vendredi 5 décembre 2025
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Hôtellerie : en partenariat avec Msafiri, IHG Hotels & Resorts étoffe son réseau en Afrique

IHG compte plus de 6 000 hôtels ouverts dans plus de 100 pays, et plus de 1 800 en cours de développement, selon les chiffres communiqués par le groupe.

IHG s’associe à Msafiri Limited pour étendre son réseau sur les marchés africains. Holiday Inn Nairobi Two Rivers Mall, et The Fairview Nairobi au Kenya ainsi que l’hôtel Crowne Plaza Dar Es Salaam en Tanzanie sont maintenant ouverts et accueillent des invités. Dans chaque établissement, IHG Hotels & Resorts et les nouveaux propriétaires devront rehausser l’expérience des clients en effectuant des rénovations et des améliorations conformément aux termes du partenariat. Il s’agit aussi pour la société hotellière d’incorporer les marques de fabrique et les normes du groupe IHG.  

« L’industrie africaine de l’hôtellerie et du tourisme a résisté aux perturbations des deux dernières années, avec un nombre croissant de voyageurs entrants, soulignant le potentiel de la région », a commenté Haitham Mattar, directeur général, Inde, Moyen-Orient et Afrique chez IHG.

Pour le groupe, son expansion au Kenya et en Tanzanie témoigne de la façon dont IHG Hotels & Resorts encourage ce potentiel et répond rapidement à la demande suite à la reprise post-Covid-19. Il se dit ravi que ces propriétés rejoignent la famille IHG et offre à ses clients l’hospitalité exceptionnelle pour laquelle il est connu. Un représentant du groupe a déclaré dans le communiqué de presse du 03 novembre d’IHG : « Nous sommes ravis de renforcer notre partenariat avec IHG et d’élargir ensemble notre portefeuille sur de nouveaux marchés et différentes marques ». L’apport de son partenaire qui comprend Actis et Westmont Hospitality est un partenariat important pour IHG, reconnait l’hotellier.

Pour mieux saisir les opportunités en Afrique

L’Afrique a un énorme potentiel de croissance pour les MICE, les affaires et les loisirs. La franchise avec IHG intervient dans un contexte où la destination Afrique attire de plus en plus de touristes. Et les trois établissements concernés sont situés dans des lieux stratégiques et espèrent profiter de cette manne financière. « Nous nous attendons à ce que les trois propriétés bénéficient de la force et de l’échelle des systèmes mondiaux, de la technologie et du solide programme de fidélité d’IHG ». Funke Okubadejo, directeur de l’immobilier chez Actis, a déclaré :« Nous sommes ravis d’établir une relation avec IHG, par le biais de notre joint-venture avec Westmont Hospitality, et cela prolonge notre expérience en matière d’investissement dans des opportunités immobilières passionnantes dans des endroits clés en Afrique ». IHG Hotels & Resorts est une société hôtelière mondiale, avec 17 marques hôtelières et IHG One Rewards, l’un des plus grands programmes de fidélité hôteliers au monde. La compagnie compte plus de 6 000 hôtels ouverts dans plus de 100 pays, et plus de 1 800 en cours de développement, selon les données fournies par le groupe.

Congo : gros coup de pouce à l’industrie de la transformation locale du bois

L'exploitation du bois est l'un plus grands employeurs en République du Congo mais ne contribue que peu au PIB du pays du fait de la faiblesse de l'industrie locale de transformation.

Après plusieurs échéances reportées, le gouvernement congolais a décidé l’interdiction, à partir du 1er janvier 2023, des exportations de bois non transformé. Une mesure qui vise à permettre au secteur forestier notamment aux industries locales du secteur, principaux employeurs du pays, d’augmenter leurs contributions au PIB national à travers un développement des différentes filières de transformation du bois. Sauf que la mesure risque de se confronter à plusieurs obstacles notamment des pertes fiscales que les autorités entendent compenser par des mesures d’accompagnement et des incitations destinées à attirer davantage les investissements.

Cette fois, c’est officiel ! L’’interdiction d’exportation de grumes en République du Congo est désormais effective à compter du 1er janvier prochain. Dans une correspondance datée du 21 octobre dernier, la ministre de l’Économie forestière Rosalie Matondo a indiqué qu’à compter du 1er janvier 2023, « les exportations de bois en provenance du Congo ne porteraient que sur des produits semi-finis ou finis ». Selon le courrier susmentionné, cette mesure est prise en application des dispositions de l’article 97 alinéa 1 de la loi 33-2020 du 8 juillet 2020 portant code forestier et qui sont relatives à « l’interdiction d’exporter des produits bois en grumes issus des forêts naturelles et des forêts plantées en République du Congo ». En ce sens, les services techniques du ministère, notamment la Direction générale de l’économie forestière (DGEF) et le Service de contrôle des produits forestiers à l’exportation ont été chargé de veiller à l’application de cette mesure dès la date de son entrée en vigueur. Selon la ministre congolaise, la mise en œuvre de cette mesure d’interdiction d’exportation du bois brut devrait permettre au secteur forestier et plus largement aux industries du secteur d’augmenter leurs contributions au Produit Intérieur Brut (PIB) et donc d’augmenter les recettes de l’État.

« Le secteur forestier est l’un des plus grands employeurs de la République du Congo, et contribue au désenclavement et au développement de l’arrière-pays. Il génère un nombre important d’emplois directs et indirects dans les services aussi bien en milieu rural qu’urbain », a rappelé par la même occasion la ministre Rosalie Matondo, en charge de l’économie forestière.

