Sénégal- L’audit révèle que le régime de Diomaye hérite d’une dette et d’un déficit plus élevés qu’annoncés

Senegal's Prime Minister Ousmane Sonko speaks during a press conference to present the governments economic action plan, in Dakar, on September 26, 2024. (Photo by SEYLLOU / AFP)

Après qu’un audit sur les comptes macroéconomiques du Sénégal ait révélé que la dette publique et le déficit budgétaire sont bien plus importants que ce qu’avait rapporté l’administration du régime sortant de Macky Sall, le pays va entamer des discussions avec ses partenaires, dont le Fonds monétaire international (FMI), pour prendre des mesures correctives.

Le régime du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui a accédé au pouvoir, le 24 mars 2024, a, au cours d’un point de presse, partagé avec l’opinion nationale et internationale, la vérité des chiffres des finances poubliques, jeudi 26 septembre 2024. M. Ousmane Sonko, Premier ministre, entouré de 4 ministres de son gouvernement, a dévoilé une dette abyssale (87% du PIB) et un déficit budgétaire autour de 10%, bien au-delà des ratios de l’Uemoa. Tour à tour, ils ont déconcé une corruption généralisée du régime sortant et promis que la reddition des comptes se fera, comme dans tout état de droit.

M. Abdourahmane Sarr, ministre de l’Economie, a révélé que cet audit des finances du Sénégal ordonné par le président nouvellement élu Bassirou Diomaye Faye, a montré que le déficit à fin 2023 s’élevait à plus de 10%, contre un maigre 5% annoncé par le gouvernement sortant. « Les autorités que nous avons remplacées ont menti au pays et ont menti aux partenaires en falsifiant les chiffres », a martelé le Premier ministre sénégalais M. Ousmane Sonko, lors de la conférence de presse gouvernementale, tenue jeudi. Dans le détail, l »héritage du régime MackySall c’est 605 milliards f CFA dépensés par anticipation, quelque 300 milliards f CFA dépensés mais non traçables, 1 800 milliards f CFAempruntés sans jamais les déclarer, une dette à hauteur de 87% du PIB, soit 16 200 milliards f CFA…

Une signature quasi-intact

SE Bassirou Diomaye Faye, Président du Sénégal, qui a été porté au pouvoir lors d’une victoire électorale écrasante, au mois d’avril dernier, avait promis des audits sur la gestion des affaires du gouvernement précédent. Rappelons que le scrutin s’était dértoulé dans un contexte de colère publique contre l’administration précédente de l’ancien président Macky Sall. Le ministre de l’économie notifié, lors de la conférence de presse, qu’en raison des chiffres erronés, rapportés par les autorités précédentes, le gouvernement en exercice a décidé de ne pas présenter la demande du Sénégal pour un décaissement du FMI en juillet, suite à l’examen du fonds en juin. Il a précisé que le fonds avait alors approuvé une facilité de crédit de 1,8 milliard de dollars, sur trois ans. Le Sénégal devait recevoir une partie de ce décaissement de la facilité après l’examen.

A lire aussi: Chronique : les pièges de la dette aux pays en développement

« Un examen du dossier du Sénégal sur la base de chiffres erronés aurait conduit à ce qu’on présente une fausse déclaration au FMI », a-t-il ajouté. Avant tout décaissement du FMI basé, le Sénégal tient à présenter la vérité des chiffres. Ce pays qui bénéficie d’un dividende démocratique élevé, d’une jeunesse compétente et dispose de ressources non négligeables, ne craint pas pour sa signature et compte entreprendre des mesures correctives. Les partenaires, parmi lesquels le FMI, ont été informés et les discussions se poursuivent…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici