dimanche 6 juillet 2025
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Leadership- La Moudawana, pour plus de collaborations dans les décisions familiales

Interview de Mme Saaida Lahlou, Présidente Directrice Générale de la Société COPAMASUD

Le code de la famille marocaine, Moudawana, a introduit des réformes importantes pour une responsabilité conjointe des époux dans la gestion de la famille. Il est quasiment acquis que la garde d’enfants, en cas de divorce, revient généralement à la mère, tant qu’elle remplit les conditions de capacité et de moralité. Les nouvelles mesures font la promotion de l’égalité des droits, encouragent les femmes à s’engager dans des activités économiques, renforçant ainsi leur autonomie financière… Ces avancées notables et bien d’autres ressortent de cet entretien avec Mme Saaida Lahlou, PDG Copamasud, sans pour autant occulter certaines résistances dans les zones rurales où demeurent des stéréotypes de genre et des pressions familiales.

Quels sont les principaux changements apportés par la réforme de la Moudawana, en matière d’égalité entre les époux et d’avancées, concernant la responsabilité conjointe de la famille, l’âge légal du mariage, la polygamie, le divorce, etc. ?

La réforme de la Moudawana en 2004 a marqué un tournant décisif dans la législation marocaine, en établissant une plus grande égalité entre les époux. Cette réforme a été rendue possible grâce à l’implication directe et déterminante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. En sa qualité de Commandeur des croyants, le Roi a su allier les principes de l’islam aux exigences de la justice sociale et de l’égalité, en plaçant la dignité de la femme et l’équilibre familial au cœur de cette réforme. Parmi les principaux changements, on note l’instauration de la responsabilité conjointe des époux vis-à-vis de la famille, ce qui implique que les deux partenaires doivent collaborer dans les décisions financières et éducatives. L’âge légal du mariage a été fixé à 18 ans pour les deux sexes, et la polygamie a été strictement encadrée, nécessitant l’accord explicite de la première épouse, avec l’obligation de justifier la capacité à subvenir aux besoins de plusieurs familles. En ce qui concerne le divorce, la Moudawana a également facilité la procédure pour les femmes, leur permettant d’en demander l’initiative, dans certains cas.

Comment la Moudawana encadre-t-elle les droits des femmes en matière de garde d’enfants et de pension alimentaire en cas de divorce ?

La Moudawana établit que la garde d’enfants, en cas de divorce, revient généralement à la mère, tant qu’elle remplit les conditions de capacité et de moralité. De plus, la loi stipule que le père est tenu de verser une pension alimentaire pour le bien-être des enfants, ce qui renforce la protection des droits des femmes et des enfants, après une séparation.

Quelles sont les dispositions de la Moudawana, relatives aux droits patrimoniaux des femmes au sein du couple, notamment sur l’aspect financier de l’égalité, concernant la gestion des biens acquis pendant le mariage ?

La Moudawana protège les droits patrimoniaux des femmes, par la reconnaissance de leur capacité à détenir et gérer des biens. Les dispositions relatives à la gestion des biens acquis durant le mariage stipulent que les époux peuvent choisir un régime de communauté qui leur permet de partager les biens de manière équitable. Cela garantit que les contributions des femmes au sein du foyer sont valorisées et qu’elles ont une part égale dans les biens accumulés.

La Moudawana a-t-elle un impact sur l’accès des femmes à l’emploi et à l’entrepreneuriat ? Ou en d’autres termes, comment évaluez-vous le code de la famille au Maroc, relativement à l’autonomie économique des femmes ?

La Moudawana a eu un impact significatif sur l’accès des femmes à l’emploi et à l’entrepreneuriat. En promouvant l’égalité des droits, elle encourage les femmes à s’engager dans des activités économiques, renforçant ainsi leur autonomie financière. Cependant, il reste nécessaire de lier ces avancées législatives à des initiatives concrètes sur le terrain, telles que l’accès à la formation, au financement et à un environnement de travail propice.

Quels sont les défis persistants dans l’application de la Moudawana, en matière d’égalité des sexes, en particulier dans les zones rurales ?

Dans les zones rurales, les défis demeurent importants : la méconnaissance des droits, la résistance culturelle et les normes sociales conservatrices freinent souvent l’application de la Moudawana. Cela conduit à des lacunes dans l’accès à la justice et à des inégalités persistantes en matière de droits entre les sexes.

Croyez-vous que des écarts entre la loi et la réalité, ainsi que des obstacles culturels et sociaux existent encore ? Si oui à quels niveaux et comment y remédier ?

