Le continent africain fait face à des besoins colossaux, en termes d’infrastructures. D’ici 2040, ils sont estimés dans une fourchette, oscillant entre 40 000 et 63 000 milliards $ par an, selon la BAD (Banque africaine de développement). Combler ce déficit criard doit être conjugué à une stratégie qui met en avant la transition énergétique. A quelques semaines de la COP27, prévue en novembre en Égypte, l’Afrique dont l’empreinte carbone reste très faible, avec moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre, relance les pays développés. L’appel, qui leur a été récemment lancé au Sommet de Rotterdam, pour soutenir le continent face au changement climatique, restera-t-il lettre morte ? Un changement à tous les niveaux qui nécessite une transformation socio-économique radicale.
G5 Sahel : La BAD finance la production d’énergie renouvelable à grande échelle
Gageons que le Jour de la Finance, lors de cette COP27, permettra d’apporter des débuts de solutions contre un continent qui subit de plein fouet les effets du changement climatique. Au niveau des pays côtiers, l’érosion fait des ravages, des îles, menacées de passer sous le niveau de la mer et qui seront immergées si rien n’est fait, des coraux sont en train de mourir, entrainant un appauvrissement du plancton… Outre, le décaissement des fonds promis par les pays développés, la réduction du coût des Green Bonds par les banques multilatérales et autres institutions financières internationales, seront au menu des discussions. A Copenhague, en 2009, les pays développés s’étaient engagés à verser 100 milliards de dollars par an… Dans sa quête vers un mix énergétique, peu carboné, l’Afrique a la chance de ne pas perpétuer les erreurs commises par des pays du Nord. Nombre de pays africains ont dans ce sens une feuille de route qui englobe une part croissante en énergie renouvelable et le passage à une économie circulaire sans gaspillage.
Aussi, il faut des moyens pour établir sa CDN (Contribution Déterminée au niveau Nationa), plan d’action climatique, visant à réduire les émissions et à s’adapter aux effets des changements climatiques que chaque Partie de l’Accord de Paris est tenue d’établir et mettre à jour tous les 5 ans. Pourtant, rappelons qu’au vu de l’écart important entre les réductions des émissions nécessaires pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C et les émissions actuellement prévues, tous les pays ont été invités, dans la cadre du Pacte de Glasgow pour le Climat de novembre 2021, à revoir et à renforcer les objectifs dans leurs CDN en 2022. A mon avis, dans de nombreux pays africains, une action concertée sera plus pertinente. Toujours est-il que les dernières CDN de Colombie (neutre en Carbone en 2050), du Maroc (réduction des émissions de 46% d’ici 2030), du Rwanda (réduction des émissions de 38% d’ici 2030) … peuvent être des stimulants sérieux, à condition que les financements suivent.