Dans l’optique de devenir autosuffisante en riz , la Côte d’Ivoire développe dès actions ayant pour but d’augmenter le niveau de la production locale. Pour cause le pays Ouest-africain dépend à plus de 46 % des importations pour ses besoins en riz.
La Côte d’Ivoire réunit ses partenaires pour mobiliser 1,3 milliard US en faveur du secteur rizicole riz. Le pays a ainsi initié une table ronde pour financer sa nouvelle Stratégie de Développement de la Filière Riz (SNDR 2). L’annonce émane du ministre de l’Agriculture, Kouassi Kobénan Adjoumani, devant le Premier ministre Robert Beugré Mambé et Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, que 1,3 milliard US serait nécessaire pour ce projet de 2024 à 2030. A en croire les autorités ivoiriennes, ce montant sera divisé en deux étapes, avec des objectifs progressifs visant à augmenter la production de riz du pays. La première phase, d’un coût de 546 millions de dollars, s’étendra de 2024 à 2027, tandis que la seconde, d’un coût de 770,7 millions de dollars, couvrira la période 2028-2030.
A lire aussi : Côte d’Ivoire : hausse prévue de 11,5% du budget 2025
L’idée de ce programme est de hisser la production locale de riz paddy à 4,16 millions de tonnes d’ici 2027, contre un stock actuel d’environ 1,8 million de tonnes. Simultanément la SNDR 2 veut atteindre comme production 3,2 millions de tonnes de riz blanchi à l’horizon 2030, contre une offre locale estimée à 1,4 million de tonnes en 2023. Pour ce faire , environ 66 % du financement total sera destiné à l’augmentation des superficies rizicoles exploitées et à la gestion de l’eau et 27 % à l’amélioration de la productivité des exploitations rizicoles. Les 7 % restants serviront en amélioration de la transformation dans le secteur, renforcer la gouvernance, le financement et l’environnement des affaires. La Côte d’Ivoire détient un énorme potentiel dans la culture du riz, avec plus de 2 millions d’hectares de terres cultivables et des ressources en eau abondantes, estimées à près de 77 milliards de mètres cubes par an. Nonobstant, le pays ne cesse d’importer du riz de l’étranger pour sa consommation locale, comme le montrent les chiffres des importations de cette denrée, qui ont doublé entre 2008 et 2022 pour atteindre 830 millions de dollars. « En regardant en arrière, nous rappelons que la Côte d’Ivoire était autosuffisante en riz dans les années 1970. Elle peut rééditer ce même exploit aujourd’hui et même se positionner en exportateur net de riz », a déclaré M. Ousmane Diagana.
Plusieurs partenaires ont répondu à l’appel
Au financement lancé par les autorités ivoiriennes, de nombreux partenaires parmi lesquels l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) et la Banque Islamique de Développement (BID), ont annoncé des soutiens financiers de plusieurs millions de dollars pour appuyer la SNDR 2. Pour sa part, le vice-président de la Banque mondiale a rassuré de l’engagement de son institution à soutenir cette initiative par un soutien technique et financier.
« La Banque mondiale est prête à soutenir le gouvernement de la Côte d’Ivoire et ses partenaires pour renforcer la sécurité alimentaire. Nous nous engageons à combler le déficit de financement nécessaire à travers un programme à plusieurs phases durant la période de mise en œuvre de la stratégie 2024-2030 et au-delà », a-t-il ainsi souligné.