Des écarts considérables subsistent entre la loi et la réalité. Les obstacles culturels et sociaux, tels que les stéréotypes de genre et les pressions familiales, entravent souvent l’émancipation des femmes. Pour remédier à cette situation, il est essentiel de mener des campagnes de sensibilisation, de renforcer l’éducation des filles et de faire évoluer les mentalités à travers des programmes communautaires.

A votre avis, comment la Moudawana concilie-t-elle les principes de l’islam avec les normes internationales, en matière de droits des femmes ?

La Moudawana tente de concilier les principes de l’islam avec les normes internationales, en matière de droits des femmes, grâce à une interprétation progressive de la loi islamique qui met l’accent sur l’équité et la justice. En intégrant certains principes issus des conventions internationales, la Moudawana cherche à promouvoir une vision moderne des droits des femmes, tout en respectant les valeurs culturelles et religieuses de la société marocaine.

Propos recueillis par Daouda MBaye

Bio-Express :

Mme Saaida Lahlou est une Entrepreneure marocaine chevronnée, fondatrice/PDG de COPAMASUD, avec plus de 40 ans d’expérience dans des secteurs variés. Elle est reconnue pour son leadership engagé et sa vision stratégique.

Présidente de Commission Coopération Afrique et Internationales à la CGEM Souss Massa, où elle a occupé le poste de Trésorière pendant deux mandats. L’année dernière, elle a été nommée Ambassadrice au Maroc du Forum International du Leadership et de l’Entrepreneuriat Féminin (FILEF) et du Salon International du Pétrole et du gaz. Très impliquée dans les causes sociales et dans la promotion du leadership féminin, elle est également membre du Réseau Entrelles Entrepreneures, où elle a été Trésorière.

Avec le Sénégal, pays ami et frère du Maroc, qu’elle considère comme son deuxième pays, Mme Lahlou entretient de solides liens familiaux et professionnels.

Cacao : la Côte d’Ivoire envisage une hausse des prix en riposte aux tarifs imposés par Trump

La Côte d'Ivoire menace de vendre son cacao plus cher en réponse aux tarifs douaniers américains, selon les informations de Reuters. (Crédit : DR).

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, pourrait prendre des mesures pour renchérir le prix de ce produit si les droits de douane proposés par le président américain Donald Trump entraient en vigueur, a déclaré jeudi le ministre de l’Agriculture ivoirien.

La Côte d’Ivoire menace de vendre son cacao plus cher en réponse aux tarifs douaniers américains, selon les informations de Reuters. L’administration Trump a annoncé la semaine dernière des droits de douane de 21 %, les plus élevés d’Afrique de l’Ouest, sur la Côte d’Ivoire, dans le cadre d’une hausse ciblée des droits de douane sur des dizaines de pays. Mercredi, Trump a annoncé une suspension de ces droits pour 90 jours. S’adressant aux journalistes à Abidjan jeudi, le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, a déclaré que son pays souhaitait que Washington reconsidère les droits de douane. « Si vous taxez le produit que nous exportons vers votre pays, nous augmenterons le prix du cacao, ce qui aura des répercussions sur le prix à la consommation », a déclaré M. Kouassi. On ne sait pas encore précisément à quelles mesures spécifiques M. Kouassi faisait référence. La Côte d’Ivoire n’a pas le pouvoir de fixer le prix du cacao, qui est déterminé par le marché mondial. Cependant, le pays pourrait augmenter les taxes à l’exportation sur le cacao pour générer davantage de recettes. Ce qui rendrait le produit plus cher pour les consommateurs.

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« C’est le consommateur final qui sera lésé », a déclaré Kouassi. La Côte d’Ivoire exporte entre 200 000 et 300 000 tonnes de cacao vers les États-Unis chaque année, selon les données du Conseil du café et du cacao (CCC). Kouassi a également déclaré que la Côte d’Ivoire chercherait à renforcer ses liens avec l’Union européenne afin de garantir que « si nos produits ne sont pas acceptés aux États-Unis, l’UE puisse les récupérer en totalité ».

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Gouvernance internationale- Africa Political Outlook, pour un changement de paradigmes

La 3ème Edition du Sommet de l’Africa Political Outlook, tenue les 25 & 26 mars 2025 à Bruxelles, a porté sur le thème « Nouveau Sud, Vieux Monde », ou « New South, Old World ».  Ce fut l’occasion de réaffirmer son rôle clé dans la redéfinition du nouvel ordre mondial.

Pendant deux jours, le Sommet Africa Political Outlook, a réuni dans la capitale belge, Bruxelles, décideurs politiques, économiques et multilatéraux. La rencontre qui portait surle thème « Nouveau Sud, Vieux Monde », ou « New South, Old World » a permis aux participants d’aborder les grands enjeux internationaux et s’y affirmer.

