Isabel Dos Santos – la première femme milliardaire d'Afrique, est la fille ainée de José Eduardo dos Santos qui a dirigé l'Angola pendant 38 ans. (Crédit : DR).
Vendredi des médias portugais on fait état d’un mandat d’arrêt émis par Interpole contre Isabel Dos Santos. Une information vite démentie par les avocats de l’intéressée, qui, a traversé des épreuves difficiles ces dernières années.
L’agence de police internationale Interpol a émis un mandat d’arrêt international contre la milliardaire angolaise et fille de l’ancienne présidente du pays, Isabel dos Santos, a rapporté vendredi l’agence de presse portugaise Lusa. Selon cette dernière, citant un document officiel, le mandat d’INTERPOL a été émis après que les procureurs angolais ont demandé à l’agence de « localiser, arrêter et extrader » dos Santos a rapporté nos confrères de Reuters. Isabel dos Santos, qui nie les faits qui lui sont reprochés a cependant démenti l’existence d’un mandat d’arrêt à son encontre. « Les avocats d’Isabel dos Santos ont consulté la base de données d’Interpol et constaté qu’il n’existe pas, à l’heure actuelle, une quelconque référence à l’émission d’un mandat », a-t-elle répliqué dans un communiqué.
Selon les informations distillées par Lusa, Isabel dos Santos, 49 ans, est recherchée pour divers crimes, notamment des allégations de détournement de fonds, de fraude, de trafic d’influence et de blanchiment d’argent. Elle fait face à des accusations de corruption depuis des années, y compris des allégations de l’Angola en 2020 selon lesquelles elle et son mari auraient détourné 1 milliard de dollars de fonds publics vers des entreprises dans lesquelles ils détenaient des participations pendant la présidence de son père, notamment le géant pétrolier Sonangol. Elle a nié à plusieurs reprises tout acte répréhensible.
Il faut dire que celle qui a longtemps figuré dans le palmarès des femmes les plus riches au monde a traversé des périodes difficiles ces dernières années. Son père Jose Eduardo dos Santos, est décédé en juillet de cette année après avoir dirigé l’Angola pendant près de 40 ans avant de démissionner en 2017. En 2020 l’ex milliardaire angolaise a perdu son mari, Sindika Dokolo qu’elle a épousé en 2002, dans un accident de plongé à Dubai.
Le FMI accorde au Sénégal une prolongation de crédit jusqu’en janvier 2023 après examen. L’approbation a été faite alors que le FMI vient dans un bulletin de pointer les forces et faiblesses de l’économie sénégalaise.
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé la demande de prolongation de crédit du Sénégal jusqu’au 10 janvier 2023, afin de laisser le temps d’achever les examens de crédit et de politique, a indiqué jeudi le Fonds dans un communiqué. L’approbation a été faite alors qu’une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Edward Gemayel, s’est rendue au Sénégaldu 4 au 15 novembre 2022, pour procéder à la sixième et dernière revue dans le cadre de l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques (ICPE) et à la troisième et dernière revue dans le cadre de la Facilité de Crédit de Confirmation (FCC) et de l’Accord de Confirmation (AC).
La demande, approuvée le 15 novembre, concerne un accord de confirmation de 18 mois et un accord au titre de la facilité de crédit de confirmation (SBA/SCF). Le SBA/SCF a été approuvé en juin 2021 avec un accès aux droits de tirage spéciaux (DTS) de 453 millions. Il a été suivi d’un accès supplémentaire de 129,44 millions de DTS approuvé en juin 2022.
L’inflation à son plus haut niveau depuis une décennie au Sénégal
Commentant les faiblesses de l’économie sénégalaise, le FMI pointe la faiblesse de la demande extérieure, la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, et l’appréciation du dollar américain qui ont eu un impact négatif sur l’économie sénégalaise. Ainsi, la croissance économique de cette année a été révisée à la baisse à 4,7 %. L’inflation, qui a atteint son plus haut niveau depuis plusieurs décennies, a été revue à la hausse à 8,5 %. Les pressions inflationnistes, liées en grande partie à la flambée des prix des denrées alimentaires, s’avèrent plus larges et plus persistantes que prévu, entraînant de graves difficultés pour les ménages, notamment les plus vulnérables.
« Compte tenu des marges de manœuvre budgétaires limitées, des efforts graduels d’assainissement budgétaire sont nécessaires à moyen terme pour préserver la viabilité de la dette», a précisé le FMI.
Ces efforts devraient débuter en 2023 par une plus grande mobilisation de recettes fiscales en s’appuyant sur la bonne performance de cette année et une utilisation limitée des réserves budgétaires, ce qui permettrait au gouvernement de contenir le déficit budgétaire autour de 5% du PIB.
Forte croissance de l’économie sénégalaise en 2023
Mais pour l’institution de Bretton Wood l’économie devrait rebondir en 2023 avec une forte reprise de la croissance à 8,3 % grâce au début de la production de pétrole et de gaz et en l’absence d’une nouvelle escalade de la guerre en Ukraine. L’inflation devrait reculer sous l’effet d’une bonne récolte attendue et de la baisse des prix internationaux des produits de base.
"l'Afrique est pleinement convaincue et engagée en faveur d'un taux net zéro et soutient l'agenda climatique, mais là où nous divergeons, c'est sur le calendrier", résume ainsi Amani Abou-Zeid, commissaire à l'énergie de l'Union africaine (UA)
A la COP 27, dont les travaux se déroulent du 06 au 18 novembre à Charm el-Cheick, en Egypte, les négociations sur l’agenda pour une véritable et concrète transition énergétique s’annoncent comme le véritable enjeu pour l’Afrique. Les pays africains maintiennent leur engagement quant à l’Accord de Paris de 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais au regard de leur faible empreinte carbone, ils n’entendent pas faire de concession sur un abandon brusque et dans l’immédiat des combustibles fossiles comme le réclament les pays développés. Ces derniers qui peinent à honorer leurs promesses de financements en faveur des pays pauvres et plus affectés par le changement climatique et qui n’hésitent pas à revenir aux combustibles fossibles si besoin, comme l’a montré la crise russo-ukrainienne. Ce qui risque de faire capoter des négociations déjà tendues alors que les initiatives ne manquent pas pour une transition juste, inclusive et équitables vers des énergies vertes sans compromettre le développement de l’Afrique.
