Qui sont les champions de la croissance africaine en 2024 ? L’Afrique face au spectre d’une sortie désorganisée des énergies fossiles. Green bonds et financement bleu : une année mitigée. Des exemples d’entreprenariat réussi dans le green en Afrique. C’est l’aperçu des sujets décortiqués dans ce magazine, en focus sur les tendances qui se déssinent pour 2024 dans un continent en pleine ébullition sur le plan économique, social, voire politique.
Africa Income magazine N°1: l’Afrique en perspectives pour l’année 2024

Chronique- L’Afrique dit oui au co-développement !
Le succès des partenariats sur l’énergie bas carbone et des nouveaux financements en Afrique dépendra d’une approche holistique qui intègre le transfert de technologie, le renforcement des capacités, la mobilisation de capitaux diversifiés (publics et privés), une gouvernance équitable. Derrière, il faut une véritable volonté de co-développement, axée sur les besoins et les opportunités spécifiques du continent.
L’Afrique, qui a un potentiel immense pour le développement de l’énergie bas carbone, peut grandement bénéficier de partenariats de co-développement. Cependant, la mise en œuvre effective de ces partenariats et la mobilisation des financements nécessitent des approches stratégiques et innovantes.
Il est d’abord utile d’intégrer que le co-développement implique un véritable partage. Les partenaires doivent s’engager à transférer les technologies de pointe. Cela inclut la formation et le renforcement des capacités locales. Plutôt que de simplement importer des équipements, les partenariats doivent encourager la production locale, par exemple de composants d’énergies renouvelables, la création d’emplois verts et le développement d’industries connexes.
A l’heure actuelle, je trouve que les partenariats doivent cibler l’accès à l’énergie pour les populations non connectées aux réseaux nationaux, notamment via le développement de mini-réseaux et de solutions hors réseau. L’objectif est d’assurer un accès universel à des services énergétiques modernes et durables.
Dans la filière Energie bas carbone, il est possible de valoriser le potentiel africain. Notre continent dispose d’énormes ressources en énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectrique, géothermique). Les partenariats doivent viser à maximiser l’exploitation de ces ressources.
L’Afrique au sud du Sahara a le plus fort potentiel solaire au monde. Des projets à grande échelle et des solutions décentralisées (mini-réseaux, kits solaires domestiques) peuvent être développés avec des partenaires internationaux. Même son de cloche sur l’hydroélectricité, l’éolien ou le géothermique Des barrages hydroélectriques, tout en respectant les normes environnementales et sociales, peuvent fournir une énergie stable, tandis que certaines régions côtières et intérieures offrent des conditions idéales pour l’énergie éolienne. Quant à la géothermie, des pays comme le Kenya ont déjà démontré un grand potentiel.
Le corollaire serait que l’Afrique puisse exporter des crédits carbones de haute qualité, générant ainsi de nouvelles sources de revenus et incitant à des projets bas carbone.
Nouveaux financements du développement
Le déficit de financement pour l’action climatique en Afrique est significatif. Pour y remédier, plusieurs mécanismes peuvent être explorés.
Avec le financement mixte ou Blended Finance, il est possible de combiner des fonds publics (subventions, prêts concessionnels des banques de développement) avec des capitaux privés, pour réduire les risques perçus par les investisseurs et rendre les projets plus attractifs. Le Fonds pour l’Énergie Durable pour l’Afrique (SEFA) de la Banque Africaine de Développement (BAD) ou le Fonds Vert pour le Climat (FVC) sont de parfaits exemples.
Dans nos pays, les autorités peuvent initier ou encouragerla création et le renforcement de banques vertes régionales ou nationales, ainsi que de fonds d’investissement dédiés au climat, peuvent canaliser les capitaux vers des projets d’énergie bas carbone.
Avec la mobilisation des ressources intérieures, notamment sur les marchés financiers africains ou en introduisant une taxe carbone et les mécanismes y afférents, des marchés obligataires locaux (notamment les obligations vertes) et des Bourses peuvent être développés pour financer des projets d’énergie renouvelable. En effet, mis en place, des mécanismes de tarification du carbone pourront générer des revenus, dédiés aux investissements bas carbones.