Au cours de cette 3ème Edition du Sommet de Bruxelles, le potentiel de l’Afrique à relever les défis mondiaux de sécurité alimentaire par l’innovation et le développement a été mis en exergue par S.E. Moses Vilakati, Commissaire de l’Union africaine pour l’Agriculture et le Développement rural, représentant le nouveau Président de la Commission de l’UA, S.E. Mahamoud Ali Youssouf. Il a aussi souligné dans son discours d’ouverture : « L’Afrique ne se contente pas de s’adapter aux transformations mondiales ; elle les façonne. »

L’urgente nécessité de réformer l’architecture financière internationale

Pour Camilla Brückner, Directrice du bureau du PNUD à Bruxelles, il est important de résorber l’écart préoccupant dans la réalisation des ODD, avec seulement 17 % des cibles actuellement en bonne voie à l’échelle mondiale. Elle a notamment appelé à combler ce déficit via « des mécanismes innovants attirant des investissements durables et garantissant un accès fiable à l’énergie – un levier essentiel pour faire progresser l’agenda des ODD ». De son côté, Dr. Rania Al-Mashat, ministre égyptienne de la Planification, du Développement économique et de la Coopération internationale, a fustigé la gouvernance des institutions financières mondiales. Le droit de vote, inversement proportionnel des pays en développement, représentant 75 % des membres du FMI, pour à peine 37 % des voix, est un déséquilibre à dépasser pour un véritable partage du pouvoir, a-t-elle ajouté.

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Par ailleurs, la souveraineté agricole, de la transition énergétique et de l’industrialisation durable ou le « Grand Bond Vert », ont été au cœur d’échanges riches. SE Al-Moustapha Kouyaté, Ambassadeur et Envoyé spécial du Président libérien Joseph Nyumah Boakai pour les investissements internationaux, a justement présenté la vision de son pays, le Libéria, pour l’agriculture. Il a alors signifié que le Fonds national pour l’agriculture réunit agriculteurs locaux, investisseurs et ressources publiques, pour atteindre l’autosuffisance agricole.

Un appel à un changement de paradigmes

Dans un contexte de profonds bouleversements du développement international, plusieurs intervenants ont appelé à un changement de paradigmes dans les relations Nord-Sud. Papa Amadou Sarr, directeur des partenariats à l’Agence française de développement, a déclaré : « L’Europe doit désormais changer de paradigme : investir, investir, investir. » Les représentants de l’Union européenne ont insisté sur la nécessité de dépasser la logique donateur-bénéficiaire, en valorisant l’initiative Global Gateway, qui mobilisera 150 milliards d’euros pour les infrastructures via des partenariats public-privé innovants.

Quant à Younous Omarjee, Vice-président du Parlement européen, il a défendu qu’il faut voir l’Afrique pour ce qu’elle est, à savoir un continent d’avenir, une puissance géopolitique en devenir, un acteur clé du XXIe siècle. De son avis, il ne faut plus jamais le voir, à travers le prisme dépassé de la condescendance ou du paternalisme.

A noter qu’à Bruxelles, des sujets sectoriels d’avenir, notamment le rôle de l’Afrique dans la course à l’intelligence artificielle (IA), ont aussi été abordés. Samson Itodo, membre du groupe de travail de l’Union africaine sur l’IA dans les domaines de la paix, de la sécurité et de la gouvernance, ainsi que Directeur exécutif de Yiaga Africa, ont partagé des exemples d’initiatives locales, exploitant l’IA pour améliorer la gouvernance. Dans la même veine, SE Bitenge Ndemo, ambassadeur, a lancé un appel passionné à accélérer l’adoption de l’IA en Afrique, soutenant : « Il faut insister sur le fait que nous devons exploiter l’IA pour avancer plus vite. ». Une IA, déjà utilisée sur le continent, notamment dans les secteurs de la santé, de l’agriculture et de l’éducation, a-t-il précisé.

Pour couronner le Sommet, le Prix Africa Political Outlook pour le Leadership, la Gouvernance et l’Impact a été remis à trois leaders pour leurs contributions significatives au progrès de l’Afrique dans les domaines de la paix, de la prospérité inclusive et du développement local. Les lauréats de cette année sont Myriam Dossou d’Almeida, Vice-présidente de l’Assemblée nationale du Togo et ancienne Ministre du Développement à la base, pour ses efforts dans l’élargissement de la couverture santé ; Dr. Rania Al-Mashat, Ministre égyptienne de la Planification, pour la promotion de la prospérité inclusive ; et Jean-Yves Ollivier, de la Fondation Brazzaville, pour son rôle historique dans la médiation ayant conduit à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud et à la résolution de conflits en République Démocratique du Congo.