C’est un véritable pavé dans la marre que vient de jeter la ministre de l’Environnement du Congo-Brazzaville, Arlette Soudan-Nonault qui a décidé de claquer la porte des négociations sur le climat qui se déroulent dans le cadre de la COP 27 en Egypte. A travers ce geste, qui est loin d’un coup d’éclat, la ministre congolaise a expliqué s’insurger contre la non prise des intérêts des pays africains par les pays riches dans le cadre de l’accord visé sur l’agenda de la transition énergétique destinée à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Pour aller vers une transition avec des énergies propres, il nous faut des financements ce qui n’est pas encore le cas », a-t-elle déclaré aux médias.
C’est tout l’enjeu pour les pays africains pour cette 27e COP, la 5e qui se tient sur le continent africain depuis 1992. Il faut dire que dans le sillage des décisions issues de la COP 26 de Glasgow, une vingtaine de pays développés soutenues par quelques ONGs et institutions occidentales ont, en effet, décidé d’imposer aux Etats-parties de la Convention cadre des nations unies sur le climat, l’abandon dans les plus brefs délais, de l’exploitation des combustibles fossiles et d’œuvrer pour une intensification rapide du déploiement des énergies propres dans le cadre d’une transition vers des systèmes énergétiques à faibles émissions afin de lutter contre le changement climatique. Selon le dernier rapport du Groupe international des experts sur le climat (GIEC), « il s’agit d’un impératif pour atteindre les objectifs visés et ainsi prévenir les pires effets de la crise climatique ». Comme l’a d’ailleurs mis en avant, Selwin Hart, le Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’action climatique qui reconnait toutefois que « les pays en développement, en particulier les plus pauvres, auront besoin d’aide pour faire la transition vers un avenir basé sur les énergies renouvelables ».
En effet, alors que l’empreinte carbone de l’Afrique est la plus faible de tous les continents, avec environ 3 % des émissions mondiales de CO2, les pays les plus riches n’ont pas rempli leurs promesses de 100 milliards de dollars par an aux pays en développement à partir de 2020 pour les aider à faire face aux conséquences du réchauffement climatique et à rendre leurs économies plus vertes, atteignant seulement 83 milliards de dollars, selon les estimations de l’ONU.
Enjeux divergents
Pour les pays africains, les enjeux sont ailleurs car trop stratégique. Le continent s’est certes greffé à la dynamique mondiale de lutte contre le changement climatique à travers ses multiples engagements et initiatives visant à l’atteinte des émissions nettes de carbone nulles, mais n’occulte pas aussi la nécessité qui urge de disposer de plus de financements pour progressivement s’affranchir des combustibles fossiles sans toutefois compromettre son développement économique. « l’Afrique est pleinement convaincue et engagée en faveur d’un taux net zéro et soutient l’agenda climatique, mais là où nous divergeons, c’est sur le calendrier », résume ainsi Amani Abou-Zeid, commissaire à l’énergie de l’Union africaine (UA) qui s’appuie sur la position commune arrêtée par les pays africains sur cette question au cœur du rendez-vous de Charm el-Cheick. En prélude à la COP 27, les ministres et représentants des différents pays du continent sont parvenus, en effet, à accorder leurs violons pour défendre leurs intérêts communs. C’est ce qui a été arrêté début octobre lors de la Pré-COP 27 qui s’est tenue à Kinshasa, en RDC, sur la base des discussions déjà engagées en marge de la dernière édition de la Semaine africaine du pétrole, qui s’est tenue du 03 au 07 octobre au Cap, en Afrique du Sud.
A l’exemple de l’Afrique du sud, les pays africains ont besoin de financements pour une transition vers des énergies propres.
Il faut dire que pour les pays africains, l’équation est toute simple. Avec une population estimée actuellement à 1,3 milliard d’habitants et devrait doubler d’ici à 2050, l’Afrique a pour objectif de mettre une énergie abordable et fiable à la disposition de tous d’ici à 2063, conformément à l’Agenda de l’organisation continentale. Les pays africains ont besoin de mettre en valeur leur potentiel en ressources naturelles pour financer leur transition énergétique tout en apportant des réponses aux multiples défis de développement auxquels ils font face. D’autant qu’en vertu de l’accord de Paris de 2015, les nations les plus développées ont l’obligation d’aider les pays en développement à réduire leurs émissions dans le cadre des efforts mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique. Or, ces engagements n’ont pas encore été tenus alors que, non seulement, l’Afrique qui ne contribue que très faiblement à la pollution mondiale, en paie déjà un lourd tribut des conséquences du dérèglement climatique et participe également à travers différentes initiatives comme la Grande muraille verte, au sauvetage de la planète.
« Même si elle ne contribue que pour moins de 4% des émissions de gaz à effets de serre, l’Afrique souscrit à l’objectif ultime de neutralité carbone ; mais dans le cadre d’une transition énergétique concertée, juste et équitable, en lieu et place de décisions unilatérales qui portent préjudice à notre processus de développement, y compris l’accès universel à l’électricité dont 600 millions d’africains restent encore privés. (…) Les pays africains supportent de plus le coût avec le développement de projets verts financés souvent par recours à la dette alors même que la mise en œuvre de l’adaptation doit se faire par des dons conformément aux engagements convenus ».Macky Sall, Président du Sénégal et Président en exercice de l’UA.
Défis africains
Comme il fallait s’y attendre donc, le financement de la transition écologique notamment en Afrique est l’un des principaux points chauds de la COP27. Les prémisses étaient perceptibles dès la COP 26 et à l’édition 2022 du grand raout du climat, les pays africains étaient décidés à défendre leurs intérêts stratégiques dans le cadre des négociations en cours. Le Président sénégalais et Président en exercice de l’Union Africaine (UA), Macky Sall, avait ‘ailleurs annoncé les couleurs aux premiers jours de la 27e édition de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP 27) à l’occasion du Sommet des chefs d’Etat qui marquait l’ouverture des travaux : « l’Afrique est venue au rendez-vous de Sharm el Sheikh dans un esprit de participation responsable au sauvetage de la planète ; résolue à faire l’histoire et non à la subir ». Ceux qui ont pris à la légère les déclarations du chef de l’Etat sénégalais ont vite fait de déchanter car au fil des négociations qui sont depuis entrées dans le vif des sujets, force est de reconnaitre que cette fois, les pays africains sont plus que jamais décider à ne pas se contenter de nouvelles promesses ou d’engagements de financements, mais de défendre véritablement leurs intérêts surtout sur des questions aux intérêts stratégiques pour le continent. La décision que vient de prendre la ministre congolaise de l’Environnement en est, si besoin est, la parfaite illustration que les pays africains ne sont pas prèts d’abandonner de sitôt l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz, des ressources sur lesquels ils comptent pour accélérer leur développement et financer leur transition vers des énergies renouvelables.
