
Le Congo détient 72 % des réserves de cobalt et assure 74 % de l’approvisionnement des marchés mondiaux. Fort de ce monopole, l’organisme gouvernemental EGC vise à aligner sa production sur les normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) internationales. Et ce, dans un contexte où la demande mondiale de cobalt devrait augmenter de 40 % d’ici 2030, sous l’effet de la croissance des véhicules électriques et du stockage de l’énergie.
L’agence nationale du cobalt de la République démocratique du Congo a produit ses 1 000 premières tonnes de cobalt artisanal traçable, une étape cruciale pour la formalisation du secteur dans ce pays qui fournit une grande partie du métal utilisé dans les batteries à l’échelle mondiale. Le Congo détient environ 72 % des réserves mondiales de cobalt et représente plus de 74 % de l’offre, provenant en grande partie de mines artisanales informelles. L’exploitation minière artisanale est vitale pour le Congo, employant entre 1,5 et 2 millions de personnes et faisant vivre indirectement plus de 10 millions de personnes. Le cobalt non réglementé échappe à tout contrôle officiel, ce qui rend son approvisionnement difficile à tracer et le rend vulnérable aux confiscations gouvernementales. Cette incertitude réduit la quantité de cobalt issu de sources éthiques et fait grimper les prix du cobalt traçable. Afin de freiner la surproduction et de soutenir les prix, le Congo a instauré des quotas d’exportation en octobre, après plusieurs mois d’interdiction. Ce système de quotas, géré par l’ARESCOM, l’autorité de régulation du secteur, limite les exportations et encourage la transformation locale en rendant moins attractif l’exportation de cobalt brut.
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Entreprise Générale du Cobalt (EGC), créée en 2019 en tant que filiale de la Gécamines, entreprise minière d’État, a annoncé jeudi la production de ses 1 000 premières tonnes de cobalt artisanal traçable lors d’une cérémonie à Kolwezi, ville minière congolaise. L’entreprise a déclaré que son modèle de traçabilité permettra d’assainir la chaîne d’approvisionnement et d’aligner la production sur les normes environnementales, sociales et de gouvernance internationale.
« Notre vision est de transformer le cobalt artisanal en un atout stratégique sous contrôle congolais », a déclaré le PDG Eric Kalala lors du lancement à Kolwezi, cœur de la production de cobalt du Congo. « Chaque tonne achetée par EGC doit refléter non seulement la valeur du minerai, mais aussi la dignité de ceux qui l’extraient », a-t-il précisé selon les informations reportées par Reuters.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale de cobalt devrait augmenter de 40 % d’ici 2030, portée par la demande de véhicules électriques et de stockage d’énergie. Les constructeurs automobiles et les entreprises d’électronique exigent de plus en plus de preuves d’un approvisionnement éthique, ce qui incite les producteurs à éliminer le travail des enfants et les pratiques dangereuses. EGC prévoit de développer son activité au-delà des 1 000 tonnes initiales, tout en augmentant ses capacités de raffinage et en conquérant une part plus importante du marché artisanal, a précisé M. Kalala. EGC n’a pas précisé comment les 1 000 tonnes initiales seront commercialisées.













