes de garantie, permettent aux femmes d’obtenir des financements adaptés. Pour ce qui est l’accompagnement et la formation, l’APIP, le CELGUI et des incubateurs offrent un soutien technique, des formations et un accès aux réseaux d’affaires. Pour le cadre juridique et fiscal incitatif : l’exonérations fiscales et politiques publiques encouragent la formalisation des entreprises féminines. Aussi, des organisations comme l’AFCEG accompagnent les femmes et plaident pour leur intégration dans le circuit formel. Malgré ces efforts, des défis demeurent, notamment la sensibilisation aux avantages du formel, l’adaptation des financements et l’accès aux marchés.
Pour les femmes entrepreneures qui souhaitent aujourd’hui bénéficier de l’aide pour formaliser leurs activités, à quelles structures doivent-elles s’adresser ? Et quelles sont les démarches à effectuer ?
Les femmes entrepreneures qui souhaitent formaliser leurs activités en Guinée peuvent s’adresser à plusieurs structures. Il s’agit du FAAEFF, de l’Agence de Promotion des Investissements Privés (APIP), de la Direction Nationale des Petites et Moyennes Entreprises et des cabinets de notaires. Nous leur incitons aussi à choisir un statut juridique (auto-entrepreneur, PME, coopérative, etc.), d’avoir un Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM), d’effectuer les démarches incluent l’enregistrement de l’entreprise, d’obtenir un numéro d’identification fiscale et de créer un compte bancaire professionnel.
Pouvez-vous identifier quelques secteurs d’activités porteurs où les femmes devraient s’investir en priorité en tant qu’entrepreneures en Guinée ?
En Guinée, plusieurs secteurs d’activités offrent des opportunités prometteuses pour les femmes entrepreneures : l’agriculture, l’agroalimentaire, le commerce de détail, le textile et la mode, l’artisanat, les technologies de l’information et de la communication, les énergie renouvelable et le recyclage, le tourisme et hôtellerie, la restauration, l’immobilier. Ces secteurs sont porteurs car ils répondent à des besoins croissants et bénéficient d’un marché en expansion en Guinée.
Quelles recommandations faites-vous à celles qui souhaitent se lancer pour créer des entreprises pérennes ?
Pour créer une entreprise pérenne, les femmes entrepreneures en Guinée doivent : réaliser une étude de marché afin de choisir une activité porteuse, établir un plan d’affaires solide, diversifier les sources de financement, se former continuellement, développer son réseau et rejoindre des réseaux, définir un projet solide, étudier le marché et choisir une activité porteuse, gérer efficacement les finances : séparer les comptes, établir un budget et rechercher des financements adaptés. Il faut également miser sur le mentoring, la qualité et l’innovation, mais aussi adapter l’offre aux besoins du marché et utiliser le digital et développer une bonne communication.
Propos recueillis par Maimouna DIA