samedi 12 juillet 2025
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Chronique- ZLECAf, entre chimères et désillusions, si…

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) représente un marché de 1,3 milliard de consommateurs et un PIB combiné de 3 400 milliards de dollars. Elle ambitionne de sortir de la pauvreté des millions de personnes, d’ici 2035. Avec des économies fortement différenciées, l’Afrique risque ne risque-t-elle pas de voir ces desseins rester des vœux pieux ?

Qu’on ne s’y méprenne, la ZLECAf attise des convoitises ! Depuis plus de 5 ans, les Etats africains ont entamé les échanges dans la cadre de sa mise en œuvre. En effet, depuis le lancement en mars 2018 à Kigali et des pourparlers entamés depuis le 1er janvier 2021, certains Etats piaffent d’impatience pour son entrée en vigueur. Mais doit-on mettre la charrue avant les bœufs ?

Parmi ceux qui se présentent, sans modestie, en donneurs de leçons et n’y voient qu’un vaste marché pour écouler leurs biens et services, il serait utile de rappeler les objectifs essentiels de la ZLECAf. Justement, comment sortir des millions de personnes de la pauvreté, sans évoquer le co-développement, une coopération franche et équilibrée ?

Les indicateurs ont beau être alléchants, avec des chiffres qui donnent le tournis, néanmoins le contexte africain reste différent. En dépit d’un potentiel impressionnant et nombre d’économies émergentes, nous sommes aussi en face d’un certain nombre d’Etats dont l’économie est à 80% informelle- des PPTE, Pays pauvres très endettés ! Un tel constat dicte une période de latence, d’au moins une dizaine d’années, pour la mise à niveau de ces dernières économies, le numérique aidant.

Sortir des économies du statut PMA 

Etre un pays moins avancé (PMA) n’empêche pas de pouvoir commercer dans un espace de coopération win-win. La question que tous les observateurs se posent est de savoir si les économies émergentes, qui vont surtout tirer partie de la ZLECAf, du moins lors de son entrée en vigueur, sont prêtes à accompagner la mise à niveau des PMA ?

Dans tous les cas, un certain nombre de batailles devront être gagnées avant toute éventuelle Zone de Libre-Echange. La bataille de la transformation des matières brutes, des ressources minières, donc de l’industrialisation, sera la primordiale… L’Afrique produit des fruits tropicaux. Malheureusement, une grande quantité continue de pourrir sous les arbres ! Aucun effort n’est fait pour soutenir la labellisation, le packaging de ces produits tropicaux au goût exquis et leur commercialisation dans les marchés domestiques et extérieurs.

La bataille devra être initiée simultanément à celle de la qualité, de l’adoption de normes conformes aux standards internationaux. Le combat des infrastructures pour doter les centres industriels, mais aussi les agglomérations, de toutes les utilités, devra aussi être entamé sans délai. L’éducation, la formation et les domaines de la santé constituent d’autres pans entiers qui attendent des investissements colossaux. Quels sont ces Etats africains, grands défenseurs de la ZLECAf, qui vont financer à fonds perdus- ne serait-ce qu’à travers des associations professionnelles nationales- ces grands chantiers, indispensables et en amont de toute ZLE qui se respecte ? A défaut, les piliers, déjà très faibles, de ces économies vont s’effondrer et les banqueroutes vont se succéder, jetant des milliers de travailleurs dans la rue. A terme, au lieu de lutter contre la pauvreté et créer plus de concorde dans un continent qui peut être grenier du monde et locomotive de plus de concorde sur terre, la ZLECAf serait source de désolation, de misères et de frustrations.

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On peut le croire, dans la mesure où certaines économies émergentes adoptent déjà un double langage. Au moment où ils louent la ZLECAf et inondent certains marchés de leurs biens et services, ils mettent en place des mesures protectionnistes à peine voilées et très éloignées de la sauvegarde, se déclinant sous forme de normes de protections du consommateur, de calibrage ou qualité des produits… Ceux qui hésitent à faire des efforts au niveau macro, sans omettre la bonne gouvernance, vont-ils faire un clin d’œil à cette nécessité d’approfondir l’engagement et la participation du secteur privé ? Ausculter ces questions permettra de dépasser un mercantilisme de bas étage, nouveau bras armé d’un néocolonialisme encagoulé.

Ghana- Signature d’un accord pour la construction d’un nanoréacteur nucléaire

Le Ghana a signé, jeudi 29 août 2024, un accord avec un développeur américain, pour la construction d’un petit réacteur nucléaire, utilisant la technologie NuScale Power (SMR.N).

