Selon Abebe Aemro Selassie, Directeur du Programme Afrique du Fonds monétaire international (FMI), les pays d’Afrique subsaharienne, qui dépendent des exportations de matières premières, doivent réformer leurs économies, pour faire face à la croissance régionale inégale. Cette année la région connaîtrait une croissance maintenue à 3,6 % en glissement annuel et en baisse par rapport aux 3,8 %, prévus en avril. C’est ce qui ressort des dernières Perspectives de l’économie mondiale publiées cette semaine, par le FMI, les économies, axées sur les matières premières, étant à la traîne par rapport à leurs homologues diversifiées.
Les pays, à forte intensité de matières premières, connaissent une croissance, environ deux fois moins rapide, que le reste de la région, indique le FMI dans son rapport. Il en ressort que les exportateurs de pétrole, étant ceux qui souffrent le plus d’une croissance régionale « modérée et inégale ».« Le Soudan du Sud, le Nigeria et l’Angola appartiennent tous à ce camp », a déclaré M. Abebe Aemro Selassie, Directeur du Programme Afrique du Fonds monétaire international (FMI).
Alors que des économies diversifiées, comme le Sénégal et la Tanzanie, devraient connaître une croissance supérieure à la moyenne régionale, le Nigeria sera en deçà, avec une croissance de 2,9 %, selon les Perspectives économiques régionales du FMI pour l’Afrique subsaharienne.« Ils ont connu de très grands déséquilibres macroéconomiques et des difficultés de financement qui ont freiné la croissance », a déclaré Abebe. Il a déclaré que le gouvernement nigérian devait « s’attaquer directement » à ces défis, car ils ont provoqué une forte inflation et exercé une pression sur le coût de la vie.
Relever les défis
Le gouvernement du président Bola Tinubu a lancé une série de réformes qui, selon lui, visent à stimuler la croissance économique et à attirer les investissements. L’Afrique du Sud, dont la croissance a été freinée par des pannes d’électricité paralysantes, devrait connaître une croissance de 1,1 % cette année, selon le FM. Les conflits armés pèsent également sur la croissance, a déclaré le FMI. Pour preuve, les exportations de pétrole du Soudan du Sud, bloquées par le conflit au Soudan voisin, qui abrite le pipeline d’exportation de brut. « Les exportateurs de brut doivent trouver de nouvelles sources de croissance, attirer davantage d’investissements du secteur privé. Il est donc important de travailler sur des réformes qui faciliteront cela », a déclaré M. Abebe.
Les producteurs de pétrole africains sont également confrontés à d’autres défis, notamment la transition mondiale vers des carburants verts, en raison du changement climatique, indique le rapport.
Une croissance de 4,2% en 2025…
La croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait s’améliorer légèrement, l’année prochaine, pour atteindre 4,2 %, selon le rapport du FMI. Ce document révèle que près de la moitié des 20 économies, connaissant la croissance la plus rapide au monde cette année, se trouvent en Afrique subsaharienne. Toutefois, les auteurs préviennent que des taux de croissance plus rapides sont nécessaires pour réduire la pauvreté et les inégalités généralisées. L’un des principaux obstacles à une croissance plus rapide reste le manque d’accès à un financement abordable, a déclaré le FMI, alors que les pays sont aux prises avec un lourd endettement et des coûts de service de la dette élevés.
La rengaine est bien connue : responsable de moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES), l’Afrique est la région qui subit le plus les conséquences du réchauffement climatique. Selon les estimations récentes de la Banque africaine de développement (BAD), les pays africains doivent mobiliser 2800 milliards de dollars de financement climatique entre 2020 et 2030. Mais ils ne reçoivent actuellement que 3 % du financement climatique mondial, dont seulement 14 % proviennent du secteur privé.