L’abandon dans l’immédiat des combustibles fossiles comme le réclament les pays riches et particulièrement européens, pourrait s’avérer suicidaire pour de nombreuses économies africaines selon plusieurs experts et pour le Président Ougandais Yoweri Museveni, il s’agit même « d’une hypocrisie » de l’Europe à l’égard de l’Afrique sur cette question climatique et les politiques énergétiques. Dans un long réquisitoire publié par plusieurs médias en pleine COP 27, il a fustigé la réouverture en Europe de centrales à charbon face à la crise énergétique causée par la guerre en Ukraine, alors que, dans le même temps, le Vieux continent demande aux nations africaines de ne pas utiliser de combustibles fossiles. « Nous n’accepterons pas une règle pour eux et une autre pour nous », a écrit le Président Museveni qui a dénoncé le fait que « l’Europe utilise les combustibles fossiles de l’Afrique pour sa propre production d’énergie » tout en refusant « l’utilisation par l’Afrique de ces mêmes combustibles pour la sienne ».
« Nous ne permettrons pas que le progrès de l’Afrique soit la victime de l’échec de l’Europe à atteindre ses propres objectifs climatiques », a encore prévenu le Chef de l’Etat Ougandais pour qui « l’incapacité de l’Europe à atteindre ses objectifs climatiques ne devrait pas être le problème de l’Afrique ».
La colère du Président s’explique certainement par les pressions que font exercer les pays européens, à travers leurs institutions et ONGs, pour décourager ou faire annuler de grands projets d’investissements dans les énergies fossiles notamment le gaz, dans son pays. Lors de la « Journée de la décarbonisation« , le vendredi 11 novembre à l’occasion de la COP 27, des centaines de manifestants ont fustigé certains de ces gigantesques projets notamment celui annoncé en février dernier par la multinationale TotalEnergies et la compagnie chinoise CNOOC qui porte sur un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda et la Tanzanie pour la construction d’un oléoduc de plus de 1.400 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne.
C’est aussi une autre facette de cette « hypocrisie » que dénoncent certains pays africains. Alors qu’en marge de COP 26 de Glasgow (Ecosse), et à l’initiative du Royaume-Uni, 19 pays occidentaux et certaines institutions, se sont collectivement engagés à mettre un terme au financement public international des combustibles fossiles à partir de la fin de 2022, un rapport que vient de rendre public ce lundi une ONG internationale allemande fait ressortir que plus de 40 pays de continent sont actuellement engagés dans des projets de développement de champ gazier ou pétrolier. Le montant estimé des investissements s’élève à près de 400 milliards de dollars dont près de 100 milliards de la part de banques ou d’institutions de pays riches. C’est autant que ce qui a été promis à l’Afrique annuellement et à partir de 2020 pour accompagner sa transition énergétique !
Une transition énergétique juste, inclusive et équitable à l’image du modèle sud-africain
Pour l’Afrique, le principal défi, c’est d’amener les pays riches, grands pollueurs du monde, à assumer leurs responsabilités vis-à-vis des pays pauvres par le biais « d’une transition énergétique juste, inclusive et équitable« . C’est ce qu’a plaidé par exemple le Président de la République du Niger Bazoum Mohamed, pour qui « une telle transition devrait permettre à l’Afrique d’exploiter ses ressources énergétiques notamment fossiles, condition sine qua non, pour favoriser son développement industriel durable et éradiquer la pauvreté« .
D’autant que les alternatives ne manquent pas pour accompagner les pays africains vers cette transition énergétique sans prendre le risque de compromettre son développement. Dans un récent rapport, la Fondation Mo Ibrahim a mis en évidence que les énergies renouvelables et le gaz représentent le meilleur choix stratégique pour combler le déficit énergétique du continent africain, ce qui a été déjà avancé par l’Agence internationale de l’Energie (AIE) qui dans ses scénarios Le gaz naturel, dont le continent regorge de potentiel, peut par ailleurs faciliter l’élimination progressive des combustibles fossiles plus polluants. « L’augmentation de son utilisation dans la production d’électricité permettra aux pays africains d’éliminer progressivement les combustibles les plus polluants tels que le charbon, le diesel, le fioul lourd et la biomasse traditionnelle », a indiqué le rapport, dans lequel les experts s’accordent aussi sur le fait que l’augmentation de la part du gaz dans le mix énergétique de l’Afrique n’augmentera que marginalement sa part des émissions mondiales de carbone. « Si l’ensemble des pays d’Afrique subsaharienne hors Afrique du Sud triplaient leur consommation d’électricité en utilisant exclusivement du gaz naturel, cela n’ajouterait en effet que 0,6 % aux émissions de carbone à l’échelle mondiale. », indique le rapport de la Fondation Mo Ibrahim. L’exemple le plus illustratif est le plan de l’Afrique du Sud, principal producteur et consommateur de charbon du continent, mais aussi un des douze plus grands pollueurs du monde.
Dans un long réquisitoire publié par plusieurs médias en pleine COP 27, le Président Ougandais Yoweri Museveni a fustigé la réouverture en Europe de centrales à charbon face à la crise énergétique causée par la guerre en Ukraine, alors que, dans le même temps, le Vieux continent demande aux nations africaines de ne pas utiliser de combustibles fossiles.
En 2021, le gouvernement sud-africain a obtenu 8,5 milliards de dollars de prêts et de subventions d’un groupe de pays riches pour financer la transition vers des solutions plus écologiques. Bien que l’accord soit en ce jour resté en suspens, en raison de négociations tendues avec les pays donateurs sur la manière dont l’argent doit être dépensé, le plan de l’Afrique du Sud est jugé par les experts et institutions de référence en la matière pourrait être une référence pour les pays qui passent des sources d’énergie très polluantes aux énergies renouvelables. Dans le cadre du plan de transition élaboré par le gouvernement sud-africain, des turbines et des panneaux solaires remplaceront progressivement les centrales à charbon très polluantes et ainsi le pays, dont le charbon représente 80%de la production d’électricité avec ses impacts socioéconomiques, espère réaliser ses engagements de décarbonisation tout en promouvant le développement durable et en assurant une transition juste pour les travailleurs et les communautés concernés. La concrétisation de ce plan et notamment les détails de son financement seront au cœur des négociations de la COP 27 afin de garantir son succès et ainsi confirmer l’idée selon laquelle d’énormes investissements dans les sources renouvelables africaines, pour la plupart inexploitées, pourraient rapidement sevrer le continent des combustibles fossiles dans le cadre d’une transition juste, inclusive et équitable. C’est tout ce que réclament les pays africains mais comme l’a si bien rappelé, encore une fois, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a reconnu que le plan de l’Afrique du Sud, qui pourrait être reproduit dans d’autres pays africains, semble être une telle action crédible : « les paroles en l’air ne suffiront pas. Nous avons besoin d’actions crédibles et de responsabilité ».
