Le Qualipôle, élément essentiel des pôles territoires

Les Qualipôles, en tant que composantes clés des agropoles, halieupôles et plateformes industrielles intégrées (P2I), créent un écosystème favorisant la qualité, l’innovation, la durabilité et la compétitivité. Ils réduisent les coûts, attirent les investissements, créent des emplois et soutiennent les transitions écologiques et économiques. Leur impact, dans la configuration et la structuration des filières stratégiques, est sans conteste.

La transformation des ressources et l’implantation d’industries dans des branches à forte valeur ajoutée sont facilitées dans les ZES (Zones économiques spéciales), plateformes industrielles intégrées (P2I) ou pôles territoires, par des Qualipôles en leur sein.

Intégrés dans ces zones industrielles, ils offrent des avantages significatifs, notamment dans les secteurs agroalimentaire, halieutique et industriel.

Pour rappel, les agropoles, axés sur la transformation agroalimentaire et l’agroécologie, valorisent les produits de terroir et renforcent la résilience agricole, tandis que les halieupôles optimisent la transformation des produits de la mer, garantissant traçabilité et qualité pour l’export, avec des laboratoires dédiés. Quant aux P2I, elles offrent une connectivité (autoroutes, ports) et des infrastructures (électricité, télécommunications) pour des industries variées.

De mon point de vue, ces structures, conçues pour optimiser la qualité, la compétitivité et la durabilité des activités, restent essentielles pour se distinguer. Il s’agit d’espaces selects qui comprennent des laboratoires de contrôle et d’homologation, d’études voire d’essais, mais aussi une salle de conférence, des salles de réunions, des espaces de coworking et d’incubations

Pour les mettre en place, outre l’aménageur-développeur (émanation de l’Etat central) qui met en place ces ZES, capitales pour asseoir un développement inclusif et harmonieux, les initiateurs de ces Qualipôles viennent des associations d’industriels, du monde universitaire et dans une moindre mesure de partenaires.

C’est tout bénefs

Les innombrables avantages des Qualipôles vont de la garantie de la qualité et conformité des produits à l’intégration et synergie dans les pôles, en passant par le soutien à l’innovation et au développement, à l’optimisation de la compétitivité des entreprises, à l’attractivité pour les investisseurs, à la création d’emplois et la formation.

En termes de garantie de la qualité et conformité des produits, grâce aux laboratoires spécialisés (analyses microbiologiques, chimiques…) qu’abritent les Qualipôles, il est aisé de contrôler la qualité et la sécurité des produits. Cela assure la conformité aux normes nationales et internationales. L’exemple de l’harmonisation du câble à charger de type C3 se passe de tout commentaire.

Ils facilitent aussi l’obtention de certifications et labels (ISO, HACCP, FSSC, B Corp, RSE, PPWR, CEE…) pour accéder à des marchés exigeants, renforçant la crédibilité des entreprises.

Relativement au soutien à l’innovation et au développement, ces Qualipôles, qui intègrent des plateformes technologiques pour développer des procédés innovants, comme l’agriculture circulaire à Meknès, favorisant une agriculture éco-efficiente, donnent un coup de fouet à la R&D (Recherche et Développement). Des espaces d’incubation de startups permettent un accompagnement aux porteurs de projets et startups. Le centre d’innovation AGRINOVA au Qualipôle de l’Agropole de Meknès, qui fournit des financements et des formations, est un exemple à dupliquer. Par la collaboration avec des centres de recherche et universités pour moderniser les pratiques (agroécologie, transformation agroalimentaire), ils facilitent le transfert technologique.

Dans un monde marqué par une concurrence de plus en plus acerbe, de tels endroits, situés au cœur des pôles territoires, favorisent l’optimisation de la compétitivité des entreprises. Par le fait que ces Qualipôles centralisent des services (laboratoires, formations, guichets uniques) réduisant les coûts pour les PME et grandes entreprises, ils mutualisent les ressources. Aussi, ils soutiennent l’exportation via des plateformes, donc favorisent des débouchés et l’accès aux marchés.

Les infrastructures modernes et les services, qui se retrouvent au niveau des ZES, à savoir les banques, la douane, les ports secs, les parcs de TIR, Appart’hôtels… attirent les industriels, comme dans les ZES au Sénégal.

Concernant la durabilité et la responsabilité environnementale, les Qualipôles promeuvent des modèles comme l’agriculture circulaire, réduisant l’impact environnemental tout en améliorant la performance économique et sociale et donc des pratiques éco-efficientes. Dans le même élan, la gestion des ressources n’y est pas un vain mot. En effet, ils intègrent des solutions pour la gestion des eaux pluviales ou des déchets, comme les infrastructures naturelles dans les zones industrielles durables.

Quant à la création d’emplois et la formation, les Qualipôles, qui offrent des programmes de formation continue et spécialisée, comme à Agri’Pôle Saint-Hilaire en Normandie pour l’agriculture et l’environnement, paraissent des pourvoyeurs patentés. Par ricochet, ils attirent une main-d’œuvre spécialisée (emplois qualifiés), renforçant l’économie locale, comme dans les zones industrielles de Saône-et-Loire en France. De surcroît, la collaboration entre acteurs (entreprises, universités, centres de recherche), crée une véritable synergie régionale et dynamise les filières régionales, comme en Estrie en France, avec les plantes industrielles.

L’autre atout important et non des moindres des Qualipôles est relatif à l’intégration et à la synergie dans les pôles qu’ils catalysent. Dans les agripoles et halieupoles, ils permettent d’intégrer toute la chaîne, de la production à la commercialisation. Votre serviteur a pu apprécier une chaîne de valeur complète dans l’agropole du Gharb avec des zones logistiques et commerciales, notamment dans la production de fruits rouges. Encore une fois, les services centralisés, avec des guichets uniques (douanes, communes…) et des infrastructures partagées (salles de conférence, restauration) simplifient les opérations. Véritables pôles de compétitivité, ils facilitent les partenariats public-privé, comme AGRINOVA à Meknès, pour des projets collaboratifs.