Chronique- Industrie du loisir et de l’amusement, un gisement d’opportunités

Pour les pays africains, l’industrie du loisir et de l’amusement, en plein essor à l’échelle mondiale, représente une manne potentielle considérable. En capitalisant sur leur richesse culturelle, leur jeunesse et leur dynamisme économique croissant, ces nations peuvent transformer ce secteur en un véritable moteur de développement socio-économique.

Pour conforter ses populations, l’Afrique dispose de pistes quasi-naturelles, à condition de lutter contre la multiplication d’agences budgétivores, la déforestation… Grand est mon étonnement, lorsque j’entends des économies à plus de 80% informelles, dans cette partie du monde ! Dans l’industrie du loisir et de l’amusement (Entertainment), les bénéfices potentiels sont multiples et variés pour nos pays à populations jeunes, évoluant dans des espaces environnementaux, socio-culturels riches. Ils vont de la création d’emplois à la diversification économique, en passant par le renforcement de l’attractivité touristique et la promotion du patrimoine culturel. En effet, les chantiers peuvent aller du développement de parcs à thème, valorisant l’histoire et les contes africains, au soutien à l’industrie cinématographique et de la musique pour créer des produits culturels attractifs, jusqu’à la création de circuits touristiques, mettant en avant l’artisanat local et les traditions villageoises, l’organisation de festivals internationaux de musique, de danse, de cinéma, ou de sports, l’investissement dans l’écotourisme, en protégeant les zones naturelles et en formant des guides locaux. Bien entendu, de tels événements et activités doivent être sûrs et encadrés pour respecter les us et coutumes locaux. Il n’est pas question de rave-parties où les participants squattent des terrains privés et oublient leurs prénoms à la fin !!! Parmi les autres défis à relever, il faut noter le financement, les infrastructures (routes, transports, énergie, connectivité internet…) et la formation.

Un moteur de croissance et de développement durable

Avec une vision stratégique, des politiques de soutien adéquates et une collaboration entre les secteurs public et privé, l’industrie du loisir et de l’amusement peut devenir un moteur de croissance et de développement durable pour les pays africains.

Voici un secteur permettant la diversification économique et la création d’emplois. Le développement du secteur peut effectivement diversifier les économies africaines, souvent trop tributaires de l’exportation de ressources naturelles. De la gestion hôtelière à l’animation de parcs de loisirs, en passant par la restauration et l’artisanat local, l’industrie du loisir génère un large éventail d’opportunités d’emplois pour différentes qualifications. Pour formaliser la masse d’informels et élargir l’assiette fiscale, l’Entertainment encourage la création de petites et moyennes entreprises (PME), de TPME, voire d’Auto-Entrepreneurs, dans des domaines connexes, comme les services touristiques, la production de souvenirs, ou l’organisation d’événements.

En termes de valorisation du patrimoine culturel et naturel, c’est une occasion rêvée de mettre en avant la richesse africaine. Nombre de pays africains peuvent développer des attractions, basées sur leur histoire, leurs traditions, leur musique, leur artisanat, et leur biodiversité unique. Cela permet de préserver et de promouvoir une identité culturelle, adaptée au monde moderne. Des combats de lutte au Sénégal, sans certains kharfakhuffas (gris-gris) terrifiants ou qui détonnent, seraient très porteurs !

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En investissant dans des éco-lodges, des circuits de découverte de la faune et de la flore, et des expériences culturelles immersives, l’Afrique peut attirer un tourisme durable et à forte valeur ajoutée.

Les préalables infrastructures, formation…

Dans la niche festivals, foires artisanales, rencontres culturelles et événements sportifs, le soutien étatique peut dynamiser les économies locales et attirer des visiteurs nationaux et internationaux.

Comme je viens de le souligner plus haut, les investissements dans les transports, l’hébergement, les communications, et les infrastructures de loisirs (parcs, musées, centres culturels) sont indispensables. Aussi, il est crucial d’investir dans la formation du personnel dans les domaines de l’hôtellerie, de la gestion de sites touristiques, de l’animation, de la sécurité, et de la conservation. A mon sens, il faudra un savant mix entre le haut de gamme et le rustique, avec plus de penchant vers un rustique détenu par les locaux, au début des programmes de développement touristique. En outre, le secteur public, tout comme le privé se doivent d’ériger parcs publics, centres de loisirs, et autres lieux culturels qui contribuent au bien-être des citoyens.

Dans tout ce processus, il reste important de capaciter les populations locales formées qui exploitent eux-mêmes leurs espaces au lieu de les louer à vils prix à des spéculateurs pressés de les revendre et brouiller les pistes d’appropriation. Les marchés et lots de boutiques bien achalandées autour des sites de tourisme et de loisirs, sécurisés par des commissariats discrets et une inspection du tourisme en civil, restent nécessaires.