Nigéria : après Dangoté, trois nouvelles banques dans le collimateur de la justice

La Banque Centrale du Nigeria a limogé les conseils d'administration et la direction de trois banques pour non-respect des réglementations bancaires et défaillances en matière de gouvernance d'entreprise, a-t-elle annoncé mercredi. (Crédit : DR).

Au Nigéria où la purge contre la corruption continue, la banque centrale du Nigéria limoge les conseils d’administration de trois banques pour manquements à la réglementation. La semaine dernière, c’était surtout le cas du groupe Dangoté et d’autres entreprises qui ont été perquisitionnées.

La Banque Centrale du Nigeria a limogé les conseils d’administration et la direction de trois banques pour non-respect des réglementations bancaires et défaillances en matière de gouvernance d’entreprise, a-t-elle annoncé mercredi. Les banques concernées sont les banques privées Union Bank, Keystone Bank et Polaris Bank. Des entités bancaires passées sous le contrôle du gouvernement dans le passé. La décision du gouverneur de la Banque centrale, Olayemi Cardoso, intervient alors que le secteur se prépare à une augmentation des capitaux induite par la réglementation, qui, selon le gouverneur, est nécessaire pour soutenir les ambitions de croissance économique du Nigeria. « La Banque centrale du Nigeria (CBN) a dissous le conseil d’administration et la direction de l’Union Bank, de la Keystone Bank et de la Polaris Bank », a indiqué le régulateur. Les infractions des banques vont du non-respect de la réglementation, à l’échec de la gouvernance d’entreprise, au non-respect des conditions dans lesquelles leurs licences ont été accordées, et à la participation à des activités qui constituent une menace pour la stabilité financière, entre autres. L’Union Bank a récemment été vendue à la société privée Titan Trust Bank sous la direction de l’ancien gouverneur de la Banque centrale Godwin Emefiele, qui a été suspendu par le président Bola Tinubu en raison d’allégations de fraude. Les entreprises les plus importantes n’échappent pas à cette lutte anti-corruption. Vendredi dernier, les enquêteurs de la Commission des délits économiques et financiers ont effectué une visite inopinée dans les locaux du groupe Dangote.

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Ils se sont présentés avec une ordonnance concernant des détails sur toutes les devises étrangères qui lui ont été octroyées par la Banque centrale du Nigeria depuis 2014.  Une descente qui a déplu au groupe et il l’a fait savoir via un communique du dimanche 07 janvier 2024. Pour le géant, il a noté avec regret la décision de l’EFCC de s’inviter de manière imprévue dans ses murs après son refus de lui concéder plus de temps pour réunir les documents exigés. Le groupe Dangote précise par ailleurs qu’aucun document n’a été emporté par les enquêteurs lors de leur perquisition puisqu’ils avaient  été envoyés antérieurement dans les bureaux de la commission des délits économiques. Le groupe industriel a tenu également à informer de sa disponibilité et de son entière coopération afin d’aider l’agence dans sa tâche. Cela en fournissant toutes les informations nécessaires. Une précision de taille a été apportée par le communiqué, selon laquelle aucune accusation de corruption contre l’une de ses filiales n’est à signaler. Il ne s’agit pour le moment que d’une simple demande d’information peut-on lire dans le communiqué.

De son côté, l’EFCC, l’agence anti-corruption nigériane estime que  Dangote et 51 autres entreprises auraient bénéficié de taux de change préférentiels pour acheter des dollars à prix réduit afin de pouvoir importer les matières premières et poursuivre leurs activités. Même si aucune enquête officielle n’a été  ouverte à ce stade, cette simple perquisition est un coup dur pour l’image du Groupe Dangote réputé en Afrique et un modèle également. Ceci pourrait porter préjudice aux activités de l’entreprise notamment côte bourse.

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