Le Liberia a suspendu mardi son gouverneur de la banque centrale après qu’un audit a révélé des prêts irréguliers au gouvernement et des dépenses non autorisées, ont déclaré le ministre de l’Information et un porte-parole de la banque centrale.
Le président libérien Joseph Boakai a commandité un audit de trois institutions gouvernementales clés, dont la banque centrale, après son entrée en fonction en janvier. Jolue Aloysius Tarlue sera suspendu indéfiniment suite à la publication la semaine dernière du rapport de la Commission générale d’audit, qui portait sur la période de 2018 à 2023. Le rapport a révélé des « irrégularités » dans les prêts de la banque centrale au gouvernement, notamment plus de 80 millions de dollars de financement apparemment non autorisé pour le paiement des salaires. Elle a également constaté des irrégularités dans la manière dont certains contrats ont été attribués. Le rapport a également noté que la direction de la banque « a dépassé les limites de dépenses approuvées » au cours de la période de cinq ans et a constaté que « les projections de dépenses budgétaires approuvées ont systématiquement dépassé les projections de recettes, indiquant une tendance au financement du déficit ». Le Libéria se classe 145e sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International, un indicateur de la corruption dans le secteur public.
A lire aussi : Liberia : Joseph Boakai lance la chasse aux biens volés
En 2022, le président de l’époque, George Weah, a suspendu trois responsables gouvernementaux sanctionnés par les États-Unis pour ce qu’ils ont qualifié de leur implication continue dans la corruption publique. Un porte-parole de la banque centrale a déclaré que le gouverneur « se conformerait à toute équipe d’enquête qui serait mise en place ».