. L'objectif est d'installer 1,7 MW de capacité photovoltaïque et 3 MWh de capacité de batteries dans l'ensemble des 12 localités
Le Benin dispose d’un énorme potentiel en énergie solaire à l’instar de tous les pays africains. Un avantage que NEoT Offgrid Africa va aider le pays à exploiter, en développant un projet d’énergie solaire de 1,7 mégawatt (MW) en partenariat avec deux autres entreprises.
NEoT Offgrid Africa, GDS International et ARESS unissent leurs forces pour développer et exploiter une sélection de mini-réseaux au Bénin En effet, NEoT Offgrid Africa, une plateforme d’investissement dans l’énergie, fondée par le français EDF (EDF.PA) et le gestionnaire d’actifs parisien Meridiam, ont annoncé lundi qu’ils travaillaient avec deux autres sociétés pour développer un projet d’énergie solaire de 1,7 mégawatt (MW) au Bénin . Les eux partenaires sur ce projet sont GDS International, filiale du groupe énergétique français Générale du Solaire, et la société ouest-africaine de transition énergétique ARESS. Ensemble, ils travailleront sur un projet de mini-réseau pour fournir de l’électricité dans 12 localités rurales, dont 3 MWh de capacité de batterie qui alimenteront en électricité plus de 5 000 foyers et entreprises. Un projet pilote d’électrification hors réseau régulée au Bénin prévu sur un an.
Electrifier 12 localités au Bénin d’ici un an
Le partenariat débute par un premier projet phare visant à électrifier 12 localités au Bénin d’ici un an. Ce projet se déroule dans le cadre de l’appel à propositions de projets lancé par le MCA-Bénin II Offgrid Clean Energy Facility (OCEF). Un financement du Millennium Challenge Corporation, qui est la phase pilote de la nouvelle réglementation de l’électrification hors réseau au Bénin, une première en Afrique de l’Ouest. Le projet représente un investissement de 8,5 millions d’euros, cofinancé par NEoT Offgrid Africa, en tant que partenaire financier du projet, et MCA Bénin II. L’objectif est d’installer 1,7 MW de capacité photovoltaïque et 3 MWh de capacité de batteries dans l’ensemble des 12 localités, alimentant en électricité plus de 5 000 foyers et entreprises. Le projet a été développé par GDS International, et sera co-construit par GDS International et l’ARESS. L’ARESS sera également l’opérateur du projet.
Tenu au Palais Brongniart à Paris, les 11 et 12 novembre 2022, la 5ème édition du Forum sur la Paix, placée cette année sous le thème « Sortir de la multicrise et prévenir une polarisation mondiale destructrice qui mettrait en péril les efforts collectifs sur de nombreux défis cruciaux pour l’Humanité », vient de baisser ses rideaux.
Unanimes, les 32 chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que les 5 000 participants au dernier Forum de Paris sur la Paix qui vient de s’achever hier, ont défendu que la réponse aux défis mondiaux passe par des négociations de paix. En d’autres termes, ils se sont mis d’accord que dialogue et résolution des problèmes mondiaux vont de pair. Justin Vaïsse, Fondateur et Directeur général du Forum de Paris sur la Paix, l’a très bien résumé. De son avis, « La leçon de cette 5ème Edition est que la réponse aux défis mondiaux et les négociations de paix vont de pair. Lorsque nous faisons avancer le dialogue, nous facilitons la résolution des problèmes mondiaux et ceux qui réduisent le risque de guerre ».
Au cours de 80 panels et tables rondes, les débats ont été riches et quelque 70 projets ont été présentés. Des débats, qui n’ont occulté aucun périmètre ; ils sont allés des conflits au climat en passant par la famine, l’espace extra-atmosphérique, le développement inclusif…
Forte présence des femmes
Parmi les temps forts, les allocutions d’ouverture de personnalités de haut niveau, telles que Sa Majesté la reine Rania Al Abdullah de Jordanie, Gustavo Petro, président de la République de Colombie et David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM). La Reine Rania Al Abdullah de Jordanie a justement attiré l’attention sur le rôle des leaders du monde. « Nous qui détenons encore les leviers sociaux, économiques et politiques du pouvoir, nous devons tout simplement faire mieux. Notre pouvoir n’est pas un droit ; c’est une confiance. Notre travail est d’être de bons intendants de notre temps », a-t-elle soutenu.
La Forum de Paris sur la Paix a aussi planché sur « Mettre en valeur l’Amérique latine et fournir un espace de dialogue pour prévenir les conflits ». Fabienne Hara, Secrétaire générale du Forum, notera dans ce sens « C’est dans des réponses concrètes aux défis mondiaux que les risques de guerre sont réduits, mais le Forum est aussi un lieu discret de négociation diplomatique et de réconciliation entre adversaires ». La présence remarquée des femmes est concrétisée par ce projet retenu (The Global Partner Network for Feminist Foreign Policy) et qui sera accéléré par le Scale-up Program. L’universalisme face à la guerre a été évoqué- la crise russo-ukrainienne oblige. Cela a poussé le président français Emmanuel Macron a insisté sur le fait qu’il faut continuer à rendre effectif ce multilatéralisme (…) pour cela, dira-t-il, « il faut réformer nos institutions internationales, rendues inefficaces lorsqu’elles ne reflètent plus un équilibre ». Etc.
Des initiatives et des réalisations
Certes, cette édition a été un franc-succès, néanmoins les méthodes, pour apporter des solutions aux difficultés, amorcées, résolues en partie, ou de l’heure, diffèrent. Les propos du Président Bissau guinéen face à pairs, qui semblait leur demander, à l’avenir, d’éviter des résolutions laborieuses de crise en tapant sur la fourmilière- cas de Mouammar Kadhafi en Libye et Saddam Hussein en Irak- vont dans ce sens.
Parmi les principales initiatives et réalisations, « le Lancement de l’Initiative Agir Ensemble pour une filière responsable des minéraux critiques », « Réunir les négociateurs vénézuéliens », « le Lancement du Laboratoire de Protection en ligne des Enfants », « le Lancement du Rapport d’Alerte précoce et d’intervention en cas de pandémie », « le Rapport d’avancement : commission de dépassement climatique », « le Rapport d’avancement et nouveaux supporters pour Net Zero Space ». Cette dernière initiative, qui a fêté son anniversaire et qui se focalise sur la protection de l’environnement orbital de la Terre et une dynamique politique internationale autour de l’urgence de la question des débris spatiaux, a été mise à jour. Les acteurs du monde entier sont prêts à prendre des mesures urgentes pour mettre en place une utilisation durable de l’espace extra-atmosphérique.