Nouvelle stratégie de développement de l’industrie locale du bois

L’adoption de cette mesure fait suite à un processus enclenché depuis plusieurs années et qui s’est accéléré en 2020 dans le cadre de la nouvelle politique du gouvernement en matière d’industrie du bois prônée par le chef de l’État Denis Sassou N’Guesso. Face à l’amenuisement progressif des recettes tirées de l’exploitation du pétrole, le gouvernement congolais avait pris la décision d’imposer de nouvelles taxes, un permis réservé exclusivement aux Congolais ainsi que la transformation intégrale des grumes sur le territoire national couplé à l’alimentation du marché intérieur. Lors d’un discours sur l’état de la nation devant le Parlement qu’il a prononcé en 2020, au plus fort de la crise économique que traversait le pays et qui a été accentuée par la pandémie de la Covid-19, le Président congolais a annoncé la promulgation du nouveau code forestier. Lequel apportait plusieurs innovations, dont l’élargissement de l’assiette fiscale du secteur forestier ; l’institution du régime de partage de production qui était adossé à l’obligation de la transformation intégrale des grumes dans le pays. Selon les autorités congolaises, l’entrée en vigueur du nouveau code forestier qui a été adopté par le Parlement en juillet 2020, devrait contribuer à renforcer la gouvernance et la transparence dans la gestion des ressources forestières.

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Entre autres objectifs visés à travers le nouveau texte, « une appropriation plus rationnelle des ressources générées par le secteur forestier au Congo à travers la fixation d’un régime efficace de redevances afin d’accroître la performance fiscale du secteur forestier », comme l’a indiqué le Chef de l’Etat Denis Sassou N’Guesso, qui n’a pas manqué de souligner que « l’amélioration des recettes de l’État est une condition sine qua non pour soutenir et accélérer la reconfiguration de l’espace économique et financier national ».

Le nouveau Code est ainsi venu remplacer l’ancien des années 2000 dont les principales dispositions étaient devenues caduque au regard du contexte international marqué par les enjeux liés à la lutte contre les changements climatiques ainsi qu’aux différents traités, accords et instruments juridiques relatif au secteur auxquels a adhéré le pays. Il s’agit, notamment, de la directive de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), adoptée en septembre 2020 et qui porte sur l’interdiction de l’exportation du bois sous forme de grumes par tous les pays du Bassin du Congo à compter du 1er janvier 2022. En mai 2010, le gouvernement congolais avait signé également un Accord de Partenariat Volontaire (APV) avec l’Union européenne (UE), sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux. Un accord qui a été ratifié en juillet 2012, pour garantir une exploitation légale des forêts.

Une dynamique régionale qui butte à de nombreux obstacles

Le secteur forestier est l’un des plus grands contributeurs au PIB de l’économie congolaise et le principal pourvoyeur d’emplois directs et indirects dans les services aussi bien en milieu rural qu’urbain. Il faut dire que le pays regorge d’importantes superficies forestières dont l’exploitation génère de substantielles entrées fiscales. Cependant, la transformation locale est en berne malgré l’ambition affichée des autorités d’accroître la part du secteur forestier dans le PIB du pays, grâce notamment à la création de zones économiques spéciales dotées d’avantages fiscaux, où serait transformé le bois. En 2017 déjà, le gouvernement congolais avait envisagé l’interdiction de l’exportation du bois brute mais la mesure n’a pas fait long feu tout comme celle des pays membres de l’Afrique centrale qui viennent de repousser encore l’échéance fixée en 2023. Certains pays de la zone comme le Gabon ont franchi le cap mais le manque de préparation du secteur n’a pas permis d’atteindre les objectifs escomptés notamment de compenser la perte des taxes sur les exportations de grumes qui constitue la principale source de fiscalité forestière, loin devant les taxes sur la superficie et les taxes d’abattage.

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C’est justement un des défis pour les autorités congolaises et qui inquiètent certains opérateurs et investisseurs du secteur. Selon ces derniers et comme il a été convenu dans le cadre de la CEMAC, une période transitoire de plusieurs années sera nécessaire afin de procéder aux études préalables de maturation des projets d’investissements dans la transformation du bois, retenus dans le cadre de la première phase du processus d’interdiction des exportations du bois en grume dans l’espace communautaire. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’à l’issue de la 38e session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire de l’Afrique centrale (UEAC), qui s’est tenue le 28 octobre 2022 à Yaoundé, au Cameroun, le gabonais Daniel Ona Ondo, le président de la commission de la Cemac, a annoncé le report sine die de l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations des bois en grumes par les pays membres. La principale raison est que la directive sur la filière bois qui porte sur l’interdiction de l’exportation des grumes rencontre des obstacles en raison de « son coût fiscal énorme. Selon ses explications, rien que la mise en œuvre de cette mesure devrait, par exemple, entraîner au Cameroun des pertes de recettes de près de 80 milliards de FCFA comme c’était le cas au Gabon où l’entrée en vigueur de la mesure a engendré au Trésor du pays une perte de 75 milliards de FCFA.

Il est donc préférable que des mesures d’accompagnement soient d’abord mise en œuvre pour préparer l’industrie locale à la nouvelle la mesure. Initialement prévue pour entrer en vigeur le 1er janvier 2022, elle avait été reportée, dans un premier temps, pour le 1er janvier 2023 avant finalement d’être à nouveau renvoyée aux calendes grecques. La zone qui englobe le bassin du Congo, deuxième poumon de la planète n’est pas encore prêt et le renvoi de l’entrée en vigueur de la mesure d’interdiction devrait permettre, en plus de la maturation des projets d’investissements, aux exploitants forestiers de mieux préparer l’arrimage à la nouvelle donne, avec l’accompagnement de la Commission de la Cemac.

