vendredi 5 décembre 2025
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RDC : Glencore solde ses litiges à cout de 180 millions de dollars

. Selon les termes de l’accord, Glencore International AG, a promis de verser 180 millions de dollars américains à la RDC où le groupe continuera à mettre en œuvre son programme d'éthique et de conformité pour lequel la société s'est engagée à continuer à appliquer sa résolution avec le DOJ.

La compagnie minière anglo-Suisse Glencore annonce un accord avec la RDC dans le dossier d’accusation de corruption. Le mineur qui a promis de verser 180 millions de dollars américains à la RDC a entamé un programme d’éthique et de conformité. Dans ce dernier il s’est engagé à mettre en œuvre sa résolution avec le ministère de la Justice des États-Unis (« DOJ »).

Glencore a conclu un accord avec la République démocratique du Congo (« RDC ») couvrant toutes les réclamations présentes et futures découlant de tout acte de corruption présumé par le groupe Glencore en RDC entre 2007 et 2018 (« Accord »), a annoncé Glencore dans un communiqué du 05 décembre.

Cela inclut les activités de certaines activités du Groupe qui ont fait l’objet de diverses enquêtes menées, entre autres, par le ministère de la Justice des États-Unis (« DOJ ») et la National Financial Intelligence Unit et le ministère de la Justice de la RDC. Selon les termes de l’accord, Glencore International AG, a promis de verser 180 millions de dollars américains à la RDC où le groupe continuera à mettre en œuvre son programme d’éthique et de conformité pour lequel la société s’est engagée à continuer à appliquer sa résolution avec le DOJ. L’accord est régi par le droit congolais et les aveux ont été faits conformément à la résolution de Glencore avec le ministère de la Justice américaine.

« Glencore est un investisseur de longue date en RDC et est heureux d’avoir conclu cet accord pour faire face aux conséquences de sa conduite passée. Glencore a activement promu son programme d’éthique et de conformité en RDC ces dernières années et se réjouit de continuer à travailler avec les autorités de la RDC et d’autres parties prenantes pour faciliter la bonne gouvernance et les pratiques commerciales éthiques dans le pays « , a déclaré Kalidas Madhavpeddi, président de Glencore.

Comme indiqué dans son annonce du 24 mai 2022, relative à la résolution des litiges existants en coordination avec les autorités américaines, britanniques et brésiliennes, avant que la société ne soit informée des enquêtes du DOJ, Glencore a investi des ressources substantielles dans le développement d’un programme d’éthique et de conformité de premier ordre. La société a un conseil d’administration et une équipe de direction renouvelés, y compris dans ses opérations en RDC, qui se consacrent à la promotion d’une culture d’intégrité, de responsabilité et de transparence, précise Glencore

Finance islamique : en Afrique subsaharienne, une croissance tirée par les banques halals et les sukuk

Les capitaux nationaux africains pourraient investir 15 à 20 milliards de dollars à long terme dans le développement du Continent,selon l'Africa Finance Corporation (AFC).

La finance islamique a le vent en poupe en Afrique subsaharienne dans un contexte mondial caractérisé par un rétrécissement des conditions d’accès aux financements sur les marchés internationaux de la finance classique. Une dynamique portée par les banques halal et les Sukuk mais aussi une croissance soutenue des fonds d’investissements « charia-compatible » comme vient de le mettre en évidence un rapport publié par la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID), la filiale dédiée au secteur privé de la Banque islamique pour le développement (BID) en collaboration avec Refinitiv, un fournisseur américano-britannique de données et d’infrastructures sur les marchés financiers.

Selon le rapport qui vient d’être rendu public, les actifs de la finance islamique en Afrique subsaharienne ont atteint quelques 10 milliards de dollars en 2021 contre 8 milliards de dollars en 2020. Avec 3 milliards de dollars d’actifs, soit 30% du total, les banques islamiques ou « halal » font jeu égal avec les obligations islamiques ou « sukuk » avec eux aussi 3 milliards de dollars d’actifs soit 30% du total alors que les fonds d’investissement « charia-compatible » absorbent 2 milliards de dollars d’actifs. Le reste, soit près de 2 milliards d’actifs, est reparti entre les compagnies d’assurances « Takaful » ainsi que d’autres institutions financières conforme aux préceptes de l’Islam dans la région notamment les sociétés spécialisées dans la microfinance, les compagnies de leasing, les fintechs et les sociétés de courtage. Selon le rapport de l’ICD, bien que les actifs de la finance islamique en Afrique subsaharienne demeurent très modestes comparativement à d’autres régions du monde, plusieurs pays de la région enregistrent une croissance assez soutenue et dynamique de la finance islamique ces dernières années durant lesquels certains se classent même parmi les pays qui enregistrent les meilleures performances au niveau mondial. C’est le cas du Nigeria, le pays le plus peuplé du continent qui figure parmi les 5 pays où les actifs de la finance islamique ont enregistré les plus fortes progressions en 2021. Avec 53% de sa population de confession musulmane, la finance islamique a enregistré une hausse de 101% des actifs « halal », un dynamisme qui s’explique notamment par la forte augmentation du nombre des sukuk souverains, c’est à dire émises par l’Etat, et « corporate » qui sont émises par des entreprises essentiellement privés.

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En seconde position, arrivent le Burkina avec une progression de 27% ainsi que l’Ethiopie avec 26% en termes de forte progression des banques islamiques. Le cas de l’Afrique du Sud, autre géant de l’économie africaine, est plus édifiant sur cette croissance de la finance islamique en Afrique subsaharienne puisque la nation arc-en-ciel pointe à la 7è position à l’échelle mondiale en termes de nombre de fonds d’investissement islamiques avec plus de 100 fonds en activité et le 9è rang pour ce qui est des actifs sous gestion des fonds d’investissement avec près de 2 milliards de dollars de stock.

Une croissance portée par de bonnes perspectives au niveau mondial

Cette croissance de la finance islamique en Afrique subsaharienne s’inscrit dans la droite ligne de la dynamique que connait le secteur à l’échelle mondiale où selon la même source, le total des actifs a atteint 3958 milliards de dollars en 2021, soit une hausse notable de 17% par rapport à 2020. Comparé à 2015, ces actifs ont presque doublé et cette tendance va se poursuivre durant les prochaines années pour s’établir à 5900 milliards de dollars à l’horizon 2026. Selon les données du rapport, c’est la République islamique d’Iran qui se classe au premier rang des pays ayant le plus grand stock d’actifs « halal » en 2021 avec 1235 milliards de dollars d’actifs, devant l’Arabie saoudite avec 896 milliards, la Malaisie avec 650 milliards, les Emirats arabes unis (E.A.U) avec 252 milliards et le Qatar avec 186 milliards. En terme de répartition des actifs, ce sont les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) notamment l’Arabie saoudite, Oman, le Koweït, le Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar qui s’ accaparent de plus de 40% de ces actifs avec 1617 milliards de dollars, suivis  devant  les autres pays de la région Moyen-Orient & Afrique du Nord (MENA) avec 1300 milliards;  l’Asie du Sud-est avec 803 milliards, l’Europe avec 113 milliards, l’Asie du Sud avec 107 milliards, l’Afrique subsaharienne  avec 10 milliards) et, enfin,  les Amériques avec 8 milliards de dollars d’actifs.

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Le rapport indique également qu’à l’échelle mondiale et par branche d’activité, quelques 566 banques islamiques répertoriés concentrent 70% du total de ces actifs soit 2765 milliards de dollars. Les obligations ou Sukuks arrivent en seconde position avec 713 milliards de dollars soit 18% du total des actifs, devant les fonds islamiques avec 238 milliards ainsi que les autres catégories d’institutions financières islamiques notamment les établissements de micro finance et les sociétés de leasing avec 169 milliards de dollars et les compagnies d’assurances Takaful avec 73 milliards d’actifs.