A la COP28 du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, les discours ont été surtout condescendants et les lignes ont à peine bougé en ce qui concerne le financement des pays impactés par le changement climatique dont la majorité sont africains. C’est le statu quo, mise à part la création d’un fonds pertes et dommages pour le climat avec une dotation initiale de 100 millions de dollars et l’engagement de quelques pays du nord d’allouer à ce fonds environ 800 milliards de dollars. Paradoxalement, privé d’un schéma de financement clair, le continent a subi à la COP28 de nouvelles pressions pour une sortie accélérée des énergies fossiles, sans réelles estimations via des études approfondies du manque à gagner et du préjudice financier qui en découle. L’Afrique est dotée d’importantes ressources fossiles à exploiter, afin de financer son développement économique et social. La pression émane principalement de pays qui, en 2022, n’ont pas hésité à revenir sur des solutions polluantes, notamment le gaz de schiste, les centrales nucléaires (récemment adoubées) pour maintenir leurs économies à flot.
La contradiction pose avec acuité l’urgence pour nos Etats de créer un cadre de concertation continental indépendant des influences externes pour mieux étudier, s’aligner et coordonner sur les grands défis et prises de positions, indépendamment des solutions exogènes dans l’objectif de défendre farouchement les intérêts africains. L’indifférence à peine voilée face aux réels besoins des africains, en matière de lutte contre les effets du changement climatique, illustre à bien des égards le traitement habituel réservé aux maux des 1,4 milliards d’Africains. De quoi inciter à une prise de distance face aux agendas externes alors qu’au cours de cette année 2024, plusieurs pays sont attendues sur des décisions politiques, économiques, et financières : élections présidentielles, l’approbation de fusions acquisitions ou privatisations, la relance ou le maintien de la croissance, l’endettement ainsi que la prise de position sur des tensions internationales entre puissances belligérantes.
Article initialement publié dans le numéro Africa Income Mag Janvier-Mars 2024
La créativité de la jeunesse africaine est dans toutes les rues de nos grandes villes, mais se rencontre aussi dans les hameaux les plus reculés. Malheureusement, il est encore rare que des industries émergent à partir des inventions résultantes. Entre une volonté politique manquante et des process peu huilés, les succès restent rares. Pourquoi et comment surfer sur cette vague ?
Le développement industriel de l’Afrique passe par une mobilisation de toutes les forces vives du continent, en particulier de sa jeunesse créative. En mettant en place des politiques publiques adaptées et en favorisant un écosystème propice à l’innovation, il est possible de transformer le potentiel créatif de la jeunesse africaine en moteur de développement économique et social. Du crack zimbabwéen Maxwell Chikumbutso, inventeur, entre autres, d’un hélicoptère qui convertit directement les radiofréquences en énergie verte, au prodige éthiopien, Heman Bekele, âgé à peine de 15 ans, qui a créé un savon qui prévient et traite le cancer de la peau, fait « Enfant de l’Année » par notre confrère TIME, en passant par l’autodidacte sénégalais Babacar Gningue, qui a conçu un générateur électrique autonome… la créativité ne manque pas. Si Bertin Nahum, CEO de Quantum Surgical, français d’origine béninoise, né à Dakar, fondateur de la société Medtech, à l’origine de la technologie médicale robotisée ROSA, cartonne aux Etats Unis d’Amérique et à travers le monde, c’est parce qu’il aurait profité de Fab Labs équipés d’outils numériques pour permettre aux jeunes de prototyper leurs idées. Des véhicules, mis en place par son pays, où sont organisés des hackathons et pitchs pour résoudre des problèmes, spécifiques liés au développement industriel. A cela peut s’ajouter des programmes d’incubation sectoriels, mis en place par les gouvernements, dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie ou les technologies de l’information. A ne surtout pas négliger, la protection de la propriété intellectuelle. Les mécanismes y afférents et qui encouragent la création et l’investissement doivent être facilités pour plus de Brands et de Labels.
Lutter contre l’appât aux cerveaux
Compte tenu du fait que les Etats n’ont que des intérêts et pas d’amis, il serait grand temps que cette jeunesse soit accompagnée sur place et contrainte à ne plus collectionner des Awards, organisés par des nations plus développées ou des multinationales en quêtes de forts QI. L’organisation de tels concours et événements, pour valoriser la créativité et l’innovation, gratifiés de programmes de mentorat pour accompagner les jeunes entrepreneurs dans leur parcours, revient aux Etats dont les inventeurs sont ressortissants. Pour transformer l’inventivité de la jeunesse africaine en moteur de l’émergence industrielle en Afrique, nous Etats gagneraient d’abord à encourager l’éducation et la formation. Cela passe par la mise en place des programmes éducatifs qui favorisent la pensée critique, la résolution de problèmes et l’innovation dès le plus jeune âge, dans les écoles et universités.
