mercredi 20 août 2025
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Africa Income magazine N°1: l’Afrique en perspectives pour l’année 2024

Qui sont les champions de la croissance africaine en 2024 ? L'Afrique face au spectre d'une sortie désorganisée des énergies fossiles. Green bonds et financement bleu : une année mitigée pour l'Afrique.

Qui sont les champions de la croissance africaine en 2024 ? L’Afrique face au spectre d’une sortie désorganisée des énergies fossiles. Green bonds et financement bleu : une année mitigée. Des exemples d’entreprenariat réussi dans le green en Afrique. C’est l’aperçu des sujets décortiqués dans ce magazine, en focus sur les tendances qui se déssinent pour 2024 dans un continent en pleine ébullition sur le plan économique, social, voire politique.

Afrique : prédominance d’un tourisme à faible valeur ajoutée pour les communautés locales

L'étude a établi que le tourisme de luxe conduit souvent à l a création d’enclaves déconnectées des réalités locales avec d'immenses complexes hôteliers ou parcs nationaux isolés de la vie locale et peu connectés à l'économie locale. (Crédit : DR).

Les efforts déployés par certains pays africains pour attirer le tourisme de luxe ont eu des retombées limitées pour les communautés locales. C’est la conclusion d’une nouvelle étude de l’Université de Manchester révélée cette semaine qui a dressé une liste des limites du tourisme en Afrique.

L’essor des voyages d’affaires et de loisirs sur le continent a rendu ce dernier de plus en plus attractif pour les multinationales. Les compagnies aériennes ont également accru leurs capacités en Afrique, et dans certains pays, cet élan se traduit par des retombées économiques. De nombreux gouvernements africains ciblent le développement du tourisme de luxe, le qualifiant de « à forte valeur ajoutée et à faible impact », mais une étude publiée dans African Studies Review révèle que ce n’est pas toujours le cas.

Un tourisme à faible valeur ajoutée pour les communautés locales

L’étude a établi que le tourisme de luxe conduit souvent à l a création d’enclaves déconnectées des réalités locales avec d’immenses complexes hôteliers ou parcs nationaux isolés de la vie locale et peu connectés à l’économie locale. Ces structures hotellières emploient peu de travailleurs locaux, n’aident pas les communautés à améliorer leurs infrastructures et proposent généralement des formules tout compris, ce qui signifie que les touristes n’achètent pas auprès des petites entreprises locales. De la même manière, les lodges écotouristiques et les zones de conservation les plus rentables appartiennent souvent à des entreprises étrangères. L’étude stipule aussi que l’argent dépensé par les touristes ne reste pas dans le pays. Il est reversé à des agences de voyages étrangères ou utilisé pour payer des biens importés pour les hôtels, ou les bénéfices sont reversés à des propriétaires étrangers.

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De sorte que les bénéfices sont concentrés entre les mains d’opérateurs étrangers ou d’un petit groupe de locaux aisés, tandis que les salaires dans le secteur touristique sont souvent bas. À l’île Maurice, par exemple, de nombreux habitants ont le sentiment que « les étrangers envahissent l’île » et n’ont même pas accès à leurs plus belles plages. Selon la publication 2025 de l’Organisation mondiale du tourisme (UNWTO World Tourism Organization, aussi appelée ONU Tourisme), l’Afrique continue sur sa lancée avec 74 millions de visiteurs en 2024. Et ce, contre 66 millions en 2023, portée par l’essor du tourisme culturel, de nature et de safari. L’Afrique du Nord est l’un des régions les plus visitées du continent.

Géographie : l’UA appelle à adopter la carte reflétant la taille réelle de l’Afrique

L'Union africaine a soutenu une campagne visant à mettre fin à l'utilisation par les gouvernements et les organisations internationales de la carte de Mercator du monde du XVIe siècle, au profit d'une carte représentant plus précisément la taille de l'Afrique. (Crédit : DR).

L’Union africaine (UA) appelle à l’adoption d’une carte du monde montrant la taille réelle du continent africain. L’organisation panafricaine souhaite reconquérir la place de l’Afrique dans le monde et soutient une modification de la carte Mercator déformatrice de la taille réelle du continent et utilisée actuellement dans le monde.

L’Union africaine a soutenu une campagne visant à mettre fin à l’utilisation par les gouvernements et les organisations internationales de la carte de Mercator du monde du XVIe siècle, au profit d’une carte représentant plus précisément la taille de l’Afrique. Créée par le cartographe Gerardus Mercator pour la navigation, la projection déforme la taille des continents, agrandissant les zones proches des pôles comme l’Amérique du Nord et le Groenland tout en rétrécissant l’Afrique et l’Amérique du Sud.

« On pourrait croire qu’il s’agit d’une simple carte, mais en réalité, ce n’est pas le cas », a déclaré à Reuters Selma Malika Haddadi, vice-présidente de la Commission de l’UA, affirmant que le Mercator nourrissait une fausse impression selon laquelle l’Afrique était « marginale », alors qu’elle était le deuxième plus grand continent du monde par sa superficie, avec plus d’un milliard d’habitants. L’UA compte 55 États membres. De tels stéréotypes influencent les médias, l’éducation et les politiques, a-t-elle ajouté. Les critiques à l’encontre de la carte Mercator ne sont pas nouvelles, mais la campagne « Corriger la carte » menée par les groupes de défense Africa No Filter et Speak Up Africa a relancé le débat, exhortant les organisations à adopter la projection Equal Earth 2018, qui tente de refléter la taille réelle des pays.