Compte tenu du fait que le Forum ne concerne pas seulement de grands livrables, il adopte une approche ascendante pour accélérer des initiatives concrètes. En effet, le Forum de Paris sur la Paix continue de démontrer que dans un contexte d’environnement international dégradé, il est encore possible de faire progresser les solutions de gouvernance, d’intensifier les projets et de lancer de nouvelles initiatives. Nous avons appris que depuis sa création, le Forum a soutenu et accompagné plus de 400 projets qui répondent aux défis transfrontaliers de notre époque. Au sein de l’Espace dédié Solutions, les porteurs de projets ont échangé avec les acteurs publics et privés et ont présenté leurs réponses concrètes aux défis internationaux.
Scale-up Program, un Accélérateur
A l’issue du Forum, dix projets ont été retenus par un jury pour bénéficier d’un accompagnement dédié et personnalisé, sachant que la prise en charge est complète, pendant une année. Le programme SCUP (Scale-up Program) a été lancé en 2018 pour fournir un soutien personnalisé (non financier) d’un an en faveur du développement de 10 des projets présentés au Forum de Paris sur la Paix. Le SCUP est un accélérateur qui mobilise des ressources au sein du Secrétariat du FPP et de la communauté du Forum pour aider à renforcer ces solutions et à amplifier leur impact.
Ce projet est une plateforme de collaboration environnementale de part et d’autre de la frontière entre l’Inde et le Pakistan, créant un espace où les scientifiques et les communautés peuvent collaborer et innover pour relever les défis climatiques communs.
Le projet vise à prouver que les petits exploitants agricoles africains peuvent générer des revenus importants grâce à des approches intelligentes sur le plan climatique et, ce faisant, contribuer activement et utilement à la lutte contre le changement climatique.
La solution QLEVER encourage l’esprit critique et renforce la résistance des jeunes du Kirghizstan, du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan à la désinformation et aux discours haineux en ligne, grâce à une plateforme unique de « Serious Game ».
Le projet explore l’utilisation de l’apprentissage automatique pour la transparence des gouvernements, l’action climatique et l’environnement en Amérique latine en se concentrant sur l’ouverture, l’inclusion et les politiques basées sur des preuves.
Vested Impact exploite des millions de points de données pour évaluer et quantifier automatiquement l’impact non financier des entreprises, et orienter les financements vers les entreprises qui font des bénéfices et une différence.
The Global Partner Network for Feminist Foreign Policy est un réseau informel, mondial et multipartite et un espace dédié à l’avancement des politiques étrangères féministes dans le monde entier.
Commit Global a construit un écosystème numérique unique pour répondre aux besoins des réfugiés ukrainiens en matière d’informations officielles, de logements et de ressources vérifiés, de soins de santé et de services éducatifs.
Le projet vise à sauvegarder le patrimoine dans les situations d’urgence. Il met en relation des soldats et des experts du patrimoine en mettant en œuvre des opérations de sauvetage du patrimoine. L’explosion de Beyrouth a été sa première mission.
Opérationnalisation de l’initiative One Health: PREZODE et ses partenaires, tels que la Wildlife Conservation Society (WCS), favorisent les synergies et éliminent les cloisonnements sectoriels, du niveau local au niveau mondial, afin de prévenir le risque d’émergence de maladies infectieuses émergentes d’origine animale.
Déjà, les procureurs avaient abandonné les poursuites pénales connexes, innocentant Eni et Shell, ainsi que plusieurs cadres dirigeants dont le directeur général d'Eni, Claudio Descalzi
Dans l’affaire du bloc pétrolier offshore OPL 245 le Nigéria a de nouveau essuyé un revers face aux majors pétrolières Eni et Shell. Le pays qui espérait une indemnisation dans ce dossier qui date de plus d’une décennie a été débouté par la cour d’appel de Milan. Retour sur une affaire rocambolesque.
Une cour d’appel de Milan a rejeté vendredi la demande d’indemnisation du Nigéria de 1,092 milliard de dollars contre le groupe énergétique italien Eni ENI et Shell. Une décision prise dans le cadre d’une procédure civile relative à un contrat pétrolier de 1,3 milliard de dollars. Déjà, les procureurs avaient abandonné les poursuites pénales connexes, innocentant Eni et Shell, ainsi que plusieurs cadres dirigeants dont le directeur général d’Eni, Claudio Descalzi. Le verdict porte sur l’une des plus importantes affaires de corruption présumée de l’industrie pétrolière. Il s’agit d’un accord dans lequel Eni et Shell ont acquis le champ pétrolier offshore OPL 245 en 2011 pour régler un différend de longue date sur la propriété.
Soupçon de corruption
La licence du bloc pétrolier offshore OPL 245 du Nigéria a expiré, a confirmé Eni en réponse aux questions posées lors de leur assemblée générale annuelle de 2021. La licence pour le bloc, estimée à 482 millions de barils de pétrole, a expiré le 11 mai. Soit dix ans après que Shell et Eni aient payé 1,3 milliard de dollars pour la licence dans le cadre d’un accord émaillé d’un scandale qui avait déclenché de nombreuses enquêtes et procès criminels. Cependant, en dépit de l’expiration de la licence, le champ a été comptabilisé comme un actif dans les comptes de la société Eni pour 2020. La major pétrolière italienne a reconnu que cela devra peut-être être réévalué « lors de la préparation des prochaines informations financières ». De son côté, Shell a estimé la valeur de sa part à 50 % dans la licence en 2020, a expliqué l‘ONG globale witness. Nigéria : La méga – raffinerie de Dangote presque achevée
Eni a demandé en 2018 que le Nigeria convertisse la licence en une nouvelle licence d’exploitation pétrolière, dans le cadre des approbations gouvernementales nécessaires pour accélérer le forage. En mars 2019, le président Buhari a rejeté la demande et déclaré qu’aucune autre demande ne serait prise en compte tant que les procédures pénales et civiles de Milan et de Londres concernant l’accord de 2011 n’auraient pas été conclues. Depuis la réponse de Buhari, les filiales nigérianes d’Eni et de Shell ont également été accusées au Nigeria de corruption dans le cadre de l’accord : elles ont nié les actes répréhensibles et le procès se poursuit. La licence a expiré avant la fin des procédures judiciaires de Milan et du Nigeria. En mars 2021, Shell, Eni et d’autres accusés ont été acquittés à Milan pour des accusations de corruption internationale présumée dans le cadre de l’accord. Cette même cour a rejeté en appel ce vendredi 10 novembre la demande d’indemnisation du Nigéria de 1,092 milliard de dollars contre le groupe énergétique italien Eni et Shell. Le verdict intervient alors que le Nigéria tente de convaincre de sa capacité à endiguer la corruption dans le secteur pétrolier.
