La banque centrale du Nigeria a relevé mardi son taux d’intérêt directeur, pour la sixième fois cette année. De nouvelles pressions inflationnistes ainsi que sur le taux de change sont évoquées, dans ce pays le plus peuplé d’Afrique.
Central Bank du Nigeria (CBN) rehausse son taux repo. La décision d’augmenter le taux directeur de 25 points de base à 27,50 % (NGCBIR=ECI) porte les hausses de taux de cette année à un total cumulé de 875 points de base. L’inflation a augmenté pour le deuxième mois consécutif à 33,88 % en termes annuels en octobre (NGCPIY=ECI), dans ce qui constitue la pire crise du coût de la vie que le pays ait connue, depuis des décennies.
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Le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, M. Olayemi Cardoso, a fait savoir que les prix des denrées alimentaires et de l’énergie étaient les principaux contributeurs à la hausse de l’inflation. La pression persistante sur le naira, devise du Nigéria, reste préoccupante, apprend-on. Lors d’une conférence de presse, dans la capitale Abuja, M. Cardoso a précisé: « Les membres ont donc convenu à l’unanimité de rester concentrés sur la gestion de l’évolution des prix et la banque centrale est engagée dans la « guerre contre l’inflation ».
Le bout du tunnel, à T1 2025
Le comité de politique monétaire s’attend à ce que les résultats de ses mesures de resserrement soient plus visibles au premier trimestre 2025. « Il est également important que les gens comprennent qu’il y a un décalage entre le moment où les politiques sont mises en œuvre et celui où elles ont un impact », a renchéri le gouverneur de la banque centrale. Les pressions sur les prix ont été amplifiées par les mesures, prises par le président Bola Tinubu, pour réduire les subventions sur l’essence et l’électricité. Mais aussi la décision de dévaluer le naira ont été subséquentes. Ces mesures visent à stimuler la croissance économique et à consolider les finances publiques du premier producteur de pétrole d’Afrique, même si le taux de croissance reste bien inférieur à l’objectif de 6 % fixé par Tinubu.
Après la hausse des taux de mardi, Capital Economics a, dans une note de recherche, signifié que le cycle de resserrement du Nigeria était terminé, même s’il ne s’attendait pas à des baisses de taux, avant le deuxième trimestre de l’année prochaine. Razia Khan de Standard Chartered a déclaré qu’un naira stable serait essentiel pour contenir l’inflation et que si la banque centrale parvenait à stabiliser sa monnaie, il ne serait pas nécessaire de procéder à de nouvelles hausses.