L’Afrique, nouvel eldorado de la finance islamique

La finance islamique surfe donc sur des vents favorables en Afrique où elle ne cesse de progresser à un rythme assez soutenu. Face à leurs immenses besoins de financements et confronté aux difficultés d’accès aux ressources auprès des institutions financières classiques, les pays africains se tournent de plus en plus vers cette alternative qu’offre l’important stock d’actifs que détiennent les institutions islamiques en quête d’opportunités de croissance sur le continent.

« L’Afrique, c’est en effet le nouvel eldorado de la finance islamique. Fort de ses 600 millions de musulmans aujourd’hui et sans doute près d’un milliard avant le mitan du siècle, le continent a besoin de tout et les financements y sont aussi rares que précieux. Des besoins de base aux sauts technologiques, de la finance islamique 1.0 aux « Islacoins » … le continent africain peut tout absorber tant sa croissance de rattrapage est vitale, si tant est que sa gouvernance institutionnelle et le renforcement rigoureux de ses écosystèmes financiers soient durables », estime par exemple l’expert Anouar Hassoune Co-Directeur du MBA Finance Islamique (Financia Business School) et Professeur de finance islamique à Financia Business School.

Le dynamisme de la finance islamique en Afrique subsaharienne s’illustre ces derniers temps par la série d’émissions souveraines et corporate conforme aux prescriptions de la Charia. Une croissance qui s’appui par la présence de plus en plus d’acteurs sur le marché ainsi que la diversification des offres pour stimuler tant la demande que l’offre sur le continent. Conscient de ‘l’opportunité qu’offre cette manne, les économies africaines s’adaptent à cette donne à travers l’adoption de réglementation afin d’encadrer le secteur. C’est le cas par exemple au niveau des pays de l’UEMOA qui disposent déjà d’un cadre juridique adapté et déjà en vigueur alors qu’en Afrique centrale, la réglementation y afférente entrera en vigueur à partir de janvier 2023 au sein des pays membres de la CEMAC. Plusieurs pays ainsi que des entreprises ont réalisé avec succès, des émissions de fonds « halal » et désormais, la dynamique s’étend aux Partenariats Publics Privés (PPP) avec la signature de plusieurs partenariats de grande envergure et nécessitant d’importants montants pour le financement de projets d’infrastructures sur le continent.

Mortalité maternelle et infantile : la bonne dynamique s’essouffle en Afrique

Une enquête menée par l’OMS en 2022 dans 47 pays africains a révélé que la Région compte 1,55 travailleur de la santé (médecins, personnel infirmier et sage-femmes confondus) pour 1000 habitants, un ratio inférieur au seuil de densité de 4,45 travailleurs de la santé pour 1000 habitants nécessaire pour fournir les services de santé essentiels et atteindre la Couverture sanitaire universelle.

Les progrès réalisés par l’Afrique en matière de mortalité maternelle et infantile sont en recul, a conclu un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Afrique subsaharienne, selon l’Atlas 2022, environ 390 femmes perdront la vie pendant l’accouchement pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030.

Selon un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié le 01 décembre, un ralentissement des progrès réalisés au cours de la dernière décennie dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile est projeté dans la Région africaine. L’Atlas des statistiques sanitaires africaines 2022 a évalué les neuf cibles relatives à l’objectif de développement durable (ODD) de santé. Il relève qu’au rythme actuel des progrès, des investissements accrus s’avèrent nécessaires pour accélérer les résultats vers l’atteinte de ces cibles. La réduction de la mortalité maternelle figure parmi les plus difficiles à atteindre.

L’Afrique loin de la moyenne mondiale de mortalité maternelle et infantile

En Afrique subsaharienne, selon l’Atlas 2022, environ 390 femmes perdront la vie pendant l’accouchement pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030. Cette estimation est cinq fois supérieure à la cible des ODD fixée pour 2030, qui est de faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes. Elle est également très loin de la moyenne de 13 décès pour 100 000 naissances vivantes observée en Europe en 2017. C’est plus que la moyenne mondiale de 211.

« L’Afrique a enregistré certains des taux de réduction les plus rapides au monde pour les principaux objectifs de santé, mais la dynamique semble s’affaiblir. Pour de nombreuses femmes africaines, cela signifie que l’accouchement reste un risque persistant et des millions d’enfants ne vivent pas assez longtemps pour célébrer leur cinquième anniversaire », a déclaré Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

 En vue d’atteindre la cible des objectifs de développement durable, l’Afrique devra réduire de 86 % ses taux par rapport à la situation qui prévalait en 2017, date de la dernière notification des données, ce qui constitue un exploit irréaliste en considérant le recul observé actuellement. Le taux de mortalité infantile dans la Région se situe à 72 décès pour 1000 naissances vivantes. Au taux annuel de baisse de 3,1 %, l’on s’attend à un scénario de 54 décès pour 1000 naissances vivantes à l’horizon 2030, ce qui est bien supérieur à la cible de réduction qui est fixée en-dessous de 25 décès pour 1000 naissances vivantes.

« Il est essentiel que les gouvernements procèdent à un changement radical de cap, qu’ils relèvent les défis et accélèrent le rythme pour atteindre les objectifs relatifs à la santé. Ces objectifs ne sont pas de simples étapes, mais les fondements mêmes d’une vie plus saine et du bien-être pour des millions de personnes », a ajouté la Directrice régionale.

L’Afrique a enregistré certains des taux de réduction les plus rapides au monde pour les principaux objectifs de santé, mais la dynamique semble s’affaiblir. Bien que la Région connaisse un ralentissement dans la réalisation des principaux objectifs relatifs à la santé tels que la couverture vaccinale, elle a fait des progrès remarquables dans certains domaines au cours de la première décennie du XXIème siècle.

a lire aussi : UNESCO – Rapport mondial de suivi de l’éducation 2021-2022 :  Quel rôle pour le privé ?

La mortalité des enfants de moins de cinq ans a chuté de 35 %, le taux de mortalité néonatale a baissé de 21 % et la mortalité maternelle a diminué de 28 %. Au cours de la dernière décennie, les progrès enregistrés sur toutes les trois cibles ont stagné, en particulier en ce qui concerne la mortalité maternelle. Dans les faits, l’Afrique a obtenu des avancées dans le domaine de la planification familiale, car 56,3 % des femmes en âge de procréer (âgées de 15 à 49 ans) ont satisfait leurs besoins en matière de planification familiale avec des méthodes contraceptives modernes en 2020. Toutefois, la Région reste loin de la moyenne mondiale qui se situe à 77 % et reste la moins performante en termes de planification familiale.

Chronique : Mondial 2022, de l’économie dans le sport

S&P Global Market Intelligence, fournisseur mondial de services d'information et d'analyse financières, estime dans sa dernière analyse, qu’au cours du Mondial 2022 de football, le Qatar devrait générer 6,5 milliards de dollars.

Depuis un peu plus de dix 10 jours, la Coupe du monde de football, qui se déroule au Qatar, galvanise les foules et occupe tous les espaces médiatiques. Grosse machine à sous, elle va générer à la Fifa, au pays organisateur et aux opérateurs privés la bagatelle de 6,5 milliards de dollars. En athlétisme, sports automobile, nautique ou en rugby, la filière du sport démontre sans cesse son volet lucratif, pour peu que les décideurs saisissent les opportunités.

Plus que jamais, les opportunités commerciales sur le terrain et en dehors, notamment dans le secteur de la technologie, des médias et des télécommunications, ne manquent pas. S&P Global Market Intelligence, fournisseur mondial de services d’information et d’analyse financières, estime dans sa dernière analyse, qu’au cours du Mondial 2022 de football, le Qatar devrait générer 6,5 milliards de dollars. Ce chiffre record dépasse tous les tournois précédents et représentant quatre fois les revenus, lors de la Coupe du Monde en Corée et au Japon en 2002. Comparés aux revenus de la Coupe du monde 2018 en Russie, alors de 5,2 milliards de dollars, le bond est de 25%.