Au volet des formations professionnelles, il s’agira de développer des cursus adaptés aux besoins des entreprises et aux métiers d’avenir, en mettant l’accent sur les compétences techniques et les soft skills. Un apprentissage par l’expérience (DUALE), par la promotion de stages, de projets de groupe et d’incubateurs d’entreprises, permettra aux jeunes de mettre en pratique leurs connaissances et de développer leur réseau.
Que les inventeurs créent et les industriels opérationnalisent
Sachant que l’environnement est déjà propice à l’innovation, la multiplication d’incubateurs et accélérateurs qui offrent des espaces de coworking et programmes d’accélération, favorisera le soutien et l’assistance aux jeunes entrepreneurs et startups. L’argent étant le nerf de la guerre, il s’agira de faciliter l’accès au financement pour les projets innovants, notamment en développant des fonds d’amorçage et d’investissement dédiés et en mettant en place des dispositifs de garanties. Une collaboration entre les différents acteurs serait vivement souhaitée sur ce plan. Vu qu’un inventeur n’est pas forcément un bon manager, nos pays gagneraient à encourager les collaborations entre grandes entreprises et startups pour favoriser le transfert de technologies et l’émergence de nouvelles solutions. A mon avis, c’est le meilleur moyen de soutenir la recherche appliquée. En réservant plus de financements à la recherche appliquée, en particulier dans les domaines, liés aux besoins industriels du continent, en favorisant les partenariats entre universités et entreprises, il y a de fortes chances de transformer les résultats de la recherche en produits et services commercialisables. Sur un autre volet, la mise en place des mécanismes efficaces pour faciliter le transfert de technologie des laboratoires vers les entreprises, peut booster l’industrialisation des inventions. Durant la pandémie Covid-19, nombre de prototypes ne sont pas allés plus loin que les salles de Travaux Pratiques d’Instituts et d’Ecoles de formation…
Le ministre turc des Affaires étrangères se rendra à Djibouti, la semaine prochaine, pour assister à une réunion ministérielle Turquie-Afrique. Ce sera aussi l’occasion de discuter de l’amélioration de la coopération entre Ankara et le continent, selon plusieurs responsables de son ministère.
La Turquie, membre de l’OTAN, a renforcé sa présence et son influence en Afrique ces dernières années, multipliant ses échanges commerciaux par près de huit, apportant un soutien diplomatique et militaire à certains pays et concluant des accords dans divers domaines. Les responsables ont fait savoir que la réunion de Djibouti évaluerait une conférence précédente, tenue en 2021, et discuterait des mesures possibles pour approfondir la coopération.La réunion se tiendra les 2 et 3 novembre2024 et réunira des représentants de 14 pays africains, ainsi que le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.
Cette décision intervient dans le cadre des efforts de médiation de la Turquie pour résoudre un différend entre la Somalie et l’Éthiopie, au sujet d’un accord, selon lequel l’Éthiopie a accepté de louer une partie du littoral du Somaliland, et à un moment où l’Afrique de l’Ouest est aux prises avec une montée du terrorisme. Les responsables ont déclaré que la médiation était difficile, en raison du manque de confiance entre les parties, mais qu’Ankara espérait de bonnes nouvelles, dans les prochains jours. La Turquie a signé mardi un accord de coopération avec le Niger dans le domaine minier, après avoir signé un accord de coopération similaire avec la nation ouest-africaine sur le pétrole et le gaz, en juillet. Interrogés sur l’accord, les responsables ont déclaré que l’autorité turque de recherche et d’exploration minière possédait trois champs d’exploitation d’or au Niger, protégés par les forces de sécurité nigériennes, et prévoyait de démarrer la production d’ici la fin de l’année. La Turquie est en concurrence avec degrandes puissancescomme la France, la Russie et la Chine pour s’implanter en Afrique, en nouant des partenariats avec plusieurs nations et en fournissant des drones armés à la Somalie, à l’Éthiopie et à d’autres. La fourniture par la Turquie, d’équipements de défense et de formations militaires, vise à renforcer les « capacités nationales » et à soutenir la lutte contre le terrorisme. « Les pays qui ont acquis des drones turcs ont augmenté leur contrôle au sol dans leur pays », comme le Burkina Faso qui a doublé le niveau de son contrôle sur l’État à 65%, en utilisant des drones turcs.