Globalisation- Trump’s Tariffs pondèrent la tendance

La guerre commerciale, initiée par Donald Trump, est en train de ralentir et remodeler la mondialisation plutôt que de l’arrêter complètement. La tendance est à une plus grande prudence dans les chaînes d’approvisionnement, une diversification géographique et une prise en compte accrue des risques géopolitiques.

La mondialisation pourrait évoluer vers un modèle différent, potentiellement moins axé sur l’optimisation des coûts à tout prix et davantage sur la résilience, la sécurité et la régionalisation. Il est vrai que le président Donald Trump, qui avait fièrement brandi une longue liste de tarifs douaniers revus à la hausse, a fini par rétropédaler, reportant à 90 jours l’opérationnalité de ces mesures, excepté pour la Chine. Ces tarifs massifs, introduits par le président américain, comportent une taxe de 125 % sur les importations chinoises et des tarifs de 25 % sur des biens provenant du Canada et du Mexique (sauf pour les produits conformes à l’accord USMCA), ainsi qu’un tarif universel de 10 % sur presque tous les imports à partir du 5 avril 2025. Il s’agit de mesures, souvent justifiées par Trump comme une réponse à des pratiques commerciales « injustes » et à des préoccupations de sécurité nationale (comme le trafic de fentanyl ou l’immigration irrégulière) … Un moratoire de 90 jours vient d’être annoncé ! Le 47ème Président des Etats Unis d’Amérique a-t-il subi la pression des marchés et été sensibilisé par les grosses pertes, à coups de dizaines de milliards de dollars, de ses acolytes, magnats industriels ?

Un frein à la mondialisation  

Il est clair que l’interdépendance économique et les forces sous-jacentes, qui ont favorisé la mondialisation au cours des dernières décennies (technologie, avantages comparatifs, etc.), ne disparaîtront probablement pas complètement. Toujours est-il que la « fièvre » de la mondialisation pourrait diminuer. En témoigne, le lundi noir (7 avril 2025), vécu dans la majeure partie des places financières mondiales.  

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Certes le processus d’interconnexion globale continue de se transformer plutôt que de s’arrêter net, mais les actions futures des États et les stratégies des entreprises joueront un rôle crucial dans la trajectoire de la mondialisation.

A ce stade, on peut se demander quid de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ? La politique commerciale américaine a suscité des critiques pour leur incompatibilité avec les règles de l’OMC, notamment le principe de non-discrimination (article I du GATT 1994) et les engagements tarifaires (article II). Mais rappelons que les États-Unis ont bloqué le fonctionnement de l’Organe d’appel de l’OMC, en refusant de nommer des juges, paralysant ainsi le mécanisme de règlement des différends. De plus, Trump a utilisé des lois nationales, comme l’International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), pour contourner les obligations internationales, déclarant des « urgences nationales » pour justifier ses tarifs. L’OMC s’est retrouvée donc largement impuissante face à ces actions unilatérales.

Mme Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice générale de l’OMC, tente de préserver la pertinence de l’OMC, dans un contexte où Trump remet en cause les fondements du commerce multilatéral. L’organisation internationale lutte pour s’imposer face à la politique de la « loi du plus fort », menée par les États-Unis.

Mali : forte hausse des recettes aurifères sur fonds de conflit avec les miniers

Les recettes versées au Trésor par les sociétés minières ont atteint 835,1 milliards de francs CFA (1,40 milliard de dollars) l'année dernière, contre 547,6 milliards de francs CFA en 2023, selon un document officiel partagé avec Reuters. (Crédit : DR).

Les recettes de l’État malien provenant des sociétés minières aurifères ont bondi de 52,5 % l’an dernier, grâce à une augmentation des recettes fiscales et des versements de dividendes après l’entrée en vigueur du nouveau code minier, selon un document du ministère des Mines consulté par Reuters qui a relayé l’information.