Le Ghana est en quête de construire sa première centrale nucléaire. Au cours du Sommet Américano-Africain sur l’Energie Nucléaire à Nairobi, Nuclear Power Ghana et Regnum Technology Group ont signé, jeudi dernier, un accord pour déployer un petit réacteur modulaire NuScale VOYGR-12, ou SMR (Small Modular Reactor). C’est du moins ce qui a été dévoilé par le Département d’État américain. Les SMR sont plus petits que les réacteurs actuels et peuvent être construits en usine. Toutefois, des questions subsistent. Seront-elles un jour commercialisées à large échelle? Les États-Unis cherchent à promouvoir des technologies qu’ils considèrent comme propres et à les vendre aux pays en développement. L’Administration du Président Joe Biden a estimé que l’énergie nucléaire, qui produit de l’électricité pratiquement sans émissions, est essentielle dans la lutte contre le changement climatique. En revanche, ce type d’énergie produit des déchets nucléaires à longue durée de vie.

Sécurité énergétique et décarbonation, par le nucléaire

NuScale est la seule entreprise à disposer d’une licence pour construire un SMR aux États-Unis. L’année dernière, elle a annulé son seul projet aux États-Unis, en raison de la hausse des coûts. Parmi les autres prétendants à la centrale au Ghana, figuraient également le groupe français EDF et la China National Nuclear Corporation, a déclaré, au mois de mai, un responsable du ministère de l’Énergie du Ghana. Le sud-coréen Kepco et sa filiale Korea Hydro Nuclear Power Corporation, ainsi que le russe ROSATOM, étaient aussi en compétition pour le contrat qui devrait s’étendre sur la prochaine décennie, avait alors déclaré ce responsable.

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Pour Aleshia Duncan, Sous-Secrétaire Adjointe à la Coopération internationale au ministère américain de l’Énergie, « Le Ghana et de nombreux autres pays africains se tournent vers l’énergie nucléaire pour atteindre leurs objectifs de développement économique, de sécurité énergétique et de décarbonation. Il est impératif que les États-Unis restent un partenaire fort et engagé, offrant une expertise technique et des ressources, pour assurer le déploiement réussi de l’énergie nucléaire sur tout le continent. »

Liberia- Fermeture de Bong Mines, filiale de China Union

L’Agence libérienne de protection de l’environnement a décidé de fermer, mercredi dernier, les opérations de la mine de fer Bong Mines, propriété de China Union. Le régulateur libérien a sévi pour sanctionner la violation de plusieurs réglementations environnementales.

Au Libéria, les autorités ne badinent pas avec l’irrespect du cahier des charges dans le secteur minier. China Union, qui avait repris Bong Mines, situées à environ 150 km au nord-est de Monrovia, la capitale, avec un investissement de 2,6 milliards de dollars en 2008, vient d’en faire les frais. L’agence libérienne de protection de l’environnement (Environment Protection Agency- EPA) a pris la décision de fermer Bong Mines pour plusieurs fautes graves. D’abord ce complexe minier a fonctionné sans permis de rejet d’effluents dans une zone humide (Wetland). Ensuite, il a fait des fautes dans la construction d’une usine de traitement de ces effluents. Les effluents doivent être pré-traités avant rejet dans la nature, mais selon une règlementation spécifique des autorités libériennes. D’après l’agence de régulation du Libéria, des violations ont été signalées à deux reprises, depuis le mois de juin. Outre une mise en demeure, elle a infligé une amende à la mine qui n’a pas daigné répondre. « China Union a ignoré, de manière flagrante, les avertissements d’EPA et a continué à fonctionner sans aucun permis environnemental, poursuivant ainsi la dégradation et la pollution de l’environnement », apprend-on du côté de l’agence. La fermeture restera en vigueur « jusqu’à ce que la conformité totale soit atteinte et que les préoccupations environnementales identifiées soient dûment traitées », vient de révéler l’agence libérienne de régulation.

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Pour mémoire, cette filiale de China Union effectuait sa première expédition de minerai de fer en 2014. Le fer est un minerai abondant au Liberia, mais le secteur a été décimé par des décennies de sous-investissements. La production de Bong Mines a été stoppée pendant le conflit qui a duré de 1989 à 2003.

Cameroun- Se conformer aux exigences de traçabilité de l’UE

Une forte baisse de la production en Côte d'Ivoire, premier fournisseur mondial de cacao, devant le Ghana en 2023/24, a déclenché une flambée des prix internationaux à des niveaux records l'année dernière.

L’Association camerounaise du cacao et du café a signé, mercredi 28 août 2024, des accords avec six exportateurs de cacao pour déployer une plateforme qui fournira des données sur la localisation des plantations, afin de se conformer à une réglementation européenne imminente sur les produits sans déforestation.

