La Banque Africaine de Développement (BAD) est à la rescousse du Ghana. Le pays qui fait face à grave grise de la dette sera financé par la BAD à hauteur de 102,6 millions USD. Un accord de financement a été déjà conclu avec le FMI, mais les mesures d’autérité exigées par l’institution de Bretton Woods menacent d’embraser le pays.
La Banque africaine de développement (BAD) soutient le Ghana et vient d’approuver un programme d’appui budgétaire de 102,6 millions de dollars en faveur du pays Ouest-africain, afin d’aider le pays dans son assainissement budgétaire et sa reprise économique. L’information a été donnée conjointement ce jeudi par l’institution et le ministère des Finances du Ghana. Le Ghana, producteur d’or, de cacao et de pétrole, est en discussion avec des créanciers bilatéraux et commerciaux pour restructurer ses dettes au moment où il est confronté à sa pire crise économique depuis une génération. Pays situé en Afrique de l’Ouest, le Ghana ne fait plus parti des marchés de capitaux internationaux alors qu’il est aux prises avec une hausse vertigineuse du coût de sa dette intérieure. « Le programme facilitera les réformes de relance économique du gouvernement grâce à l’amélioration des finances publiques, à une productivité accrue et à la création d’emplois », a déclaré le représentant de la BAD, Eyerusalem Fasika, en marge de la cérémonie de signature. Le programme vient compléter la facilité de crédit étendue en cours du Ghana avec le Fonds monétaire international, a-t-elle ajouté. En mai dernier, un prêt de 3 milliards de dollars a été alloué au Ghana par le conseil d’administration du FMI sur trois ans, avec un décaissement immédiat d’environ 600 millions de dollars. Les autorités ghanéenne croisent les doigts en attendant une autre tranche après un accord de restructuration de la dette avec ses créanciers officiels. Le budget 2024 de l’état du Ghana sera présenté devant l’hémicycle le 15 novembre 2023 par le ministre des Finances Ken Ofori-Atta.
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Confrontées à la hausse du coût de la vie, au chômage et aux nombreuses difficultés du Ghana, l’une des plus grandes économies d’Afrique de l’Ouest (3eme de la CEDEAO), les populations ghanéennes sont descendues de nouveau dans la rue en octobre et ont exigé cette fois la démission du gouverneur de la banque centrale. En effet, le 03 octobre, des milliers de Ghanéens sont descendus dans les rues d’Accra, la capitale du Ghana, pour exiger la destitution du gouverneur de la banque centrale. Ils accusent Ernest Kwamina Addison – nommé à la tête de l’organisme par le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo en avril 2017 – de ce qu’ils considèrent comme une mauvaise gestion de l’économie au cours de la pire crise de la dette depuis une génération. La foule en colère a exigé entre autres des comptes sur les pertes de la Banque Centrale du Ghana. Cette dernière a enregistrée en juillet une perte record de 60,8 milliards de cedi (5,3 milliards de dollars) pour 2022, due principalement à la restructuration de la dette. Cette restructuration est une condition du Fonds Monétaire International (FMI), avec qui le Ghana a conclu un accord pour un programme de prêt de 3 milliards de dollars sur trois ans afin redresser l’économie.