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Encouragement de PPP pour les infrastructures énergétiques, en définissant des cadres réglementaires clairs et incitatifs pour le secteur privé, l’adoption d’approche dette contre climat, via des mécanismes d’échange de dette contre des investissements climatiques, permettraient aux pays africains de réduire leur endettement, en échange d’engagements financiers dans des projets bas carbone.
Au-delà de l’atténuation (réduction des émissions), un financement accru est nécessaire pour l’adaptation aux impacts du changement climatique, souvent liés à la transition énergétique (infrastructures résilientes, gestion de l’eau).
Quel co-développement ?
Le co-développement implique une relation équitable et mutuellement bénéfique, loin des dynamiques traditionnelles d’aide au développement.
A mon avis, l’approche doit être axée sur les besoins et les priorités africaines.Les partenariats doivent être définis en fonction des stratégies de développement nationales et régionales africaines, et non imposés de l’extérieur. En outre, la gouvernance doit être partagée et la prise de décision conjointe. Les pays africains doivent être des acteurs à part entière dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des projets, avec une véritable appropriation locale.
Toutefois, pourpouvoir gérer et piloter des projets complexes d’énergie bas carbone, il est nécessaire de renforcement ses capacités institutionnelles. Investir dans le renforcement d’institutions africaines, telles qu’agences de régulation, banques de développement, centres de recherche… nous sera fort utile.
Par ailleurs, l’intégration régionale, qui favorise les projets transfrontaliers d’interconnexion électrique et de développement de parcs énergétiques à l’échelle régionale, permettra d’optimiser l’utilisation des ressources et renforcer la sécurité énergétique du continent.
A mon sens, une des clés de la réussite du co-développement est à trouver dans l’investissement dans l’innovation et la R&D.Encourager la collaboration en matière de R&D pour développer des solutions énergétiques, adaptées aux contextes africains, notamment les technologies de stockage et les mini-réseaux intelligents, reste une piste idoine.
Afin que la mayonnaise prenne, établissons des plateformes de dialogue régulières entre partenaires africains et internationaux. Ce dialogue politique continu nous permettrait de discuter des défis, partager les meilleures pratiques et ajuster les stratégies de co-développement.
Mines : La RDC rallonge les délais d’interdiction d’exportation du cobalt

Face à la dégringolade des cours du cobalt, la République Démocratique du Congo (RDC) a prolongé de 3 mois l’interdiction de l’exportation de ce minerai utilisé comme composant électrique. Le pays d’Afrique centrale producteur de plus de 80% du cobalt mondial veut enrayé la baisse des prix de ce minerai rare.
La République démocratique du Congo (RDC) a prolongé de trois mois l’interdiction d’exportation de cobalt visant à limiter l’offre excédentaire de ce matériau pour batteries de véhicules électriques, a annoncé il y a quelques jours un organisme de réglementation. Le premier fournisseur mondial de cobalt avait imposé une suspension de quatre mois des exportations en février, les prix ayant atteint leur plus bas niveau en neuf ans, à seulement 10 dollars la livre. L’interdiction devait expirer dimanche.
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« La décision a été prise de prolonger la suspension temporaire en raison du niveau élevé et continu des stocks sur le marché », a déclaré l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS) dans un communiqué. L’ARECOMS a déclaré qu’elle prévoyait d’annoncer une décision ultérieure visant à modifier, prolonger ou à mettre fin à la suspension avant la fin de la nouvelle période de trois mois, en septembre. Reuters a rapporté vendredi que les autorités congolaises envisageaient de prolonger l’interdiction, étudiant les modalités de répartition des quotas d’expédition de cobalt entre les sociétés minières. Une proposition visant à mettre en place des quotas est soutenue par des sociétés minières, dont Glencore, deuxième producteur mondial de cobalt. Cependant, la position de Glencore diffère de celle du premier producteur, le groupe chinois CMOC fait pression pour la levée de l’interdiction
Chronique- Coopération Afrique-Chine, gare à la condescendance !
