Le Mali prévoit de réviser son code minier, avec l’objectifd’augmenter la participation de l’Etat et du secteur privé local à 35 % contre 20% actuellement, afin de s’assurer une part plus importante des ressources minières, une meilleure implication des ressources humaines et entreprises locales, ainsi que le transfert technologique. Le gouvernement malien qui n’a pas encore confirmé l’information a déjà entamé les consultations avec les majors minières dont Barrick Gold et B2Gold, selon les informations relayèes par Reuters.
Au Mali, le gouvernement d’Assimi Goita a entamé des pourparlers avec les principales compagnies minières du pays dans le secteur aurifère afin de proposer une révision du code minier. L’idée serait de réhausser la part de l’Etat et du secteur privé local dans les recettes minières à 35% contre 20% actuellement, selon un projet de nouveau code consulté par Reuters. Le gouvernement avait déjà donné le ton en en janvier dernier en déclarant qu’un audit interne a montré que le Mali, l’un des plus grands producteurs d’or d’Afrique, ne recevait pas une part équitable des bénéfices et accorde trop d’allégements fiscaux. Le code minier malien selon l’article 1 du texte concerne toute opération de reconnaissance, d’exploration, de prospection, de recherche ou d’exploitation de substances minérales. Il régit les titres miniers, la fiscalité minière, les droits des travailleurs, les questions environnementales, de transparence et de gouvernance ainsi que la responsabilité sociale.
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Le projet, daté du 17 juin et vérifié par trois sources proches des pourparlers, selon les informations de Reuters montre que le gouvernement vise à prendre une participation directe de 10 % dans les projets miniers une fois qu’un permis a été délivré, lui donnant droit à 10 % des paiements de dividendes. Cela donnerait à l’État la possibilité d’acheter 20 % supplémentaires au cours des deux premières années de production commerciale, éventuellement par l’intermédiaire d’une entité minière étatique nouvellement créée. Les investisseurs internationaux devraient céder une participation de 5% aux locaux, selon le document. La loi minière actuelle du Mali, adoptée en 2019, donne à l’État droit à 10 % avec la possibilité d’acquérir une participation supplémentaire de 10 %. Un projet de loi distinct dans la loi garantirait que les mineurs emploient davantage de locaux aux postes de direction, transfèrent les compétences et la technologie et plafonnent les coûts salariaux des expatriés, ont indiqué les sources. Barrick Gold, deuxième producteur mondial d’or, et son concurrent canadien B2Gold sont parmi les plus grands producteurs au Mali et ont augmenté leur production dans le pays ouest-africain en dépit des changements fréquents de gouvernement et l’insécurité croissante. Les deux font partie d’un certain nombre de mineurs qui participent aux pourparlers avec le gouvernement, qui tient à récupérer davantage de revenus dans un secteur qui est resté attractif malgré l’insécurité et l’instabilité politique.
« Comme dans toute relation de longue date, il y a eu des divergences d’opinion occasionnelles entre les partenaires, mais celles-ci ont toujours été résolues par un dialogue constructif », a déclaré un porte-parole de Barrick à Reuters, ajoutant qu’il s’engageait avec le gouvernement sur le code « de la même manière ». La compagnie minière basée à Toronto et opèrant au Mali depuis plus de deux décennies se dit confiante pour la suite et espère que le pays grâce à un dialogue constructif serait en mesure de maintenir son attractivité en tant que destination d’investissement.
Le gouvernement malien détient déjà une participation de 20% dans des projets miniers tels que Loulo-Gounkoto de Barrick et Fekola de B2Gold. Les deux mines sont parmi les plus importantes du continent et cette année, Loulo-Gounkoto devrait produire environ 560 000 onces d’or tandis que Fekola vise 610 000 onces. Parmi les autres mineurs au Mali figurent également Resolute Mining (RSG.AX) et Hummingbird Resources (HUMR.L). Les recettes du secteur de l’or sont ainsi les principales ressources du pays, comme l’indique le rapport de l’ITIE sur le Mali en 2022.
En effet, le Mali est l’un des principaux producteurs d’or en Afrique et est classé parmi les dix premiers producteurs mondiaux. Ses premières mines d’or remontent à plusieurs siècles, et l’or continue d’être extrait à grande échelle dans différentes régions du pays. La production a connu une croissance rapide au cours des dernières décennies. Dans les années 1990, elle était annuellement environ 20 tonnes, mais elle a considérablement augmenté au cours de ces dernières années. En 2019, la production d’or du pays a atteint environ 65 tonnes, ce qui représente une part importante de la production aurifère en Afrique.