 « Pour éviter que le changement de paradigme soit brutal et mette les entreprises du secteur en difficulté, la Commission de la Cemac a pris sur elle la responsabilité d’accompagner les États pour faciliter ledit changement. Elle va financer avec l’appui de la BAD, l’élaboration des études de faisabilité sur les projets identifiés, afin de juger de leur maturité. Un dispositif régional de fiscalité forestière harmonisé est prévu, ainsi que l’évaluation des mesures de soutien aux entreprises », avait expliqué en ce sens, Duval Antoine Dembi, expert en charge de la question au sein de l’organisation communautaire.

Chronique :  gagner le combat du conditionnement pour la sécurité alimentaire en Afrique

(Crédits : Dr)

Le changement climatique et son corollaire de financements verts sont des sujets de l’heure en Afrique. Sur ces rapports entre Climat et Biodiversité, on évoque la convergence des agendas et des financements, néanmoins il persiste des niches d’abondance notamment dans le domaine du conditionnement en Afrique.

Face au défaut de conservation, de conditionnement, nous vivons des situations ubuesques dans des pays en voie de développement. Dans le secteur primaire – encore très mal organisé dans nombre de pays africains – les exploitants agricoles (cultivateurs, bergers et pêcheurs) continuent de connaître de grosses pertes de récoltes, estimées en milliards de dollars. Il n’est pas rare que des moissons surabondantes soient purement et simplement enterrées, faute de moyens adéquats de conservation. En période de forte lactation, les surplus de lait sont donnés aux animaux ou tout simplement versés par terre… Il arrive que des fruits pourrissent au pied des arbres… La Banque mondiale et la FAO évaluaient naguère ces pertes à 37% de la production, soit environ 48 milliards de dollars, ou l’équivalent du PIB du Ghana en 2017.

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C’est le lieu de souligner qu’à la veille de la COP27, prévue du 06 au 18 novembre 2022 à Sharm El Sheikh, des solutions, notamment en termes d’infrastructures, existent. Outre une très bonne logistique pour relier les zones de productions aux marchés et sites d’exportation, la condition sine qua non est de vaincre le combat du conditionnement. Juste au préalable, il faudra mener une large concertation avec les coopératives ou associations d’exploitants dans les ressources minières, agricoles, halieutiques, de l’élevage. Ainsi, nous gagnerons à ériger, sans délais, des entités maîtrisant l’emballage et le conditionnement, après un benchmark pointu. Pour ce faire, des pistes peuvent être trouvées dans des partenariats public-privé, des joint-ventures… Si certains Etats n’y arrivent pas à titre individuel, quitte à mutualiser les efforts pour des sites sous-régionaux. Il s’agira de surfer sur les bonnes pratiques à travers le monde, singulièrement l’eco-emballage, un conditionnement tous azimuts et labellisé.

Congo : expulsion de l’ambassadeur du Rwanda alors que les rebelles du M23 s’emparent d’une ville stratégique

En représailles au soutien présumé du Rwanda aux rebelles du M23 dans les provinces orientales du Congo, la République démocratique du Congo (RDC) a donné 48 heures à l’ambassadeur rwandais Vincent Karega pour quitter le pays. Une décision prise alors les rebelles du M23 ce sont emparés d’une ville stratégique.

Le groupe rebelle, que les autorités congolaises accusent de soutenir s’est emparé de la ville de Kiwanja dans l’est du Congo. Ces rebelles ont coupé ainsi la capitale du Nord-Kivu, Goma, de la moitié supérieure de la province. D’après le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya:

« Cela est en partie dû à la persistance du pays (de Karega) à attaquer la RDC et à soutenir les mouvements terroristes du M23 »

Une brigade d’intervention de l’ONU, qui soutient les forces gouvernementales, a également déclaré dans un communiqué que quatre casques bleus avaient été blessés dans les combats. Le contingent de l’armée congolaise qui protégeait la ville était parti la veille, ont indiqué des habitants. L’armée a effectué des retraits stratégiques des zones peuplées pour éloigner les combats des villes et protéger les civils.

Les troubles au Nord-Kivu ont rompu des mois de calme relatif dans l’est du Congo après la reprise des affrontements entre l’armée et les militants du M23. Depuis le mois de mai dernier, le M23 a mené son offensive la plus soutenue depuis des années, tuant des dizaines de personnes et forçant au moins 40 000 personnes à fuir en seulement une semaine. Près de 200 000 personnes avaient déjà été déplacées au cours de l’année écoulée avant même la dernière flambée de violence. La résurgence du M23 a exacerbé les tensions régionales et suscité des manifestations meurtrières contre la mission de maintien de la paix de l‘ONU en RDC, que les civils accusent de ne pas les protéger.

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Les forces de l’armée ont affronté les combattants rebelles à plusieurs reprises depuis la reprise des combats le 20 octobre. Lors de ce combat, ils ont tué au moins quatre civils et forçant plus de 23 000 personnes à fuir leurs maisons, selon les Nations Unies. Les deux groupes ont accusé l’autre d’avoir initié les violences.

Hydrocarbures : les enjeux de l’adhésion du Sénégal au cartel mondial du gaz

Le Sénégal mise beaucoup sur l'exploitation de ses gisements de gaz offshore prévue pour démarrer fin 2023 afin de stimuler sa croissance en surfant sur les perspectives prometteuses du GNL sur les marchés internationaux. (DR)

Le Sénégal est depuis le mardi 25 octobre dernier, pays membre du Forum des pays exportateurs de gaz – Gas Exporting Countries Forum (GECF) – en qualité d’observateur. Le pays qui va devenir membre à part entière dès le début de l’exploitation de ses champs gaziers en 2023, compte porter sa voie et défendre ses intérêts au sein de cette « OPEP du gaz » dont le poids géopolitique ne cesse de prendre de l’ampleur sur la scène internationale. Et ce, en raison de plusieurs enjeux stratégiques notamment ceux liés à l’exploitation des ressources naturelles face aux défis climatiques.