Du 22 au 27 juin 2025, Ousmane Sonko, Premier Ministre sénégalais est en visite officielle de travail en République populaire de Chine. La coopération Afrique-Chine représente un potentiel de gains substantiels pour notre continent en général, particulièrement en termes d’infrastructures et de développement économique. Cependant, pour maximiser ces bénéfices et atténuer les risques, une approche stratégique, transparente et axée sur les intérêts africains est indispensable.
En passe de devenir la première puissance économique du monde, la République Populaire de Chine est amadouée par nombre d’Etats Africains. La République du Sénégal compte profiter de l’essor chinois et surfer sur cette vague. Suite à la visite d’Etat du Président du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et de la cheffe de la diplomatie sénégalaise, Mme Yassine Fall, en Chine, respectivement les 03 et 04 septembre 2024, et les 10 et 11 juin dernier, le Premier Ministre Ousmane Sonko s’y rend pour une visite de travail d’une semaine, du 22 au 27 juin 2025.
Cette visite du chef du gouvernement s’inscrit dans le prolongement des précédentes visites et séances de travail des autorités sénégalaises. Doit-on rappeler que, juste avant sa visite d’Etat, le Président sénégalais a eu à co-présider le dernier FOCAC (Forum sur la coopération sino-africaine ou Forum on China-Africa Cooperation) à Beijing ?
Dès dimanche 22 juin 2025, à Hangzhou, le Premier Ministre Ousmane Sonko participe à un forum économique réunissant les secteurs privés sénégalais et chinois. A noter que la veille, à la tête d’une importante délégation, dont plusieurs ministres et des membres du patronat sénégalais, il a échangé avec les acteurs du secteur privé sénégalais établis en Chine.
S’armer de patience et rester focus
Avant de plancher sur ce que l’Afrique peut gagner en une telle coopération et comment, il est utile de cerner la stratégie chinoise, en la matière. Coutumière des faits, la Chine ne fait pas accueillir nos dirigeants par des personnalités de leur rang. Autant le chef de l’Etat sénégalais, que la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, n’ont pas été reçus par respectivement Xi Jinping, ni Wang Yi, chef de la diplomatie chinoise.
Aussi à sa descente d’avion, le Premier ministre du Sénégal a été accueilli par des officiels chinois, lit-on dans un communiqué laconique de l’APS (Agence de Presse sénégalaise) ! Imaginez la réciproque ! Quand les autorités chinoises débarquent en Afrique noire, au moins c’est une personnalité de rang analogue que les reçoit, en grandes pompes à leur descente d’avion…
Un autre aspect et non des moindres a trait à l’usure volontaire « infligée » aux négociateurs qui piaffent d’impatience de parafer des accords. Les autorités chinoises les font attendre, soutenant que rien ne presse… Gare à ceux qui perdent du punch ! Le tip, c’est de rester concentrer. A défaut de rester focus sur son sujet jusqu’à l’issue des négociations, on peut se retrouver avec des accords au détriment de son pays. Le PM sénégalais ne rencontrera son homologue chinois, Li Qiang, que vendredi…
Le Premier ministre du Sénégal est souverainiste et a rappelé aux membres de sa délégation, ce volet important. Avec la Chine, le Sénégal entend renforcer la coopération bilatérale en valorisant le secteur privé, pilier essentiel de la mise en œuvre de la Vision Sénégal 2050. Les entreprises sénégalaises ont intérêt à investir dans des domaines stratégiques, tels que l’énergie, le numérique, les nouvelles technologies, l’expertise et les technologies pour améliorer la sécurité alimentaire et les systèmes de santé, mais aussi l’industrie.
Que d’opportunités, mais…
La coopération entre l’Afrique et la Chine, bien que complexe et souvent sujette à débat, offre des opportunités significatives pour le développement du continent africain.