Les premières victimes de cette décision inattendue ont connu leur sort dès la première semaine de la gouvernance d'Elon Musk et n'ont pas épargné le bureau du réseau social dédié à l'Afrique, basé à Accra, au Ghana.
Le rachat de Twitter Inc. par le milliardaire Elon Musk continue de faire des vagues de par le monde au gré des nouvelles décisions prises ou annoncées par le tonitruant nouveau propriétaire de « l’oiseau bleu ». En Afrique, où le réseau social dispose d’un bureau depuis avril 2021, la saga « Elon Musk » est certes très suivie par de nombreux internautes mais son audience, reste tout de même assez limitée comparativement à ses autres concurrents et risque de s’éroder davantage si le patron de Twitter décide d’aller jusqu’au bout de sa volonté de monétiser l’accès à son réseau social. Il reste qu’avec ses veillietés d’affranchir la plate-forme de toute censure, l’homme le plus riche du monde risque d’avoir fort à faire avec les dirigeants de certains pays où la censure sur les réseaux sociaux est encore de mise. Ce qui, paradoxalement, risque d’accroitre son influence sur le continent…
En Afrique, les premiers pas du milliardaire Elon Musk à la tête de Twitter ont été de mauvais augure. Quelques jours après avoir acheté le réseau social, le 27 octobre dernier pour 44 milliards de dollars, le nouveau patron a annoncé une vague de licenciement qui va concerner près de 50% des effectifs de l’entreprise soit environ 3.700 agents selon les estimations compilées par le cabinet spécialisé Statista Global Consumer Survey, un portail en ligne délivrant des statistiques issues de données d’instituts, d’études de marché et d’opinion. Les premières victimes de cette décision inattendue ont connu leur sort dès la première semaine de la gouvernance d’Elon Musk et n’ont pas épargné le bureau du réseau social dédié à l’Afrique, basé à Accra, au Ghana. Cela ne faisait pourtant que quelques jours que les travailleurs affectés à ce bureau, dont le lancement a été annoncé le 11 avril 2021, venait de reprendre effectivement service à partir de cette antenne en charge d’assurer le développement de « l’oiseau bleu » sur le continent. La plupart des employés de la branche africaine travaillaient, en effet, jusque-là depuis leur domicile et leurs pays respectifs pendant plus d’une année.
« Il y a un an, Twitter est entré en Afrique par le Ghana. Aujourd’hui, nous avons officiellement ouvert le siège africain de Twitter à Accra et, pour la première fois, tous les tweeps (utilisateurs de Twitter) de la région ont quitté leur bureau et se sont réunis pour travailler en équipe. Cela mérite d’être célébré », avait gazouillé le 1er octobre sur le réseau social, Kafui Sokpe, directeur associé principal de Twitter Afrique, chargé de coordonner toutes les activités de la plateforme pour le continent.
Trois jours après ce tweet, plusieurs employés dont ceux du bureau d’Accra ont reçu des lettres officielles de notification de licenciement de la part de la nouvelle direction de l’entreprise ! Le bureau africain de Twitter semble toutefois et jusque-là, relativement épargné par cette première vague de licenciement selon les analystes même si le nombre exact de personnes remerciées demeure encore inconnu. En attendant la suite du processus car le patron de Twitter a été on ne peut plus clair concernant cette réduction des effectifs en cours.
« Malheureusement il n’y avait pas d’autre choix quand l’entreprise perd plus de 4 millions de dollars par mois », a-t-il expliqué
C’est pour l’heure le premier impact sur le continent du rachat de Twitter Inc. par le patron de Tesla qui, depuis sa prise de fonction, gère l’entreprise à coup d’annonces surprenantes comme celle de faire payer les abonnements certifiés pour rentabiliser la société qui, selon-lui, ne génère pas assez de profits. Avec les milliards qu’il vient d’investir et au regard de son passé d’homme d’affaires d’aguerris, il fallait certes s’y attendre mais sur le continent, cela n’a susciter que peu de commentaires chez les internautes.
Malgré une audience assez limitée sur le continent
Il faut dire que malgré ses 229 millions d’utilisateurs actifs quotidiens dans le monde qu’il revendique selon ses propres statistiques publiés en avril 2022, le réseau social à l’oiseau bleu n’a qu’une faible audience en Afrique comparé à ses concurrents TikTok, Instagram ou le très populaire Facebook de Meta. A part l’Afrique du Sud, où il est assez prisé avec 49 % des socionautes qui ont affirmé se connecter régulièrement sur Twitter selon une étude récente de Statista, Twitter est plutôt considéré comme « le réseau social des grandes entreprises et des célébrité ». Il faut dire, comme l’explique un expert des réseaux sociaux, que son offre ne correspond aux besoins des jeunes de 18-24 ans, la frange de la population la plus active sur ces gendres de plateformes dans la plupart des pays africains. L’autre aspect qui explique cette audience assez relative de Twitter sur le continent, c’est le fait aussi qu’il a attendu trop longtemps avant de jeter son dévolu sur le continent. Lancé en 2006, sous la forme d’une plate-forme de microblogging permettant aux utilisateurs de partager de courts messages de 140 puis de 280 caractères, le réseau social a attendu 16 années, en 2021, avant d’annoncer l’ouverture d’un bureau pour ses activités sur le continent alors que depuis 2015, par exemple, Facebook était déjà présent en Afrique avec un bureau à Johannesburg, en Afrique du Sud, puis en 2020 à Lagos au Nigeria. La conjugaison de ces deux facteurs font qu’il sera difficile pour Elon Musk, qui s’est beaucoup endetté pour conclure cette opération, de rentabiliser sa plate-forme su le continent où le marché publicitaire est encore assez dérisoire au regard des fonds investis par les grandes firmes pour le développement de leurs entreprises du secteur des médias sociaux. Il reste que pour l’influent et très médiatique milliardaire, d’autres enjeux sont à considérer sur un continent qu’il sait d’avance prometteur pour y avoir déjà investi dans le secteur des nouvelles technologies et de l’internet…
Une influence qui se fait grandissante
Cette faible audience de Twitter en Afrique comparé à ses concurrents comme Fcaebook s’accompagne toutefois d’une influence loin d’être négligeable au sein de l’opinion africaine. Une influence qui risque de prendre de l’envergure si on se fie à certaines velléités de son nouveau propriétaire qui, en rachetant Twitter Inc. a annoncé vouloir en faire « une arène ouverte pour la liberté d’expression ».