« Nous travaillons activement à la promotion d’un programme scolaire où la projection d’Equal Earth sera la norme principale dans toutes les salles de classe (africaines) », a déclaré Ndiaye, ajoutant qu’elle espérait que ce serait également celui utilisé par les institutions mondiales, y compris celles basées en Afrique. Haddadi a déclaré que l’UA soutenait la campagne, ajoutant qu’elle s’inscrivait dans son objectif de « reconquérir la place qui revient à l’Afrique sur la scène mondiale », dans un contexte de demandes croissantes de réparations pour le colonialisme et l’esclavage.

L’UA plaidera pour une adoption plus large de la carte et discutera d’actions collectives avec les États membres, a ajouté Haddadi. La projection Mercator est encore largement utilisée, notamment par les écoles et les entreprises technologiques. Google Maps est passé de Mercator sur ordinateur à une vue du globe en 3D en 2018, mais les utilisateurs peuvent toujours revenir à Mercator s’ils le souhaitent. Sur l’application mobile, en revanche, la projection Mercator reste la projection par défaut. « Correct The Map » souhaite que des organisations comme la Banque mondiale et les Nations Unies adoptent la carte Equal Earth. Un porte-parole de la Banque mondiale a déclaré que la Banque mondiale utilise déjà la carte Winkel-Tripel ou Equal Earth pour les cartes statiques et qu’elle abandonne progressivement Mercator pour les cartes web. La campagne a indiqué avoir adressé une demande à l’organisme géospatial des Nations Unies, UN-GGIM. Un porte-parole de l’ONU a précisé qu’une fois reçue, la carte devra être examinée et approuvée par un comité d’experts. D’autres régions soutiennent les efforts de l’UA. Dorbrene O’Marde, vice-présidente de la Commission des réparations de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a approuvé Equal Earth comme un rejet de « l’idéologie du pouvoir et de la domination » de la carte Mercator. La carte de Mercator déforme la taille de l’Afrique, déclare Haddadi, de la Commission de l’UA. La campagne « Corriger la carte » promeut la projection d’une Terre égale.

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Energie : Pourquoi l’Afrique doit s’opposer au traité sur les plastiques ?

Le traité sur les plastiques est une attaque directe contre le développement de l'Afrique - Les nations africaines doivent s'y opposer, analyse la Chambre africaine de l'énergie (AEC). Les pays africains, en particulier le Gabon, le Ghana, l'Angola et le Sénégal, seraient les plus touchés par cet impact. (Crédit : DR).

Le traité sur les plastiques est une attaque directe contre le développement de l’Afrique – Les nations africaines doivent s’y opposer, analyse la Chambre africaine de l’énergie (AEC). Cette dernière l’accuse de porter un grave préjudice aux pays producteurs de pétrole et de gaz en Afrique et risque d’étouffer la croissance économique et industrielle sur tout le continent.  Quatre pays sont particulièrement exposés.

La deuxième partie de la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation du traité sur les plastiques se tient actuellement à Genève, en Suisse, où plus de 170 pays se réunissent pour discuter de la mise en œuvre d’un instrument juridiquement contraignant sur la pollution plastique. S’il est signé, ce traité réduirait les niveaux de production de plastiques à usage unique, ce qui causerait des dommages économiques considérables aux pays producteurs d’hydrocarbures, en particulier ceux d‘Afrique, selon la Chambre africaine de l’énergie (AEC). L’organisme panafricain s’oppose fermement au projet de traité sur les plastiques. Si les intentions qui sous-tendent un tel traité peuvent découler de préoccupations environnementales dans les pays développés, sa mise en œuvre aurait des conséquences désastreuses pour l’industrie pétrochimique en Afrique.

« Ce traité freinerait considérablement la croissance de l’industrie pétrolière et gazière africaine, entraînant une augmentation de la précarité énergétique, un ralentissement de l’activité manufacturière, un blocage de l’industrialisation et une baisse des investissements essentiels dans le secteur chimique », précise le communiqué de l’AEC.

Les pays africains, en particulier le Gabon, le Ghana, l’Angola et le Sénégal, seraient les plus touchés par cet impact. Ces nations sont confrontées depuis longtemps à des défis économiques, mais elles possèdent d’importants gisements de pétrole et de gaz. Le Gabon détient 2 milliards de barils de pétrole et 1,2 billion de pieds cubes (tcf) de gaz ; le Ghana possède 1,1 milliard de barils de pétrole et 2,1 tcf de gaz ; le Sénégal 1 milliard de barils de pétrole et 120 tcf de gaz ; tandis que l’Angola possède 9 milliards de barils de pétrole et 11 tcf de gaz. Ces ressources promettent de redresser l’économie africaine, principalement grâce aux opportunités offertes par la production pétrochimique. L’essor de l’industrie pétrochimique en Afrique s’accompagne d’une vague d’avantages économiques, allant des opportunités d’emploi à l’introduction de matériaux essentiels et de chaînes d’approvisionnement, en passant par le commerce mondial et l’innovation. La pétrochimie sera un catalyseur du développement dans des secteurs stratégiques tels que la santé, l’agriculture et les transports. Confrontée à une crise énergétique et alimentaire, l’Afrique a besoin de la pétrochimie pour améliorer les conditions de vie et garantir une croissance inclusive.

