Sénégal- Récit d’une révolution démocratique, par Mame Birame Wathie

De passage à Lyon, étape de sa tournée européenne, pour présenter et dédicacer à la diaspora son ouvrage « La jeunesse prend le pouvoir », sous-titré Une révolution démocratique à la sénégalaise, paru aux Editions Walf en ce début d’année 2025 et achevé d’imprimer chez ILP le 04 février 2025 à Dakar au Sénégal, Mame Birame Wathie, Journaliste-écrivain, est revenu sur l’historique politico-judiciaire d’un Sénégal ragaillardi par sa jeunesse.

Face à un peuple qui a des tendances amnésiques, il fallait graver dans le marbre les faits inouïs qui se sont déroulés ces dernières années au Sénégal. Voilà une des principales causes qui ont poussé le Journaliste-écrivain, Mame Birame Wathie, à rédiger ce livre d’un peu plus de 200 pages, intitulé « La jeunesse prend le pouvoir ». Certes, parmi les médias, il y eut certains qui restèrent fidèles à la déontologie et relatèrent l’ostracisme dont furent victimes des opposants, notamment Ousmane Sonko, leader du PASTEF, les massacres et embastillements de manifestants pacifiques, les rapts et tortures y compris d’hommes de tenue, mais une grande partie inféodée au régime déchu de Macky Sall baissa l’échine ou préféra porter des lunettes en bois… Ce journaliste engagé, qui connut la prison (MAC de Rebeuss à Dakar), où il croisera un codétenu notoire, Bara Tall- pour ne pas le nommer et fort probable agneau du sacrifice dans la guéguerre Me Wade Vs Idrissa Seck- qui a préfacé cet ouvrage, a décidé de prendre sa plume pour qu’on n’oublie jamais ! La cérémonie de dédicace et de signature, qui a eu lieu mercredi 12 février à Lyon, a compté la présence de l’honorable député Sonko de cette zone Europe de la diaspora.

L’ignominie d’un régime finissant

En 4 chapitres, rédigé dans un style agréable, il relate fidèlement les faits qui ont porté au pouvoir le parti PASTEF. Mais l’ouvrage va au-delà. Les pièges et complots ourdis par l’aile « libérale » du paysage politique ont été mis à nu. Il est vrai que dans ces différentes chroniques ou participations à des débats sur les plateaux de la Chaine Walf Fadjri qui l’emploie, Mame Birame Wathie n’a cessé d’éveiller la conscience de ses concitoyens sur cette tendance de ce qu’il dénomme Wade et ses fils ou le Triangle libéral, objet du Chapitre 1er. Dans le chapitre suivant, Bouleversement politique, l’auteur dissèque de façon, on ne peut plus clair, comment ces pseudo-libéraux, qui n’ont pas hésité à « s’allier » à des forces, dites de gauche, dans leur projet de régner pendant au moins un demi-siècle sur le Sénégal…

Sous le régime de Macky Sall, il y a eu des événements d’une ignominie inqualifiable. Celui qui a été pourtant élu, le plus démocratiquement possible au Sénégal, s’est mué en quelques années en un Almamy ou « monarque » quasi-absolu. Dans sa tentative de « réduire l’opposition à sa plus simple expression, il a enrôlé des nervis (hommes de main prêts à tout) pour 20 à 25 € par jour, des sortes de tontons Macoute du temps de Duvalier en Haïti. En direct sur les web TV et Walf TV, les autres chaines, étant alors aux abonnés absents, ceux-ci ont tué, massacré, voire roulé avec leurs bolides sur des manifestants qui ont eu la malchance de trébucher dans leur fuite contre les balles LBD ou réelles, pire souvent aux côtés d’agents de force de sécurité. Une justice, quasi-aux ordres, assurait l’impunité aux bourreaux et les opposants qui ont tenté de résister ont été envoyés dans des geôles par milliers…

Une efficiente résistance

Dans ce vil dessein, Macky Sall avait omis la résistance d’un peuple jeune, ouvert sur le monde et qui a décidé de prendre son destin en main. Le leader incontesté de cette résistance fut Ousmane Sonko, inspecteur des impôts, radié par ce même Macky Sall… s’il était resté dans les rangs d’une classe politique aux ordres, il aurait bu bénéficier des privilèges de prédécesseurs aux desiderata égocentriques. Il ne l’a pas fait. La série de complots, ourdis par le régime gabegique de Macky Sall, allant des affaires Sweet Beauty à celui dit Mame Mbaye Niang, en passant par la diabolisation de la Caravane de la liberté, les attentats de bus à Yarakh… n’ont fait que renforcer la sympathie et l’empathie des sénégalais envers un jeune leader politique aux antipodes de la concussion. Les tentatives du pouvoir d’alors ont été tellement vaines que celui qu’il voulait affabuler de sobriquets tels que violeur, menteur, a été érigé en « Mu sella mi » qui signifie sacro-saint en wolof, par les sénégalais épris de justice.

La suite, on la connaît. L’auteur en parle dans les derniers chapitres du livre. Le démantèlement du Pastef ayant échoué, la loi d’amnistie, un Conseil Constitutionnel et une Justice soucieux de la reconquête de leur virginité, la présidentielle qui a vu la victoire éclatante de l’opposition, l’exil volontaire de Macky Sall au Maroc… Aujourd’hui, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, à la tête du gouvernement, compte sur une Vision 2050 pour renverser un système qui a fait beaucoup de tort à un pays qui a toujours été havre de paix. La révolution démocratique à la sénégalaise n’a pas été de velours, plus de 80 morts et disparitions ayant été enregistrés, mais ce vaillant peuple a prouvé au monde entier sa capacité de résilience. Le système est en train de basculer… Néanmoins, il subsiste aujourd’hui quelques résistances et des cas transhumances de malhonnêtes toujours en quête d’herbes vertes. Ce qui pousse légitimement l’auteur à s’interroger sur le caractère définitif de son terme.