Chronique : quelle position pour l’Afrique dans la guerre hégémonique entre le dollar et le yuan ?

Mais où se trouve l’Afrique dans ce classement. La première nation, en termes de réserve d’or est l’Algérie, 27ème mondial avec un peu moins que 174 t d’or. (Crédit : Dr, AI)

Le continent dispose d’importantes réserves d’or, estimées en plusieurs milliers de tonnes. Si de rares pays ont pris le pari du raffinage, hélas un grand nombre a opté pour la facilité, laissant leurs ressources entre les mains de multinationales qui ne leur octroient qu’une faible part dans le capital. L’or, valeur-refuge, par excellence, aiderait grandement à asseoir une ou des monnaies de réserve.

Lorsque l’or raffiné passe au nez et à la barbe de pays Africains pour aller renflouer les chambres fortes de de la Deutsche Bank, Fort Knox, de la Banque d’Angleterre ou encore de la Souterraine à Paris, qu’est-ce qu’y gagne le pays africain émetteur ? S’il est vrai que le stock d’or, à lui seul, ne détermine pas la solidité, ou mieux la consistance d’une monnaie, il y joue une part importante. C’est un élément essentiel à prendre en compte dans une politique monétaire qui doit considérer un contrôle de change strict, une composition savante d’un panier de devises fortes et autres actifs… 

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Aujourd’hui qu’un nouveau concept apparaît à côté du pétrodollar ; on parle de plus en plus de pétroyuan, une guerre hégémonique entre le dollar américain et le yuan chinois est plus qu’envisageable. Si cela se produit, il est probable que cela aura un impact significatif sur les marchés financiers et les économies mondiales. Dans un tel contexte, l’or est souvent considéré comme une valeur refuge en période d’incertitude économique et financière. Les investisseurs peuvent chercher à acheter de l’or pour se protéger contre les fluctuations des devises et les risques géopolitiques. Historiquement, l’or a été considéré comme une réserve de valeur relativement stable et a été utilisé comme monnaie pendant des milliers d’années.

Une nouvelle donne

Si le trio de têtes des producteurs d’or est composé de la Chine, de la Russie et de l’Australie, les plus importantes réserves d’or se trouvent officiellement, dans l’ordre, aux Etats Unis d’Amérique (8 133,5 tonnes) surtout à Fort Knox, en Allemagne (3 355,1 t) à la deutsche Bank à Frankfort, en Italie (2 451,8 t) à Banca d’Italia, en France (2 436,6 t) à la réserve de France, plus connue comme la Souterraine, sous l’hôtel de Toulouse à Paris, en Russie (2 298,5 t), en Chine (1 948,3 t) et en Suisse (1 040 t) à la Banque nationale de suisse… Il est communément admis qu’outre ses objets personnels en or (lingot, bijoux, etc.), chaque suisse possède 128 g d’or. Ce peloton de tête est suivi par le Japon, l’Inde et les Pays Bas qui possèdent chacun moins de 1000 t d’or. Néanmoins si un pays comme le Japon, avec une dette qui fait 250% de son PIB, n’inquiète pas ses créanciers son stock d’or et son économie y sont pour quelque chose. Mais où se trouve l’Afrique dans ce classement. La première nation, en termes de réserve d’or est l’Algérie, 27ème mondial avec un peu moins que 174 t d’or.

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Une nouvelle donne en Afrique doit prendre en compte le fait que la valeur de l’or peut fluctuer en fonction de l’offre et de la demande, de la volatilité des marchés financiers et d’autres facteurs économiques, ce qui poussent les investisseurs à faire preuve de prudence lorsqu’ils investissent dans l’or et prendre en compte les risques associés à cet investissement. Aussi, il est impératif de consolider des dynamiques d’associations africaines analogues à la LBMA (London Bullion Market Association). Plus que la sécurité, c’est l’effervescence du marché de Londres qui a poussé certaines places fortes internationales à stocker une partie de leurs réserves d’or à la Banque d’Angleterre, à Malca-Amit, JP Morgan ou à G4S. L’Afrique a les moyens de ses ambitions. Il est grand temps de s’y mettre. Les nouveaux fondeurs au Botswana, au Rwanda, au Maroc, au Mali… tracent la voie.

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