Criminalité : Cinq pays d’Afrique de l’Ouest nouveaux terreaux du trafic de drogue, selon un rapport de GI-TOC

Cérémonie de destruction de drogue à l'occasion de la Journée internationale contre l'abus et le trafic de drogues des Nations unies à Yangon (Myanmar), le 26 juin 2020. Sai Aung Main/AFP

Les trafiquants des Balkans occidentaux poussent l’Afrique de l’Ouest à s’engager davantage dans le trafic de cocaïne, selon un nouveau rapport des chercheurs de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC). Cinq pays de la sous-région sont particulièrement concernés.

Les groupes criminels des Balkans occidentaux, qui comptent parmi les principaux trafiquants de cocaïne en Europe, s’implantent en Afrique de l’Ouest, signe de l’importance croissante de la région sur la route de la contrebande entre l’Amérique latine et l’UE, selon un rapport l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC), relayé par Reuters.  En effet, la demande croissante de cocaïne en Europe, combinée à une répression accrue le long des routes directes en provenance d’Amérique latine et à l’expansion significative des ports maritimes en Afrique de l’Ouest, incite depuis plusieurs années les trafiquants à accroître leur trafic via le Sénégal, la Sierra Leone, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert.

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Cependant, l’influence des réseaux albanophones et slaves dans la région est jusqu’à présent mal comprise. Les chercheurs de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC) ont indiqué dans ce rapport publié mardi que ces groupes avaient considérablement gagné en importance à l’échelle mondiale et comptaient parmi les principaux réseaux criminels du trafic de cocaïne en Europe. Ces groupes ont tiré parti de leurs alliances régionales avec des groupes criminels néerlandais et, notamment, le Primeiro Comando da Capital (PCC) brésilien, pour renforcer leur présence dans la chaîne d’approvisionnement.

« Cette alliance, entre les groupes des Balkans occidentaux et le PCC, est probablement la plus importante pour l’acheminement de la cocaïne vers l’Europe à l’heure actuelle », a déclaré Sasa Djordevic, coauteur et analyste principal de la GI-TOC.

Le rapport, financé en partie par le gouvernement britannique, souligne la nécessité d’une coopération transcontinentale accrue entre les forces de l’ordre, les autorités portuaires et les autres acteurs pour lutter contre le développement des routes de la drogue. Il appelle également à une collecte de données accrue et à un ciblage plus précis, axé sur les intermédiaires. Ces acteurs mondiaux majeurs sont liés à la violence en Europe, et l’arrivée croissante de ces réseaux criminels organisés, très sophistiqués et très violents, en Afrique de l’Ouest constitue une menace pour la stabilité et la violence, avertissent les auteurs du rapport.