Notre continent peut, en effet, y gagner dans divers domaines. Le développement des infrastructures est l’un des domaines les plus visibles de la coopération sino-africaine. C’est aussi celui qui a le plus d’impact. Premier financeur d’infrastructures en Afrique, la Chine investit massivement dans la construction de routes, ponts, chemins de fer, ports (notamment dans le cadre de l’initiative « La Ceinture et la Route »), aéroports, et centrales électriques. Il s’agit là d’investissements cruciaux, pour connecter les marchés, faciliter le commerce et stimuler la croissance économique.
En termes, d’industrialisation et transfert de technologie, l’Empire du Milieu offre des opportunités d’industrialisation pour l’Afrique, en encourageant la localisation de la production et le transfert de technologies, notamment dans des secteurs, comme les véhicules à énergie nouvelle (VEN). Des entreprises chinoises investissent dans la création d’usines et la mise en place de chaînes de valeur, ce qui peut créer des emplois et diversifier les économies africaines. Il reste que faut-il les ériger en joint-ventures ou laisser un patronat qui arrive en maîtres absolus sur des espaces non aménagés, pour s’ériger un « roitelet africain » ?
Coopérer avec un pays de plus d’un milliard de consommateurs est une possibilité d’accès aux marchés et investissements. En effet, la Chine est un marché immense pour les produits africains. La coopération favoriserait les échanges commerciaux, à condition de massifier une offre de PME-PMI qui se mettraient en consortia. De plus, les investissements directs chinois en Afrique sont importants, couvrant divers secteurs, des mines à l’agriculture, en passant par le manufacturier et les services.
Dans le domaine de la formation et du renforcement des capacités humaines, ce grand pays, qui investit dans la formation des ressources humaines africaines, à travers des programmes d’éducation, des centres de formation professionnelle, et des échanges culturels, se présente comme un partenaire de choix. Une résultante serait l’amélioration des compétences de la main-d’œuvre africaine et le renforcement des capacités de développement endogène.
Véritable alternative de financement pour les projets de développement en Afrique,la Chine offre des prêts et des aides qui peuvent compléter les sources traditionnelles. Cela donne aux pays africains plus d’options et une plus grande autonomie dans leurs choix de développement.
Il y a aussi ce volet qui a trait à la géopolitique, à ne pas négliger. L’Empire du Milieu voit le continent africain comme un partenaire stratégique et un allié dans les forums internationaux. Cela peut renforcer la voix de l’Afrique sur la scène mondiale et promouvoir un ordre mondial plus équilibré.
Comment maximiser les gains
Coopérer avec la Chine peut paraître alléchant de prime abord. Toutefois, il est nécessaire de définir une stratégie cohérente, au préalable. Il est crucial pour les pays africains de développer une stratégie unifiée et claire vis-à-vis de la Chine, afin de défendre leurs intérêts de manière plus efficace. Cela implique de s’assurer que les projets chinois s’alignent sur les priorités de développement national et régional (comme l’Agenda 2063 de l’Union africaine, Vison 2050 Sénégal…).
L’Afrique doit exiger une plus grande transparence financière dans les projets financés, par la Chine. Dans la branche des industries extractives, particulièrement, il est important de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance, afin de prévenir la corruption et d’assurer que les bénéfices profitent réellement aux populations. Par ailleurs, la gestion de la dette est un enjeu majeur. Les pays africains doivent veiller à la viabilité de leurs engagements financiers.
Comme je le soulignais plus haut, pour aller en Chine, il faut renforcer ses capacités de négociation. Par conséquent, les pays africains doivent renforcer leurs capacités techniques et juridiques pour négocier des accords équitables avec la Chine, garantissant des conditions de prêt favorables, des clauses de transfert de technologie et de création d’emplois locaux.
Relativement au respect des normes environnementales et sociales, les projets communs avec les chinois doivent respecter les normes environnementales et sociales, en vigueur dans les pays récepteurs. Les desseins visent à prévenir la dégradation de l’environnement et à garantir des conditions de travail décentes.