Au Mali, les recettes de l’exploitation aurifère ont bondi de 52,5 % en 2024.  Le pays reste l’un des plus grands producteurs d’or d’Afrique et abrite des sociétés minières telles que Barrick Gold Resolute Mining, Endeavour Mining et Hummingbird Resources. Les recettes versées au Trésor par les sociétés minières ont atteint 835,1 milliards de francs CFA (1,40 milliard de dollars) l’année dernière, contre 547,6 milliards de francs CFA en 2023, selon un document officiel partagé avec Reuters. En 2023, le Mali a adopté un nouveau code minier qui permet à l’État d’accroître sa participation dans les concessions aurifères et de supprimer les exonérations fiscales accordées aux sociétés minières pendant leur phase d’exploitation. Selon le ministère, l’augmentation des recettes en 2024 est principalement due à l’introduction d’une fiscalité plus élevée par le nouveau code. Cette hausse des recettes de l’État intervient malgré une chute de 23 % de la production d’or industriel au Mali en 2024.

A lire aussi : Mali- Le gouvernement renégocie le contrat avec Barrick Gold sur les mines d’or de Loulo et Gounkoto

Barrick Gold, premier producteur d’or du Mali, a suspendu ses activités sur son complexe de Loulo-Gounkoto à la mi-janvier 2025, après que le gouvernement militaire eut saisi trois tonnes de ses réserves d’or. Le gouvernement bloquait les exportations du complexe depuis début novembre. Un autre document du ministère des Mines, consulté par Reuters en mars, indiquait que le gouvernement prévoyait une légère reprise de la production d’or cette année. Cependant, ses estimations reposaient sur l’hypothèse d’une reprise des activités de Barrick en mars, ce qui n’a pas été le cas.

Les dangers d’un défaut de régulation audiovisuelle, en Afrique

A l’ère du Digital, créer un support médiatique devient très aisé. Cela explique la multiplication de supports médiatiques. La question, qui se pose, est « respectent-ils le cahier des charges ? ». Certes le régulateur, qui doit être en phase avec la garantie de la liberté de communication audiovisuelle, délivre les autorisations d’utilisations de fréquences radioélectriques pour la diffusion de chaines TV ou de radios, mais ses missions vont au-delà…

Au moment où, Mme Aichatou Sar Evans, dite Aicha Evans, CEO de Zoox, filiale de la Mobilité autonome chez Amazon, a créé un taxi-robot, que M. Maxwell Sangulani Chikumbutso invente hélicoptères à fonctionnement hybride, voitures électriques et drones, ou encore que M. Babacar Gning conçoive un générateur autonome, en Afrique des chaines TV ou YouTube, Radios, des journaux ou sites web, voire des comptes de réseaux sociaux, s’emploient à invectiver, insulter ou tenter de ternir l’image de marque de gouvernants et honnêtes citoyens, occupés à installer les bases d’un développement souverain et inclusif dans leurs pays respectifs.

Il n’est pas rare que des plateaux de TV se transforment en ring de boxe… C’est à se demander si l’Afrique a tiré les leçons de l’histoire récente ! Suivez mon regard ! Les relents de la Radio des Mille Collines au Rwanda restent nauséabonds ! Combien de médias communautaires ignorent volontairement le respect du pluralisme politique qui assure une représentation des différents courants d’expression socioculturels ? Pourtant dans tous les pays africains, il s’agit là d’un principe constitutionnel essentiel dans le cahier des charges.

Au diable les mauvaises langues!

S’il est vrai que le régulateur doit jouer pleinement son rôle de gendarme, là où le bât blesse, c’est dans le non-respect des personnes et du public, de la régulation technique et économique du secteur, de la cohésion sociale…   Quant au respect de la protection des mineurs, du traitement de l’information, de l’annonce des spots publicitaires, de représentation de la société… c’est une autre paire de manches.

Afin d’éviter une inadéquation, la régulation doit s’adapter aux mutations technologiques et socio-économiques, à l’ère de l’IA.  Face à un secteur de plus en plus fragmenté, avec des TPE, dominées par des grands comptes, des faiblesses structurelles de la production audiovisuelle peuvent apparaître. A cela s’ajoutent les géants du streaming et la menace de la souveraineté culturelle et son corollaire d’affaiblissement de la diversité et l’influence culturelle locale.

Vivement une régulation audiovisuelle pertinente, face aux changements. Elle pourrait ainsi structurer les données d’audience (Audimétrie) dans un secteur confronté à des obstacles majeurs pour protéger la souveraineté culturelle et soutenir un écosystème de production durable.

Afrique – USA : après la hausse des droits de douanes, l’AGOA menacé

L’Afrique est aussi la cible de la hausse des droits de douane imposé par le président américain Donald Trump. Des mesures qui risquent de mettre fin à l’AGOA, l’un des programme phare des USA. (Crédit : Reuters)

Trump exécute sa promesse électorale. Le président américain a décidé d’imposer des droits de douane drastiques sur la plupart des marchandises importées aux États-Unis. Une mesure étendue aux pays africains bénéficiant de l’AGOA. Un programme commercial phare des États-Unis pour le continent.