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En s’opposant au traité sur les plastiques, les pays africains peuvent protéger leur chemin vers la sécurité énergétique, la croissance industrielle et la prospérité économique. Le Gabon, par exemple, fait des progrès significatifs vers la réduction de la pauvreté énergétique grâce à des investissements dans des projets pétroliers et gaziers. Avec un objectif de 220 000 barils par jour (bpj), le pays cherche à diversifier son économie en développant la pétrochimie et le traitement du GNL et du GPL. Parmi les projets majeurs figurent le terminal GNL de Cap Lopez, d’un coût de 2 milliards de dollars, qui sera mis en service en 2026, l’usine de GPL de Batanga et la raffinerie SOGARA, qui vise une production de 1,5 million de tonnes d’ici 2030. Le traité sur les plastiques perturberait cette croissance et aurait un impact sur les efforts du Gabon pour renforcer son économie. Les projets pétroliers et gaziers en cours au Sénégal seraient également compromis par le traité. Après le démarrage des opérations du projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA) en 2025 et du champ pétrolier de Sangomar en 2024, le Sénégal poursuit ses efforts pour améliorer la sécurité énergétique nationale, faciliter le développement de nouvelles industries et stimuler le développement économique. Le projet GTA a une capacité de 2,3 millions de tonnes par an (mtpa), qui sera portée à 5 mtpa lors des phases suivantes. Sedin Engineering prévoit de construire une raffinerie et une usine pétrochimique dans le pays afin de tirer parti des ressources offshore pour produire des plastiques et des produits chimiques à forte valeur ajoutée. Le traité sur les plastiques limiterait ces activités.

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Par ailleurs, l’ambitieux projet de parc pétrochimique du Ghana serait gravement affecté, ce qui compromettrait le développement industriel du pays. Le pays prévoit de développer un pôle pétrolier de 12 milliards de dollars à Jomoro qui, une fois toutes les phases achevées, comprendra trois raffineries de 300 000 bpj, cinq usines pétrochimiques, des installations de stockage et des infrastructures portuaires. Le traité sur les plastiques aurait un impact sur ce projet, qui pourrait améliorer considérablement la sécurité énergétique et alimentaire dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest. L’Angola, deuxième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, prévoit d’accroître sa production pétrochimique dans le cadre de ses efforts pour diversifier son économie dépendante du pétrole. Dans le cadre du Plan directeur pour le gaz, qui vise à attirer 30 milliards de dollars d’investissements et à générer plus de 150 milliards de dollars de retombées économiques grâce au secteur du gaz naturel, l’Angola entend renforcer sa production pétrochimique et d’engrais, soutenant ainsi la création de nouvelles industries. Le traité sur les plastiques pourrait entraîner une baisse spectaculaire de la demande de pétrole, de gaz et de plastique, ce qui aurait un impact sur les progrès de l’Angola en matière de diversification et de croissance économique.

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La Tanzanie, qui possède plus de 57 tcf de réserves de gaz, poursuit également plusieurs projets pétrochimiques et gaziers. Grâce au développement du projet Tanzania LNG, d’un montant de 42 milliards de dollars, le pays cherche à accélérer son industrialisation et à se positionner comme une plaque tournante mondiale pour le pétrole, le gaz et les produits dérivés. Des projets tels que le complexe Mbolea and Petrochemicals Company Kilwa en Tanzanie, qui vise une capacité de 3,8 millions de tonnes par an, sont essentiels à la réalisation de cet objectif. Une fois achevée, l’usine sera la plus grande usine de fabrication d’engrais en Afrique, produisant une variété de produits pétrochimiques, notamment de l’urée et de l’ammoniac. Le complexe devrait entrer en service commercial en 2028, mais si le traité sur les plastiques est signé, cela pourrait avoir un impact significatif sur la capacité du projet à obtenir un financement et à être mené à bien.

« L’AEC appelle les pays africains, en particulier le Gabon, le Ghana, l’Angola et le Sénégal, à rejeter ce traité. Nous exhortons ces pays à donner la priorité à leurs besoins énergétiques et industriels plutôt qu’à des programmes environnementaux externes qui ne correspondent pas aux priorités de développement de l’Afrique. Soutenir ce traité reviendrait à se tirer une balle dans le pied, ce qui n’a aucun sens pour l’avenir de l’Afrique », a déclaré NJ Ayuk, président exécutif de l’AEC.

Nigéria : trend haussier des exportations hors pétrole

La Zone de libre-échange continentale africaine a également stimulé les exportations nigérianes, offrant un accès plus large au marché et un allègement tarifaire, tandis que des initiatives soutenues par le gouvernement, comme des programmes de formation, ont aidé les exportateurs à se conformer aux normes internationales. (crédit : reuters).

Au Nigéria, les exportations non pétrolières ont connu une hausse de près de 20 % au premier semestre portées principalement par la demande de cacao et d’urée.

Les exportations non pétrolières du Nigeria ont augmenté de 19,6 % pour atteindre 3,225 milliards de dollars au premier semestre 2025, a annoncé lundi son agence de promotion des exportations, citant la demande mondiale pour des produits tels que le cacao et l’urée, ainsi que les initiatives commerciales du gouvernement et les accords commerciaux régionaux. Nonye Ayeni, chef du Conseil nigérian de promotion des exportations, a déclaré que le volume des exportations non pétrolières est passé de 3,83 millions de tonnes au premier semestre 2024 à 4,04 millions de tonnes. Des produits tels que les fèves de cacao, l’urée/les engrais et les noix de cajou ont dominé les exportations, le cacao représentant environ 35 % de la valeur totale des exportations.