La décision du Nigeria, qui est tombée cette semaine et qui consiste à bloquer le projet de Shell, risque d’avoir de sérieuses conséquences sur les investissements extérieurs directs (IED). La vente de 2,4 milliards de dollars de ses actifs terrestres a envoyé un signal négatif aux investisseurs. Pour les analystes, le pays a un besoin urgent de renforcer son secteur pétrolier, si important.
Le président du Nigéria Bola Tinubu cherche avec un certain succès à attirer les investissements étrangers. Mais cette semaine, le régulateur en amont a surpris de nombreux acteurs du secteur, en refusant d’approuver l’accord de 2,4 milliards de dollars de Shell avec le consortium Renaissance, dominé par des entreprises locales. Shell n’a pas donné les raisons de sa décision, ni fait de commentaires. La société, qui entretient des liens avec le pays depuis plus d’un demi-siècle, est l’un des plus gros investisseurs dans le pétrole nigérian, épine dorsale de son économie et sa principale source de devises étrangères.
Pourtant, un accord similaire d’Exxon Mobil, pour vendre des actifs onshore à Seplat Energy, a été approuvé cette semaine. Toutefois, il intervient après une attente de plus de deux ans et demi.
Clémentine Wallop, directrice pour l’Afrique subsaharienne au sein du Cabinet de Conseil en Risques Politiques Horizon Engage, a déclaré que la difficulté d’obtenir l’approbation réglementaire se heurtait à la quête du président pour gagner des investissements extérieurs. « D’un côté, vous avez un gouvernement qui dit que nous sommes ouverts aux affaires. Nous voulons améliorer la facilité de faire des affaires. Nous voulons nous engager avec les plus grands investisseurs du monde dans le secteur de l’énergie, et de l’autre côté, il y a eu ces longs retards dans les approbations », a déploré Wallop. De tels retards ont entravé le succès des investissements du régime de Tinubu. Ils ont également eu des répercussions au-delà du secteur de l’énergie. », at-elle ajouté.
Les séquelles de la Covid-19
L’économie nigériane n’ayant pas réussi à se remettre du choc de la pandémie Covid-19 et de son impact sur la demande de pétrole, les flux totaux d’investissements étrangers sont tombés à 3,9 milliards de dollars l’année dernière, contre 5,3 milliards de dollars en 2022, selon les données du Bureau national des statistiques. Cela s’inscrit dans la continuité d’une tendance à la baisse qui a commencé il y a cinq ans, lorsque les investisseurs ont injecté 24 milliards de dollars.
Les actifs pétroliers, que Shell vend, produisent soit en dessous de leur capacité, soit ne produisent pas du tout, mais pourraient être stimulés par des investissements. Le gouvernement affirme que l’augmentation de la production pétrolière – qui reste inférieure à 1,35 million de barils de pétrole par jour (bpj) contre un objectif de 2 millions de bpj – contribuerait à atténuer la pénurie de dollars.
Le manque de devises étrangères et la chute de la valeur du naira ont conduit les multinationales au-delà du pétrole, notamment Procter & Gamble, GSK Plc et Bayer AG , à quitter le Nigeria ou à désigner des tiers pour distribuer leurs produits.
Pendant 2 jours, les mercredi 23 et jeudi 24 octobre 2024, Paris va abriter les 15èmes des Rencontres de l’Action Internationale des Collectivités Territoriales (RAICT). Organisée par Cités Unies France et ses partenaires, au Pavillon d’Armenonville, Allée de Longchamp, dans la capitale française, cette édition porte sur « La Diplomatie des territoires : les singularités de la coopération décentralisée ».
