Le Parlement de l’est de la Libye a approuvé mercredi un budget supplémentaire de 88 milliards de dinars libyens (18,3 milliards de dollars) pour son gouvernement nommé pour le reste de l’année en cours, a déclaré le porte-parole du Parlement.
Le parlement libyen approuve un budget supplémentaire de 18,3 milliards de dollars pour son gouvernement désigné. L’approbation a été unanime lors d’une séance à huis clos, a déclaré le porte-parole Abdullah Belhaiq.Fin avril, la Chambre des représentants (HoR) avait approuvé un budget de 90 milliards de dinars libyens pour le gouvernement libyen basé à Benghazi, d’Oussama Hamad, arrivé au pouvoir en mars 2023 et allié au commandant militaire Khalifa Haftar, qui contrôle l’est et de larges parties de la région sud de la Libye. La Libye n’a guère connu de paix depuis le soulèvement de 2011 soutenu par l’OTAN contre Mouammar Kadhafi, et le pays s’est divisé en 2014 entre des factions belligérantes de l’est et de l’ouest. À Tripoli se trouve le gouvernement d’unité nationale dirigé par le Premier ministre par intérim Abdulhamid al-Dbeibah, qui a été installé grâce à un processus soutenu par l’ONU en 2021. Saltana al-Mosmari, membre de la Chambre des représentants, a déclaré que le premier budget approuvé comportait un déficit.
A lire aussi : Libye: le Sénégalais Abdoulaye Bathily nommé négociateur en chef de l’ONU
Certains membres de la Chambre des représentants ont contacté des secteurs et des municipalités et ont constaté que le premier budget « n’était pas suffisant ». « Il [le budget] sera dépensé sur tous les territoires libyens et sera alloué au gouvernement libyen », a déclaré Mosmari. Aisha Tublqi, membre de la Chambre des représentants, a déclaré que le budget supplémentaire « serait mis en œuvre par la Banque centrale ». Mais il n’est pas certain que le gouverneur de la Banque centrale de Libye (BCL), basée à Tripoli, Sadiq Kabir, remette l’argent au gouvernement de Hamad basé à Benghazi. La CBL a déclaré dans un communiqué il y a trois jours que Kabir et le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, avaient discuté des « mesures prises pour adopter un budget unifié pour 2024 » lors de ce qui était une rare réunion au Caire. La Banque centrale du Liban (BCL) est le seul dépositaire reconnu au niveau international des revenus pétroliers libyens, source vitale de revenus du pays. Le conflit autour du contrôle du gouvernement et des revenus de l’État, ainsi qu’autour d’une solution politique pour mettre fin à des années de chaos violent, menace de replonger la Libye dans la partition administrative et la guerre. Lors de son exposé au Conseil de sécurité le mois dernier, Stephanie Koury, la représentante adjointe de l’ONU, a déclaré qu’unifier un budget national « est une nécessité absolue ».