M. Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a présenté vendredi 1er août 2025 au Grand Théâtre de Dakar, le Plan de redressement économique et social de son pays, en présence du chef de l’Etat SE Bassirou Diomaye Diakhar Faye et de toutes les forces vives de la nation. Le lancement de cette feuille de route intervient après que le nouveau régime, arrivé au pouvoir, il y a 15 mois, ait trouvé une situation financière loin des standards et critères de convergence de la CEDEAO et de l’UEMOA, avec une dette à 119% du PIB et un déficit budgétaire à 14%.
Agrégats falsifiés, dettes cachées, une kyrielle de cas de présumés détournements de deniers publics et de la concussion pratiquée à large échelle… confirmations de l’IGF et la Cour des Comptes; voici l’héritage qu’a laissé le régime de Macky Sall au Sénégal, pendant deux mandats de 2012 à 2024. Pour répondre aux attentes légitimes des Sénégalais, remettre l’économie sur pieds, les nouveaux dirigeants du Sénégal, arrivés au pouvoir en mars 2024, ont d’abord partagé la Vision 2050, après un diagnostic sans complaisance qui a fait découvrir une dette cachée de près de 5 000 milliards f CFA, portant la dette publique à 119% du PIB et un déficit budgétaire à 12%, respectivement très loin des plafonds de 70% et 3% fixés au sein de la CEDEAO et de l’espace UEMOA. Vendredi 1er août 2025 à Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko, a partagé une approche RIA, pour successivement Redresser, Impulser et Accélérer, de 2024 à 2025, devant permettre de ragaillardir l’économie, d’épurer les dettes, créer de la valeur et soulager les populations. Sachant que ces différentes phases vont s’interpénétrer, la successive empiétant sur la précédente, à chaque fois.
Une révolution dans la gestion des finances publiques
Une première phase de redressement, déjà entamée du reste, dès le lendemain de la prise de pouvoir, avant même la prestation de serment du Président de la République, a permis d’abroger des contrats iniques ou de renégocier d’autres léonins… La suppression d’institutions budgétivores, qui ne servaient qu’à caser une clientèle politique, telles que la HCCT et le CESE, ont été dissoutes. Les plus-values engrangées ont permis, entre autres, de recruter 2 000 enseignants, a précisé SE Bassirou Diomaye Faye dans une allocution de soutien total au plan de redressement.
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Le Plan de redressement économique et social génèrera 5 667 milliards f CFA, sans recourir à la dette. Pour le chef du gouvernement, l’objectif est de tourner le braquet d’un modèle ancien vers un nouveau. Tout d’abord, il s’agit de prendre un train de mesures qui englobent des réformes préalables aux actions futures, d’autres techniques devant servir de matelas de développement à d’autres services, sans omettre la bonne gouvernance et la reddition des comptes. Il reste fortement empreint du slogan de la Vison Sénégal 2050 « Ensemble pour un Sénégal souverain, juste et prospère »
La feuille de route présentée, puis discutée avec des représentants des forces vives de la nation sénégalaise, hier à Dakar, entend trouver de nouvelles ressources endogènes, retrouver définitivement les équilibres budgétaires, puis accélérer la croissance. Pour ce faire, l’Etat du Sénégal n’ira pas brader ses ressources naturelles ou du foncier, n’imposera pas plus les investisseurs, mais traquera les fraudeurs, respectera l’équité dans la contribution financière des contribuables… Pour le financer, contrairement aux PAP 2A de l’ancien régime (14 712 milliards f CFA), financé essentiellement par des ressources extérieures, le plan de redressement s’appuiera à 90% sur des ressources endogènes, le reste sera réparti entre les partenaires extérieurs dans le recyclage d’actifs sans en aliéner la propriété (1 091 milliards f CFA), et l’appel public à l’épargne au sein de des pays UEMOA.
Renforcer les opérateurs
Parce que social, le Plan de redressement comprend un volet appui aux ménages (un service public boosté, facilitation d’obtention de titres fonciers et de propriétés, bourses familiales corsées, un panier de la ménagère abordable, des conditions de création massive d’emplois) et au secteur privé national accompagné de la libération des énergies créatives (meilleur climat des affaires, accès au foncier facilité, facteurs de production plus compétitifs, règlement des arriérés, accompagnement à la formalisation…).
Le plan cible dans un premier abord le développement de secteurs prioritaires, tels que l’agriculture (pêche, élevage, viande, lait), Agro-industrie, Fer-Métallurgie-Sidérurgie, BTP (logement social), tourisme, numérique, industrie, pharmaceutique, chimie légère, industries culturelles et créatives, Textile-habillement, Matériaux de construction
Dans le détail, Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a souligné que son gouvernement va s’atteler à réduire le train de vie de l’Etat (hypothèse basse de 50 milliards en digitalisant, en modernisant…) à mobiliser les ressources domestiques (2 111 milliards f CFA, les niches ne manquent pas) et à recourir au financement endogène complémentaire hors endettement (1 352 milliards f CFA auprès BRVM, Sukuks, Crowdfunding…).