L’Afrique est aussi la cible de la hausse des droits de douane imposé par le président américain Donald Trump. Des mesures qui risquent de mettre fin à l’AGOA, l’un des programme phare des USA. Les analystes relayés par nos confrères de Reuters estiment que ces nouveaux droits de douane laissent penser que le renouvellement de cette initiative, connue sous le nom d’African Growth and Opportunity Act (AGOA), est extrêmement improbable.  L’AGOA est une initiative commerciale américaine adoptée en 2000 sous l’ancien président Bill Clinton afin de renforcer les liens commerciaux avec l’Afrique subsaharienne et d’aider les pays africains à développer leurs économies.

A lire aussi : Commerce : 2023, année « record » pour les échanges commerciaux entre l’Afrique et les USA

Elle offre un accès en franchise de droits au marché américain pour des milliers de produits, notamment les véhicules automobiles et leurs pièces détachées, les textiles et les vêtements, les minéraux et les métaux, les produits agricoles et les produits chimiques exportés par les pays africains éligibles. Elle a été renouvelée deux fois et expirera en septembre 2025. Environ 35 pays africains sont actuellement éligibles. Les pays peuvent perdre ou regagner leur éligibilité en fonction de critères tels que les politiques économiques et la protection des droits de l’homme. Plusieurs pays, dont l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Ghana, le Kenya, le Lesotho, Madagascar et l’Éthiopie, ont utilisé avec succès l’AGOA pour stimuler leurs exportations vers les États-Unis, stimuler leur industrialisation et créer des emplois, notamment dans les secteurs du textile, de l’automobile et des minéraux, dont le pétrole brut. Les États-Unis en tirent profit en favorisant leurs intérêts sur le continent. Ils ont également accès à des minéraux essentiels et à des opportunités d’investissement. Les pays qui compromettent la sécurité nationale ou les intérêts de la politique étrangère des États-Unis ne sont pas éligibles à l’AGOA. Les législateurs américains la considèrent comme un important outil de soft power, notamment pour contrer l’influence chinoise. Des secteurs tels que l’industrie automobile sud-africaine, ainsi que les secteurs de l’habillement au Kenya et au Lesotho, seraient les plus durement touchés par une hausse soudaine des droits de douane ou le non-renouvellement de l’AGOA.

Sénégal- Adoption de la loi interprétative 05-2025 de la loi d’amnistie de 2024

A la loi d’amnistie 2024- 09 du 13 avril 2024, alors introduite par le président Macky Sall et votée à l’Assemblée nationale, pour couvrir les faits politiques entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, sera désormais adjointe la loi interprétative 05-2025. Le Parlement a voté, le 02 avril 2025, à l’unanimité, le texte qui exclut les meurtres, assassinats, actes de tortures et disparitions forcées.

Pendant plus de 12 heures d’horloge, les députés de l’Assemblée nationale du Sénégal ont débattu, mercredi 02 avril 2025, autour de la loi interprétative 05-2025 de la loi d’amnistie 2024- 09, votée en 2024, introduite par leur homologue Amadou Ba n°2 du PASTEF, parti au pouvoir. Rappelons que la loi d’amnistie, du 13 avril 2024, avait alors été votée par 94 voix Pour, 49 Contre et 03 Abstentions, pour officiellement calmer les tensions politiques et sociales entre 2021 et 2024, tout en renforçant la cohésion et le dialogue national et réintégrant dans la vie démocratique ceux ayant des démêlés judiciaires… Ces événements politiques, avaient été marqués par une vague d’emprisonnements (près de 2 000), dont ceux du Président du Pastef, Ousmane Sonko, de son Secrétaire général Bassirou Diomaye Diakhar Faye, par une centaine de meurtres parmi des manifestants pacifiques, des disparitions forcées et des cas de tortures. L’exclusion d’opposants potentiels vainqueurs à la présidentielle, le spectre d’un 3ème mandat, le report des élections… avaient fini par meytre le feu aux poudres.

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La loi interprétative, qui a été adoptée hier par 126 voix pour, et 19 contre, entend clarifier cette loi d’amnistie. Désormais sont exclus de son champ d’application les cas graves d’assassinats, de meurtres, de tortures ou de disparitions forcées. Véritable demande sociale, cette nouvelle disposition arrive à point nommé. Un grand nombre de ces cas graves, évoqués par la nouvelle loi, ont été filmés en direct, documentés… les familles des victimes n’ont toujours pas fait leur deuil.