La FIFA, maître d’œuvre, fait mieux que tirer son épingle du jeu et soutient que tous les revenus étant redistribués dans le sport, pendant les 64 matchs que se disputent les équipes qualifiées, réparties dans 8 groupes de 4. Les débours ne comprennent que les coûts liés à l’événement, les redevances aux nations membres, la gouvernance et d’autres frais d’administration. Parallèlement, le pays organisateur bénéficie de retombées diverses, liées au tourisme, commerce et autres services, tout comme bien d’autres opérateurs privés à travers le monde.

Les droits de diffusion, le gros lot

Plus généralement, les manifestations sportives mondiales génèrent des revenus colossaux, provenant surtout des droits de retransmission, de la publicité et du parrainage, et un peu moins de la billetterie. Si dans certains pays, les groupes de médias arrivent à s’entendre pour se partager les droits de diffusion, gros lot de tels événements sportifs, dans d’autres les organes de régulation de l’audiovisuel ont du pain sur la planche pour arbitrer, voire départager des chaines. Au football, ces droits peuvent être si onéreux que des groupes médiatiques surenchérissent pour s’octroyer l’exclusivité – Groupe TF1 a déboursé 130 millions d’euros pour mondial 2014 au Brésil – pour ensuite les rétrocéder sous licence, en France. Une partie des meilleurs matchs peut être diffusée en clair, tandis que la totalité passe sur des chaines payantes. D’autres encore ne diffusent que quelques matchs y compris ceux de leur équipe nationale, des ½ et de la finale. Tous les acteurs se frottent les mains. A titre d’exemple, sur TF1, la grille tarifaire du spot publicitaire de 30 secondes à la mi-temps du match France-Australie (le premier au mondial) ne valait pas moins de 245 000 €, soit 160 709 470 f CFA ! Une publicité qui investit tous les espaces allant de l’athlète (de haut en bas, soit maillot, short, bas, casque, godasse…) au terrain (panneaux publicitaires, espaces VIP…), les véhicules et équipements divers.

Les enjeux sont énormes. En Afrique francophone, l’opérateur togolais New World TV, qui a remporté les droits de diffusion en Afrique francophone, a été attaqué par le groupe sénégalais EMedia Invest (1,12 million d’euro, soit 720 millions f CFA pour 10 matchs) qui a décidé d’ester au Tribunal Arbitral du Sport- la RTS, ayant revendiqué l’exclusivité au Sénégal). En Russie, pays que la Fifa a banni des compétitions internationales, les 3 chaines Channel One, Match TV et VGTRK, ont bien pu négocier et bénéficier de droits de retransmission pour 39 millions de dollars, équitablement répartis (13 millions de dollars chacune) …

Les paris et équipements sportifs

A côté des Droits de diffusion et la publicité, le business des paris et les équipements constituent une manne financière qui chiffre en milliards de dollars. Du basketball au polo, en passant par le golf, l’équitation, les sports nautiques, de courses mécaniques, l’athlétisme, qu’elles soient de prestige ou populaires, toutes ces disciplines sont fortement porteuses de revenus. La bataille des marques est omniprésente et interfère quelque fois jusque dans les équipes où le branding de stars s’opposait à l’équipementier national… Quant aux paris, ils constituent un pan entier du développement du sport. En termes de billetteries, excepté le cachet affectif et le rush sur les premières émissions d’avant Event, les chiffres restent encore dans les normes. Au Qatar, les billets du Mondial ont varié de la catégorie préférentielle à 11 dollars, réservée aux locaux, à 1 607 $ pour la finale. Des tarifs officiels qui flambent facilement au marché noir, à la veille des rencontres.

Gare aux dérives

Les chiffres faramineux, qui peuvent rendre les disciplines sportives inaccessibles au citoyen lambda, ont ouvert de plus en plus des brèches pour une diffusion illégale dans les réseaux sociaux, voir sur Internet via l’IP (Internet Protocol), en dépit des outils anti-piratages et l’intensification de la lutte contre le streaming classique. Dans le sillage des paris sportifs, un autre bémol a trait aux à la triche et aux matchs ou épreuves truqués. Justement, il faudra que les spectateurs fassent l’économie de passions.  C’est d’autant plus juste quand le sport, qui normalement unit, invite au respect, suscite les rencontres… arrive à produire malheureusement, malgré des slogans répétés (pour le respect, anti-racistes), des hymnes sifflés, provoque des émeutes, paradoxalement souvent après des victoires, telles que vécues présentement à Bruxelles, à Anvers, et à Liège.

Forum Africain sur la Garantie financière : 600 milliards de dollars mobilisés par des institutions financières en faveur des MPMEs

Bien qu'il représente 90 % des entreprises, une contribution de 40% au PIB africain et plus de 50% des postes d'emploi, le secteur des MPMEs en Afrique fait face à de nombreux obstacles dont les difficultés liées à l'accès aux financements.

Dans le cadre de la Semaine africaine de l’Industrialisation dont l’édition 2022 s’est étalée du 20 au 25 novembre, s’est tenue à Niamey, au Niger, le premier Forum Africain sur la Garantie financière, une initiative d’une coalition d’institutions financières continentales. A cette occasion, elles se sont engagées à mobiliser sur un an, une enveloppe d’un milliard de dollars soit environ 600 milliards FCFA en faveur des Micro, petites et moyennes entreprises (MPMEs), afin de stimuler leur contribution à l’accélération de leur contribution à l’économie africaine à travers différents mécanismes de garanties et de mécanisme.

La première édition du Forum africain sur la Garantie financière s’est déroulé du 21 au 22 novembre 2022 à Niamey, la capitale nigérienne qui a également accueilli, le 25 novembre dernier, un Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) sur l’industrialisation et la diversification économique, dans le cadre de la célébration de la Semaine africaine de l’Industrialisation. Le Forum qui a réunit durant deux (02) jours, des décideurs politiques ainsi que des acteurs économiques et des experts et autres chefs d’institutions financières et responsables d’établissement bancaires, est une initiative du Fonds de Solidarité Africain (FSA), de la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), du Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique (FAGACE), de l’African Garantee Fund (AGF) et de l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique (ACA). Les échanges ont essentiellement porté sur la réduction des risques en matière d’investissement et de commerce pour les micro, metites et moyennes entreprises (MPMEs) africaines à travers plusieurs panels qui ont notamment portés sur la nécessaire coalition mondiale des MPME africaines, le rôle des garanties et des assurances ; les perspectives des banques commerciales, le rôle des parties prenantes non financières dans les MPMEs ainsi que l’intégration régionale dans le cadre de la ZLECAf.

Utiliser les instruments de garantie pour atténuer les risques pour les MPMEs africaines

Au sortir du Forum, les institutions financières partenaires ont adopté une déclaration dite « Déclaration de Niamey« , dans laquelle elles ont réaffirmé leur plein engagement à faciliter l’accès aux financements pour les micros, petites et moyennes entreprises africaines. Elles se sont également engagées à utiliser leurs instruments de garantie et de financement dans le strict respect du mode opératoire de chaque institution pour faciliter la mobilisation d’un milliard de dollars américains, soit l’équivalent d’environ 600 milliards de FCFA, sur les douze prochains mois, en soutien aux MPMEs africaines comme première tranche des facilités financières en appui à cette catégorie d’entreprises.

