Cameroun : la Sonamines souhaite acheter 6 tonnes d’or auprès des producteurs locaux pour constituer des réserves stratégiques

Outil important pour la régulation de l’activité économique, la monnaie permet aux États africains de soutenir le commerce et l'investissement. (Crédit : DR).

Le Cameroun cherche à réconstituer ses réserves d’or. L’or rapporte beaucoup dans l’économie d’une nation. C’est pourquoi, les Etats ont tendance à avoir une main mise sur ce secteur, à l’image du Cameroun qui à travers la Société nationale des mines ambitionne d’acheter au cours de l’année 2024 un total 6 tonnes d’or chez les producteurs en activité dans les exploitations minières du pays.  

L’information a été donnée par Serge Hervé Boyogueno, le Directeur général de la Société nationale des mines « Nous avons bouclé avec la stratégie de déploiement et d’achat d’or sur le terrain. Généralement, on parle de canalisation. Nous avons engagé des discussions avec tous les opérateurs du segment semi-mécanisé, qui nous ont déjà donné leur accord de principe pour vendre le reste de la production, lorsque la Sonamines a prélevé l’impôt synthétique minier libératoire et le droit de sortie. Actuellement, nous sommes en train de boucler les financements avec les équipes du ministère des Finances. Une fois que nous aurons bouclé avec le financement, les équipes qui sont prêtes et n’attendent que le signal, vont se déployer sur le terrain ». Apres les achats  de la quantité d’or requise, la Sonamines, bras séculier de l’État dans la mine solide, présage de démarrer une activité dont l’exclusivité lui est émise par la législation minière en vigueur au Cameroun. « L’exclusivité de l’achat et de la commercialisation de l’or et du diamant est une disposition qui figurait déjà dans le décret portant création de la Sonamines, et qui a été reprise dans la loi portant code minier qui renforce davantage les missions de la Sonamines, notamment l’approvisionnement du marché local pour ce qui concerne les substances précieuses et semi-précieuses, la collecte de l’impôt synthétique minier libératoire, surtout le contrôle et le suivi de la production, de la transformation et de la commercialisation, voire même de la valorisation des substances précieuses et semi-précieuses, ainsi que l’estampillage de l’or à la sortie du Cameroun. La Sonamines se positionne donc comme le comptoir unique, qui va gérer les comptoirs de commercialisation, lorsque l’État décidera de renoncer à son droit de préemption »  a déclaré le directeur général.

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Tout cela a un cout selon Serge Herve. Car pour atteindre ses objectifs, la société devra débourser 200 milliards FCFA, selon les propres estimations de l’entreprise. Cet approvisionnement en or  permettra à l’État du Cameroun de mener à bien  son projet de constitution des stocks d’or stratégiques, dans l’optique de disposer de réserves à la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Selon  les officiels, le Cameroun détient un premier stock de 500 kg d’or de 24 carrats qui pourrait constituer les réserves du pays à la Beac. Cet or est le résultat d’une action d’affinage du stock d’or interné au Trésor public, dont les premiers résultats ont été présentés le 3 octobre 2023 à Yaoundé. C’était en marge d’une cérémonie de rétrocession à l’État du Cameroun de 218,5 kg d’or brut collectés en seulement 16 mois d’activités par la Sonamines, au titre de l’impôt synthétique minier libératoire.

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