Plus jamais cela

Justement, une bonne partie de la société sénégalaise trouve que l’ancien régime a dû introduire l’amnistie pour protéger ses arrières. Certes, depuis son avènement, des centaines de prisonniers ont été libérés, y compris l’actuel Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et son Premier ministre, Ousmane Sonko, mais l’omerta est restée totale sur les dizaines de meurtres, de cas de tortures et de disparitions forcées.

La loi interprétative a été préférée à une abrogation qui pourrait empêcher aux victimes et à leurs familles d’ester en justice. L’abrogation de la loi d’amnistie aurait produit une non rétroactivité des faits et plongerait le Sénégal, signataire d’Accords et de Traités internationaux sur les cas graves d’atteintes à la dignité humaine, dans un imbroglio juridique sans fin. Fort heureusement, une loi interprétative rétroagit à la date de la loi qu’elle interprète, s’appliquant comme si elle avait toujours fait partie de cette loi. C’est un premier pas vers une vérité qui aboutirait à une très prochaine réconciliation au Sénégal. Un pays, où la jeunesse a pris le pouvoir et compte intimer une marche vers un développement inclusif, exempt de toute concussion et corruption.

RAC- Les dangers des réfrigérants inflammables

Vendredi 28 mars 2025, à 13h30, un incendie s’est déclenché dans la boutique d’un revendeur d’articles de froid et climatisation à Niamey, capitale du Niger. Si les causes ne sont pas encore déterminées, il reste sûr que beaucoup de climatiseurs et articles électroménagers, contant des réfrigérants R600, R32, R290 … certes écoresponsables mais hautement inflammables, faisaient partie des équipements qui s’y trouvaient. Doit-on rester léthargique face à une hécatombe rampante ?

En Afrique, dans l’introduction de nouveaux réfrigérants écoresponsables, mais inflammables, dans le secteur RAC (Refrigeration & Air Conditioning), gare aux dangers de l’impréparation! Une nouvelle explosion vient s’ajouter à la liste des catastrophes, causées par les explosions de gaz inflammables qui équipent de nouveaux équipements de réfrigération. Dans un quartier marchand de la capitale du Niger, Niamey, face à l’Académie des Arts martiaux, une boutique d’électroménager a été soufflée par une gigantesque explosion, vendredi dernier à 13h30. Même si les dégâts matériels sont estimés importants, il y eut plus de peur que de mal. L’heure à laquelle a eu lieu le sinistre, le professionnalisme des sapeurs-pompiers de la Protection civile, mais aussi la coordination d’agents de la Police nigérienne et de Nigelec, ont permis d’éviter le pire, rapportent les premiers témoignages. Fort heureusement, l’incendie a été circonscrit sans que les boutiques alentours ne s’embrassent. Ibrahim Ali Barga, Président de APFN (Association des professionnels du Froid du Niger), qui a déploré cet énième impair, a confirmé l’information. Pour Madi Sakandé, Président de l’U-3ARC (Union des Associations Africaines des Acteurs de la Réfrigération et de la Climatisation), c’est une nouvelle occasion de tirer sur la sonnette d’alarme et prier tous les acteurs à faire attention. De son avis, « nos pays ne sont prêts pour la gestion des réfrigérants inflammables !!! Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup à faire avant d’inonder nos marchés d’équipement qu’on peut considérer comme de véritables bombes à retardement !!! »

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Pour l’Afrique, qui a un climat chaud en général, le secteur RAC est essentiel. Tout le monde s’accorde à dire qu’il n’est pas un luxe, reste vital pour assurer un développement inclusif parce que transversal, pour garantir une souveraineté alimentaire… Toutefois, il n’est pas question de mettre la charrue avant les bœufs.  « SVP N’ALLEZ PAS TROP VITE ! CEUX, QUI PORTENT CES PROJETS ET FINANCEMENTS, NE LES UTILISENT PAS ENCORE CHEZ EUX. PRENONS LE TEMPS DE COMPRENDRE LES ENJEUX AVANT DE NOUS PHAGOCYTER SEULS ! », a encore martelé le Président de l’U-3ARC.

Quels préalables à l’usage de réfrigérants écoresponsables et inflammables?