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Dans cette dynamique, le Niger qui a abrité cette première édition du Forum a été choisi comme pays hôte d’une expérience pilote qui va se traduire par un accompagnement des institutions financières africaines de garantie et de la BADEA dans le cadre de la stratégie du pays de soutien aux PMEs pour véritablement changer la situation actuelle et assurer un accès effectif des PME nigériennes aux financements bancaires conformément au mode opératoire de chaque Institution. Pour ce projet pilote, une enveloppe de cent cinquante millions de dollars américains, soit l’équivalent d’environ cent milliards de FCFA de garanties sera mise à la disposition du dispositif d’appui au financement des PME en cours de mise en place sous la houlette du Conseil économique, social et culturel (CESOC) du pays. Les institutions partenaires de la coalition ont également convenu de la mise en place d’une Task Force composée des représentants des institutions impliquées pour assurer le suivi de la mise en œuvre des engagements pris dans la Déclaration.

Les MPMEs, véritable épine dorsale des économies africaines

Des différents exposés et interventions des panélistes durant les deux jours du Forum, il a été mis en évidence le rôle et la contribution des micro, petites et moyennes entreprises (MPMEs) qui sont considérées comme l’épine dorsale des économies africaines avec 90 % des entreprises qui relèvent de cette catégorie sur le continent et une contribution au PIB africain à 40% ainsi plus de 50% en termes de création d’emplois dont une bonne part est destinée aux jeunes et aux femmes. Dès lors, les MPMES constituent une source majeure d’emplois et produisent d’importantes recettes intérieures et d’exportation sur le continent. Avec 80% des nouveaux postes dans le secteur formel sont créés par les MPMES, leur rôle dans la création d’emplois est plus important pour absorber entre dix et douze millions de jeunes qui entrent sur le marché du travail chaque année. Le développement des MPMES est un instrument clé de la croissance économique à travers la création d’emplois et la contribution au PIB et par conséquent, elles constituent un important facteur de réduction de la pauvreté d’autant plus, comme cela a été mis en exergue, elles sont également de loin les principaux producteurs alimentaires en Afrique et dans le monde en général et elles constituent également un puissant catalyseur pour combler l’écart entre les genres, car elles garantissent la participation pleine et active des femmes à l’économie et à la société. Les MPMES sont enfin un vecteur de redistribution de revenus et par conséquent, de prospérité et de paix sociale.

Cependant, malgré cette importance, force est de reconnaître que la contribution des MPMES africaines est encore bien en deçà de leur potentiel en raison des nombreux défis auxquels elles sont confrontées. Ces défis relèvent d’un accès limité au financement et aux débouchés commerciaux. Celles-ci sont, en effet, souvent considérées comme trop petites pour s’adapter aux modèles d’affaires des institutions financières de développement, et trop risquées pour les banques commerciales et les institutions financières traditionnelles. Les estimations de la Société financière internationale (SFI) révèlent en ce sens que 40 % des MPMES du secteur formel dans les pays en développement ont un besoin de financement non satisfait de 5.200 milliards de dollars américains chaque année.

« Il est donc crucial que Nous, les décideurs, les partenaires et les financiers africains, unissions nos efforts pour libérer pleinement le potentiel des MPMES, qui sont vitales pour l’avenir des économies du continent en améliorant l’environnement des affaires, en renforçant leurs capacités et leur accès au crédit », a estimé le Directeur général du FSA pour qui,  « les perspectives d’industrialisation du continent reposeront également sur la libération du potentiel de croissance des petites, moyennes et micro-entreprises, laquelle croissance est conditionnée par leur accès au financement ».

Des initiatives pour faciliter l’accès aux financements des MPMEs

Cette vision partagée par différents intervenants notamment l’économiste et banquier d’affaires Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et Managing Partner de SouthBridge, a reçu l’échos des décideurs politiques.  C’est pourquoi, le Premier ministre du Niger tenu à saluer cette initiative qui va donner un coup d’accélérateur à l’industrialisation du continent. « L’industrialisation est le plus grand facteur de transformation économique du continent par ses effets sur la création des richesses, sur l’emploi l’amélioration des revenus et la réduction de la pauvreté », a déclaré M. Ouhoumoudou Mahamadou qui a ajouté que pour les jeunes nations avec un faible tissu industriel et peu de moyens financiers, une des voies d’accélération de leur industrialisation, réside dans la promotion du secteur manufacturier et l’agro-industrie.

« Ces secteurs en effet sont facilement accessibles aux petites et moyennes entreprises disposant de peu de ressources financières et managériales. Parce que justement elles disposent de peu de ressources financières et managériales, malgré leur potentiel de création d’emploi et des ressources, les PMEs constituent des entreprises à risque tant du point de vue de leurs partenaires financiers que commerciaux », a souligné le Chef du gouvernement.

Le ministre nigérien des Finances Dr Ahmat Jidoud a également rappelé la contribution combien importante ainsi que les enjeux stratégiques dont est porteur toute initiative d’appui au développement des MPMES à l’économie africaine. Il n’a pas manqué de déplorer que malheureusement, les MPMEs africaines font face à de nombreux obstacles nombreux qui limitent leur potentiel, en particulier dans la recherche de financements. « Ces obstacles concernent entre autres le niveau élevé des taux d’intérêt, une offre inadaptée des services financiers aux besoins des populations, les coûts relativement élevés des facteurs, l’exigence de collatéraux non adaptés à la situation réelle des populations, notamment les femmes et les jeunes, l’absence de mécanismes de garantie des activités risquées, notamment agricoles, et l’absence d’éducation financière pour beaucoup de MPMEs opérant dans le secteur informel », a cité le ministre Jidoud qui a aussi ajouté qu’en outre, l’insuffisance d’infrastructures de transport, de commerce et de connectivité accroit considérablement le risque porté par ces entreprises. Le ministre nigérien s’est donc félicité, à juste titre, de l’initiative conjointe de ces institutions financières qui selon lui, constitue une innovation supplémentaire et une preuve de synergies d’interventions entre les institutions financières, publiques comme privées, visant à soutenir le développement des MPMEs africaines.

Burkina Faso : La CEDEAO s’enquiert de la conduite de la transition

Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE, a reçu, samedi en audience, une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), conduite par le Médiateur de l’institution pour le Burkina Faso. ( Image archive, 04 octobre 2022).

Afin de mieux s’informer sur l’état de la transition au Burkina Faso, le Médiateur de la CEDEAO a échangé avec le capitaine Ibrahima Touré. La question du comité de suivi et d’évaluation de la Transition a été examinée pour s’assurer de la continuité du processus devant mener à la fin de cette transition dans les délais convenus.

Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE, a reçu, samedi en audience, une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), conduite par le Médiateur de l’institution pour le Burkina Faso, l’ancien Président du Niger, Mahamadou ISSOUFOU. Le Médiateur de la CEDEAO, a déclaré, au terme de l’audience, être venu au Burkina pour procéder à l’évaluation de la situation de la Transition dans le pays afin de faire un rapport aux Chefs d’Etat, au prochain Sommet ordinaire de la communauté, le 4 décembre prochain à Abuja au Nigéria.

Les échanges ont essentiellement porté sur les missions de la Transition qui se résument à « la reconquête du territoire sous contrôle terroriste, la résorption de la crise humanitaire, le retour à l’ordre constitutionnel, mais aussi la mobilisation de ressources afin de permettre à la Transition de réaliser ses missions », a affirmé Mahamadou ISSOUFOU, dans un communiqué du 27 novembre.

La question du comité de suivi et d’évaluation de la Transition a également été examinée dans une atmosphère très franche, selon le Médiateur qui a confié avoir eu une «  vue parfaite de l’ensemble des questions abordées et salue l’ouverture d’esprit, l’ouverture au dialogue du Président de la Transition ». Issoufou a aussi été mandaté par le Secrétaire général des Nations Unies, en rapport avec l’Union africaine, la CEDEAO et le G5 Sahel, pour assurer une évaluation stratégique, la sécurité et le développement dans les pays du « Sahel géopolitique ». Cette entité regroupe les pays sous menace terroriste et du crime organisé. Le mandataire a ainsi sollicité le soutien du Président de la Transition, qui lui a promet tout son soutien.

