Le président sud-africain Cyril Ramaphosa va discuter avec Trump de la suspension de l’aide

Le président sud africain Cyril Ramaphosa vient de déclarer qu’il était impatient de dialoguer avec Donald Trump après que le président américain a annoncé qu’il couperait le financement de l’Afrique du Sud, invoquant des confiscations de terres.

Le président américain Donald Trump a révélé, sans citer de preuves, que « l’Afrique du Sud confisquait des terres » et que « certaines catégories de personnes » étaient traitées « très mal ». En conséquence, il couperait l’aide financière jusqu’à ce que l’affaire soit étudiée. Le mois dernier, le président Cyril Ramaphosa a promulgué un projet de loi visant à faciliter l’expropriation de terres par l’État dans l’intérêt public, malgré les objections de certains partis de son gouvernement de coalition. « Nous sommes impatients de discuter avec l’administration Trump de notre politique de réforme agraire et des questions d’intérêt bilatéral. Nous sommes certains que ces échanges nous permettront de partager une meilleure compréhension commune sur ces questions », avait alors soutenu le chef de l’Etat sud africain, dans un communiqué publié par la présidence. « L’Afrique du Sud est une démocratie constitutionnelle, profondément ancrée dans l’État de droit, la justice et l’égalité. Le gouvernement sud africain n’a confisqué aucune terre. »

Un processus juridique, mandaté par la Constitution

La loi vise à remédier aux disparités raciales, en matière de propriété foncière, qui persistent trois décennies, après la fin de l’apartheid en 1994. Des conditions particulières doivent être remplies avant d’exproprier un terrain, par exemple s’il est occupé de manière informelle depuis longtemps, s’il est inutilisé et détenu uniquement à des fins de spéculation ou s’il est abandonné. « La loi sur l’expropriation, récemment adoptée, n’est pas un instrument de confiscation, mais un processus juridique mandaté par la Constitution qui garantit l’accès du public à la terre de manière équitable et juste, comme le prévoit la Constitution », a ajouté le président sud africain. Les commentaires de Trump, publiés sur Truth Social, ne citent pas directement la loi.

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A noter qu’à l’exception de l’aide du PEPFAR qui constitue 17 % du programme sud-africain de lutte contre le VIH/SIDA, aucun autre financement significatif n’a été fourni par les États Unis. Le rand sud-africain a chuté de près de 2%, face au dollar, lundi matin après les propos de M. Trump. Les actions et les obligations d’État de référence ont également chuté…