C’est désormais officiel. Le Sénégal est devenu le 20e pays membres du Gas Exporting Countries Forum (GECF), l’organisation mondiale des principaux pays exportateurs de gaz qui a tenu sa 24e réunion ministérielle du 16 au 25 octobre au Caire, en Egypte. Le pays de la Téranga a été certes admis pour le moment avec un statut d’observateur mais c’est déjà un pas important puisque l’exploitation de ses champs gaziers n’est prévue que pour débuter en fin juillet prochain. Cette échéance ouvrira la voie au pays afin d’entamer les procédures pour devenir membre à part entière de « l’OPEP du gaz ».

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Selon les projections du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Petrogaz), la première phase d’exploitation des champs gaziers du Sénégal avec le projet Grand Tortue Ahmeyiz’m (GTA), prévue en 2023, va générer environ 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an, entre 2023 et 2027. Ensuite 5 millions de tonnes par an vont être extraites jusqu’en 2030, puis 10 millions de tonnes par an au-delà de 2030. Une production que le pays va partager avec son voisin mauritanien et qui sera pour l’essentiel destinée à l’exportation même si le pays dispose encore d’autres gisements en cours de développement notamment celui « Yaakar Teranga », dont la production sera destinée à satisfaire les besoins en gaz du marché domestique à partir de 2024 selon les déclarations du Président Macky Sall.

Enjeux économiques et énergétiques  

Avec cette adhésion bien avant la sortie de son premier mètre-cube de gaz et en dépit de sa modeste production, le Sénégal va pouvoir ainsi faire entendre sa voix et défendre ses intérêts au sein du cartel mondial du gaz. Le GECF, qui a été créé en 2001 à Doha, au Qatar, où se trouve son siège, et qui a été transformé en une organisation gouvernementale internationale en 2008. C’est en effet 20 pays membres dont 11 de plein droit dont des géants comme la Russie, le Qatar, l’Iran ou le Venezuela et 8 pays africains comme le Nigeria, l’Algérie ou la Lybie.

Le GECF comprend 11 pays membres : l’Algérie, la Bolivie, l’Égypte, la Guinée équatoriale, l’Iran, la Libye, le Nigéria, le Qatar, la Russie, Trinité-et-Tobago et le Venezuela. Ensemble, ces États concentrent 72 % des réserves mondiales prouvées de gaz naturel, 43% de sa production ainsi que 55 % des exportations par pipeline et près de 50 % des exportations de GNL, selon les statistiques de l’organisation. Ce qui donne à l’organisation un poids géopolitique certain et qui ne cesse de se renforcer avec les perspectives qui se profilent à l’horizon pour l’industrie du GNL, et qu’illustre l’actuelle crise énergétique mondiale. Le conflit russo-ukrainien a poussé en effet les pays occidentaux, grands consommateurs de gaz, à se tourner de plus en plus vers d’autres pays notamment d’Afrique qui recèle d’un immense potentiel en la matière, pour satisfaire leurs besoins et réduire leur dépendance au pays de Poutine. Ce qui augure d’autres nouvelles perspectives pour le GNL en Afrique avec une manne financière en vue pour les pays exportateurs qu’amplifie l’envolée des prix comme le confirme les projections sur les marchés mondiaux du gaz du rapport Africa Energy Outlook 2022 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

« Bien que les énergies renouvelables devraient représenter 80 % de la capacité ajoutée du continent d’ici 2030, l’industrialisation du continent africain reposera également sur une utilisation étendue du gaz naturel, notre scénario suggérant que la demande de gaz naturel devrait augmenter de manière exponentielle », a ainsi commenté en ce sens Mme Rita Madeira, responsable du programme Afrique au sein de l’AIE lors de sa présentation sur l’avenir du marché du gaz naturel à la deuxième édition du MSGBC Oil, Gas and Power 2022 qui s’est déroulée du 1er au 02 septembre dernier à Dakar au Sénégal.

Selon les projections, la production africaine de gaz naturel devrait atteindre environ 290 milliards de mètres cubes d’ici 2025, ce qui correspond à un taux de croissance annuel moyen de 2,7 %. Et selon les explications de l’experte de l’AIE, le potentiel de l’Afrique à offrir des contributions modestes à la croissance de la demande mondiale de gaz, qui sera principalement alimentée par le développement des récentes découvertes de gaz en Mauritanie, au Sénégal et en Namibie.

Les enjeux sont donc de taille pour le Sénégal, futur producteur qui, en plus de satisfaire les besoins de sa consommation domestique mais aussi énergétique à travers le « gas to power », pourra peser sur les décisions du GECF à travers son adhésion à l’organisation. Malgré le potentiel du GNL en Afrique qui attise de plus en plus de convoitises d’investisseurs internationaux, l’exploitation du GNL fait face à de nouveaux défis qui viennent s’ajouter à la faible capacité de liquéfaction des principaux pays producteurs du continent. Cela en raison de plans d’investissement déficients et de la lenteur du développement des projets d’infrastructure de liquéfaction.