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Après le coup d’Etat du 30 septembre, qui a chassé au pouvoir le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba – qui avait pris par coup d’Etat la place de son prédécesseur légalement élu Roch Marc Kaboré – le capitaine Ibrahima Touré avait promis des assises nationales pour rétablir l’ordre constitutionnelle. Il s’agit ainsi de respecter des engagements pris avec la Cédéao, et notamment le retour à l’ordre constitutionnel en juillet 2024 conformément au calendrier établi par Damiba.  Mi-octobre, ces assises ont été organisées par la junte au pouvoir. Parmi les décisions majeures, la nomination du capitaine Ibrahim Traoré comme chef de la transition et le maintien de la durée de la transition à 21 mois à compter d’octobre.

RDC : satisfait des réformes, le FMI envisage un nouvel décaissement de 200 millions de dollars

Crédit : DR

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le FMI sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques en vue de l’achèvement de la troisième revue dans le cadre de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Ce qui ouvre la voie à un nouvel décaissement d’environ 200 millions de dollars pour le soutien à la balance des paiements du pays. Au terme des négociations menées en octobre et novembre dernier, l’institution de Brettons Woods a estimé qu’en dépit des chocs externes récurrents et la hausse de l’inflation, la reprise post-COVID continue de prendre de l’ampleur, avec une croissance attendue à 6,6 % en 2022. Il reste toutefois à poursuivre la mise en œuvre prudente de certaines réformes structurelles sur lesquelles le gouvernement a pris de fermes engagements budgétaires en dépit des défis sociopolitiques et d’un contexte politique et sécuritaire plein d’incertitudes.

Il va falloir attendre la prochaine réunion du Conseil d’administration du FMI prévu en décembre pour confirmer l’approbation d’un nouvel décaissement, mais à en croire les principales conclusions de la troisième revue du programme de réformes économiques appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC), la RDC est en bonne voie pour bénéficier de 200 millions de dollars supplémentaires de la part du FMI pour soutenir sa balance des paiements. Après évaluation, les principaux indicateurs sont au vert, mais il reste encore quelques défis à relever, selon les experts de l’institution de Bretton Woods, qui ont séjourné pendant plusieurs jours, du 19 octobre au 02 novembre, à Kinshasa où ils ont échangé avec les principales autorités politiques et acteurs économiques du pays. A l’issue de cette visite ainsi que des discussions qu’elle a qualifiées de « fructueuses« , Mercedes Vera Martin, cheffe de mission pour la RDC a déclaré que les autorités congolaises et l’équipe du FMI sont parvenues à un accord au niveau des services sur les politiques économiques en vue de l’achèvement de la troisième revue dans le cadre de l’accord au titre de la FEC, un mécanisme qui fournit une aide financière aux pays qui connaissent des difficultés prolongées dans le paiement de leurs dettes.  L’accord qui doit être soumis à l’approbation de la direction du FMI et à l’examen du Conseil d’administration, prévu en décembre 2022, prévoit l’approbation d’un nouvel décaissement de 152,3 millions de Droits de tirages spéciaux (DTS), soit environ 200 millions de dollars, pour le soutien à la balance des paiements de la RDC.

L’activité économique sur une bonne dynamique

Selon les experts du FMI, le PIB réel de la RDC fait preuve de résilience, avec une croissance anticipée à 6,6 % en 2022, soutenue par une production minière plus élevée que prévu. L’inflation devrait dépasser 12 % d’ici fin 2022, en raison de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants, exacerbée par la guerre en Ukraine et les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement alors que le compte courant a affiché un excédent au premier semestre grâce à la vigueur des exportations, et, à fin octobre, les réserves internationales brutes ont atteint environ 2 mois d’importations, bien au-dessus de l’objectif fixé au début de l’accord au titre de la FEC.  De son coté, le solde budgétaire intérieur est projeté à 1,1 % du PIB, ce qui est conforme aux engagements du programme. Des recettes budgétaires plus élevées grâce à des évolutions favorables dans le secteur minier, ont aidé à faire face aux pressions sur les dépenses résultant de l’escalade du conflit à l’Est, à l’augmentation des dépenses dans les ministères et les institutions publiques et au remboursement des arriérés aux distributeurs de carburant, a aussi mis en évidence le FMI dans un communiqué publié le 21 novembre dernier.

« Les perspectives restent positives. Les services du FMI prévoient une croissance de 6,3 % en 2023 dans un contexte de resserrement des politiques économiques sur le plan interne et de ralentissement mondial qui devraient peser sur la croissance. Les perspectives à moyen terme restent favorables, soutenues par l’expansion de la production minière et la dynamique des réformes envisagées. « . Mercedes Vera Martin, cheffe de mission du FMI pour la RDC

À la suite de ce satisfecit du FMI, le ministre des Finances Nicolas Kazadi a animé une conférence de presse mardi dernier à Kinshasa en compagnie du ministre d’État en charge du Budget, Aimé Bodji, de la gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC), Malangu Kabedi et du représentant pays du Fonds Monétaire International (FMI), Gabriel Leost. L’occasion pour les représentants du gouvernement congolais de se réjouir des conclusions de l’accord de service de la troisième revue avec le FMI. Au cours de ces échanges avec la presse, le ministre du Budget, a d’ailleurs tenu à rappeler que, le programme avec le FMI, a déjà permis un décaissement d’un appui budgétaire à hauteur de 503 millions USD.

« Il y a plusieurs retombées, être en programme de manière générale permet au pays de bénéficier de l’appui budgétaire. C’est de l’argent disponible pour l’Etat et au cours de cet exercice, nous avons bénéficié de l’appui budgétaire de 750 millions USD, cela a permis déjà un décaissement de 503 millions USD qui ont été orientés vers le programme de développement de 145 territoires. Donc il y a des avantages au-delà du fait que le pays gagne en crédibilité, il y a des investisseurs qui viennent, il y a aussi un gain quand un pays bénéficie d’un programme avec le FMI« , a indiqué Aimé Bodji Sangara.

Il a aussi rappelé que dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme, une attention particulière est accordée sur des réformes structurelles, « ce qui nous a permis d’améliorer la gouvernance budgétaire et les recettes publiques « . Pour le ministre des Finances Nicolas Kazadi, cet accord au titre de la troisième revue du programme va soutenir l’économie congolaise d’autant qu’il intervient au moment où le pays fait face à plusieurs défis notamment la situation sécuritaire à l’Est du pays ainsi que les répercussions des chocs qui affectent l’économie mondiale.

« Cette troisième revue intervient à un moment un peu particulier avec comme vous le savez les évènements nationaux et internationaux qui affectent notre pays et qui se sont accélérés ces derniers temps avec d’abord, la guerre en Ukraine, ensuite la crise à l’Est de notre pays. « , a poursuivi le ministre Nicolas Kazadi qui a ajouté qu’en dépit de ces défis, le gouvernement va poursuivre les réformes pour atteindre les objectifs auxquels il s’est engagé à travers le programme avec le FMI et cela conformément aux hautes instructions du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

Des réformes prudentes pour relever des défis persistants

Dans son dernier communiqué du 21 novembre, le FMI a rappelé que les engagements budgétaires pris dans le cadre de l’accord au titre de la FEC visent un déficit budgétaire intérieur de 0,7 % du PIB en 2023. « Des efforts soutenus de mobilisation des recettes et la maîtrise des dépenses courantes, des subventions aux carburants et de la masse salariale laisseront de l’espace pour des dépenses sociales supplémentaires et l’apurement des arriérés intérieurs« , ont prôné les experts qui soulignent également que les recettes imprévues contribueront à constituer des marges budgétaires pour répondre aux chocs.