« Le cacao et ses dérivés ont dominé les exportations non pétrolières du Nigéria, stimulés par la hausse de la demande mondiale, la hausse des prix et l’augmentation des capacités de transformation locales », a déclaré Ayeni.

La Zone de libre-échange continentale africaine a également stimulé les exportations nigérianes, offrant un accès plus large au marché et un allègement tarifaire, tandis que des initiatives soutenues par le gouvernement, comme des programmes de formation, ont aidé les exportateurs à se conformer aux normes internationales. Ayeni a indiqué qu’Indorama Eleme Fertilizer Ltd. était en tête de liste des exportateurs, suivi de Starlink Global et de Dangote Fertilizer Ltd.Le Nigéria s’efforce de diversifier son économie en s’éloignant du pétrole, qui représente environ les deux tiers des recettes publiques et environ 80 % de ses recettes en devises. Les Pays-Bas, les États-Unis et l’Inde ont été  les principales destinations des exportations, les Pays-Bas absorbant 18,64 % du total des exportations.

Chronique- Les voies et moyens d’une industrie du tourisme réussie

L’Afrique au sud du Sahara ne manque pas d’atouts, en termes de sites d’une beauté exceptionnelle, d’accueil et d’empathie naturels, pour une industrie du tourisme réussie. La transformation de ce potentiel ne dépend-elle pas d’un certain nombre de préalables en termes de réceptifs, de sécurité et communication ?

Une industrie du tourisme florissante, en Afrique au sud du Sahara, repose sur plusieurs préalables essentiels. Ils peuvent être répartis en trois domaines clés, à savoir les infrastructures d’accueil (réceptifs), la sécurité et la communication ; à la condition d’un effort concerté pour cette amélioration de l’accueil, une garantie de la sécurité, la promotion de manière efficace des atouts exceptionnels du continent et des objectifs précis (n touristes / an, horizon t).

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Pour ce qui a trait aux réceptifs, donc des infrastructures d’accueil, il est impératif de miser sur la diversification et qualité de l’hébergement. L’offre doit s’adapter à une clientèle variée, allant des hôtels de luxe aux écolodges respectueux de l’environnement, en passant par les guesthouses (maisons d’hôtes) et les campements. La qualité de service, l’hygiène et le confort doivent être irréprochables.

A titre d’exemples, des réceptifs au fin fond du pays Bassari au Sénégal ou les remparts historiques à Hill Complex, Great Enclosure et Valley Complex au Zimbabwe doivent être accessibles et bénéficier d’une bonne connectivité. Les touristes doivent pouvoir se déplacer facilement. Cela implique le développement d’infrastructures routières de qualité, de liaisons aériennes fiables (y compris des vols internes vers les sites touristiques) et de transports publics sécurisés et réguliers.

Dans ce domaine, l’offre doit être variée, proposant à la fois une cuisine locale authentique et des options internationales. Les activités culturelles, les loisirs et les divertissements doivent être mis en avant pour enrichir l’expérience des visiteurs.

La formation du personnel ne doit pas être en reste. En effet, la qualité de l’accueil dépend directement de la compétence du personnel. Des programmes de formation professionnelle en hôtellerie, restauration et guidage touristique sont indispensables pour garantir un service de haut niveau et une bonne connaissance des sites et de la culture locale.

Sécurité, sécurité, sécurité

Pour des touristes locaux ou étrangers, le volet sécuritaire reste essentiel. La sécurité des personnes et des biens, corrélée à une stabilité politique et un faible taux de criminalité reste une condition sine qua non. Les autorités doivent garantir la sécurité des touristes sur les sites, dans les transports et dans les hébergements. Cela inclut une présence policière visible et efficace, ainsi que des mesures de prévention contre la petite délinquance. Des inspecteurs du tourisme en civil peuvent aussi tout aussi efficaces.

Les destinations touristiques doivent être perçues comme politiquement stables et exemptes de crises sanitaires majeures (épidémies). Les gouvernements doivent mettre en place des politiques de gestion des risques et communiquer de manière transparente en cas de problème.

Des mesures de protection de la faune et de la flore doivent être prises et partagées, pour le tourisme de nature (safaris, parcs nationaux), la protection de l’environnement est primordiale. La lutte contre le braconnage, la gestion durable des parcs et la sensibilisation des communautés locales sont des éléments clés pour préserver les ressources qui attirent les touristes.

Une belle dynamique de génération de revenus aux locaux reste à mon sens, la meilleure option sécuritaire. Lorsque les marchés sont bien organisés et achalandés, le long des déambulatoires et promenades, les vendeurs à la sauvette n’ont plus leur place. Le touriste a ainsi toute la latitude de faire ses choix de produits et services, aux prix affichés. En laissant son adresse, son colis peut le rejoindre à domicile, à condition de l’inclure dans le service…

Indispensables marketing et promotion

L’Afrique subsaharienne doit améliorer son image et sa visibilité à l’international. Les campagnes de communication doivent mettre en avant la diversité des paysages, la richesse culturelle, le patrimoine historique et l’hospitalité des populations. L’utilisation des canaux digitaux (réseaux sociaux, blogs de voyage, sites web dédiés) est essentielle pour toucher les nouvelles générations de voyageurs.

Par des informations claires et transparentes, voire pratiques, en termes de formalités de visa, vaccins, conseils de sécurité, coût de la vie, et de surcroît facilement accessibles et régulièrement mises à jour, le visiteur opte aisément. Il est important de lutter contre les stéréotypes négatifs et de présenter une image réaliste et positive de la destination.

