Chronique : Cybersécurité, numérique et digital vont-ils de pair avec souveraineté ?

La cybersécurité, le numérique et le digital sont des éléments clés de la souveraineté à l'ère numérique.

Pour plusieurs raisons, la cybersécurité, le numérique et le digital sont étroitement liés à la notion de souveraineté. Dans le monde, la cybercriminalité coûte des milliers de milliards de dollars par an.

Au mois de janvier dernier, le chercheur Bob Dyachenko et le site Cybernews découvraient la plus grosse fuite de données (12 téraoctets, répartis sur 26 milliards d’enregistrements) jamais observée, concernant des identifiants et des mots de passe. Le danger est bien réel… Les sites incriminés ont été Adobe, AdultFriendFinder, Dailymotion, Deezer, Dropbox, LinkedIn, Telegram, Tencent, X ex-Twitter, ou encore Weibo. Ni les citoyens ni les gouvernements ne sont épargnés. Face aux menaces de Quishing, de Phising… un QR Code ne suffit pas ! La cybersécurité, le numérique et le digital sont des éléments clés de la souveraineté à l’ère numérique. Un pays, qui veut être souverain, doit pouvoir protéger ses données, ses infrastructures critiques, ses technologies et ses citoyens contre les cybermenaces. Il doit aussi être en mesure de promouvoir ses valeurs et ses intérêts dans le cyberespace. Compte tenu du fait que la question de la souveraineté numérique reste complexe et en constante évolution, il est d’abord important que les pays continuent à coopérer pour trouver des solutions communes aux défis communs. Ensuite, pour la protection des données sensibles des citoyens et des entreprises, tout comme des infrastructures critiques, la cybersécurité est essentielle. Contre les cyberattaques d’infrastructures critiques, comme les réseaux électriques et les systèmes de transport, qui pourraient paralyser des services essentiels, une souveraineté numérique, qui implique de pouvoir contrôler la gestion et le stockage des données nationales sur son propre territoire, afin d’éviter toute ingérence extérieure, devient une nécessité.

Réduire les risques de dépendance et d’espionnage industriel

Une telle démarche implique une indépendance technologique. En effet, pour garantir sa souveraineté numérique, un pays doit pouvoir développer ses propres technologies et ne pas dépendre de fournisseurs étrangers. Cela permet de réduire les risques de dépendance et d’espionnage industriel. De plus, cela favorise l’innovation et la création d’emplois dans le secteur technologique. Actuellement, quel est le pays au monde qui n’est pas jaloux de son grossiste de l’information ou Agence de presse nationale ? Par ce véhicule, il contrôle de l’information. Eh bien à l’ère du numérique, l’information est devenue une ressource stratégique. Il est important pour un pays de pouvoir contrôler le flux d’informations sur son territoire et de lutter contre la désinformation. Justement, la souveraineté numérique permet de promouvoir une information libre et pluraliste. En termes de protection de la vie privée et des libertés individuelles, la cybersécurité et la protection des données sont essentielles pour garantir la vie privée des citoyens dans le monde numérique. Une souveraineté numérique, qui ne fait pas l’économie d’une régulation franche de l’audiovisuel et du numérique, permet de s’assurer que les lois et réglementations en matière de protection de la vie privée sont respectées et que les données des citoyens ne sont pas utilisées à des fins illégales.

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Enfin, un Etat qui se respecte doit avoir la capacité à agir dans le cyberespace. La souveraineté numérique lui permet d’y agir de manière autonome. Cela inclut la possibilité de défendre ses intérêts nationaux contre les cyberattaques, de promouvoir ses valeurs et de coopérer avec d’autres pays sur des questions de cybersécurité. Il ne s’agit pas de réinventer la roue. Les exemples concrets de la manière dont certains pays s’efforcent de renforcer leur souveraineté numérique ne manquent pas. L’Union européenne a adopté le Règlement général sur la protection des données (RGPD) qui vise à donner aux citoyens plus de contrôle sur leurs données personnelles. La France a créé une Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) pour protéger les infrastructures critiques du pays. Quant à la Chine, elle a développé son propre internet, distinct de l’internet mondial (Baidu est l’équivalent de Google en Chine et WeChat est la plateforme préférée des chinois), afin de contrôler le flux d’informations dans le pays… grand temps que nos Directions générales du Chiffre et de la Sécurité des Systèmes d’Information ou équivalents se mettent à la page.

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