Chronique- Nanomatériaux, quels atouts pour l’Afrique

L’industrie des nanomatériaux offrent à l’Afrique des avantages significatifs pour créer des composites plus légers et résistants, des mémoires électroniques plus performantes et des outils d’agriculture de précision. Ces bénéfices touchent plusieurs secteurs clés de l’économie africaine.

L’investissement dans l’industrie des nanomatériaux représente pour l’Afrique une opportunité de stimuler son économie, de réduire sa dépendance technologique et de répondre à des défis locaux dans des domaines cruciaux comme l’agriculture, l’énergie et l’accès aux technologies modernes.

Aujourd’hui, il est admis que l’intégration de nanomatériaux, comme le graphène ou les nanotubes de carbone dans des composites (plastiques, métaux, céramiques), permet de créer des matériaux à la fois plus légers et plus solides. De concert entre les départements R&D des universités et le secteur privé, il est possible d’adresser la niche des composites plus légers et résistants. Les qualités de tels produits ne manquent pas. Dans le secteur des transports, cela se traduit par des véhicules plus légers, consommant moins de carburant, ce qui réduit les coûts d’exploitation et l’empreinte environnementale. Aussi, l’amélioration de la résistance mécanique et thermique de ces matériaux est cruciale pour des infrastructures durables, comme des ponts ou des bâtiments, qui doivent résister à des conditions climatiques extrêmes. Ou encore en termes d’autonomie énergétique, des carrosseries de véhicules ou des coques de drones fabriquées avec ces composites pourraient potentiellement être intégrées avec des batteries ou des panneaux solaires. C’est un autre atout supplémentaire pour les zones où l’accès à l’énergie est limité.

Mémoires électroniques plus performantes

L’industrie des nanomatériaux est essentielle pour la production de mémoires électroniques (RAM, Flash) plus rapides, plus denses et plus économes en énergie.

Parallèlement à son développement de la technologie, l’Afrique peut ainsi réduire sa dépendance aux importations de composants électroniques et développer ses propres capacités de production, favorisant la souveraineté technologique. Des mémoires plus performantes permettent l’accès à des appareils électroniques (smartphones, ordinateurs) plus abordables, favorisant l’inclusion numérique et l’éducation, donc un accès vulgarisé à l’information.

Dans le secteur de la santé, ces puces électroniques sont fondamentales pour les dispositifs médicaux portables, qui peuvent être utilisés dans des zones rurales pour la collecte et le traitement de données sur la santé.

Outils d’agriculture de précision

Les nanomatériaux peuvent être utilisés pour améliorer la productivité agricole, un pilier de l’économie africaine et de surcroît dans la souveraineté alimentaire.

Pratiquement à la mode, l’AgriTech ou agriculture intelligente fait appel à des capteurs nanométriques. Ils sont intégrés dans des drones ou des systèmes d’irrigation pour surveiller l’humidité du sol, la santé des plantes et les niveaux de nutriments, en temps réel. Cela permet aux agriculteurs de prendre des décisions plus éclairées et d’optimiser l’utilisation des ressources.

L’utilisation de ces outils permet de réduire le gaspillage d’eau, d’engrais et de pesticides, ce qui protège l’environnement et augmente les rendements.

En dépit de bonnes disponibilités des terres arables, en termes de gestion des terres, les données collectées par ces capteurs aident à mieux comprendre les besoins spécifiques de chaque parcelle de terre, ce qui est essentiel pour une gestion durable des sols, un enjeu majeur sur le continent.