Bien entendu,une communication efficace passe par la collaboration entre les acteurs publics (ministères du tourisme, offices de promotion) et privés (agences de voyage, compagnies aériennes, hôteliers). Le partage d’informations et la coordination des efforts sont essentiels pour un développement cohérent et pérenne.

Commerce : Afreximbank s’associe à Arise II pour la foire IATF2025 d’Alger

L’IATF est organisée par Afreximbank, en collaboration avec la Commission de l'Union Africaine et le Secrétariat de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).

La Foire Commerciale Intra-Africaine 2025 accueille Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP) en tant que Partenaire officiel principal. Cet événement biennal vise à stimuler le commerce intra-africain et à mettre en avant les opportunités d’investissement sur le continent. Des projections de plus de 44 milliards de dollars US en accords commerciaux et d’investissement.

La Foire Commerciale Intra-Africaine 2025 (IATF2025), premier forum Africain dédié au commerce et à l’investissement, est ravie d’annoncer qu’Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP), une entreprise panafricaine spécialisée dans le développement industriel et des infrastructures qui conçoit et exploite des écosystèmes industriels à grande échelle à travers l’Afrique, devient son Partenaire Officiel. La foire se tiendra du 4 au 10 Septembre 2025 à Alger, en Algérie.

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L’IATF est organisée par Afreximbank, en collaboration avec la Commission de l’Union Africaine et le Secrétariat de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). L’IATF 2025 sera accueillie par la République Algérienne Démocratique et Populaire, et devrait attirer plus de 2 000 exposants venus de toute l’Afrique et d’ailleurs. Cet événement biennal vise à stimuler le commerce intra-africain et à mettre en avant les opportunités d’investissement sur le continent, avec des projections de plus de 44 milliards de dollars US en accords commerciaux et d’investissement. L’édition de cette année sera marquée par une forte présence d’entreprises de production et de services, ainsi que par un forum dédié à l’investissement et au commerce axé sur la promotion de l’intégration économique de l’Afrique.

Mme Kanayo Awani, Vice-Présidente Exécutive d’Afreximbank, en charge du Commerce Intra-africain et du Développement des Exportations, , a déclaré : « Arise IIP et Afreximbank ont établi un partenariat stratégique de collaboration au cours des dernières années dans le but de stimuler l’industrialisation et le développement du commerce à travers l’Afrique. Ce partenariat repose sur des objectifs communs : promouvoir le commerce intra-africain, faciliter la croissance industrielle et renforcer la position de l’Afrique dans les chaînes de valeur mondiales ».

Arise IIP, une coentreprise entre Africa Finance Corporation (AFC), Equitane et le Fonds de développement des exportations en Afrique (FEDA), une filiale d’Afreximbank, identifie les lacunes industrielles des pays africains et conçoit des solutions adaptées pour permettre la transformation durable et locale des matières premières, stimuler les exportations et promouvoir le commerce. Sa mission est d’accélérer l’industrialisation en Afrique en créant des Parcs Industriels (PI) et des zones de transformation adaptées aux besoins et aux opportunités locaux.

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Capital-risque : lancement de F6 Ventures, la nouvelle branche capital-risque de Flat6Labs

Photo : les dirigeants de F6-Ventures. Cofondée par Dina el-Shenoufy et Ramez El-Serafy, la nouvelle société d’investissement s’appuie sur la présence régionale du F6 Group et sur son héritage dans le soutien à l’entrepreneuriat, grâce au travail de longue date de Flat6Labs précédemment sous la direction d’el-Shenoufy et d’El-Serafy, pour accompagner des fondateurs visionnaires, accélérer l’innovation technologique et générer de la valeur durable pour l’ensemble de ses parties prenantes.

Flat6Labs s’agrandit avec la présentation du F6 Group à l’occasion du lancement de F6 Ventures. Il s’agit de sa nouvelle branche capital-risque. Cette dernière a été mise en place pour stimuler les investissements en phase d’amorçage sur les marchés émergents.

F6 Group, une entité nouvellement créée intégrant le capital-risque au soutien entrepreneurial, annonce son lancement officiel, en s’appuyant sur deux axes fondamentaux : F6 Ventures, une nouvelle firme d’investissement en phase d’amorçage, et Flat6Labs, la plateforme d’accélérateur de startups la plus reconnue de la région. Ensemble, les deux entités se veulent une évolution audacieuse des 14 ans d’existence de l’entreprise. Et ce, en apportant notamment un focus plus précis, une portée élargie et des capacités renforcées pour soutenir les fondateurs et les écosystèmes à travers le Moyen-Orient et l’Afrique. F6 Ventures, le capital-risqueur du Groupe devrait gérer six fonds avec plus de 90 millions de dollars d’actifs sous gestion et un portfolio de plus de 300 startups. Axé sur les investissements en amorçage et en early-stage au Moyen-Orient et en Afrique, F6 Ventures se positionne comme future leader du capital d’amorçage dans les écosystèmes émergents, en répondant à un besoin de financement dans la période la plus critique du développement des startups: les phases de pré-amorçage et d’amorçage.

Cofondée par Dina el-Shenoufy et Ramez El-Serafy, la nouvelle société d’investissement s’appuie sur la présence régionale du F6 Group et sur son héritage dans le soutien à l’entrepreneuriat, grâce au travail de longue date de Flat6Labs précédemment sous la direction d’el-Shenoufy et d’El-Serafy, pour accompagner des fondateurs visionnaires, accélérer l’innovation technologique et générer de la valeur durable pour l’ensemble de ses parties prenantes.

