Globalisation- Trump’s Tariffs pondèrent la tendance

La guerre commerciale, initiée par Donald Trump, est en train de ralentir et remodeler la mondialisation plutôt que de l’arrêter complètement. La tendance est à une plus grande prudence dans les chaînes d’approvisionnement, une diversification géographique et une prise en compte accrue des risques géopolitiques.

La mondialisation pourrait évoluer vers un modèle différent, potentiellement moins axé sur l’optimisation des coûts à tout prix et davantage sur la résilience, la sécurité et la régionalisation. Il est vrai que le président Donald Trump, qui avait fièrement brandi une longue liste de tarifs douaniers revus à la hausse, a fini par rétropédaler, reportant à 90 jours l’opérationnalité de ces mesures, excepté pour la Chine. Ces tarifs massifs, introduits par le président américain, comportent une taxe de 125 % sur les importations chinoises et des tarifs de 25 % sur des biens provenant du Canada et du Mexique (sauf pour les produits conformes à l’accord USMCA), ainsi qu’un tarif universel de 10 % sur presque tous les imports à partir du 5 avril 2025. Il s’agit de mesures, souvent justifiées par Trump comme une réponse à des pratiques commerciales « injustes » et à des préoccupations de sécurité nationale (comme le trafic de fentanyl ou l’immigration irrégulière) … Un moratoire de 90 jours vient d’être annoncé ! Le 47ème Président des Etats Unis d’Amérique a-t-il subi la pression des marchés et été sensibilisé par les grosses pertes, à coups de dizaines de milliards de dollars, de ses acolytes, magnats industriels ?

Un frein à la mondialisation  

Il est clair que l’interdépendance économique et les forces sous-jacentes, qui ont favorisé la mondialisation au cours des dernières décennies (technologie, avantages comparatifs, etc.), ne disparaîtront probablement pas complètement. Toujours est-il que la « fièvre » de la mondialisation pourrait diminuer. En témoigne, le lundi noir (7 avril 2025), vécu dans la majeure partie des places financières mondiales.  

A lire aussi: Chronique : Commerce international  – Ces barrières qui ne disent pas leur nom

Certes le processus d’interconnexion globale continue de se transformer plutôt que de s’arrêter net, mais les actions futures des États et les stratégies des entreprises joueront un rôle crucial dans la trajectoire de la mondialisation.

A ce stade, on peut se demander quid de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ? La politique commerciale américaine a suscité des critiques pour leur incompatibilité avec les règles de l’OMC, notamment le principe de non-discrimination (article I du GATT 1994) et les engagements tarifaires (article II). Mais rappelons que les États-Unis ont bloqué le fonctionnement de l’Organe d’appel de l’OMC, en refusant de nommer des juges, paralysant ainsi le mécanisme de règlement des différends. De plus, Trump a utilisé des lois nationales, comme l’International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), pour contourner les obligations internationales, déclarant des « urgences nationales » pour justifier ses tarifs. L’OMC s’est retrouvée donc largement impuissante face à ces actions unilatérales.

Mme Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice générale de l’OMC, tente de préserver la pertinence de l’OMC, dans un contexte où Trump remet en cause les fondements du commerce multilatéral. L’organisation internationale lutte pour s’imposer face à la politique de la « loi du plus fort », menée par les États-Unis.