L’Afrique au sud du Sahara ne manque pas d’atouts, en termes de sites d’une beauté exceptionnelle, d’accueil et d’empathie naturels, pour une industrie du tourisme réussie. La transformation de ce potentiel ne dépend-elle pas d’un certain nombre de préalables en termes de réceptifs, de sécurité et communication ?
Une industrie du tourisme florissante, en Afrique au sud du Sahara, repose sur plusieurs préalables essentiels. Ils peuvent être répartis en trois domaines clés, à savoir les infrastructures d’accueil (réceptifs), la sécurité et la communication ; à la condition d’un effort concerté pour cette amélioration de l’accueil, une garantie de la sécurité, la promotion de manière efficace des atouts exceptionnels du continent et des objectifs précis (n touristes / an, horizon t).
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Pour ce qui a trait aux réceptifs, donc des infrastructures d’accueil, il est impératif de miser sur la diversification et qualité de l’hébergement. L’offre doit s’adapter à une clientèle variée, allant des hôtels de luxe aux écolodges respectueux de l’environnement, en passant par les guesthouses (maisons d’hôtes) et les campements. La qualité de service, l’hygiène et le confort doivent être irréprochables.
A titre d’exemples, des réceptifs au fin fond du pays Bassari au Sénégal ou les remparts historiques à Hill Complex, Great Enclosure et Valley Complex au Zimbabwe doivent être accessibles et bénéficier d’une bonne connectivité. Les touristes doivent pouvoir se déplacer facilement. Cela implique le développement d’infrastructures routières de qualité, de liaisons aériennes fiables (y compris des vols internes vers les sites touristiques) et de transports publics sécurisés et réguliers.
Dans ce domaine, l’offre doit être variée, proposant à la fois une cuisine locale authentique et des options internationales. Les activités culturelles, les loisirs et les divertissements doivent être mis en avant pour enrichir l’expérience des visiteurs.
La formation du personnel ne doit pas être en reste. En effet, la qualité de l’accueil dépend directement de la compétence du personnel. Des programmes de formation professionnelle en hôtellerie, restauration et guidage touristique sont indispensables pour garantir un service de haut niveau et une bonne connaissance des sites et de la culture locale.
Sécurité, sécurité, sécurité
Pour des touristes locaux ou étrangers, le volet sécuritaire reste essentiel. La sécurité des personnes et des biens, corrélée à une stabilité politique et un faible taux de criminalité reste une condition sine qua non. Les autorités doivent garantir la sécurité des touristes sur les sites, dans les transports et dans les hébergements. Cela inclut une présence policière visible et efficace, ainsi que des mesures de prévention contre la petite délinquance. Des inspecteurs du tourisme en civil peuvent aussi tout aussi efficaces.
Les destinations touristiques doivent être perçues comme politiquement stables et exemptes de crises sanitaires majeures (épidémies). Les gouvernements doivent mettre en place des politiques de gestion des risques et communiquer de manière transparente en cas de problème.
Des mesures de protection de la faune et de la flore doivent être prises et partagées, pour le tourisme de nature (safaris, parcs nationaux), la protection de l’environnement est primordiale. La lutte contre le braconnage, la gestion durable des parcs et la sensibilisation des communautés locales sont des éléments clés pour préserver les ressources qui attirent les touristes.
Une belle dynamique de génération de revenus aux locaux reste à mon sens, la meilleure option sécuritaire. Lorsque les marchés sont bien organisés et achalandés, le long des déambulatoires et promenades, les vendeurs à la sauvette n’ont plus leur place. Le touriste a ainsi toute la latitude de faire ses choix de produits et services, aux prix affichés. En laissant son adresse, son colis peut le rejoindre à domicile, à condition de l’inclure dans le service…
Indispensables marketing et promotion
L’Afrique subsaharienne doit améliorer son image et sa visibilité à l’international. Les campagnes de communication doivent mettre en avant la diversité des paysages, la richesse culturelle, le patrimoine historique et l’hospitalité des populations. L’utilisation des canaux digitaux (réseaux sociaux, blogs de voyage, sites web dédiés) est essentielle pour toucher les nouvelles générations de voyageurs.
Par des informations claires et transparentes, voire pratiques, en termes de formalités de visa, vaccins, conseils de sécurité, coût de la vie, et de surcroît facilement accessibles et régulièrement mises à jour, le visiteur opte aisément. Il est important de lutter contre les stéréotypes négatifs et de présenter une image réaliste et positive de la destination.
Bien entendu,une communication efficace passe par la collaboration entre les acteurs publics (ministères du tourisme, offices de promotion) et privés (agences de voyage, compagnies aériennes, hôteliers). Le partage d’informations et la coordination des efforts sont essentiels pour un développement cohérent et pérenne.