« F6 Ventures marque le début d’une nouvelle ère dans notre parcours , en apportant un capital ciblé et une exécution plus affûtée pour soutenir les fondateurs les plus audacieux de la région », déclare Dina el-Shenoufy, cofondatrice et General Partner de F6 Ventures.

Soutenu par une vaste présence régionale et l’héritage entrepreneurial du F6 Group, basé au Caire et présent à Riyad, Abu Dhabi, Amman, Tunis et Nairobi, F6 Ventures est piloté par une équipe de Partners régionaux : Eyad Albayouk, Ryaan Sharif, Rasha Manna, Walid Triki et Christine Namara. Ensemble, ils forment une direction expérimentée qui cumule plusieurs décennies d’expertise dans le capital-risque, l’entrepreneuriat et le développement de marchés à travers le Moyen-Orient et l’Afrique.

« Depuis plus de dix ans, nous avons accompagné des milliers de fondateurs et aidé des idées audacieuses à devenir des startups leaders sur leur marché. Je suis ravi d’entamer ce nouveau chapitre avec F6 Ventures pour aider les fondateurs à évoluer plus rapidement et à stimuler la prochaine vague d’innovation », déclare Ramez El-Serafy, cofondateur et General Partner de F6 Ventures.

Tout en maintenant la renommée régionale de la marque, et sous la direction de son nouveau CEO, Yehia Houry, Flat6Labs recentre ses efforts sur le soutien des fondateurs, la promotion de l’innovation et le développement des écosystèmes sur les marchés émergents. Forte de plus de 14 ans d’impact avéré, l’organisation demeure la principale plateforme régionale pour les programmes d’accompagnement de startups de classe mondiale et les initiatives de renforcement des écosystèmes, approfondissant sa mission de soutien à l’entrepreneuriat et de stimulation de l’innovation régionale.Les deux entités opèrent sous la structure unifiée du F6 Group dirigé par Dina el-Shenoufy, CEO, et Hany Al Sonbaty, fondateur et président du conseil, assurant ainsi une stratégie unifiée qui combine le capital-risque et les programmes de soutien aux entrepreneurs afin de promouvoir l’innovation sur les marchés émergents. F6 Ventures prévoit de lancer plusieurs nouveaux fonds régionaux à travers l’Afrique, le CCG et le Levant, dans le but d’atteindre 200 millions de dollars d’actifs sous gestion et d’investir dans plus de 200 entreprises au cours des cinq prochaines années. F6 Group rassemble le capital-risque et le soutien aux fondateurs au sein d’une seule plateforme spécialement conçue pour servir les startups des marchés émergents. En alignant son expérience en investissement et en programmation, F6 Group offre un accès inégalé au capital, aux programmes et à l’expertise pour permettre aux fondateurs visionnaires de devenir des leaders de leur secteur.

Chronique- L’Agence spatiale africaine est-elle mort-née ?

L’Agence spatiale africaine (AfSA) a pour objectif de mutualiser les efforts et les ressources des pays africains, afin de tirer parti des technologies spatiales pour leur développement socio-économique. De prime abord, il présenterait de nombreux atouts pour les Etats membres. Qu’en est-il réellement ?

Le spatial connaît des mutations importantes. Au-delà de télécommunications et de connetivité plus aisées, d’aucuns parlent de désoxygénation de la terre, de présence humaine durable sur la Lune, de missions habitées sur Mars… A la veille de la NewSpace Africa Center Conference, tenue du 21 au 24 avril 2025 au Caire, l’Agence spatiale africaine (AfSA) a été inaugurée, le 20 avril dans la capitale égyptienne. Evénement majeur, moment historique dans la coopération spatiale internationale pour le développement et la connectivité du continent africain, l’opérationnalité de cette structure, mise en route par la Commission de l’Union africaine (UA), a-t-il des chances de produire les résultats escomptés ?

En Afrique, de plus en plus de pays disposent de leurs propres satellites. L’Egypte, qui abrite le siège de l’AfSA, en est l’un des pionniers. Les domaines des communications et de la navigation par satellites, de l’observation de la terre et des sciences spatiales, sans omettre l’éducation et la formation, pourront être auscultés par cette nouvelle structure. L’indépendance de la structure reste une condition sine qua non. Compte tenu des moyens financiers assez limités du continent, inversement proportionnels à ses potentialités, des offres de collaborations ne manqueront pas. Elles seront bienvenues, à condition qu’elles n’imposent pas de postes d’experts techniques venus d’ailleurs au sein de l’Agence. Il revient au contient de former et s’outiller d’une masse critique d’experts dans le domaine…

Sur son site, https://africanspaceagency.org/, il ressort que « l’AfSA sera le principal point de contact pour la coopération de l’Afrique avec l’Europe et d’autres partenaires internationaux. L’un de ses principaux objectifs, tel que défini dans la loi sur l’Agence spatiale africaine, est de renforcer les missions spatiales en Afrique, en garantissant un accès optimal aux données, informations, services et produits spatiaux. Une fois pleinement intégrée aux programmes nationaux, régionaux et continentaux, l’AfSA jouera un rôle crucial dans l’élimination des doublons et des inefficacités au sein de l’écosystème spatial africain. En tant qu’organisme officiel de supervision et de coordination de ces efforts, elle sera également chargée de la mise en œuvre effective de la politique et de la stratégie spatiales africaines et de la réalisation des objectifs spatiaux du continent. »