Le rôle primordial des Collectivités territoriales (CT) dans le bien-être des populations n’est plus à démontrer. Elles ont de surcroît, à leur portée plusieurs véhicules de développement. Les Rencontres de l’Action Internationale des Collectivités Territoriales (RAICT), creuset de partenariats entre CT, par excellence, qui se déroulent régulièrement, y mettent l’accent et s’inscrivent dans cet ordre d’idées. Cette année, du 23 au 24 octobre à Paris, elles rassemblent des CT, des établissements publics, des associations, des services de l’Etat, des fondations, des bailleurs sociaux, venus d’un peu partout à travers le monde et de France.
Nous apprenons que les échanges vont tourner, cette année, autour du thème « La Diplomatie des territoires : les singularités de la coopération décentralisée ». Si, comme à l’accoutumée, les RAICT, organisées par Cités Unies de France, sont ponctuées de plusieurs plénières, dont une réservée au Cameroun, pays à l’honneur sur cette édition, de conférences, d’ateliers thématiques variés et plusieurs réunions géographiques et régionales, la nouveauté tient au fait que les échanges entre les collectivités et leurs partenaires, sont favorisés dans des salles B2B. Ainsi, ce sont des débats qui sont riches ou qui sont attendus au cours des conférences aux différentes salles Etoile 1 à 3 ou aux salles Marly et Longchamp, des Cafés des Rencontres. De toutes les façons, les organisateurs insistent sur cette configuration nouvelle des RAICT qui vont laisser plus de temps aux échanges entre acteurs français et étrangers autour des enjeux liés à l’action internationale des CT.
Des thématiques de l’heure et un carrousel de solutions
Un chapelet de thématiques allant de « Diasporas africaines et AICT : quelles complémentarités ? », à « Les crises oubliées et le rôle de l’action internationale des collectivités territoriales », en passant par « Coopération décentralisée franco-ukrainienne : état des lieux et perspectives », « Enjeux et perspectives pour la jeunesse dans le bassin méditerranéen », ou encore « Dynamiques et perspectives de la coopération internationale dans la zone Caraïbe », « Eau et Assainissement : rôle de l’AICT du service local à la gouvernance mondiale », « 8ème Rencontres franco-japonaises 2024 : 3ème Comité de pilotage français », « L’AICT, porteuse de solutions à la hauteur de l’urgence climatique »… sont au menu.
Venus d’Argentine, d’Arménie, du Canada, de Côte d’Ivoire, du Congo, de la RDC, de Cuba, du Ghana, de Guinée, mais aussi du Japon, de la Guinée, du Maroc…, les acteurs, en relation de près ou de loin aux CT, vont profiter d’un programme riche. Notons que pour ces RAICT 2024, les initiateurs et leurs partenaires historiques, à savoir le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’Agence française de développement et le projet PLATFORMA, co-financé par l’Union européenne, ont mis les petits plats dans les grands.
Un riche programme pour des rencontres fructueuses
Dès le premier jour, Mme Virginie Rouquette, Directrice générale deCités Unies France, qui a pris le soin d’inviter des hôtes de marque, a catalysé de belles rencontres. Entre 2 conférences et visites de stands, ce beau monde a partagé des expériences avec leurs homologues du Cameroun, du Japon, du Canada, de France… voire envisagé des partenariats, des jumelages…
Parmi les belles rencontres entre invités, notre attention a été attirée par celles de Mme Asma Chaâbi, d’Essaouira, du Maroc. Mais pourquoi donc retenir ce pays, cette ville et cette personnalité ?
