Chronique : Agriculture de qualité, le dilemme entre pesticides méchants et fertilisants traditionnels

L'agriculture de qualité dicte pour les uns l'utilisation de pesticides et pour les autres l’expansion de fertilisants traditionnels comme le compost. En Afrique, ces deux approches sont confrontées...

Au moment où, au nom de l’autosuffisance alimentaire, les adeptes de pesticides annoncent un substituant au glyphosate, le chlorméquat, le choix entre ces pesticides, estampillés méchants, et les fertilisants traditionnels se pose avec acuité. Les différents aspects d’une agriculture de qualité, qui sous-tendent la santé humaine, la durabilité environnementale et la sécurité alimentaire, et ayant trait aux types de spéculations, mais aussi aux efforts de recherche et d’innovation, doivent être pris en compte pour trouver des solutions durables.

Dans nos pays Africains, face à de nombreux défis, nous sommes confrontés à de dures réalités, singulièrement lorsqu’il s’agit de concilier les objectifs d’une agriculture de qualité, à même d’assurer une autosuffisance alimentaire, et de garantir une production alimentaire saine et respectueuse de l’environnement. L’agriculture de qualité dicte pour les uns l’utilisation de pesticides et pour les autres l’expansion de fertilisants traditionnels comme le compost. En Afrique, ces deux approches sont confrontées, depuis que le blé est en train d’être imposé un peu partout au détriment de céréales, tels que le mil, le fonio… Mais lorsque l’efficacité peut induire des risques pour la santé, il est nécessaire de revoir ses stratégies. Les pesticides sont des produits chimiques utilisés pour tuer ou contrôler les parasites, les mauvaises herbes et les maladies des cultures. Ils sont certes très efficaces pour augmenter les rendements et protéger les récoltes, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire, mais une utilisation excessive peut avoir des conséquences néfastes sur la santé humaine et l’environnement. Aujourd’hui, il est avéré que l’exposition aux produits chimiques toxiques a pour conséquences une contamination des aliments et de l’eau, peut entraîner des problèmes respiratoires, neurologiques et cancérigènes.

Chlorméquat, le nouveau glyphosate Vs Compost & consorts bio

Face au tollé, un pesticide, utilisé à grande échelle, le glyphosate, est en train d’être remplacé par un nouveau le chlorméquat. Sauf que des voix s’élèvent déjà pour avertir qu’il ne s’agit que d’un « poison » qui va remplacer un autre. Parmi les effets néfastes, il a été relevé des troubles de la fertilité chez les animaux. Aussi, il est persistant dans l’environnement. Interdit aux Etats Unis d’Amérique, pourtant, la présence du chlorméquat a été décelée dans le sang de 4 personnes sur 5, récemment testées dans ce pays, en raison du blé importé et qui est utilisé dans des produits destinés au petit déjeuner. C’est le moment pour l’Afrique de sonder des approches alternatives, telles que l’agriculture biologique ou de précision qui minimise l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques pour renforcer celle de technologies permettant d’optimiser l’utilisation des ressources. Il reste que le choix entre les pesticides et le compost n’est pas simple et dépend de divers facteurs, tels que le type de cultures, les conditions climatiques et les pratiques agricoles locales. Il est crucial de promouvoir une agriculture responsable qui privilégie la santé humaine et la durabilité environnementale tout en garantissant la sécurité alimentaire.

Un équilibre à trouver entre pesticides efficaces et promotion de pratiques agricoles durables

Dans l’Afrique traditionnelle, les champs de mil, de sorgho, de fonio, ou de riz, recevaient du compost. Ce fertilisant organique naturel, produit à partir de la décomposition de matières organiques comme les déchets alimentaires et les végétaux, enrichit le sol en nutriments essentiels, améliore sa structure et favorise la croissance des plantes. Il est évident que le compost reste une solution durable et écologique pour fertiliser les cultures, mais sa production peut prendre du temps et nécessite une gestion adéquate. En Afrique, au lieu de s’engager tête baissée dans des spéculations, telles que le blé, suivant des techniques agricoles qui ont montré leurs insuffisances, plus que jamais, c’est le moment d’adopter des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement (exploitants agricoles), de privilégier les produits issus d’une agriculture durable (consommateurs), quant aux autorités publiques, elles doivent encourager et réglementer l’utilisation des pesticides, une R&D qui développe des alternatives durables aux pesticides néfastes et promeut l’agriculture biologique.

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