Actuellement, le constat est que les plus grands pollueurs continuent de nuire à la planète. Dieu sait qu’ils ne sont pas singulièrement en Afrique… Pourtant, la question légitime est « Pourquoi donc faire des essais dans un continent, pour l’instant dépourvu de la formation appropriée, de l’outillage nécessaire, de la compétence et la technologie idoines pour gérer un tel flux d’équipements? »

Un très gros travail de formation, d’équipements en outillage et instruments de mesure, mais aussi de sensibilisation, doit être entrepris. Il y va de la responsabilité de tous les acteurs professionnels, pour mener des campagnes de sensibilisation dans les précautions qui entourent l’utilisation d’électroménagers, alimentés de réfrigérants écoresponsables mais inflammables. Dja Nsob Ndeudji Tchoua, Président de l’APFCC (Association des Professionnels du Froid et de la Climatisation du Cameroun), partage ce point de vue. Le danger est d’autant plus grand que le technicien ou l’usager non averti peut croire avoir affaire à un gaz ininflammable comme par le passé !   

Industrie pharmaceutique- Sothema signe un accord d’achat d’électricité verte

La Sothema (Société de thérapeutique marocaine), laboratoire pharmaceutique spécialisé dans le développement, la fabrication et la commercialisation des médicaments et des dispositifs médicaux, vient de signer un accord sur l’achat de l’électricité verte.  Ce PPA (Power Purchase Agreement est considérée comme composante de sa transition énergétique, entamée il y a plus d’une décennie.

Chez Sothema, une étape majeure vient d’être franchie dans la transition énergétique, en faveur d’un développement durable et d’une réduction significative de son empreinte carbone. L’industrie, opérationnelle depuis 1976, vient de révéler la signature d’un accord historique pour l’achat d’électricité verte. Pour mémoire, depuis 2018, l’entreprise a lancé une chaufferie à biomasse, permettant de recycler 2 000 tonnes de déchets (biomasse) par an et de créer des emplois locaux.

L’accord, récemment signé avec un acteur majeur de la production d’énergie renouvelable au Maroc, permettra à Sothema de couvrir 100% de sa consommation électrique par de l’électricité verte, conformément à la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables, modifiée et complétée par la loi 40-19. Avec un volume de fourniture future d’électricité de 20 GWh/an, ce partenariat permettra à Sothema de réduire son empreinte carbone de 94%, évitant ainsi l’émission de 14 000 tonnes de CO2 par an.

Engagement RSE renforcé et une transition énergétique ambitieuse

Classée N°1 dans le secteur pharmaceutique marocain, Sothema possède une filiale au Sénégal et plusieurs représentations dans d’autres pays en Afrique et dans la Péninsule arabique. Nous apprenons que grâce à une coopération historique avec 40 laboratoires commettants leaders en R&D, Sothema rend accessibles au Maroc, en Afrique et dans les pays arabes, des médicaments innovants dans des aires thérapeutiques comme l’oncologie, l’hématologie, l’endocrinologie, l’urologie, la psychologie, la cardiologie, etc. Elle produit et commercialise également des génériques sous marques propres, des biosimilaires et des dispositifs médicaux.

Pour Mme Lamia Tazi, PDG et Présidente du Conseil d’administration de Sothema « Ce PPA (Power Purchase Agreement) s’inscrit pleinement dans notre politique RSE, qui vise à minimiser l’impact de nos activités sur la biodiversité ». Elle ajoute que : « Il représente une étape clé de notre projet de transition énergétique, qui combine l’efficacité énergétique et la réduction de notre empreinte carbone. »

Quant à M. Marouane Ressani, directeur de Projets de Sothema, cet accord est le fruit d’une démarche proactive et d’un engagement de longue date en faveur du développement durable. « Nous sommes fiers de contribuer à la protection de l’environnement tout en assurant la pérennité de nos activités. », a-t-il surenchéri.

L’efficacité énergétique en bandoulière

Pionnier en matière d’efficacité énergétique, Sothema a réalisé son premier audit énergétique en 2011, en partenariat avec l’AMEE (Agence marocaine pour l’Efficacité énergétique). Rappelons que ce groupe industriel est certifiée ISO 14001 et en voie de certification ISO 50001, attestant de son engagement en faveur d’une gestion environnementale responsable.

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En 2024, la SFI (Société financière internationale du groupe Banque mondiale) a publié les résultats de son étude sectorielle sur l’efficacité énergétique du secteur pharmaceutique en partenariat avec la FMIIP (Fédération marocaine de l’industrie pharmaceutique. Cette étude, fruit d’un benchmark international auquel Sothema a contribué, a confirmé son positionnement en tant qu’entreprise efficiente, en termes de Système de Management de l’énergie (SMé).

Cotée à la BVC (Bourse des valeurs de Casablanca), Sothema publie annuellement un Rapport ESG, conformément à la circulaire 03-19 de l’AMMC (Autorité marocaine du marché des capitaux), offrant une transparence totale sur sa politique environnementale et ses performances énergétiques.

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