La Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL) a annoncé, lundi avoir tenu des discussions à Tripoli, pour tenter de résoudre la crise de la Banque centrale. Cette décision a déclenché un blocus de la production pétrolière et menace de provoquer la pire crise, depuis des années pour le principal exportateur d’énergie.
Pour sortir la Libye de la crise de la Banque centrale (BCL), la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL) a conduit des échanges entre les différentes parties. L’impasse a été déclenchée lorsque des factions occidentales ont tenté, le mois dernier, de renverser le gouverneur vétéran de la Banque centrale, Sadiq al-Kabir, et de le remplacer par un Conseil rival, conduisant les factions orientales à arrêter toute production pétrolière. La MANUL a déclaré que les consultations ont été conclues sur une compréhension « significative » et que les deux parties ont convenu de soumettre un projet d’accord à leurs chambres respectives pour examen. L’objectif est finaliser et de signer l’accord ce mardi 03 septembre 2024. Les prix du pétrole ont légèrement augmenté lundi, récupérant une partie des pertes de la fin de la semaine dernière, alors que les exportations de pétrole libyen sont restées interrompues. Parallèlement, les inquiétudes concernant une augmentation de la production de l’OPEP restent pressantes.
La Banque centrale, un point focal
Des représentants de la Chambre des représentants et du Haut Conseil d’État libyens, d’une part, et du Conseil présidentiel, d’autre part, ont participé aux pourparlers organisés par la MANUL qui ont duré de la matinée du lundi jusqu’à tard dans la nuit. La BCL est l’unique dépositaire légal des revenus pétroliers libyens. Elle verse les salaires des fonctionnaires à travers tout le pays. Si ces fonctions sont compromises par la crise actuelle, les Libyens en ressentiront bientôt les conséquences. Si la lutte pour le contrôle se prolonge, tous les salaires de l’État, les transferts entre banques et les lettres de crédit nécessaires aux importations deviendront impossibles. Le corollaire sera le gel de l’économie et du commerce international de la Libye. Les factions de l’Est, y compris la Chambre des représentants (HoR), dirigé par le président Aguila Saleh, et l’Armée nationale libyenne (LNA), sous le commandement du Général Khalifa Haftar, s’opposent à la tentative du Conseil de la présidence basé à Tripoli de renverser le gouverneur de la CBL, al-Kabir.
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Le blocus pétrolier, imposé par la partie orientale, va progressivement priver la BCL de nouveaux fonds et réduire les condensats disponibles pour les centrales électriques. Parmi les conséquences, la reprise incessante des délestages de courant électrique. En raison de la fermeture des champs pétroliers, la National Oil Corporation (NOC), compagnie pétrolière publique, a déclaré que la production totale avait chuté à un peu plus de 591 000 b/j, le 28 août, contre près de 959 000 b/j trois jours auparavant. Cela représente des pertes de plus de 120 millions de dollars, sur ces trois jours. A titre comparatif, la production était d’environ 1,28 million de b/j le 20 juillet, selon la NOC.