Perspectives prometteuses et défis climatiques

Les nouveaux défis de l’industrie gazière du continent et à laquelle le Sénégal va devoir tenir compte sont particulièrement relatifs aux enjeux climatiques. Dans un rapport publié il y a quelques jours, en prélude à la COP 27, le Climate Action Tracker (CAT), un projet scientifique indépendant qui suit et évalue les mesures prises par les gouvernements pour lutter contre le changement climatique a alerté sur l’impact de ce qu’il a qualifié de « ruée vers le gaz » mondiale pour la construction d’infrastructures de production, de transport ou de traitement des combustibles fossiles, en particulier le gaz naturel liquéfié (GNL). Le rapport a souligné, entre autres, les projets de construction de nouvelles usines de GNL en Allemagne, en Italie, en Grèce et aux Pays-Bas, tandis que des pays comme les États-Unis, le Canada, le Qatar, l’Égypte et l’Algérie prévoient d’augmenter leurs exportations de GNL. Dans le même temps, le rapport a relevé que de nombreux producteurs de combustibles fossiles ont augmenté leur production, tandis que les gouvernements de plus d’une douzaine de pays développés réduisent les taxes sur la consommation de carburant ou d’énergie, encourageant ainsi leur consommation.

Une dynamique qui remet en cause les engagements des pays à se conformer aux objectifs de l’Accord de Paris sur le climat de 2015 comme l’a souligné le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour qui « l’idée d’augmenter la consommation de combustibles fossiles c’est à dire d’investir dans le charbon, le pétrole ou le gaz pour répondre à la crise énergétique actuelle engendrée par la guerre en Ukraine, est illusoire ».

Selon les experts, les promesses de lutte contre le changement climatique prises en novembre 2021 lors du sommet mondial sur le changement climatique (COP26) pourraient s’étioler avec la guerre que mène actuellement la Russie en Ukraine. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, au cours du dernier sommet de Glasgow sur le Climat, près de deux cents gouvernements ont signé un document qui prend en compte ces nouveaux risques et défini un nouveau programme de lutte contre ce problème mondial pour la prochaine décennie. Ils ont  en ce sens convenu de mettre à jour d’ici fin 2022, leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre tout en s’engageant à supprimer progressivement les subventions ainsi que de réduire les investissement qui facilitent la consommation des combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel.

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Ces dynamiques qui risquent de s’amplifier avec de nouveaux engagements lors de la COP 27 prévue en novembre au Caire en Egypte, sont de nature à ralentir cette croissance attendue du marché du GNL d’autant que les énergies renouvelables tendent de plus en plus à remplacer les énergies fossiles. Face à ces facteurs qui compromettent les exportations de GNL des pays producteurs notamment africains dont beaucoup compte pourtant s’appuyer sur leur potentiel pour accélérer leur croissance, le Sénégal a vu juste en se greffant au GECF afin notamment de défendre ses intérêts et stimuler son développement. Il va sans dire que les prochaines années, qui verront la mise sur le marché du gaz tout comme le pétrole sénégalais, les pays producteurs auront tout intérêt à conjuguer leurs efforts afin d’amplifier leur poids géopolitique et ainsi défendre leurs intérêts stratégiques tout en tenant compte des défis de l’heure. A l’image de ce que font les pays membres de l’OPEP pour l’or noir qui malgré les craintes sur l’impact de son exploitation sur le climat, continue de susciter l’attractivité des investisseurs et de faire, dans une certaine mesure, le bonheur des pays exportateurs…

Côte d’Ivoire : bilan de l’exercice budgétaire 2021

(Crédits : Dr)

Un projet de loi portant règlement du Budget de l’Etat pour l’année 2021 a été adopté à Abidjan. Initialement arrêté en équilibre, en ressources et en charges, à 8 398,9 milliards de francs CFA, le projet de loi s’est finalement élevé à 9 525,1 milliards de FCFA. Ceci à la suite de modifications intervenues, en cours de gestion.

Il en résulte que l’exercice budgétaire s’est soldé par un excédent de 34,9 milliards de FCFA qui fera l’objet de report à nouveau. Ce, en rapport avec les évolutions liées, notamment aux appuis additionnels des partenaires au développement, ainsi qu’aux besoins de renforcement des efforts de lutte contre la pandémie de la Covid-19, et de bonne conduite de certaines opérations prioritaires de l’Etat. Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a précisé à la conférence de presse du Conseil des ministres à Abidjan que :

« Ainsi, établissant le bilan de la gestion budgétaire de l’exercice 2021, le présent projet de loi de règlement arrête le montant définitif des encaissements des recettes à 9 161,9 milliards de FCFA (…). Ce niveau de réalisation intègre 8 382,3 milliards de FCFA de ressources de l’Etat, dont 4 473,4 milliards de FCFA de recettes budgétaires et 3 908,6 milliards de FCFA de ressources de trésorerie ».

À l’en croire, ce niveau de réalisation comprend également 779,6 milliards de FCFA de recettes des Comptes Spéciaux du Trésor. Le montant des ordonnancements des dépenses, s’établit à 9 126,9 milliards de FCFA, soit un taux d’exécution de 95,8%. « Ce niveau d’exécution des crédits ouverts comprend 8 347,3 milliards de FCFA de dépenses de l’Etat et 779,6 milliards de FCFA de dépenses des Comptes Spéciaux du Trésor ».

« L’ensemble de ces opérations conduit à un solde négatif par rapport aux ressources propres de 2 350,4 milliards de FCFA … Il en résulte que l’exercice budgétaire s’est soldé par un excédent de 34,9 milliards de FCFA qui fera l’objet de report à nouveau », a annoncé Amadou Coulibaly.

L’exécution budgétaire a reçu le quitus de la Cour des Comptes qui a produit une déclaration générale de conformité. Aussi un rapport définitif sur l’exécution du budget et un rapport d’audit de la performance des programmes, a rassuré le porte-parole du gouvernement.  