L’industrialisation du continent doit être le leitmotiv de nos dirigeants en Chine.Plutôt que de se limiter à l’exportation de matières premières, l’Afrique doit chercher à développer des chaînes de valeur locales et à transformer ses ressources sur place. En utilisant les investissements chinois, nous pouvons renforcer nos capacités industrielles et créer plus de valeur ajoutée. En prenant toutes ces dispositions et en mettant en place un suivi efficace et rigoureux des engagements, pris dans le cadre du FOCAC, on peut s’assurer de la concrétisation et de l’impact positif d’une coopération où tout le monde sort gagnant, pour le bénéfice du monde entier.
Sénégal- Hommage Posthume au Pr Mahtar MBow, reporté
Suite à un communiqué du Ministère sénégalais de l’Education Nationale (MEN), qui nous est parvenu, l’hommage posthume, prévu pour le 26 juin au CICAD de Diamniadio, au Pr Amadou Mahtar MBow, illustre fils de la Nation sénégalaise, est reporté à une date ultérieure.
Dans un document officiel, signé de M. Moustapha M. Guirassy, ministre de l’Education nationale du Sénégal, qui nous est parvenu, l’opinion publique nationale et internationale est informée que l’hommage national posthume en l’honneur du Professeur Amadou Mahtar MBow, initié suite à la directive présidentielle issue du Conseil des ministres du 02 octobre 2024, initialement prévu jeudi 26 juin 2025, est reporté à une date ultérieure.
Le communiqué précise que ce sont des contraintes, liées à l’agenda institutionnel de SE Monsieur le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui doit présider en personne cette cérémonie, qui expliquent ce report. Une nouvelle date sera communiquée en temps opportun, y relève-t-on.
Sénégal- Hommage national au Pr Amadou Mahtar MBOW
Le Sénégal s’apprête à rendre un hommage national à Amadou Mahtar MBOW, un homme de vertu, un citoyen exemplaire, qui a dirigé l’UNESCO pendant plus d’une décennie. Le jeudi 26 juin 2025, la Nation va se réunir pour honorer la mémoire d’un homme d’exception. C’est une marque de gratitude et de reconnaissance envers un homme qui a dédié sa vie à des causes justes et universelles. C’est un investissement dans le passé qui éclaire le présent et prépare l’avenir.
Au-delà de son parcours prestigieux, Pr Amadou Mahtar MBOW restera à jamais une conscience africaine, une figure du savoir, de la dignité et de l’engagement au service de l’éducation et de la souveraineté des peuples. Sous la présidence du Chef de l’État, sénégalais SE Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, une cérémonie, prévue le 26 juin 2025, au CICAD (Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio), marquera le lancement officiel d’un hommage national à la hauteur de l’héritage qu’il nous laisse.
Chapeau bas aux autorités du Sénégal ! Rendre un hommage national à une figure de la stature d’Amadou Mahtar MBOW, ancien Directeur général de l’UNESCO, est une décision aux multiples avantages, bien au-delà de la simple commémoration. Ce serait l’occasion de reconnaître et de célébrer l’impact durable de son action sur la scène internationale et pour son pays.
Valorisation de l’héritage intellectuel et moral
Un hommage national permettrait de mettre en lumière l’héritage intellectuel et moral de ce digne fils du Sénégal, né à Ndjallakhar, il y a 104 ans. Sa vision audacieuse, notamment sa promotion du retour des œuvres d’art spoliées pendant la colonisation, a profondément marqué l’histoire culturelle mondiale. En rendant hommage à cette démarche, le pays affirmerait son attachement à la justice historique et à la restitution du patrimoine, des valeurs fondamentales pour de nombreuses nations.
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De même, son engagement pour la formation des peuples en développement a contribué à l’émancipation de millions d’individus et au renforcement des capacités des nations émergentes. Honorer Pr MBOW, c’est saluer la pertinence et l’actualité de son plaidoyer pour une éducation et un savoir accessibles à tous, leviers essentiels du développement durable.