Le travail, réalisé par le Royaume du Maroc, en termes de décentralisation et déconcentration, depuis des décennies, est de notoriété. Quant à Mme Asma Chaâbi, pionnière dans bien des domaines, elle est la première et unique Femme élue Maire d’une ville urbaine dans l’histoire du Maroc et dans la région MENA, en l’occurrence Essaouira, première Lauréate Marocaine d’ASPEN INSTITUTE, Membre du Conseil d’Administration du premier Groupe Privé au Maroc dans la région MENA, Holding YNNA. Doit-on rappeler que ce Groupe CHAABI, fondé par son regretté père Miloud Chaâbi en 1948, s’active dans l’immobilier, l’industrie, la pétrochimie, l’agroalimentaire, la distribution et l’hôtellerie. Asma Chaâbi, invitée de marque aux RAICT, est aussi Présidente de la Fondation Miloud Chaâbi que Feu son père, philanthrope hors pair, avait créée dans les années 60 pour le Développement Social et la Solidarité, mais aussi dans les domaines de l’Educationet des Campus universitaires, à travers ses Homes Dar Talib & Taliba dans le milieu ruralau Maroc pour les accompagner dans les collèges & lycées puis aux universités à Agadir, Kénitra et Tanger. Sans omettre les Ecoles QALAM qui forment les élèves et étudiants à l’entrée aux classes PREPA des grandes écoles et universités. Panafricaine et humaniste, Mme Asma Chaâbi est aussi élevée au titre de Citoyenne Pèlerin du Sanctuaire de la Traite Négrière et Patrimoine de l’Humanité de l’Île de Gorée, et de surcroît Ambassadeure de Bonne volonté de Gorée.
A l’occasion des RAICT 2024, ellea eu divers entretiens enrichissants avec MM. Frédéric Cholé du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, Directeur général des Collectivités locales et de la société civile, Arnaud Ngatcha, Adjoint au Maire de Paris Mme Anne Hidalgo, en charge de l’Europe, des Relations internationales et de la Francophonie d’origine camerounaise, Upahotep Kajor Mendy, Président de l’Alliance française de Ziguinchor au Sénégal, Emile-Gros-Raymond Nakombo, Maire de Bangui en République centrafricaine (RCA), Mme Emmanuelle Daill, Adjointe au chef du pôle Projets Erasmus des Agences Service civique, Erasmus+, France Jeunesse et sport, Mme Chahaiya Pilkington, Conseillère chez PLATFORMA, M. Babacar Ndao, Maire de la Commune urbaine de Yeumbeul Nord au Sénégal… en somme, beaucoup de networking avec nombre de participants venus d’un peu partout. La première maire femme élue d’Essaouira a précisé effectuer un travail en profondeur pour de futures coopérations avec PLATFORMA (action internationale locale & régionale), structure basée à Bruxelles, en Belgique.
Enfin, pourquoi Essaouira ? Dans un passé pas si lointain que cela, Essaouira ou Mogador fut le port de Tombouctou… Selon, le ministère de l’Habitat du Maroc (Nabil Benabdallah), c’est la première ville sans bidonvilles au Maroc. Essaouira peut aussi s’enorgueillir de hisser la première le Label international « Pavillon Bleu », sur ses plages, attribué par la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement et la Fondation Internationale pour l’Education à l’Environnement (FEE). L’étendard, officiellement octroyé par Son Altesse Royale Chrifa Lalla Hasnaa en 2004, a fêté ses 20 ans, en 2024 à Essaouira. Aujourd’hui, la propreté et la qualité des eaux de baignades, ajoutées à la sécurité et la sûreté de la ville des alizés font des émules, à travers le monde !
Face à une concurrence internationale, jugée déloyale, les compagnies aériennes en Afrique tentent de s’organiser pour contrer les effets potentiellement néfastes de l’Open Sky avec la création d’un Marché unique africain du transport aérien (SAATM).
Pour les spécialistes du secteur, si l’Afrique ouvre les droits de trafic sans précaution, aucune compagnie africaine, sauf peut-être Ethiopian, ne pourra résister, notamment aux compagnies aériennes du Golfe accusées de pratiquer du dumping et dans une moindre mesures les compagnies européennes dont les pays imposent de manière unilatérale des taxes (carbone) ou des critères difficiles à remplir pour les compagnies aériennes africaines. Le Marché unique du transport aérien africain (MUTAA) est un projet phare de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), une initiative de l’Union africaine visant à créer un seul marché unifié du transport aérien en Afrique, à libéraliser l’aviation civile sur ce continent et à y impulser l’intégration économique.
