La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a déclaré être déçue par le manque de progrès dans la réconciliation avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, pays séparatistes dirigés par des militaires. Elle a informé qu’elle déploierait des efforts de réconciliation « plus vigoureux ».
La CEDEAO dénonce le manque de progrès avec les États sous junte. Le président de la Commission de la CEDEAO, Oumar Touray, a déclaré au début d’un sommet dans la capitale nigériane Abuja dimanche que la région risquait la désintégration et l’aggravation de l’insécurité après que les trois Alliance des États du Sahel (AES) ont signé un traité de confédération. Ce traité souligne la détermination des trois pays à quitter la CEDEAO, créée il y a près de 50 ans, après avoir également rompu les liens militaires et diplomatiques avec les puissances occidentales tout en cherchant à nouer des liens plus étroits avec la Russie.
« La Conférence exprime sa déception face au manque de progrès dans les relations avec les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger et instruit le Président de la Commission de faciliter une approche plus vigoureuse », a indiqué la CEDEAO dans un communiqué publié lundi.
Mais la CEDEAO devrait « élaborer un plan d’urgence prospectif » concernant toutes les éventualités dans ses relations avec l’AES. Les juntes du Burkina Faso, du Niger et du Mali ont pris le pouvoir lors d’une série de coups d’État militaires entre 2020 et 2023. On ne sait pas encore dans quelle mesure l’AES parviendra à harmoniser les politiques économiques et de défense alors qu’elle lutte pour contenir une bataille vieille de dix ans contre les insurgés islamistes et pour développer des économies qui comptent parmi les plus pauvres du monde. Leur départ pourrait affaiblir la CEDEAO et Touray a déclaré que la liberté de circulation et le marché commun de 400 millions de personnes offerts par le bloc étaient menacés. La CEDEAO a réélu le président nigérian Bola Tinubu à la tête du pays pour une année supplémentaire et a chargé les dirigeants sénégalais et togolais de négocier avec les juntes pour tenter de les ramener au sein du bloc.Les dirigeants de la CEDEAO ont approuvé la décision de mobiliser une force régionale de réserve antiterroriste de 5 000 hommes. Cette force commencerait par une brigade de 1 650 hommes qui serait renforcée au fil du temps.
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