UNESCO – Rapport mondial de suivi de l’éducation 2021-2022 :  Quel rôle pour le privé ?

Mandatory Credit: Photo by Christophe Petit Tesson/Epa/REX/Shutterstock (8452196a) View of the Unesco's Great Conference Room During the 38th Session of the United Nations Educational Scientific and Cultural Organization (unesco) General Conference at the Unesco Headquarters in Paris France 09 November 2015 the 38th Session of the Unesco General Conference Runs From 03 to 18 November 2015 France Paris France Unesco Bolivia - Nov 2015

Il n’y a aucun système éducatif dans lequel les acteurs non étatiques ne sont pas impliqués. En Afrique et dans d’autre régions du monde comme l’Asie et l’Amérique latine, la part de l’éducation par les écoles privées ne cessent de gripper face à la détérioration de l’enseignement par le public.

Sans les acteurs non étatiques, l’éducation de 350 millions d’enfants supplémentaires va relèver de la responsabilité de l’État. Mais l’engagement non étatique affecte également les manuels scolaires qu’ils utilisent, la nourriture dans leurs cantines, le soutien supplémentaire qu’ils reçoivent, les compétences qu’ils acquièrent et bien plus encore a révélé le Rapport mondial de suivi de l’éducation de l’Unesco 2021-2022. Près de 9 personnes sur 10 pensent que l’éducation est avant tout publique. Mais ce soutien s’est progressivement érodé dans plusieurs pays à revenu faible ou intermédiaire. Là où les écoles publiques sont rares et leur qualité s’est détériorée, de nombreuses familles ont opté pour le privé. La part des établissements privés dans le monde a augmenté de sept points de pourcentage en une dizaine d’années : à 17 % en 2013 dans le primaire et à 26 % en 2014 dans le secondaire. Elle est depuis restée constante.

L’éducation source d’érosion des budgets des ménages modestes

En Asie centrale et du Sud, la part des inscriptions dans le privé est de 36 % dans le primaire et de 48 % dans le secondaire. L’enseignement public n’est pas gratuit. Les ménages représentent 30 % des dépenses totales d’éducation dans le monde et 39 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire des pays. Une partie provient de familles plus riches qui essaient de donner un avantage concurrentiel à leurs enfants. Mais une grande partie est consacrée à l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire que les gouvernements se sont engagés à fournir gratuitement. Environ 8 % des familles empruntent pour payer leurs études, ce chiffre atteignant 12 % dans les pays à faible revenu et 30 % ou plus en Haïti, au Kenya, aux Philippines et en Ouganda.

L’éducation publique n’est pas souvent inclusive

De nombreux systèmes d’éducation publique ne parviennent pas à empêcher la stratification et la ségrégation. Un indice de diversité sociale dans les écoles, basé sur les données du Programme international pour le suivi des acquis des élèves, a révélé que l’Argentine, le Brésil, le Chili et le Mexique ont des niveaux de stratification élevés similaires en 2018. Le Chili a tendance à être critiqué pour la part élevée d’établissements privés dans son système. Aucun type de prestataire n’offre une éducation de meilleure qualité qu’un autre. Dans un échantillon de 49 pays, les plus riches ont près de 10 fois plus de chances que les pauvres d’aller à l’école privée. Et les parents qui peuvent choisir des écoles le font en raison des croyances religieuses, de la commodité et des caractéristiques démographiques des élèves plutôt que de la qualité, sur laquelle ils disposent rarement d’informations suffisantes.

Egypte : le promoteur SODIC lorgne les actifs d’Orascom

 Le promoteur immobilier égyptien SODIC a proposé de racheter Orascom Real Estate (ORE) pour 125 millions de dollars. Une proposition dévoilée par la société mère du constructeur local Orascom Development Egypt.

SODIC propose d’acheter Orascom Real Estate pour 125 millions de dollars. Aldar Properties d’Abu Dhabi et la société holding d’État ADQ ont acheté une participation majoritaire dans SODIC à la fin de l’année dernière. L’achat d’Orascom Real Estate élargirait encore leur activité immobilière au pays des pharaons. L’offre non contraignante soumise par SODIC porte sur un prix d’achat préliminaire de 2,46 milliards de livres égyptiens, soit près de 125 millions de dollars.

« L’offre est soumise à la réalisation de plusieurs conditions, y compris l’achèvement de la diligence raisonnable, les approbations d’entreprise d’ODE et toutes les approbations réglementaires pertinentes », selon un communiqué.

Orascom une société au portefeuille diversifié

La proposition de rachat intervient dans un contexte où l’Égypte cherche à attirer des milliards de dollars d’investissements du Golfe. Le pays nord-africain lutte contre l’impact financier de la guerre en Ukraine, à l’origine de la flambée des prix des matières premières. SODIC est détenue à 85,5 % par Aldar, un promoteur et gestionnaire immobilier aux Émirats arabes unis, et ADQ, une société d’investissement et de portefeuille basée à Abu Dhabi. Orascom est l’une des plus grandes sociétés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Elle a une empreinte étendue en matière de développement immobilier, que ce soit dans la région ou au-delà. Elle a aussi des projets en Suisse, à Oman et en Égypte. Dans ce dernier pays, il a construit le « O West » à la Cité du 6 octobre, sur une superficie de 4,2 millions de mètres carrés.

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Finance : Yellow Card obtient la première licence africaine de cryptomonnaie

Yellow Card, la plateforme d’échange de cryptomonnaies a franchi une nouvelle étape dans le secteur en Afrique. Elle devient la première société de cryptomonnaie du continent à obtenir une licence de fournisseur de services d’actifs virtuels pour opérer au Botswana. Cette étape devrait ouvrir de plus grands canaux d’expansion en ce qui concerne les partenaires de paiement, les services bancaires et l’élargissement de leur clientèle en Afrique.

