A une écrasante majorité, le Sénat américain a rejeté jeudi 26 octobre une législation prise par le président Joe Biden de retirer les troupes américaines du Niger, un pays d’Afrique de l’Ouest où des officiers militaires ont pris le pouvoir en juillet. La mesure a été rejetée par 86-11.
Le Sénat américain oppose un niet à la proposition de retirer ses troupes du Niger. Mi-octobre, les États-Unis ont officiellement reconnu le Changement du pouvoir comme un coup d’État militaire au Niger. Ce qui a entraîné la suspension officielle de l’aide au pays. Toutefois, les responsables américains ont déclaré qu’il n’était pas prévu de modifier la présence des troupes américaines dans le pays. Le Niger est un partenaire de la lutte de Washington contre les groupes islamistes qui ont tué des milliers de personnes et déplacé des millions d’autres en Afrique. Il y a environ 1 000 éléments des forces américaines présentes dans le pays. Le sénateur républicain Rand Paul, qui a parrainé le projet de loi, a fait valoir que les troupes avaient été déployées de manière inappropriée sans l’approbation du Congrès et a déclaré que les Américains ne devraient pas courir le risque d’être pris entre deux feux dans un conflit au Niger.
« Avec le Moyen-Orient en feu, quel sens cela a-t-il d’avoir plus de 1 000 soldats au Niger ? Est-il logique de stationner plus de 1 000 soldats dans un pays dirigé par une junte militaire ? » » selon la déclaration de Paul au Sénat.
Le sénateur Ben Cardin, président démocrate de la commission sénatoriale des relations étrangères, a déclaré que le retrait des troupes américaines pourrait laisser un vide qui pourrait être comblé par la Russie ou le paramilitaires de Wagner. « Nous n’accordons pas suffisamment d’attention à cette partie du monde. Nous ne voulons certainement pas signaler que nous abandonnons cette partie du monde« , a déclaré Cardin. Au cours de ces dernières décennies, les troupes américaines ont formé les forces nigériennes pour une lutte efficace contre le terrorisme. Les américains y exploitent deux bases militaires, dont une qui mène des missions de drones contre l’État islamique et une filiale d’Al-Qaïda dans la région.
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