« L’oiseau est libéré », aura été, d’ailleurs, le premier tweet du nouveau propriétaire qui a été par la suite obligé d’indiquer que « l’engagement fort de Twitter en matière de modération du contenu reste absolument inchangé. », suite aux inquiétudes suscitées par les licenciements massifs quant à la modération du contenu, des ONG et des activistes défenseurs des droits. Ces derniers s’inquiètent, en effet, que ces changements pourraient se traduire par une augmentation du contenu indésirable nuisible ou de nature à amplifier la désinformation sur le réseau social. Il faut dire qu’en prenant le contrôle de Twitter, le milliardaire fondateur de SpaceX, Tesla et PayPal s’est posé comme le défenseur de la liberté d’expression, ce qu’il entend concrétiser avec un allégement des règles de modération.
L’Afrique et la censure
C’est justement sur cette question qu’Elon Musk et son réseau social risque de faire des vagues en Afrique où Twitter a eu déjà fort à faire avec certains gouvernements très à cheval sur le contrôle de la liberté d’expression électronique. On se rappelle qu’en 2021, par exemple, le gouvernement fédéral du Nigeria avait suspendu Twitter durant 07 mois pour avoir supprimer 2 tweets du président Muhammadu Buhari et pour sa proximité supposée avec des indépendantistes biafrais ou des activistes du mouvement #EndSARS. En voulant étendre la liberté d’expression sur Twitter et réduire la réglementation en matière de modération des contenus qu’il estime trop restrictive, le nouveau patron de Twitter Inc. risque de provoquer le courroux de certains gouvernements qui n’hésitent pas à censurer même l’internet en cas de troubles politiques. Avec la multiplication, ces dernières années des lois sur la lutte contre la cybercriminalité qui s’avèrent dans plusieurs pays du continent comme une voie ouverte au contrôle et à la censure de la liberté d’expression, comme le dénoncent plusieurs organisations de défense des droits humains, la volonté d’Elon Musk de faire de Twitter « une arène pour la liberté d’expression » risque de ne pas faire long feu. Paradoxalement, cela pourrait pousser la plateforme de servir de refuge à tous les mouvements ou activistes en désaccords avec les autorités de leurs pays, ce qui ne fera qu’accroitre l’influence du réseau. Mais pour quel bénéfice pour celui dont le véritable intérêt pour ce rachat du réseau social est de le rentabiliser davantage c’est à dire en tirer le maximum de profits ? C’est là tout l’enjeu pour celui qui a vu le jour à Pretoria en Afrique du Sud, il y a 51 ans, et qui connait très tout le potentiel à venir du continent en matière de technologie, lui qui a plusieurs pays du continent dans le viseur pour sa nouvelle offre de service internet à travers Starlink son autre société en quête d’opportunités sur le continent…
Au-delà de la coïncidence, c’est un signe hautement significatif. Constatons que, c’est pendant que se déroule la COP 27 à Sharm El Sheikh en Egypte, la population mondiale va atteindre la barre de 8 milliards. L’Afrique, qui va désormais compter 1,4 milliards d’âmes, aura le rythme de croissance démographique le plus rapide. Quels sont les enjeux ?
Saviez-vous que depuis le 28 juillet dernier, le monde vit à crédit jusqu’à la fin de l’année ? Selon les calculs de Global Footprint Network, ce « jour du dépassement » est la date à laquelle l’humanité a consommé l’ensemble de ce que les écosystèmes peuvent régénérer en un an ! Justement, à la COP 27, entre autres axes, on s’attend à des mesures et actions dans l’innovation et les technologies propres, une autre utilisation de l’eau et agriculture dans la crise climatique. Dans ce contexte marqué du dépassement des ressources naturelles, la démographie poursuit sa croissance, voire galope dans certaines parties de la terre, singulièrement en Afrique au sud du Sahara. Gageons que les promesses de financements verts ne seront pas vaines.
Ceux, qui défendent le concept du « Shape the World », sont pour un Plan Marshall pour ce continent. C’est d’autant plus judicieux qu’à la fin du siècle, la population africaine pourrait tripler. S’inscrivant dans la tendance actuelle de l’urbanisation mondiale, si ces populations manquent d’infrastructures de base, elles seraient sevrées d’une qualité de vie aux conséquences incalculables. C’est le moment d’investir massivement- à coups de centaines de milliards de dollars – sur ces utilités, mais aussi sur l’éducation et la formation, l’amélioration des compétences, sans omettre la R&D et l’innovation. Forts heureusement, des fonds d’investissement, qui ont su apprécier ces filons, sont prêts à jouer le jeu et financer presque les yeux fermés.
La chance de l’Afrique repose sur les bonnes pratiques accumulées dans d’autres parties du monde, mais aussi sur sa créativité, la jeunesse de sa population et, contrairement à des zones à forte empreinte carbone, de ressources naturelles transformables par une autre industrie, basée sur l’infiniment petit et qui s’éloigne d’énergies tirées de ressources polluantes.
Chaque territoire, chaque nation dispose d’avantages comparatifs. A notre sens, l’atout majeur, dont dispose le continent noir, est à trouver dans la mise en place d’Aménageurs-Développeurs à même de faciliter des investissements pour un développement inclusif. Il reviendrait à ces structures, émanant d’organes étatiques à gestion autonome, d’aménager les espaces dédiés, en les dotant de toute la logistique nécessaire (route, autoroute, rail, électricité, eau courante, assainissement, jusqu’à la connexion internet par la fibre optique), mais aussi la sûreté et la sécurité. L’érection de pôles industriels et services induits, ayant pour corollaire une génération de revenus, la qualité de vie aidant, permettra un IDH plus conséquent.
Depuis sa création en 2018, la plateforme Africa Investment Forum a mobilisé plus de 100 milliards de dollars de promesses d’investissement.
L’événement Market Days de cette année – le troisième depuis 2018 – a été placé sous le thème : « Construire la résilience économique par des investissements durables ». Il s’est tenu dans un contexte de défis économiques mondiaux qui ont été aggravés par les impacts du changement climatique, de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine. Investisseurs et chefs de gouvernements ont été au rendez-vous.