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Gageons que le Président d’AfSA, Dr Tidiane Ouattara, titulaire d’un doctorat et d’une maîtrise en télédétection et systèmes d’information géographique (SIG) de l’Université de Sherbrooke (Canada), respectivement en 2001 et 1996, et son équipe vont rapidement surfer sur le filon spatial. Il est vrai que depuis l’inauguration, pas grand-chose dans l’agenda, excepté une visite au Centre de contrôle et de collecte des données spatiales SENSAT à Diamniadio, au Sénégal. Ce fut l’occasion d’échanger avec le Professeur Gayane Faye, Coordinateur du Centre, et son équipe. Pour rappel, ce pays joue un rôle croissant dans le secteur spatial africain.

Des atouts majeurs, mais quels moyens ?

Une agence, qui permettrait aux pays africains d’accéder à des outils pour une prise de décision efficace dans la gestion des ressources naturelles (agriculture, eau, environnement) grâce aux données d’observation de la Terre fournies par satellite, doit disposer de moyens. Cet aspect est d’autant plus important qu’il aiderait à améliorer la sécurité alimentaire, à surveiller le changement climatique et à atténuer les risques liés aux catastrophes naturelles.

Le difficile arbitrage sera de préserver sa souveraineté technologique et indépendance contre des offres conditionnées venues d’ailleurs. En développant ses propres capacités spatiales, l’Afrique réduit sa dépendance vis-à-vis des acteurs internationaux. Rappelons que l’AfSA entend coordonner les activités spatiales, harmoniser les infrastructures et soutenir la création d’une industrie spatiale africaine capable de transformer l’innovation en produits et services.

Relativement à la communication et la connectivité, la sécurité et la défense, la réduction des coûts, les technologies spatiales, que facilitent cette agence, se passent de tout commentaire.  Elle favorisera la couverture télévisée instantanée, les services de navigation et, surtout, l’accès à une connexion à large bande pour les communautés rurales et éloignées, la télémédecine et l’éducation à distance, mais aussi assurerait la sécurité intérieure (surveillance des frontières, lutte contre la criminalité) et extérieure (observation des zones de conflit), ainsi que pour la gestion des catastrophes civiles.

En coordonnant les politiques nationales et en mutualisant les ressources, l’agence évitera la duplication des efforts et des investissements, rendant les technologies spatiales plus accessibles à tous les États membres.

Sénégal- La SUPREC 25-28 (Stratégie d’Urgence 2025-2028 de la Phase de Redressement Economique) entre en lice

M. Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a présenté vendredi 1er août 2025 au Grand Théâtre de Dakar, le Plan de redressement économique et social de son pays, en présence du chef de l’Etat SE Bassirou Diomaye Diakhar Faye et de toutes les forces vives de la nation. Le lancement de cette feuille de route intervient après que le nouveau régime, arrivé au pouvoir, il y a 15 mois, ait trouvé une situation financière loin des standards et critères de convergence de la CEDEAO et de l’UEMOA, avec une dette à 119% du PIB et un déficit budgétaire à 14%.  

Agrégats falsifiés, dettes cachées, une kyrielle de cas de présumés détournements de deniers publics et de la concussion pratiquée à large échelle… confirmations de l’IGF et la Cour des Comptes; voici l’héritage qu’a laissé le régime de Macky Sall au Sénégal, pendant deux mandats de 2012 à 2024. Pour répondre aux attentes légitimes des Sénégalais, remettre l’économie sur pieds, les nouveaux dirigeants du Sénégal, arrivés au pouvoir en mars 2024, ont d’abord partagé la Vision 2050, après un diagnostic sans complaisance qui a fait découvrir une dette cachée de près de 5 000 milliards f CFA, portant la dette publique à 119% du PIB et un déficit budgétaire à 12%, respectivement très loin des plafonds de 70% et 3% fixés au sein de la CEDEAO et de l’espace UEMOA. Vendredi 1er août 2025 à Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko, a partagé une approche RIA, pour successivement Redresser, Impulser et Accélérer, de 2024 à 2025, devant permettre de ragaillardir l’économie, d’épurer les dettes, créer de la valeur et soulager les populations. Sachant que ces différentes phases vont s’interpénétrer, la successive empiétant sur la précédente, à chaque fois.

Une révolution dans la gestion des finances publiques

Une première phase de redressement, déjà entamée du reste, dès le lendemain de la prise de pouvoir, avant même la prestation de serment du Président de la République, a permis d’abroger des contrats iniques ou de renégocier d’autres léonins… La suppression d’institutions budgétivores, qui ne servaient qu’à caser une clientèle politique, telles que la HCCT et le CESE, ont été dissoutes. Les plus-values engrangées ont permis, entre autres, de recruter 2 000 enseignants, a précisé SE Bassirou Diomaye Faye dans une allocution de soutien total au plan de redressement.