Yellow Card, leader panafricain des cryptomonnaies a franchi une nouvelle étape importante dans le secteur. En effet, elle est devenue la première société de cryptomonnaie du continent à obtenir une licence de fournisseur de services d’actifs virtuels pour opérer au Botswana. Ladite licence a été délivrée par l’Autorité de Régulation des Institutions Financières Non-Bancaires et deviendra la norme pour les opérations de crypto dans le pays. Chris Maurice, PDG et cofondateur de Yellow Card soutient qu’il s’agit d’un moment monumental pour la société, ses clients, ses investisseurs et le secteur des crypto-monnaies dans son ensemble, car il a un impact positif sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

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A rappeler que le Botswana est l’un des rares pays au monde à prendre des mesures importantes pour mettre en place une réglementation plus stricte. Ceci portant sur les crypto-monnaies et des jetons numériques. Auparavant, la Banque du Botswana avait mis en garde contre les risques liés à l’investissement dans des crypto-monnaies non réglementées. Avec cette licence en place, il sera plus difficile pour ceux qui se font passer pour des fournisseurs de services d’actifs virtuels légitimes d’escroquer les gens. Il a été constaté que le peuple du Botswana disposait d’un pouvoir d’achat important malgré une population réduite. Et ce, grâce à la force de sa monnaie, le pula, par rapport aux autres monnaies africaines. En matière d’innovation numérique, les citoyens ont une grande tolérance au risque et sont toujours à la recherche de la prochaine grande nouveauté dans l’espace numérique. Cela étant dit, l’appétit pour l’innovation et les défis auxquels les citoyens ordinaires sont confrontés en raison du manque d’accès constituent une demande massive sur le marché botswanais que Yellow Card approvisionne. 

Chris Maurice, PDG et cofondateur de Yellow Card, a également déclare que : « Cette étape ouvrira de plus grands canaux d’expansion en ce qui concerne les partenaires de paiement, les services bancaires et l’élargissement de notre clientèle en Afrique. (…) une raison de plus pour qu’ils collaborent avec nous ».

Avec la nouvelle licence en place, l’avenir du secteur des cryptomonnaies et autres jetons numériques semble positif. Yellow Card reste l’une des plateformes d’échange de cryptomonnaies les plus fiables, sécurisées, rapides et agréées du continent, et qui permet aux Botswanais d’acheter et de vendre des bitcoins, des ethereums et des USDT aux meilleurs taux avec le pula.

Perspectives économiques 2023 : le Sénégal et le Niger vers une forte croissance tirée par les hydrocarbures

Avec respectivement 8,1% et 7,3% de croissance du PIB projetés en 2023, le Sénégal et le Niger sont sur le podium des champions africains de la croissance. Toutefois, elle reste largement tributaire de l'exploitation des hydrocarbures comme ici au Niger sur le chantier de construction du plus gros oléoduc d'Afrique (2.000kms) qui va permettre au pays de porter sa production de pétrole brut de 20.000 actuellement à 110.000 à partir de juillet 2023 dans un contexte d'envolée des prix sur les marchés internationaux.

Dans une économie mondiale aux perspectives des plus incertaines et qui marque le pas, l’Afrique subsaharienne semble tirer son épingle du jeu malgré le relatif ralentissement auxquels s’attend le FMI et la Banque mondiale dans leurs dernière projections publiées la semaine dernière. Certains pays, notamment en Afrique, bravent même la crise comme en témoignent les prévisions de croissance du PIB pour 2023 à l’image du Sénégal et du Niger. Les deux pays font figure de nouveaux champions africains de croissance pour 2023. Toutefois, cette croissance est à bien des égards conjoncturels puisqu’elle sera largement tributaire de l’exploitation des ressources naturelles notamment des hydrocarbures.

Avec respectivement 8,1% et 7,3% de croissance du PIB en 2023 projetés pour 2023, le Sénégal et le Niger font figure de pays qui bravent la crise alimentaire et énergétique. Laquelle se traduira par un net ralentissement de l’activité économique mondiale comme le prévoit le FMI dans la dernière édition de ses perspectives économiques mondiales (PEM).  Les dernières de l’année, publiées en ce mois d’octobre. Selon les estimations pour l’Afrique subsaharienne, l’activité économique devrait fortement ralentir en 2022 et rester relativement modérée en 2023 en raison notamment du ralentissement dans les pays avancés et les pays émergents, le resserrement des conditions financières et la volatilité des prix des produits de base. Des chocs qui ont mis à mal les progrès réalisés l’an dernier et qui font dire à l’institution de Breton Woods, que « les perspectives demeurent très incertaines pour les pays de la région qui se retrouvent donc sur la corde raide ».

« En fin d’année dernière, l’Afrique subsaharienne semblait emprunter la voie d’une reprise vigoureuse, au sortir d’une longue pandémie. Malheureusement, cette amélioration a été brutalement interrompue par les bouleversements sur les marchés internationaux, ce qui exerce de nouvelles pressions sur les dirigeants de la région », a ainsi souligné Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI.

Ainsi et d’après les mêmes estimations, la croissance de la région devrait ralentir de 4,7 % en 2021 à 3,6 % en 2022, en raison de l’atonie des investissements et d’une détérioration générale de sa balance commerciale. Selon le FMI, les pays pauvres en ressources naturelles, dont la structure économique est plus diversifiée, continueront à figurer parmi les pays les plus dynamiques et les plus résilients de la région, avec une croissance de 4,6 % en 2022, contre 3,3 % pour les pays exportateurs de pétrole et 3,1 % pour les pays riches en autres ressources naturelles.

