La flambée des prix des denrées alimentaires a rappelé la forte dépendance des pays d’Afrique du Nord des importations. Grand consommateurs de blés, leurs stocks se sont amenuisés depuis le début de la guerre Russie – Ukraine. Le financement américain est destiné à réduire cette vulnérabilité.
Le président Joe Biden a promis 1 milliard de dollars d’aide américaine pour la sécurité alimentaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord lors d’un sommet des dirigeants du Golfe en Arabie saoudite, le samedi 16 juillet. La rencontre a réuni les représentants des pays du Conseil de coopération du Golfe – Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, Bahreïn et le Sultanat d’Oman- ainsi que l’Égypte, la Jordanie et l’Irak. L’Égypte est le seul pays d’Afrique du nord présent. Mais l’aide américaine est destinée à l’ensemble de la sous-région en proie à une insécurité alimentaire aggravée par le Covid-19 et la guerre Russie-Ukraine.
«Dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, la situation de la sécurité alimentaire était déjà critique avant la pandémie, avec une aggravation de la faim et une accentuation des inégalités compromettant le bien-être des populations rurales, des femmes et des jeunes, ainsi qu’une augmentation des pénuries d’eau », a déclaré Qu Dongyu, Directeur général de la FAO lors de la 36eme session de la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient de février 2022.
Une vulnérabilité mise à nue par le conflit ukrainien
Une situation encore aggravé par la persistance de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Le Maghreb est un grand importateur de blé, aliment de base de ces pays fortement dépendants des exportations russes et ukrainiennes. L’Egypte est le premier importateur mondial de blé pour nourrir sa population de plus de 100 millions d’habitants. Le pays qui dépend à 80% de ses importations de blé de la Russie et de l’Ukraine disposait d’un stock pour moins de neuf mois en mars dernier. L’Algérie deuxième consommateur de blé en Afrique et cinquième importateur mondial de céréales, disposerait d’un stock de moins de six mois. Le Maroc par le biais de son porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a annoncé en mai dernier un stock de blé couvrant 4 mois. De faibles stocks sont également constatés en Tunisie en proie à une grave crise économique, mais aussi au Soudan sous le coup de sanctions économiques internationales et à la Mauritanie qui importe l’essentiel de ses besoins alimentaires.