Ses objectifs se résument entre autres à libéraliser le ciel africain grâce à la mise en place des principes de la décision de Yamoussoukro pour accroître la connectivité aérienne et améliorer les tarifs, pour favoriser le développement durable du transport aérien en Afrique, pour contribuer à la croissance économique, à la création d’emplois et à l’intégration économique du continent. En 2024,plusieurs pays du Continent devront concrétiser leur intégration à ce marché africain. Toutefois, ils s’attendent à des études d’impact et des process bien élaborés pour écarter toutes concurrences déloyales. Une tâche importante à s’atteler par l’Union Africaine (UA) pour favoriser l’intégration du transport aérien en Afrique. Pour Eduardo Fairen, le directeur général de TAAG Angola, qui s’était confié à nos confrères de JA « il existe actuellement des pratiques commerciales qu’on peut qualifier de déloyales, de dumping. C’est ce que toutes les compagnies africaines vivent avec Turkish Airlines, Qatar Airways ou Emirates, qui pratiquent des tarifs sur les vols vers l’Europe dé[1]fiant toute concurrence ». Autant de questions sur la table pour les compagnies aériennes africaines.
Article de notre dossier « perspectives Afrique 2024 »
La Russie accueille la réunion annuelle des BRICS à Kazan, dans le Tatarstan, pour une durée de trois jours. Pour beaucoup d’experts, la Russie tente de contrer l’influence occidentale, avec cet nouvel ordre mondial.
Initialement composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, le groupe des BRICS s’est élargi à six pays supplémentaires, approuvés l’an dernier à Johannesburg. L’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont adhéré aux BRICS. Des délégations de 36 pays, dont 22 chefs d’État, ainsi que six organisations internationales sont attendues. Une rencontre entre Vladimir Poutine et le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, est prévue en marge du Sommet.
Pour une dédollarisation
Les discussions porteront sur l’Ukraine et le Moyen-Orient, mais surtout sur les perspectives économiques des BRICS. Les BRICS+ représentent plus du tiers du PIB mondial (35,6 % en 2022). Le groupe de pays émergents avance vers un projet de dédollarisation. Les états membres ont annoncé la création d’un système de paiement indépendant, visant à renforcer leur autonomie dans la finance internationale et diminuer leur dépendance aux systèmes financiers occidentaux, tels que SWIFT.
Le Nigeria vient d’approuver la vente de la participation d’Exxon avec le groupe pétrolier et gazier (actifs terrestres) à Seplat Energy. Révélations du Président Directeur Général du Régulateur (NUPRC) qui confirme que cette entente intervient plus de deux ans après la conclusion initiale de l’accord de 1,28 milliard de dollars.
Au Nigéria, c’est l’épilogue de l’accord Exxon-Seplat Energy. La vente faisait l’objet d’un examen minutieux dans l’attente de l’approbation réglementaire depuis sa première annonce, en février 2022. Le président Bola Tinubu déclarait, le 1er octobre, que l’accord recevrait l’approbation ministérielle dans les jours qui suivent l’obtention de l’autorisation du Régulateur.
Le PDG de la Commission nigériane de réglementation du pétrole en amont (NUPRC), Gbenga Komolafe, a déclaré, en début de semaine, lors d’un événement dans la capitale Abuja, que l’approbation ministérielle avait été accordée. En vertu de l’accord, Seplat détiendra 40 % de quatre concessions minières pétrolières et des infrastructures associées, dont le terminal d’exportation de Qua Iboe, et 51 % de l’usine de récupération de liquides de gaz naturel de Bonny River, auparavant détenue par Mobil Producing Nigeria Unlimited, l’unité locale d’Exxon.
Les grandes compagnies pétrolières opérant au Nigeria – le plus grand exportateur de pétrole d’Afrique – se sont retirées des opérations onshore entravées par les vols et les sabotages, choisissant de concentrer leurs investissements futurs sur des champs offshore profonds plus récents et plus lucratifs. En juillet, la NUPRC approuvait la vente d’actifs onshore par Eni, unité locale d’Oando et une autre d’Equinor. Au nouveau venu Projet Odinmim, le régulateur a proposé des approbations plus rapides pour les ventes d’actifs en attente par les grandes compagnies pétrolières, si elles assumaient la responsabilité des déversements de pétrole et indemnisaient les communautés touchées, plutôt que d’attendre que les autorités répartissent la responsabilité.
