Dans les pays émergents et en développement, avec un afflux annuel de 1,2 milliard de jeunes qui vont entrer dans la vie active dans 10 ans, contre quelque 400 millions d’emplois créés actuellement, il est nécessaire de promouvoir des idées neuves et audacieuses, afin de créer des emplois dédiés aux jeunes et aux femmes, singulièrement en Afrique.
Face au déficit de débouchés pour les jeunes, l’absorption du flux d’emplois jeunes et femmes en Afrique nécessite une approche multidimensionnelle. Plusieurs observateurs s’accordent, en effet, sur une démarche qui combine des actions à court, moyen et long terme. En misant sur l’innovation, l’entrepreneuriat et l’inclusion, l’Afrique peut transformer ses défis en opportunités et devenir un continent de croissance et de prospérité.
Pour ce faire, il faudra mettre en pratique des idées nouvelles et audacieuses. Celles-ci tournent autour de l’économie circulaire. Il s’agira dedévelopper des modèles économiques basés sur la réutilisation, le recyclage et la réduction des déchets.
L’économie sociale et solidaire, qui permet d’encourager les entreprises sociales, visant à résoudre des problèmes sociaux et environnementaux tout en créant des emplois, devra être auscultée.
Nos gouvernants gagneraient à utiliser les technologies numériques pour faciliter l’accès à l’emploi, le commerce et les services. Aussi, la création de ZES (Zones économiques spéciales),dédiées à l’investissement et à l’innovation peut attirer les entreprises locales et internationales.
Plusieurs pistes
Nous croyons qu’il existe plusieurs pistes pour une création d’emplois durable qui peuvent maintenir les jeunes sur place et atténuer l’émigration irrégulière.
Par l’implantation et la multiplication d’incubateurs et accélérateurs, véritables structures d’accompagnement pour aider les jeunes entrepreneurs à concrétiser leurs projets, il est possible de favoriser l’entrepreneuriat. Il en est de même via les microcrédits qui facilitent l’accès au financement pour les très petites entreprises (TPE). La formation à l’entrepreneuriatne doit pas être en reste. Elle passerait par le développement des programmes éducatifs, dès le plus jeune âge, pour inculquer une culture entrepreneuriale.
Pour résorber la masse de population active annuelle, il sera nécessaire de développer les secteurs porteurs. Dans les Technologies de l’information et de la communication (TIC), nos Etats peuvent investir dans la formation et l’infrastructure pour développer un secteur en plein essor. En décidant de moderniser l’agriculture, pour la rendre plus productive et attractive pour les jeunes, notamment en misant sur l’agro-industrie et l’agriculture intelligente, il est possible de défricher des niches importantes d’emplois.
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D’autres filons importants d’emplois sont aussi à trouver dans les (ER) Énergies renouvelables. Exploiter le potentiel énergétique du continent permettra de créer des emplois dans ce secteur en croissance. Aussi, en développant une offre touristique diversifiée et en faisant la promotion des destinations africaines, sans négliger un commerce annexe, bien organisé, en parallèle (avec une police du tourisme), des centaines de milliers d’emplois sont à pourvoir.
Emplois de demain
Il ne faut pas se leurrer, dans la résorption de l’emploi jeunes et femmes, la condition sine qua non reste l’amélioration de l’éducation et la formation. En premier lieu, il reste impératif de s’employer à l’adéquation formation-emploi, enalignant les cursus scolaires et universitaires sur les besoins du marché du travail. L’apprentissage, qui passait par les CQP (Centres de qualifications professionnelles) doit être encouragé, via des formations en alternance (DUALE) pour faciliter l’insertion professionnelle. Aujourd’hui, plus que jamais, nos Etats et le secteur privé doivent doter les jeunes des compétences numériques, nécessaires pour les emplois de demain.
Dans des pays où le taux d’informel frise les 80%, il serait absurde d’inconsidérer ce pan. En tirant l’économie informelle vers le formel, via la mise en place des mesures incitatives qui encouragent la formalisation des entreprises informelles, la création d’emplois sera boostée. L’introduction du Statut Auto-Entrepreneur, qui se crée en quelques clics, n’exige pas la tenue de comptabilité et n’impose pas plus de 2% du CA trimestriel déclaré, est à sonder.
En facilitant l’accès aux crédits et aux assurances pour les travailleurs indépendants et en faisant la promotion de l’égalité homme-femme et la lutte contre les stéréotypes, d’importantes transformations peuvent s’opérer et par ricochets créer des emplois et des revenus.
Bonne gouvernance et investissement massif
Bien entendu, un certain nombre de défis devront être relevés, pour des résultants probants. Parmi ceux-ci, la mise en place des politiques publiques cohérentes et efficaces pour soutenir la création d’emplois, un investissement massif dans les infrastructures (autoroutes, routes, rail à écartement standard, ports et aéroports) pour améliorer la connectivité et la compétitivité des économies africaines (Produits de qualité sans grains de sable).
Il faudra aussi mobiliser des financements publics et privés pour soutenir tous ces projets de création d’emplois. Des partenariats renforcés entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile viendraient en appoint.