Cette année, les Market Days de l’Africa Investment Forum – la principale plateforme d’investissement du continent – a attiré 31 milliards de dollars de promesses d’investissements africains et mondiaux peut -on lire dans un communiqué de la Banque Africaine de Développement (BAD). Combinés aux 32,8 milliards de dollars générés par les Africa Investment Forum Market Days de 2021, tenus en ligne, le forum a mobilisé un total de 63,8 milliards de dollars de promesse d’investissement en 2022. L’événement qui s’est déroulé du 02 au 04 novembre à Abidjan a connu la participation de plusieurs chefs d’État et de gouvernement africains. Lesquels ont noué des accords avec les investisseurs potentiels. Parmi eux ces officiels le vice-président Ivoirien Tiémoko Meyliet Koné, qui a représenté le président Alassane Ouattara. Parmi les autres participants, la présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa, le vice-président libérien Jewel Howard Taylor, le vice-président tanzanien Philip Mpango, le premier ministre du Cabo Verde José Ulisses Correia e Silva et le premier ministre Patrick Achi de Côte d’Ivoire.
Investissements dans les secteurs clés de l’économie africaine
L’engagement des partenaires a mis en évidence leur volonté de contribuer à libérer le potentiel d’investissement de l’Afrique dans des secteurs essentiels tels que les infrastructures, l’agriculture, l’énergie, l’éducation, les industries créatives, le sport et les transactions qui soutiennent les femmes entrepreneurs. Les partenaires fondateurs du forum sont la Banque africaine de développement, Africa50, l’Afreximbank, la Société financière africaine, la Banque de développement de l’Afrique australe, la Banque européenne d’investissement, la Banque islamique de développement et la Banque du commerce et du développement (d’Afrique de l’Est). Les partenaires ont déclaré que les résultats de cette année ont dépassé les attentes, d’autant plus que le monde est actuellement aux prises avec de nombreux défis économiques sans précédent. Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, préssident de la BAD a salué les résultats du forum et l’engagement des partenaires. « Malgré les défis, nous n’avons pas peur, et nous n’avons ni désespéré ni perdu espoir. Nous sommes enthousiastes et déterminés à atteindre un objectif collectif… accélérer la conclusion de transactions pour transformer l’Afrique et son paysage d’investissement »,a-t-il déclaré.
Le président émérite et directeur général du Groupe de la Banque du commerce et du développement, Admassu Tadesse, a souligné la valeur de « l’esprit AIF », qui représente une avancée pour faire progresser et conclure les accords.
Pour Tadesse : « Malgré les crises mondiales en cours, nous devons garder les yeux sur la balle. Nous devons continuer à encourager et à permettre les investissements dans l’agriculture et l’industrie ainsi que dans les infrastructures. En produisant nos propres aliments et en fabriquant davantage, nous pourrons accroître nos échanges commerciaux. Il en résultera une réduction globale des émissions de gaz à effet de serre liées à des importations lointaines, tout en générant davantage d’emplois et d’opportunités pour nos populations ».
Pour le président d’Afreximbank, Benedict Oramah, cette année, l’Africa Investment Forum reflète, par le nombre, les attitudes et la diversité de ses participants, l’intérêt et l’optimisme des investisseurs mondiaux à l’égard du continent et de ses opportunités. Depuis sa création en 2018, la plateforme Africa Investment Forum a mobilisé plus de 100 milliards de dollars de promesses d’investissement.
Devant cette plaque, Allée Boubacar Joseph Ndiaye, qui- espérons-le- symbolise un geste important dans la réconciliation et la réparation, SE El Hadji Magatte Sèye, Ambassadeur du Sénégal en France, Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et ex-Maire de Nantes, Me Augustin Senghor, Maire de Gorée, Eloy Coly, Conservateur actuel de la Maison des Esclaves, Alassane Guissé,
C’est samedi dernier, 15 octobre 2022 que la ville de Nantes en France et une délégation sénégalaise, ont inauguré, en partenariat avec l’Association des Amis de l’île de Gorée au Sénégal, la plaque de l’Allée, dédiée à feu Boubacar Joseph Ndiaye, ex-Conservateur de la Maison des Esclaves à Gorée.
Les sites historiques, lieux de mémoire, et autres reliques historiques, ont le mérite de nous ancrer dans un passé qui fortifie notre futur. C’est d’autant plus efficient lorsque le conservateur est hors pair, voire exceptionnel, doté d’un talent d’orateur rarissime. L’île mémoire de Gorée qui abrite la Maison des Esclaves, à 5 km au large de Dakar, s’enorgueillit d’un avoir un, en la personne de Boubacar Joseph Ndiaye, de 1962 à sa mort. Pour l’immortaliser, depuis samedi dernier, une Allée, dans le quartier Prairie-au-Duc dans l’île de Nantes, a été inaugurée et porte désormais son nom.
Devant cette plaque, Allée Boubacar Joseph Ndiaye, qui- espérons-le- symbolise un geste important dans la réconciliation et la réparation, SE El Hadji Magatte Sèye, Ambassadeur du Sénégal en France, Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et ex-Maire de Nantes, Me Augustin Senghor, Maire de Gorée, Eloy Coly, Conservateur actuel de la Maison des Esclaves, Alassane Guissé, Conseiller municipal (Groupe Ecologiste), Olivier Château, Adjoint à la Mairie de Nantes, et les filles et belle – fille de Joseph Ndiaye, venus rehausser de leur présence, cette date à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de l’Humanité.
Un passé triste, sillon d’un avenir radieux
L’esclavage a été un crime odieux contre l’Humanité. Toutes ces personnalités l’ont condamné de concert et s’accordent sur un futur plus radieux dans un développement inclusif où l’exclusion de l’exploitation de l’homme par l’homme sera bannie. Le conservateur qui est maintenant honoré en France, a toujours travaillé dans ce sens. Doit-on rappeler que Joseph Ndiaye, comme on l’appelait communément au Sénégal et à travers le monde, a été ancien combattant du corps des Tirailleurs Sénégalais ? Il a combattu dans l’armée française pendant la seconde guerre mondiale et en Indochine. Parmi ses décorations, figurent Croix de guerre et Chevalier de l’Ordre national du Mérite (France), Officier de l’Ordre national du Lion (Sénégal)…
Cette manifestation a été aussi l’occasion de revenir sur l’état de la conservation de lieux historiques, de site de mémoires et autres reliques. Si les financements ne dépendent que des droits de visite, les reliques, monuments et vestiges sont appelés à péricliter. Des moyens plus conséquents peuvent provenir d’un aménagement plus conséquent qui englobe la multiplication de maisons d’hôtes (à partir de l’existant), de commerces, de boutiques de souvenirs, et qui concourt à une stratégie de développement au bénéfice des communes où ils sont domiciliés et des populations locales.
Exposition Maison des Esclaves et Boubacar Joseph NdiayeExposition Maison des Esclaves et Boubacar Joseph Ndiaye