Renforcement de l’identité nationale et du rayonnement international
En célébrant un tel citoyen, le pays renforcerait son identité nationale et offrirait un exemple inspirant aux jeunes générations. M. MBOW incarne la réussite, la persévérance et le dévouement au service de l’humanité. Son parcours, depuis le Sénégal jusqu’aux plus hautes instances internationales, est une source de fierté et un modèle à suivre.
Sur le plan international, un hommage national réaffirmerait le rôle du pays sur la scène diplomatique et culturelle. Cela montrerait sa capacité à produire des leaders d’envergure mondiale et à contribuer activement aux grands débats contemporains. Cette reconnaissance officielle renforcerait la légitimité et le prestige du pays au sein des instances internationales, notamment l’UNESCO.
Incitation à la poursuite de ses idéaux
Enfin, rendre hommage à Amadou Mahtar MBOW ne serait pas seulement un regard vers le passé, mais aussi une source d’inspiration pour l’avenir. Cela encouragerait la poursuite de ses idéaux en matière de justice culturelle, de coopération internationale et de développement par l’éducation. Cet hommage pourrait servir de catalyseur pour de nouvelles initiatives, visant à concrétiser les visions qu’il portait. Les travaux de la CNRI (Commission nationale de réforme des institutions) qu’il parraina et présidera, sont restés dans les mémoires et servent de socle à un Sénégél meilleur en tous points de vue.
Angola – Chevron : l’accident mortel sur la plateforme pétrolière était prévisible

En Angola, le PDG de Chevron, Mike Wirth, avait prévu le personnel des problèmes de sécurité croissants avant l’incendie mortel sur sa plate-forme. Le 20 mai, un incendie s’est déclaré sur une plateforme en eaux profondes exploitée par Chevron, à environ 97 km des côtes angolaises. Trois travailleurs sont morts et 15 autres ont été blessés.
Mike Wirth PDG de Chevron avait informé les employés de la nécessité de renforcer les normes de sécurité à la suite de l’augmentation du nombre d’incidents avec blessures, dans un message vidéo interne diffusé le 29 avril. C’est-à-dir, quelques semaines seulement avant le décès de trois travailleurs lors d’un incendie sur l’une des plateformes pétrolières de l’entreprise en Angola. L’année dernière, l’entreprise a enregistré 12 blessés graves et un décès, selon son rapport de développement durable. Certains des travailleurs blessés lors de l’incendie en Angola sont toujours soignés, a déclaré Clay Neff, récemment nommé président de la division amont de Chevron, dans un message vidéo adressé au personnel le 30 mai, également visionné par Reuters.
« Nous avons constaté une augmentation inquiétante des risques accidents graves, en particulier ces dernières semaines », a déclaré Wirth dans la vidéo, visionnée par Reuters. « Certains de ces événements auraient pu entraîner des décès. »
Cet avertissement fait suite à l’annonce par le géant pétrolier américain, en février, de licencier jusqu’à 20 % de ses effectifs afin de réduire ses coûts. Plusieurs grandes entreprises énergétiques, dont son concurrent ConocoPhillips et le prestataire de services pétroliers SLB, ont prévu des licenciements cette année, les prix du pétrole les plus bas depuis quatre ans réduisant leurs revenus. Dans la vidéo de deux minutes intitulée « Faites-le en toute sécurité ou ne le faites pas », Wirth a exhorté ses employés à redoubler d’efforts en matière de sécurité, quels que soient les défis internes et externes à Chevron. « Je sais que beaucoup de choses se passent actuellement, avec des changements en cours tant au sein de l’entreprise que dans le monde qui nous entoure », a-t-il déclaré. Dans sa vidéo du 30 mai sur l’incident d’Angola, le groupe a fait écho au message précédent de son CEO, informant le personnel qu’il y avait une augmentation des incidents signalés dans l’entreprise qui auraient pu entraîner des blessures graves, voire mortelles, dont beaucoup concernaient des tâches quotidiennes courantes.
