Les négociations très attendues entre l’Ethiopie et l’Egypte pour solder leur différence relative au remplissage du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) via les sources du Nil, ont finalement échoué. L’Egypte réitére ses inquiétudes quant à une baisse de la crue du Nil dont il dépend pour ses besoins en eau. Pour l’Ethiopie pays de plus 100 millions d’habitants enclavé, qui a déjà connu la famine, c’est une question de survit et de droit au développement agricole et économique, qui brise les régles établies lors de la colonisation britannique.
L’Egypte a déclaré que les dernières négociations sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) avaient échoué, mais qu’elle surveillerait le processus de remplissage et d’exploitation du barrage. « L’Egypte se réserve le droit, conformément aux chartes et accords internationaux, de défendre son eau et sa sécurité nationale en cas de dommage », a déclaré mardi le ministère égyptien des ressources en eau et de l’irrigation dans un communiqué. Pour sa part, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré que l’Égypte avait « déformé » les positions éthiopiennes dans les négociations, ajoutant que « la mentalité égyptienne de l’ère coloniale avait érigé des obstacles aux efforts de convergence ». Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ont annoncé en juillet dernier qu’ils s’efforceraient de finaliser un accord sur le barrage contesté dans un délai de quatre mois. Des années de pourparlers se sont révélées infructueuses. L’Égypte s’est longtemps opposée au projet en raison de ses inquiétudes quant à son approvisionnement futur en eau du Nil, dont elle dépend fortement. Le Soudan, un autre pays, a exprimé ses inquiétudes quant à la réglementation et à la sécurité de ses propres approvisionnements en eau et de ses barrages.
A lire aussi : l’Ethiopie normalise ses relations avec l’UE
L’Éthiopie qui réaffirme exercer son droit au développement économique a achevé la dernière phase de remplissage d’un réservoir destiné à une immense centrale hydroélectrique au niveau du barrage du Nil Bleu. « La réunion a échoué en raison du refus persistant de l’Ethiopie (…) d’accepter toute solution de compromis technique ou juridique qui sauvegarderait les intérêts des trois pays », indique le communiqué égyptien.