La raffinerie, construite par Dangote Group, va approvisionner le marché nigérian. L’Etat fédéral accepte d’être l’unique acheteur de ce complexe qui a nécessité un investissement de 20 milliards de dollars.
Au Nigéria, le différend entre la raffinerie « Dangote Oil Refinery » et l’Etat est bien derrière nous. Le Président nigérian Tinubu a non seulement validé l’achat de pétrole brut en naira, mais aussi se porte garant, afin que le Nigéria acquiert toute la production de pétrole raffiné. Cette production comprend du naphta et du carburéacteur.
La raffinerie d’une capacité de 650 000 barils par jour, la plus grande raffinerie d’Afrique, située à la périphérie de Lagos, a commencé ses opérations en janvier. Aujourd’hui, elle promet d’alléger la coûteuse dépendance du Nigéria aux produits pétroliers importés. Un paradoxe, logtemps entretenu, sera enfin levé, en partie. jusqu’à présent, le Nigeria, premier producteur de pétrole d’Afrique, importe presque tout son carburant, en raison d’années de négligence. Pour Devakumar Edwin, Vice-Président de Dangote Industries Ltd, la compagnie pétrolière nationale NNPC Ltd, seul importateur d’essence du Nigeria, achèterait l’essence de Dangote Oil Refinery en exclusivité.
Une décision, à point nommé
La livraison d’essence sur le marché nigérian devrait alléger les difficultés de la NNPC à approvisionner le marché local. La société est aux prises avec des dettes de 6 milliards de dollars, auprès des négociants pétroliers pour l’approvisionnement, depuis janvier. Cela a affecté sa capacité à approvisionner le marché local, où les files d’attente pour le carburant persistent, depuis juillet. Par ailleurs, les prix ont augmenté de 45 %, par rapport au prix officiel de 617 nairas (0,3942 $) annoncé après la suppression des subventions, l’année dernière.
A lire aussi: Nigéria : La méga – raffinerie de Dangote presque achevée
« La nouvelle, selon laquelle Dangote transforme de l’essence, ne pouvait pas arriver à un moment plus crucial, compte tenu de la déclaration de la NNPC sur ses difficultés à sécuriser l’approvisionnement importé en raison de difficultés financières », a déclaré Clémentine Wallop, Directrice Zone Afrique subsaharienne chez Horizon Engage, Cabinet Conseil en risques politiques. Elle a ajouté que cela « soulève la question de savoir comment la NNPC gérera ses achats auprès de Dangote et souligne la nécessité d’une plus grande transparence dans ses finances ».