RDC-Rwanda : Kigali quitte le bloc CEEAC d’Afrique centrale

Le Rwanda a annoncé son retrait de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), soulignant les tensions diplomatiques dans la région à la suite d’une offensive menée cette année par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, dans l’est du Congo.
Le Rwanda quitte le bloc d’Afrique centrale de la CEEAC, en raison d’un conflit avec le Congo. Kigali devait assumer la présidence du bloc de 11 membres lors d’une réunion samedi en Guinée équatoriale. A la place du Rwanda, le bloc a maintenu la Guinée équatoriale à ce poste, Ce que le ministère rwandais des Affaires étrangères a dénoncé comme une violation de ses droits, selon les informations relayées par Reuters. La CEEAC a été créée dans les années 1980 pour favoriser la coopération entre ses États membres dans des domaines tels que la sécurité et les affaires économiques. Le Rwanda, dans un communiqué, a condamné « l’instrumentalisation » du bloc par le Congo et a déclaré ne voir « aucune justification au maintien dans une organisation dont le fonctionnement actuel est contraire à ses principes fondateurs ».
De son côté, le cabinet du président congolais Félix Tshisekedi a déclaré dans un communiqué que les membres de la CEEAC avaient « reconnu l’agression du Rwanda contre la République démocratique du Congo et ordonné au pays agresseur de retirer ses troupes du territoire congolais ».
Le M23 s’est emparé des deux plus grandes villes de l’est du Congo plus tôt cette année, faisant des milliers de morts et suscitant des craintes d’une guerre régionale généralisée. Les dirigeants africains, ainsi que Washington et Doha, tentent de négocier un accord de paix. Le Congo, l’ONU et les puissances occidentales accusent le Rwanda de soutenir le M23 en lui envoyant des troupes et des armes. Le Rwanda a longtemps nié toute aide au M23, affirmant que ses forces agissaient en état de légitime défense contre l’armée congolaise et les miliciens hutus impliqués dans le génocide rwandais de 1994, qui a fait environ un million de morts, principalement des Tutsis. L’administration du président américain Donald Trump espère conclure un accord de paix entre le Congo et le Rwanda, qui faciliterait également des milliards d’investissements occidentaux dans la région, riche en minerais, notamment le tantale, l’or, le cobalt, le cuivre et le lithium.
Assemblées annuelles de la BAD : la banque détaille ses modalités de financement sectorielles

Au quatrième jour des Assemblées Annuelles du Groupe de la Banque Africaine de développement, qui se sont déroulées du 26 au 30 mai à Abidjan, le séminaire sur les opportunités d’affaires de la BAD a réuni des acteurs du secteur privé issus de 40 pays du continent. Des échanges avec des responsables de la Banque sur les opportunités de financement à saisir ont marqué la rencontre.
Au cours de ses Assemblées annuelles du ce séminaire, la BAD a fourni des informations à jour sur son plan d’acquisition et sur les politiques contractuelles, ainsi que sur les procédures d’accès aux opportunités d’affaires pour des entreprises ou des projets. « L’Afrique ne se développera pas sans un secteur privé robuste. Ce séminaire doit vous permettre de mieux comprendre le fonctionnement de la Banque et savoir comment travailler avec nous », a déclaré aux participants le directeur principal de la mobilisation des ressources et des partenaires à la Banque africaine de développement, Gauthier Boulard. Au cours de ce séminaire, la Banque a fourni des informations à jour sur son plan d’acquisition et sur les politiques contractuelles, ainsi que sur les procédures d’accès aux opportunités d’affaires pour des entreprises ou des projets. Des informations ont également été partagées sur les règles de passation des marchés, la question de l’intégrité et de la corruption.
« Au regard de notre Stratégie décennale 2024-2033 nous attendons d’avoir à financer plus de projets transformateurs, des projets qui suscitent un changement sur le marché où ils interviennent. Tous les éléments d’information sont disponibles sur notre site Internet et accessibles à tous. Nous sommes disposés à accompagner le secteur privé », a assuré Ronald Rateiwa, chargé principal de la stratégie et des politiques et infrastructures à la Banque africaine de développement.