La salle omnisports du Dakar Arena à Diamniadio, à 40 km de Dakar, a abrité, samedi 19 octobre 2024, la cérémonie de lancement officiel de la levée de fonds du parti politique PASTEF (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité). L’appel, lancé aux militants et sympathisants, pour financer la campagne des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, a été un succès retentissant.
En termes de transparence dans le financement des partis politiques au Sénégal et en Afrique, le parti PASTEF (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité) apporte une innovation de taille. En l’espace de 4 jours, allant de la déclaration du Président de ce parti, Ousmane Sonko, mercredi 16 octobre au samedi 19, jour de la rencontre, une somme de 500 millions de f CFA a été collectée, soit 750 000 €. Non encore clôturée, la levée de fonds pourrait atteindre 1 milliard f CFA (1,5 million €), croit le Président de PASTEF. Entamée sur un site de fundraising, symboliquement à raison de 1000 f CFA (1,5€) par militant, la collecte s’est poursuivie par une sorte d’entrée payante à la salle omnisports du Dakar Arena. Pour s’assurer d’avoir une place au sein de cette enceinte des militants ont quitté leurs localités respectives dès l’aube. Avant 15 h, heure, fixée par le Président du PASTEF pour l’entame des discours, des files interminables se sont formées dans les portes du stadium. Au total, la salle de 15 000 places s’est révélée exiguë pour recevoir tout ce monde, sachant que des places étaient aménagées sur le terrain pour les ténors du parti et des alliés. Enormément de monde est resté dehors.
Transparence
La somme collectée, résultante de dons volontaires des militants et sympathisants, servira à financer la campagne des Législatives anticipées prévues le dimanche 17 novembre 2024. Les montants ont été fixés, à raison de 1 000 f CFA, 100 000 f CFA (150 €), 500 000 f CFA (750 €), 1 million f CFA (1 500 €), voire 5 millions f CFA (7 500 €) pour ceux ayant un peu plus de moyens. Doit-on rappeler que ce parti, au cœur de la Coalition Diomaye, est arrivé au pouvoir le 24 mars dernier, avec un score de 54,28% des voix, au premier tour ? Contrairement à ce qui a été vécu, jusqu’à présent, au Sénégal, PASTEF a refusé d’user des moyens de l’Etat pour faire campagne ! C’est inédit et mérite d’être souligné. Cette démarche, qui s’inscrit dans la démarche de lutte contre la gabegie, la corruption et la concussion, symbolisée par le slogan « Jub-Jubal-Jubbanti », vient consolider la transparence, prônée par PASTEF. Pour les observateurs avertis, il ne s’agit pas d’une surprise. Ce parti figure parmi les rares a publié et présenté annuellement ses comptes au ministère de l’Intérieur, comme le stipule la loi. Pour mémoire, le Sénégal, peuplé d’à peine 15 millions d’habitants, abrite plus de 300 partis politiques, dont la grande majorité n’a qu’une simple boîte postale !
Le régime actuel au Sénégal respecte donc, jusqu’à présent, ses promesses de campagne. L’Exécutif, qui compte avoir les coudées franches, tend la perche aux Sénégalais pour une majorité à l’Assemblée nationale. La Vision2050, récemment partagée avec les Sénégalais, devrait jeter les bases d’une économie souveraine prospère et compétitive. Toutefois, il sera impératif qu’au sein des 08 pôles de développementaménagés, l’Etat s’érige en industriel, ne serait-ce qu’au début, pour une maîtrise des secteurs stratégiques. C’est la seule façon d’assurer durablement des débouchés aux ressources agricoles de différentes spéculations (canne à sucre, betterave à sucre, arachide, mil, fonio, manioc, anacarde, sésame…), de la pêche et de l’élevage. C’est par une collecte assurée que les revenus des acteurs du secteur primaire seront aussi certains. Chaque vaisseau amiral (industrie championne sénégalaise) aura autour une flottille de PME-PMI.
Pour la réussite de ces industries, hautement stratégiques pour le Sénégal, l’Etat devra user de son droit, en mettant en place des mesures de sauvegarde de l’économie, telles que préconisées par l’OMC. Avec une certaine capacité, elles satisferont le marché local et éventuellement exporteront dans la sous-région voire ailleurs.