L’automobile électrique est considérée comme une solution prometteuse pour la transition énergétique, mais elle n’est pas une solution miracle. Il est important d’être conscient de ses limites, notamment son impact environnemental, sa dépendance aux énergies fossiles et son coût élevé.
La voiture électrique n’est pas une panacée. Souvent présentée à tort comme une solution miracle à la transition énergétique, parce que n’émettant pas de gaz d’échappement, elle a un impact environnemental désastreux, concernant de la production des batteries, sa dépendance aux énergies fossiles-Eh oui ! – et son coût élevé. La fabrication des batteries des voitures électriques est une activité très polluante. Elle nécessite l’extraction de métaux rares, comme le lithium, le cobalt et le nickel, dont l’extraction et le traitement sont très énergivores et polluants. Une étude de l’Université de Cambridge a estimé que l’impact environnemental de la production d’une batterie de voiture électrique est équivalent à celui de la production de 1,5 tonne de CO2. C’est l’équivalent des émissions d’une voiture thermique roulant pendant environ 20 000 km.
Suffit-il de déplacer le problème ?
L’électricité, utilisée pour recharger les voitures électriques, est encore majoritairement d’origine fossile. En France, par exemple, environ 70 % de l’électricité est produite à partir du nucléaire et du gaz naturel. Ainsi, les voitures électriques ne contribuent pas à réduire la dépendance aux énergies fossiles, mais simplement à la déplacer du secteur automobile vers le secteur électrique. Last but not least, les voitures électriques sont encore plus chères que les voitures thermiques. Cette différence de prix est due à l’utilisation de batteries, qui sont des composants coûteux. Ce coût élevé des voitures électriques limite leur accès aux ménages les plus modestes.
Une production exponentielle
En dépit de ces tares, la production mondiale de voitures électriques a atteint un record de 10,2 millions d’unités en 2022, en hausse de 80 % par rapport à 2021. La Chine est le premier producteur mondial de voitures électriques, avec une production de 6,2 millions d’unités, soit 52 % du marché mondial. L’Europe est le deuxième marché mondial, avec une production de 2,9 millions d’unités, soit 28 % du marché. Les États-Unis occupent la troisième place, avec une production de 1,3 million d’unités, soit 11 % du marché. Dans les années à venir, sous l’impulsion de politiques publiques favorables à la transition énergétique, la production de voitures électriques devrait continuer à augmenter. En Europe, par exemple, la Commission européenne a fixé un objectif de 30 millions de voitures électriques en circulation d’ici 2030. Rendre l’automobile électrique plus verte, les décideurs gagneraient à réduire l’impact environnemental de la production des batteries, en développant des technologies plus durables, augmenter la part d’électricité renouvelable dans le mix- électrique et enfin rendre les voitures électriques plus abordables, en finançant leur développement et en favorisant leur production en masse.
Tableau : Principaux pays producteurs de voitures électriques en 2022
Pays | Production (en millions d’unités) |
Chine | 6,2 |
Europe | 2,9 |
Etats Unis | 1,3 |
Corée du Sud | 0,8 |
Japon | 0,5 |
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