La création de réseaux sociaux typiquement africains, la réalisation de laboratoires biométriques pour lutter contre le cancer du col de l’utérus, l’imagerie satellitaire ou encore le financement des petites et moyennes entreprises ont été quelques-uns des autres projets portés à l’attention des responsables de la Banque par les acteurs du secteur privé. La santé est un secteur clé que la Banque entend soutenir et dans lequel elle intervient déjà. Il y a d’autres secteurs aussi importants, et nous aurons l’occasion d’en reparler, selon Boris Honkpehedji, responsable principal des opérations du secteur privé à la Banque africaine de développement. A la fin de l’année 2024, le portefeuille d’investissement du Groupe de la Banque africaine de développement avait consacré 46% de ses financements au secteur financier, 16% à l’énergie, 15% à l’industrie, 9% aux transports, 9% à l‘agriculture et au social, et 5% aux projets multisectoriels.
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Chronique- De la nécessaire formation continue
Le soutien de l’État à la formation continue ne doit pas être perçu comme une dépense, mais comme un investissement stratégique qui génère des retombées économiques et sociales significatives à long terme, bénéficiant à la fois aux entreprises, aux salariés et à l’économie nationale dans son ensemble.
Pour améliorer la compétitivité des entreprises privées, l’assistancede l’État à la formation continue est non seulement nécessaire, mais crucial. Dans un environnement économique en constante évolution, marqué par les avancées technologiques, la mondialisation et l’émergence de nouveaux modèles économiques, la capacité des entreprises à s’adapter et à innover dépend directement de la qualité de leurs ressources humaines.
Ce soutien est indispensable pour adapter les compétences aux évolutions du marché, renforcer l’innovation et la productivité, lutter contre les pénuries de compétences, favoriser l’équité et la cohésion sociale et maintenir l’attractivité du territoire.
Être à la page
Les besoins en compétences évoluent rapidement. Sans une mise à jour continue des savoirs et savoir-faire, les salariés risquent d’être dépassés par les nouvelles technologies (intelligence artificielle, automatisation, etc.) ou les nouvelles méthodes de travail. Le soutien de l’État permet de financer des programmes de formation qui répondent à ces nouvelles exigences, assurant ainsi que la main-d’œuvre reste employable et productive.
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Innovation et productivité vont de pair
Des salariés bien formés sont plus à même d’appréhender les nouvelles technologies, de les intégrer dans les processus de l’entreprise et d’être force de proposition. Cela stimule l’innovation, améliore l’efficacité opérationnelle et, in fine, augmente la productivité des entreprises. Un État, qui investit dans la formation continue, stimule indirectement la capacité d’innovation de ses entreprises.
Contre les pénuries de compétences
De nombreux secteurs souffrent de pénuries de compétences. Le soutien public peut cibler spécifiquement ces domaines, en finançant des formations qualifiantes ou certifiantes, permettant aux entreprises de trouver plus facilement les talents dont elles ont besoin pour se développer. C’est également un moyen de favoriser la reconversion professionnelle et de réduire le chômage structurel.
Favoriser l’équité et la cohésion sociale
Le soutien à la formation continue permet également de réduire les inégalités face à l’emploi. Il offre aux salariés, quelle que soit leur position ou leur niveau d’études initial, l’opportunité de développer leurs compétences et d’évoluer professionnellement. Cela contribue à une meilleure employabilité tout au long de la carrière et à une plus grande cohésion sociale, en évitant que certains segments de la population ne soient laissés pour compte par les mutations économiques.
Maintenir l’attractivité du territoire
Un pays, qui investit dans la formation continue de sa population, est plus attractif pour les investisseurs étrangers. La disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et adaptable est un facteur clé dans la décision d’implantation d’entreprises, renforçant ainsi la compétitivité globale du territoire.