RDC : attaque meurtrière dans l’Est du pays

Le FMI a par ailleurs indiqué qu’une politique monétaire proactive contribuera à ancrer l’inflation, tandis que la poursuite de l’accumulation de réserves est nécessaire compte tenu des chocs externes récurrents. « Les réformes visant à renforcer le cadre de la politique monétaire et la gouvernance de la banque centrale amélioreront la gestion de la liquidité et l’efficacité de la politique monétaire », ont ajouté les experts pour qui, également, après l’approbation du projet de loi sur les banques commerciales, un ambitieux programme de réformes financières visant à renforcer les cadres de réglementation, de supervision et de résolution bancaire contribuera à renforcer la résilience du secteur bancaire. Le FMI a de nouveau insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts visant à l’amélioration des cadres de lutte contre la corruption, la simplification du système fiscal, l’amélioration de la transparence dans le secteur minier, « y compris en publiant tous les nouveaux contrats miniers et ceux renégociés », ainsi que la mise en œuvre des procédures visant à publier les informations sur les bénéficiaires effectifs des contrats publics.

Sortir du tout minier pour restructurer l’économie du pays

Des réformes que le gouvernement s’attèle à mettre en œuvre comme l’atteste l’engagement pris par le ministre des Finances sur la publication prochaine des contrats miniers en particulier le protocole d’accord signé en février entre le gouvernement et le groupe Fleurette de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler.  « En principe dans les prochains jours, il va être rendu public. On espère le faire avant la fin de la semaine. On tournera la page de ce contrat pour aller de l’avant. Cela permettra au pays de récupérer ses actifs miniers puis d’avancer« , a-t-il déclaré devant la presse. Pour atteindre ces objectifs consistent surtout à développer une économie diversifier, les autorités congolaises ont besoin d’accompagnement notamment dans le cadre de l’accord au titre de la FEC. Ce dernier a été approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 15 juillet 2021 pour une durée de 36 mois afin d’aider le pays à répondre aux besoins de financement liés à la pandémie de COVID-19 pour la RDC.

Economie : le Ghana tente le pétrole contre l’or

Le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia, prend la parole lors d'une table ronde sur l'état de la région Afrique lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI. /VCG Photo

Pour enrayer la fonte de ses réserves de devises et l’affaiblissement du Cedi, sa monnaie locale, le Ghana veut acheter ses produits pétroliers avec de l’or plutôt qu’en dollars américains. Par cette stratégie, le pays qui a finalement fait appel au FMI, espère sortir de son endettement et de la crise financière dans laquelle il s’est embourbé.

Le Ghana prévoit d’acheter du pétrole avec de l’or au lieu de dollars américains. Le gouvernement ghanéen travaille en effet sur une nouvelle politique d’achat de produits pétroliers avec de l’or plutôt qu’avec ses réserves en dollars américains, a déclaré jeudi le vice-président Mahamudu Bawumia sur Facebook. Les réserves internationales brutes du Ghana s’élevaient à environ 6,6 milliards de dollars fin septembre 2022, ce qui équivaut à moins de trois mois de couverture des importations. Cela représente environ 9,7 milliards de dollars à la fin de l’année dernière, selon le gouvernement, relayé par Reuters.

Ghana : comment Accra s’est finalement résigné à faire appel au FMI

L’annonce de Bawumia a été faite alors que le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta, a annoncé des mesures pour réduire les dépenses et augmenter les revenus dans le but de lutter contre une crise de la dette en spirale. Lors d’une présentation du budget 2023 au Parlement jeudi, Ofori-Atta a averti que la nation ouest-africaine courait un risque élevé de surendettement et que la dépréciation du cedi a gravement affecté la capacité du Ghana à gérer sa dette publique. Le gouvernement négocie un programme de secours avec le Fonds monétaire international alors que le pays producteur de cacao, d’or et de pétrole fait face à sa pire crise économique depuis une génération.

Une stratégie innovante

Cette décision vise à lutter contre la diminution des réserves de devises étrangères associée à la demande de dollars par les importateurs de pétrole, ce qui affaiblit le cedi local et augmente le coût de la vie. L’utilisation de l’or empêcherait le taux de change d’avoir un impact direct sur les prix du carburant ou des services publics. Car les vendeurs locaux n’auraient plus besoin de devises pour importer des produits pétroliers, a-t-il expliqué.

Si elle est mise en œuvre comme prévu pour le premier trimestre 2023, la nouvelle politique « changera fondamentalement notre balance des paiements et réduira considérablement la dépréciation persistante de notre monnaie », a déclaré Bawumia. « Le troc de l’or contre du pétrole représente un changement structurel majeur », a-t-il ajouté.

La politique proposée est peu commune. Alors que les pays échangent parfois du pétrole contre d’autres biens ou matières premières, de telles transactions impliquent généralement qu’un pays producteur de pétrole reçoive des biens non pétroliers plutôt que l’inverse. Le Ghana produit du pétrole brut mais il dépend des importations de produits pétroliers raffinés depuis la fermeture de sa seule raffinerie après une explosion en 2017.

Restructuration de la dette Tchadienne : une bouée de sauvetage pour de nombreuses économies africaines

Il faut dire que ces accords, dans la continuité de ceux conclus avec Glencore en 2018, devront permettre la poursuite du programme avec le FMI, la conclusion de la prochaine revue de la Facilite élargie de crédit (FMI) et le décaissement dune nouvelle tranche de financement au bénéfice du Tchad d’ici fin décembre 2022, après décision du Conseil d’administration du Fonds.

Après plus de deux ans de négociations et d’attente, le Tchad est enfin parvenu à un accord avec ses principaux créanciers au titre du cadre du commun du G20, une véritable bouffée d’oxygène pour l’économie du pays, le premier à bénéficier de l’initiative lancée en 2020 par plusieurs créanciers internationaux institutionnels et privés pour alléger la dette des pays pauvres. Des pays africains déjà lourdement endettés espèrent en bénéficier pour atténuer l’impact des chocs de la conjoncture économique mondiale sur leurs économies alors que les conditions d’accès aux marchés internationaux se rétrécissent, ce qui réduit davantage la marge de manœuvres des dirigeants confrontés à une amplification des défis socioéconomiques.

C’est une véritable bouffée d’oxygène pour l’économie tchadienne et une lueur d’espoir pour d’autres pays, à l’image de la Zambie et de l’Ethiopie, qui attendent depuis 2020 de bénéficier également d’un accord sur l’assouplissement de leurs dettes au titre du Cadre commun du G20. Le Tchad a attendu deux années de laborieuses négociations pour enfin parvenir à un accord pour la restructuration de sa dette extérieure avec ses principaux créanciers bilatéraux et avec le négociant suisse Glencore, le plus gros créancier privé qui détient près d’un tiers de la dette extérieure du pays, une dette contractée durant les années 2013 et 2014 dans le cadre des accords qualifiés à l’époque de « pétrole contre argent ».

Dans un communiqué de presse suite à cet accord, officialisé le 11 novembre dernier, le ministre tchadien des finances du budget et des comptes publics, Tahir Hamid Nguilin a tenu à rappeler pour s’en féliciter,  que la République du Tchad qui est le premier pays à avoir adhéré au cadre Commun pour les traitements de dette du G20 et du club de Paris, est aussi le premier pays à parvenir à un accord à ce titre, « conformément aux engagements pris auprès du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de son programme de Facilité élargie de crédit (FEC) et avec le soutien de la Banque Mondiale, du club de Paris et du Comité des créanciers bilatéraux officiels co-préside par la France et l’Arabie Saoudite ». Selon les détails donnés par le ministre, en plus d’être conformes aux engagements pris par le pays dans avec le FMI, les paramètres de ce traitement de la dette sont également conformes aux principes du cadre commun, et permettent de restaurer la soutenabilité de la dette publique, tout en assurant une protection contre la volatilité des prix du pétrole grâce à l’introduction de mécanismes de traitement contingent.