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Le Plan de redressement économique et social génèrera 5 667 milliards f CFA, sans recourir à la dette. Pour le chef du gouvernement, l’objectif est de tourner le braquet d’un modèle ancien vers un nouveau. Tout d’abord, il s’agit de prendre un train de mesures qui englobent des réformes préalables aux actions futures, d’autres techniques devant servir de matelas de développement à d’autres services, sans omettre la bonne gouvernance et la reddition des comptes. Il reste fortement empreint du slogan de la Vison Sénégal 2050 « Ensemble pour un Sénégal souverain, juste et prospère »

La feuille de route présentée, puis discutée avec des représentants des forces vives de la nation sénégalaise, hier à Dakar, entend trouver de nouvelles ressources endogènes, retrouver définitivement les équilibres budgétaires, puis accélérer la croissance. Pour ce faire, l’Etat du Sénégal n’ira pas brader ses ressources naturelles ou du foncier, n’imposera pas plus les investisseurs, mais traquera les fraudeurs, respectera l’équité dans la contribution financière des contribuables… Pour le financer, contrairement aux PAP 2A de l’ancien régime (14 712 milliards f CFA), financé essentiellement par des ressources extérieures, le plan de redressement s’appuiera à 90% sur des ressources endogènes, le reste sera réparti entre les partenaires extérieurs dans le recyclage d’actifs sans en aliéner la propriété (1 091 milliards f CFA), et l’appel public à l’épargne au sein de des pays UEMOA.

Renforcer les opérateurs

Parce que social, le Plan de redressement comprend un volet appui aux ménages (un service public boosté, facilitation d’obtention de titres fonciers et de propriétés, bourses familiales corsées, un panier de la ménagère abordable, des conditions de création massive d’emplois) et au secteur privé national accompagné de la libération des énergies créatives (meilleur climat des affaires, accès au foncier facilité, facteurs de production plus compétitifs, règlement des arriérés, accompagnement à la formalisation…).

Le plan cible dans un premier abord le développement de secteurs prioritaires, tels que l’agriculture (pêche, élevage, viande, lait), Agro-industrie, Fer-Métallurgie-Sidérurgie, BTP (logement social), tourisme, numérique, industrie, pharmaceutique, chimie légère, industries culturelles et créatives, Textile-habillement, Matériaux de construction

Dans le détail, Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a souligné que son gouvernement va s’atteler à réduire le train de vie de l’Etat (hypothèse basse de 50 milliards en digitalisant, en modernisant…) à mobiliser les ressources domestiques (2 111 milliards f CFA, les niches ne manquent pas) et à recourir au financement endogène complémentaire hors endettement (1 352 milliards f CFA auprès BRVM, Sukuks, Crowdfunding…). 

Pétrole-gaz : le rachat des actifs de Tullow Oil par le Gabon plébiscité en Afrique

Le départ de Tullow du Gabon souligne le rôle croissant des entreprises africaines dans le secteur amont. La Chambre africaine de l’énergie considère la vente d’actifs à Gabon Oil Company comme une étape positive vers une participation plus importante de l’Afrique et des partenariats plus solides dans l’industrie pétrolière et gazière du continent.

Tullow Oil a finalisé la vente de ses participations non exploitées au Gabon à Gabon Oil Company (GOC) pour 307 millions de dollars, marquant ainsi un changement stratégique dans le portefeuille de la société indépendante britannique et une évolution notable pour le secteur énergétique gabonais. Cette transaction transfère les intérêts de production restants de Tullow, estimés à environ 10 000 barils par jour en 2025, à la société publique et met fin à plus de deux décennies de présence de Tullow dans le pays. La Chambre africaine de l’énergie (AEC) soutient cette transaction, qu’elle considère comme une étape constructive pour le secteur pétrolier et gazier africain. Si les entreprises internationales restent essentielles au développement des ressources énergétiques du continent, l’AEC voit dans la capacité opérationnelle croissante des entreprises nationales et régionales le signe d’un secteur en voie de maturation, qui encourage de plus en plus des partenariats équilibrés entre les acteurs étrangers et locaux.

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« Cet accord ne concerne pas seulement le transfert d’actifs, mais aussi la dynamique », déclare NJ Ayuk, président exécutif de l’AEC. « Les entreprises africaines montent en puissance, assument davantage de responsabilités et prouvent leur capacité à gérer des opérations en amont complexes. Cela montre la valeur du partenariat et de l’investissement à long terme dans le renforcement des capacités sur le continent. »

Plutôt qu’un recul de la participation étrangère, cet accord souligne le potentiel de nouveaux types de collaboration, dans lesquels les compagnies pétrolières nationales africaines (CPN) ne sont pas seulement détentrices de ressources, mais aussi des participants actifs dotés d’une expertise opérationnelle et commerciale. GOC, qui n’a cessé d’élargir son portefeuille depuis sa création en 2011, fait partie d’un groupe croissant de CPN africaines qui jouent un rôle plus important dans la gestion quotidienne des actifs.

De son côté, Tullow considère cette vente comme une étape clé pour se concentrer sur ses principaux actifs exploités au Ghana et en Côte d’Ivoire tout en renforçant son bilan. Le produit de la transaction servira à rembourser la facilité de crédit renouvelable de 150 millions de dollars de la société, ce qui contribuera à améliorer sa résilience financière et permettra à Tullow de poursuivre une stratégie d’investissement plus rationalisée.

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À mesure que le paysage énergétique africain évolue, des transactions comme celle-ci témoignent d’un dynamisme accru dans le secteur. Les entreprises locales et nationales gagnent en confiance et en compétences, tandis que les investisseurs étrangers continuent de trouver un intérêt à travailler aux côtés de partenaires locaux qui apportent une connaissance approfondie du marché, des réseaux régionaux et un engagement à long terme en faveur du développement. L’AEC reste convaincue que ce modèle équilibré, dans lequel les entreprises africaines et internationales se développent ensemble, sera la clé du succès énergétique futur du continent.

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