Il y a quelques années, une étude évaluait les comptes dormants à la BCEAO pour les situer à quelque 774 689. Ces comptes avoisineraient les 100 milliards f CFA, à valeur d’aujourd’hui. C’est une ressource financière importante qui pourrait contribuer à accélérer le développement énergétique en Afrique de l’ouest. En surmontant les défis liés à la mobilisation de ces fonds, les États de la sous-région pourraient franchir une étape importante vers une transition énergétique réussie.
Les comptes dormants à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) désignent des comptes bancaires qui n’ont enregistré aucune opération (dépôt, retrait, virement) pendant une période prolongée, généralement plus de 10 ans. Ces fonds, bien qu’appartenant à des particuliers ou des entreprises, restent inactifs au sein du système bancaire. Dans les 8 pays de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) des textes de loi, relatifs au traitement de ces comptes, sont édictés. Pour la simple et bonne raison que le manque à gagner dans l’utilisation de ces fonds est énorme.
Pour lever ces obstacles et tirer pleinement parti de ce potentiel, plusieurs pistes peuvent être explorées. Nos Etats de la sous-région peuvent s’employer à la mise en place de procédures simplifiées pour l’identification des propriétaires et la réaffectation des fonds pourrait accélérer le processus.
Aussi, parmi ces solutions, il est possible decréer un fonds dédié, alimenté par les comptes dormants. Un tel fonds permettrait de financer des projets énergétiques de manière ciblée et transparente.
A cela pourrait s’ajouter une campagne de sensibilisation pourrait encourager les détenteurs de comptes dormants à se manifester et à récupérer leurs fonds.
Enfin, des partenariats entre les pouvoirs publics (PPP), les institutions financières et les acteurs privés pourraient faciliter la mobilisation de ces fonds et leur allocation à des projets d’intérêt général.
Une opportunité inexploitée
Quels liens entre les comptes dormants et le développement énergétique ? Il paraît évident que les sommes importantes, cumulées sur ces comptes dormants, représentent une source de financement potentielle pour des projets d’énergie renouvelable ou d’efficacité énergétique.
En investissant ces fonds dans le secteur énergétique, on pourrait stimuler la croissance économique, créer des emplois et améliorer l’accès à l’énergie dans les régions les moins desservies.
De surcroît, ces ressources pourraient être utilisées pour accélérer la transition énergétique en finançant des projets d’énergies renouvelables, de stockage d’énergie et de modernisation des réseaux.
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Malgré de tels potentiels évidents, la mobilisation de ces fonds pour le développement énergétique n’est pas sans défis. Il est souvent difficile de retrouver les propriétaires de comptes dormants, notamment en raison des changements d’adresse ou de décès. Les procédures de récupération et de réaffectation de ces fonds peuvent être longues et complexes. Par ailleurs, la réutilisation de ces fonds soulève des questions juridiques liées à la propriété et à la protection des droits des déposants.
Gageons qu’avec une monnaie souveraine, désarrimée à la Banque de France, une nouvelle Banque centrale sous-régionale ou respectivement des Banques Centrales de différents Etats, ayant opté pour leur propre devise, il serait plus aisé d’adopter les solutions à même d’utiliser ces fonds.