 « Cet accord de traitement de la dette du Tchad cadre avec les objectifs du programme appuyé par le FMI approuvé en décembre 2021. Il réduit le risque de surendettement à un moment où les perspectives économiques mondiales sont incertaines, et fournit une protection contre des risques économiques qui pourraient peser sur le Tchad, tels que la baisse des prix des produits pétroliers. Lorsqu’il sera officialisé, cet accord devrait permettre, d’ici la fin de l’année, d’achever les première et deuxième revue par le FMI de l’accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit en faveur du Tchad, ce qui aidera à placer l’économie du Tchad sur la voie de la croissance durable et de la réduction de la pauvreté », s’est de son côté également réjouit Kristalina Georgieva, la Directrice générale du FMI.

Il faut dire que ces accords, dans la continuité de ceux conclus avec Glencore en 2018, devront permettre la poursuite du programme avec le FMI, la conclusion de la prochaine revue de la Facilite élargie de crédit (FMI) et le décaissement dune nouvelle tranche de financement au bénéfice du Tchad d’ici fin décembre 2022, après décision du Conseil d’administration du Fonds. Les détails de l’accord passé entre Ndjamena et l’ensemble de ses créanciers ne sont pas encore connus mais d’après une source citée par l’agence de presse Reuters, ils consistent en un rééchelonnement important qui sera effectué en 2024, c’est-à-dire la dernière année où le Tchad recevra l’assistance financière du FMI. Autant dire que pour le pays, en pleine transition et qui fait face à de nombreux défis politiques, socioéconomiques et sécuritaires, cet accord constitue une véritable bouée de sauvetage dans un contexte économique mondiale encore pleins d’incertitudes.

Des initiatives d’allègement de la dette en faveur des pays pauvres endettés

L’accord obtenu par le Tchad avec ses principaux créanciers offre une fenêtre d’opportunité pour plusieurs autres pays du continent qui frappent à la même porte depuis des mois pour voir le poids de leurs dettes aussi alléger. En 2020, au plus fort de l’impact de la crise de la Covid-19 qui a amplifié les chocs sur de nombreuses économies africaines, une initiative a été lancée par plusieurs créanciers bilatéraux et multilatéraux en faveur d’un allègement à défaut d’une annulation de la dette publique et pour un rééchelonnement de la dette privée de l’Afrique. C’est ainsi qu’a vu le jour l’Initiative de suspension du service de la dette des pays dits les plus pauvres (ISSD), inspirée au Club de Paris et au G20, par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Une quarantaine de pays dont plusieurs pays africains étaient éligibles et ont ainsi pu certes garder dans leurs caisses près de 13 milliards de dollars, selon les estimations du FMI, mais l’initiative a pris fin le 31 décembre 2021 alors que trois (03) pays, parmi les plus surendettés du continent à savoir le Tchad, l’Ethiopie et la Zambie qui en ont fait la demande n’ont pas pu obtenir gain de cause. Parallèlement, les pays du G20 ont lancé en novembre de la même année, un nouveau « cadre commun pour les traitements de la dette au-delà de l’ISSD » qui prévoit un engagement à « plus de transparence  et à une comparabilité de traitement », c’est-à-dire que tous les créanciers, publics et privés, doivent accepter de faire un effort équivalent sans que toutefois, rien n’oblige les créanciers privés qui sont les moins enclins à abandonner leurs dettes, à s’y rallier. C’est dans ce cadre que le Tchad a pu parvenir à conclure son accord avec ses principaux créanciers, ce qui offre une lueur d’espoir aux autres pays candidats d’autant que, entre temps, plusieurs autres économies sont venus s’ajouter à la liste des pays à fort risque d’endettement.

Le poids de la dette, un fardeau de plus pour de nombreuses économies fortement impactées par les crises

Il faut dire qu’alors que les pays d’Afrique subsaharienne semblaient emprunter la voie d’une reprise vigoureuse, au sortir d’une longue pandémie, fin 2021, « cette amélioration a été brutalement interrompue par une série de bouleversements sur les marchés internationaux, ce qui exerce de nouvelles pressions sur les dirigeants de la région », comme l’a relevé le FMI dans son dernier rapport sur les Perspectives économiques régionales pour la région, d’octobre dernier. En plus du choc de la Covid-19, les économies africaines ont été affectés par l’aggravation de l’insécurité alimentaire qui a été amplifiée par la guerre en Ukraine ainsi qu’un ralentissement de l’économie mondiale du fait de l’incertitude qui prévaut sur les marchés internationaux.

Selon Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI, les récents bouleversements qui s’ajoutent à la série de chocs subis ces dernières années, ont tous réduis la marge d’action des autorités de la région. La dette publique a atteint environ 60 % du PIB, soit un niveau d’endettement que la région n’avait pas connu depuis le début des années 2000. La part des fonds privés à coût plus élevé a augmenté dans la composition de la dette, avec pour conséquences une hausse des coûts du service de la dette et un accroissement des risques de refinancement. De fait, 19 des 35 pays à faible revenu de la région se trouvent en situation de surendettement ou présentent un risque élevé de surendettement.

Dans le contexte actuel de ralentissement attendu de l’activité économique africaine et des perspectives peu dynamiques projetées à court terme, M. Selassie a estimé, entre autres priorités pour l’action publique dans la région la nécessité pour les pays de la région de continuer à veiller à consolider leurs finances publiques afin de préserver leur viabilité budgétaire, à plus forte raison dans le contexte actuel de hausse des taux d’intérêt. Des cadres budgétaires à moyen terme crédibles, y compris pour la gestion efficace de la dette, peuvent en ce sens contribuer à réduire les coûts d’emprunt et pour certains pays présentant de fortes vulnérabilités liées à la dette, « une restructuration ou un rééchelonnement de la dette pourrait s’imposer, ce qui met en évidence la nécessité d’améliorer la mise en œuvre du cadre commun du G20 ».

En 2022, en effet et selon les estimations de l’institution de Breton Woods, la dette devrait rester élevée en Afrique subsaharienne, à 58,6 % du PIB. Les gouvernements africains ont consacré 16,5 % de leurs recettes au service de la dette extérieure en 2021, contre moins de 5 % en 2010. Ce chiffre cache par ailleurs des disparités importantes, puisque des pays comme l’Angola, la Zambie, le Ghana, ou le Gabon consacrent plus de 40% de leurs recettes au remboursement de la dette externe avec plus de 60% pour l’Angola et si la tendance se poursuit, le Nigeria devrait par exemple consacrer plus de 130% de son PIB au remboursement des services de la dette à l’horizon 2026 !

Selon toujours les mêmes estimations, 38 pays considérés comme pauvres de la région sont actuellement en situation de surendettement, et 14 risquent fortement de les rejoindre. Par ailleurs, dans un contexte de coûts d’emprunt élevés, il devient difficile d’emprunter sur les marchés nationaux et internationaux, tandis que le resserrement des conditions financières mondiales affaiblit les monnaies et augmente le coût des emprunts externes pour les pays africains. La conjoncture macro-économique mondiale risque en effet de noircir encore plus le tableau avec les remontées de taux d’intérêts décrétées par les banques centrales occidentales pour lutter contre l’inflation, et en particulier par la Réserve fédérale américaine, qui ont fait grimper le dollar par rapport aux monnaies locales africaines, rendant le remboursement de dettes libellées en dollar encore plus coûteux. Si la monnaie de certains pays exportateurs d’hydrocarbures résiste, d’autres marquent le pas comme le rand sud-africain qui a par exemple cédé 10% de sa valeur par rapport au dollar sur les trois derniers mois alors que pour le cédi ghanéen, la baisse a atteint même 25% sur la même période.

