La Tunisie table sur une réduction de son déficit budgétaire à 5,5 % en 2023 contre une prévision de 7,7 % cette année, grâce à des réformes. Pour ce faire, le pays prévoit des mesures d’austérité qui pourraient ouvrir la voie à un accord final avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un plan de sauvetage.
Au bord de la faillite financière, la Tunisie a un besoin urgent d’aide internationale. Depuis plusieurs mois, le pays est aux prises avec une crise des finances publiques qui ont fait craindre un défaut de paiement de sa dette et ont contribué à des pénuries de nourriture et de carburant, selon les détracteurs du gouvernement. Face à l’urgence, le ministère de l’Economie a indiqué vendredi que la croissance économique l’an prochain serait de 1,8%, contre 2,5% attendu cette année. Les besoins d’emprunts extérieurs de la Tunisie augmenteront l’année prochaine de 34% à 16 milliards de dinars (5,2 milliards de dollars) tandis que la dette publique devrait augmenter de 44,4% à 20,7 milliards de dinars, selon les informations de Reuters.
Des réformes impopulaires prévues par la Tunisie
La Tunisie a conclu un accord avec le FMI pour un plan de sauvetage de 1,9 milliard de dollars en échange de réformes. Lesquelles sont considérées comme impopulaires. Il s’agit notamment de la réduction des subventions alimentaires et énergétiques et la refonte des entreprises publiques. Le pays en pleine tourmente économique vise à conclure un accord final avec l’institution de Bretton Woods dans quelques semaines. Selon le budget de l’année prochaine publié par le ministère de l’Economie, la Tunisie entend réduire les dépenses de subventions de 26,4% à 8,8 milliards de dinars. Le gouvernement cherche également à augmenter les recettes fiscales de 12,5% à 40 milliards de dinars, le taux pour certains emplois passant de 13% à 19%.
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Le puissant syndicat UGTT, qui compte environ 1 million de membres, a déclaré qu’il rejetterait la loi de finances si elle était adoptée, ajoutant qu’elle pourrait provoquer une explosion sociale. Aujourd’hui la population tunisienne est en proie à une lutte contre la pauvreté et l’inflation, qui a atteint un record de 9,8 % le mois dernier. Le ministère a déclaré qu’il s’attend à ce que les pressions inflationnistes se poursuivent avec le début des réformes, que le syndicat a qualifiées de « très douloureuses ».