Une croissance dynamique portée par l’exploitation des hydrocarbures

En 2023, le rythme de croissance attendue pour l’Afrique subsaharienne est de 4% soit mieux que les 3,8% attendus cette année et plus que la moyenne mondiale. Certains pays de la région, notamment en Afrique de l’Ouest, semblent même braver le pessimisme ambiant avec des rythmes de croissance très dynamiques. C’est le cas des pays de la zone UEMOA qui concentre à elle-seule, cinq (05) des sept (07) pays champions d’Afrique de la croissance en 2023, c’est à dire dont la croissance du PIB est attendue à plus de 7%. Avec 8,1%, le Sénégal sera même champion d’Afrique de la croissance l’année prochaine, suivi par le Niger avec des prévisions de 7,3% la même année.

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Ce bond spectaculaire du rythme de croissance attendu particulièrement dans ces deux pays restent toutefois à relativiser. Il est, en effet, porté par l’exploitation des ressources naturelles notamment les hydrocarbures. Au Sénégal, par exemple, le dynamisme de la croissance s’appui sur la mise sur le marché des premiers cubes de gaz naturel produis par le champ gazier de Grande Tortue Ahmeyim (GAT) au troisième trimestre 2023 ainsi que sur la poursuite des investissements pour l’exploitation de l’or noir du gisement de Sangomar. C’est le cas également au Niger où la croissance devrait bondir cette année à 7,3% projeté par le FMI en 2023. C’est loin de l’optimisme dont fait preuve le gouvernement qui s’attend à une croissance à deux chiffres soit 16,4%. Comme l’a soutenu le ministre des Finances, le Dr Ahmed Jidoud, lors de sa présentation à l’Assemblée nationale du projet de budget pour le prochain exercice 2023, en début du mois en cours. Dans ce pays sahélien pourtant confrontée à une double crise alimentaire et sécuritaire, la croissance sera portée par la mise en service, la même année, du pipeline qui va relier le champ pétrolier d’Agadem au Niger au port de Sèmè au Bénin, sur une distance de 2.000 kms et pour un investissement d’environs 4 milliards de dollars. Ce qui permettra au pays de porter sa production de pétrole de 20.000 barils de brut actuellement à 110.000 barils dont 90.000 barils seront destinés à l’exportation à partir de juillet 2023.

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Dans une moindre mesure, la croissance des autres pays producteurs et exportateurs de pétrole de la sous-région suit la même dynamique. C’est le cas de la Côte d’ivoire avec 6,5 % attendu en 2023 contre 5,5 % en 2022. Même si dans ce pays, l’activité économique sera également soutenue par les retombées de la diversification en cours avec une contribution assez estimable à la croissance des secteurs comme l’agriculture, l’industrie, le commerce, les transports ainsi que le BTP et les infrastructures. De manière générale, les pays de la sous-région qui s’en sortent le mieux sont les producteurs de combustibles fossiles et de métaux, qui tirent profit de la flambée des cours mondiaux. C’est aussi le cas du Nigeria qui devrait voir sa croissance s’améliorer en 2023 par rapport aux prévisions d’avril pour atteindre 3,2 %. Le rythme de croissance pour le pays, l’un des plus grands producteurs du continent de l’or noir est certes moins modeste comparé au dynamisme dont fait preuve certains pays de l’Afrique de l’Ouest nouvellement venu dans le cercle des pays producteurs ; mais ce rebond de croissance de l’économie nigériane est un bon cru comparé à ce qu’il était ces dernières années avec une activité économie en pleine récession durant plusieurs semestres. Et ce, en raison de la baisse de la production et de la conjugaison d’autres chocs internes (insécurité) et externes (crise mondiale qui a engendré une chute de la devise locale, le naira).

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Le cas du Nigeria conforte cette tendance d’une croissance africaine encore tirée par l’exploitation des ressources naturelles pour de nombreux pays africains notamment les hydrocarbures. Avec un baril qui tourne actuellement, et depuis le déclenchement de la crise ukrainienne, au tour de 100 dollars, les perspectives pour les pays exportateurs sont des plus prometteuses même si les pays importateurs vont devoir en pâtir. Dans ses dernières prévisions, la Banque mondiale qui anticipe une croissance de 5,5 % en 2022, soit son taux le plus élevé depuis 2016, pour ensuite ralentir à 3,5 % en 2023 pour l’Afrique subsaharienne, estime que:

« Cette bonne performance est toutefois inégale selon les pays et bénéficie surtout aux pays exportateurs de pétrole qui ont actuellement le vent en poupe grâce à l’envolée des prix des hydrocarbures, au détriment des pays importateurs ».

Mais malgré le relatif dynamisme dont semble faire preuve la croissance des pays africains, les défis structurels persistent et amplifient la nécessité d’approfondir les réformes pour une plus grande diversification de leurs économies et ainsi atténuer la dépendance aux matières premières dont l’apport n’est que conjoncture du fait de la volatilité des cours en raison de l’incertitude qui prévaut sur l’économie mondiale.  De ce fait, les pays producteurs de pétrole, particulièrement ceux qui auront à en tirer de large profit à cour et moyen termes se doivent de tirer les leçons du passé pour tirer pleinement profit de leurs ressources en faisant en sorte que les marges budgétaires ainsi dégagées servent de tremplin à des réformes visant une plus grande diversification du socle de leur économie et à veiller à ce que les fruits de cette croissance dynamique soit inclusive et durable.

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