L’allégement de la dette, une mesure vitale pour de nombreux pays africains

Face à cette situation qui risque d’atténuer l’impact des efforts consentis par les économies africaines ces dernières années pour sortir de la pauvreté et qui réduit la marge de manœuvres des gouvernants à soutenir les populations les plus vulnérables qui sont les plus affectées par l’amplification des chocs, il y a nécessité d’agir. L’allègement de la dette des pays qui en ont le plus besoin est devenue même une urgence vitale pour certains pays comme l’a récemment déclaré le ministre zambien des Finances Situmbeko Musokotwane.  » Notre capacité à participer à l’économie mondiale est limitée. Tout ce que nous pouvons faire est d’exhorter nos partenaires, les créanciers, à considérer cela comme une question d’urgence. C’est ce que nous demandons. De la rapidité, de la rapidité, de la rapidité, voilà ce dont nous avons besoin « , a-t-il déclaré alors que son pays, avec l’aide du FMI, continue toujours les négociations pour parvenir à un accord pour la restructuration de sa dette dans le cadre du cadre commun du G20.

Il faut dire qu’en dépit de l’urgence, la mise en œuvre effective du cadre piétine comme l’atteste le fait que seul le Tchad a jusque-là pu en bénéficier. C’est pourquoi du reste pourquoi, le FMI qui accompagne la plupart des économies africaines dans leurs stratégies de réformes structurelles et de relance économiques, se fait de plus en plus l’avocat des gouvernements africains pour exhorter les créanciers à accélérer l’allègement de la dette car les retards limitent la croissance sur un continent confronté à toute une série de défis, de la forte inflation à l’insécurité alimentaire. L’un des facteurs qui retardaient le processus était jusque-là la réticence de certains créanciers importants comme la Chine, à se joindre au Comité.

Aussi, avait expliqué en avril dernier, la directrice du FMI Kristalina Georgieva, la mise en œuvre du cadre commun piétine car il n’y a « pas de procédure, ni d’échéancier clairement établis », et aussi du fait « qu’il n’y a aucune incitation pour les pays à intervenir et à demander «  la restructuration de la dette dans ce cadre. Elle avait toutefois souligné qu’y renoncer n’était pas une solution car il n’y a pas d’alternative pour mobiliser les pays sur l’allègement de la dette des pays à faibles revenus et depuis, les choses semblent évoluer et en octobre dernier lors des dernières Assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale, Nadia Calvino, présidente du Comité monétaire et financier international (CMFI), l’instance qui oriente les travaux du FMI, a indiqué « qu’ il y a eu un engagement unanime à renforcer le cadre commun pour le rendre opérationnel et à essayer d’avoir un calendrier concret, clair, grâce à l’engagement fort de certains acteurs clés  » comme la Chine. « Nous avons travaillé d’arrache-pied pour que tous les créanciers s’assoient autour de la table, les créanciers du Club de Paris …, les créanciers officiels comme la Chine, l’Arabie saoudite, l’Inde, les Émirats arabes unis et les créanciers du secteur privé « , avait ajouté Kristalina Georgieva.

Des pistes pour faire du Tchad, une expérience réussie et un modèle pour les autres pays

L’accord dont vient de bénéficier le Tchad s’annonce donc de bon augure pour les économies africaines surtout compte tenu du resserrement de la marge de manœuvre dont disposent les pays fortement endettés qui peuvent s’attendre à parvenir à des accords les prochains mois pour dégager des marges de manœuvres budgétaires nécessaires pour atténuer les chocs et poursuivre leurs efforts de lutte contre la pauvreté.

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Comme il a été le premier à en bénéficier, la réussite de l’expérience au Tchad va certainement déterminer l’efficacité du nouveau mécanisme. Malgré certaines inquiétudes sur ce point, le FMI estime que le cadre peut et doit tenir ses promesses plus rapidement. En ce sens, plusieurs pistes ont été identifiées comme la garantie d’atteindre les objectifs visés. Il s’agit, premièrement, de clarifier les différentes étapes et échéances du processus lié au cadre commun car comme l’estime le Fonds, conjugué à un rapprochement plus précoce des créanciers officiels avec le pays débiteur et les créanciers privés, cet éclaircissement contribuerait à accélérer les prises de décisions. Deuxièmement, une suspension totale et ininterrompue du service de la dette pendant la durée des négociations permettrait de soulager le pays débiteur au cours d’une période difficile, en même temps qu’elle inciterait à accélérer les procédures afin de parvenir à l’accord de restructuration proprement dit. Troisièmement, le cadre commun doit mieux préciser les modalités d’application de l’obligation de traitement comparable, y compris, si nécessaire, en mettant en œuvre les politiques du FMI relatives aux arriérés, afin que créanciers et débiteurs se sentent davantage en confiance. Et enfin, quatrièmement, et c’est important, le cadre commun doit être étendu à d’autres pays fortement endettés qui peuvent bénéficier d’une action coordonnée des créanciers. Une résolution de la dette rapide et ordonnée est dans l’intérêt des créanciers et des débiteurs.

« En plus d’être bénéfique pour les pays concernés, un traitement efficace des premiers dossiers renforcera la confiance accordée au cadre commun », a plaidé la Directrice générale du FMI qui sur ce point, estime « qu’une restructuration rapide de la dette du Tchad agira comme un précédent essentiel pour d’autres pays ». En Éthiopie, poursuit Kristalina Georgieva, le Comité des créanciers doit poursuivre le travail technique qui permettra d’apporter de premières garanties relatives à l’allègement de dette une fois la situation stabilisée alors qu’en Zambie, les créanciers du G20 doivent former un comité de créanciers officiels dans les meilleurs délais et se mettre en relation avec les autorités et les créanciers privés s’agissant de l’allègement de dette, tout en suspendant temporairement les remboursements pendant la durée des discussions relatives à la restructuration. « Si ce n’est pas le cas, le pays pourrait se retrouver confronté au dilemme intenable entre réduction des dépenses prioritaires et accumulation d’arriérés » prévient le FMI pour qui « les difficultés liées à la dette se font pressantes et il est urgent d’agir ».

La foundation Bill & Melinda Gates augmente son budget pour l’Afrique

En 2021, la Fondation a apporté un soutien caritatif de 6,7 milliards de dollars

Alors que les donateurs traditionnels de l’Afrique se concentrent sur le cas ukrainien, la Fondation Bill & Melinda Gates revoit à la hausse sa contribution. Elle promet 7 milliards de dollars d’aide aux pays africain, destinés à soutenir des secteurs clés de l’agriculture, de la santé, des problèmes liés au genre.

Bill Gates avait prévu une baisse des donations occidentaux vers l’Afrique dans le contexte de la guerre en Ukraine pour laquelle américains et européens se sont particulièrement mobilisés. Pour tenter d’atténuer l’impact, la fondation Bill et Mélinda Gates a déclaré jeudi qu’elle investira 7 milliards de dollars en Afrique au cours des quatre prochaines années, alors que Bill Gates a averti que la crise ukrainienne réduisait le montant de l’aide destinée au continent.

« Les budgets européens sont profondément touchés par la guerre en Ukraine et donc en ce moment la tendance de l’aide n’est pas à la hausse », a déclaré le milliardaire co-fondateur de Microsoft Corp (MSFT.O) aux journalistes de l’Université de Nairobi lors d’une visite au Kenya.

 L’investissement de la Fondation, qui représente une augmentation de 40 % par rapport au montant dépensé au cours des quatre années précédentes, ciblera des projets de lutte contre la faim, la maladie, la pauvreté et l’inégalité entre les genres. Le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, va bénéficier de la plus grande part, selon les informations relayées par l’agence Reuters. En 2021, la Fondation a apporté un soutien caritatif de 6,7 milliards de dollars et a promis 1,4 milliard de dollars pour aider les petits exploitants agricoles du monde à faire face au changement climatique.

Le Kenya et une grande partie de l’Afrique de l’Est souffrent de leur pire sécheresse depuis quatre décennies. La sécheresse, aggravée par les conflits et la pandémie de COVID-19, a poussé plus de 10 millions de personnes dans la région « au bord d’une crise alimentaire », a déclaré cette semaine le groupe de secours chrétien basé aux États-Unis, World Vision.

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