L’Union européenne est le plus grand marché du Cameroun. Bon an mal, ce pays y exporte environ 80 % du total des exportations de fèves de cacao. Pour la campagne agricole 2023/2024, cela représente 185 613 tonnes métriques, selon les données de l’Office national du cacao et du café du Cameroun. Toutefois, en vertu de la nouvelle règle de l’UE, qui entrera en vigueur d’ici la fin de cette année, les ingrédients de fabrication du chocolat et autres intrants ne seront pas acceptés sur ce marché, s’ils ont été produits sur des terres déboisées ou dégradées, après le 31 décembre 2020, une date qui correspond aux engagements internationaux existants.

e-Phyto

S’aligner sur e-Phyto

La plateforme de traçabilité, gérée par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café du Cameroun, permettrait aux acheteurs de l’UE de demander les coordonnées des plantations, appartenant aux producteurs de cacao, ont indiqué les responsables. Ce dispositif permettra d’interroger ensuite de manière anonyme les détenteurs de données, la plupart des plantations de cacao ayant déjà été géoréférencées par les opérateurs du secteur. « C’est une excellente initiative du secteur privé, avec l’implication du gouvernement. Il ne s’agit pas seulement de respecter les règles de l’UE, mais de montrer que le produit est le meilleur du monde », a déclaré SE Jean-Marc Chataigner, ambassadeur de l’UE au Cameroun. Ce dernier a ajouté que l’UE n’avait pas encore été impliquée dans le processus.

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Quant à M. Narcisse Olinga, Directeur adjoint en charge du Commerce extérieur, il a fait savoir que 260 000 tonnes, soit environ 80 % de la production de cacao du Cameroun, répondent déjà aux exigences de traçabilité de l’UE. « Nous sommes très optimistes et atteindrons 100 %, d’ici à ce que la réglementation devienne applicable », a-t-il déclaré. De son côté, M. Kate Fotso, PDG de Telcar Cocoa, coentreprise de Cargill, a déclaré que les réglementations devaient être correctement respectées pour la protection des intérêts des acheteurs, des petits exportateurs et du pays dans son ensemble. A noter que les six exportateurs comprennent Telcar Cocoa, Ofi Cam, filiale d’Olam International, Neo Industry, Atlantic Cocoa Corporation, Sic-Cacaos, ainsi que le FODECC (Fonds de développement des filières cacao et café du Cameroun).

A défaut de diversifier ses débouchés, le Cameroun verra ses exportations de cacao plafonner… une des conséquences de se conformer à cette nouvelle norme UE.

Sommet Afrique Chine- un ballet de Présidents Africains

La 9ème édition du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC) se tiendra à Pékin, du 4 au 6 septembre 2024. Plusieurs chefs d’États africains devraient y prendre part, pour diversifier leurs partenariats économiques et stratégiques avec le pays du Soleil Levant.

A l’instar de plusieurs de ses pairs africains, le président nigérian, Bola Tinubu, participara au FOCAC 2024. L’agenda de ses rencontres comprend une entrevue avec le dirigeant chinois, Xi Jinping, la semaine prochaine. Au menu des échanges, la coopération dans les domaines de l’économie, de l’agriculture et de la technologie satellitaire, a déclaré, mardi 27 août 2024, un porte-parole du gouvernement nigérian, Ajuri Ngelale. « Cela fera partie d’un engagement plus large où les deux chefs d’État discuteront de questions d’intérêt mutuel non seulement dans le domaine de l’économie, mais également sur des questions de sécurité nationale, régionale et internationale », a-t-il ajouté.

Un riche programme, en perspective

L’Afrique est au cœur du programme phare de coopération économique de la Chine. Même son de cloche, du côté de nombreux pays africains. Justement, le programme du président Tinubu en Chine comprendra des visites de sites, dans deux grandes entreprises chinoises, à savoir Huawei Technologies et China Rail and Construction Corporation. Doit-on rappeler que le Nigeria cherche à achever une ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV), devant relier Ibadan, dans le sud-ouest du pays, à la capitale Abuja?

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Le chef de l’Etat nigérian rencontrera également 10 PDG (Présidents directeurs généraux) de grandes entreprises chinoises dans les domaines des technologies de l’information et de la communication, du pétrole et du gaz, de la production d’aluminium, de la construction de ports maritimes et portuaires, des services financiers et du développement de technologies satellitaires. Le Nigeria recherche des investissements pour stimuler son économie, qui est aux prises avec une inflation à deux chiffres, des pénuries de devises étrangères et des problèmes, tels que le vol de pétrole brut.

Soudan- Désastre à l’Est, après la rupture du barrage d’Arbaat

Suite à l’effondrement du barrage d’Arbaat, à 20 km au nord de Port Soudan, samedi dernier, le nombre de victimes ne cesse de grimper et dépasse les 130 annoncées au début. Les dégâts, causés par l’inondation, chiffrent en millions de dollars, vu que la rupture du barrage a isolé des dizaines de villages et petites communautés.

Au Soudan, les fortes précipitations de la semaine dernière ont eu raison du barrage d’Arbaat qui a finalement cédé. Les fortes pluies, arrivées beaucoup plus tôt que d’habitude, ont provoqué de graves inondations, dans l’Est du pays. Les victimes se comptent par centaines. Aux 130 morts, s’ajoutent des centaines de personnes portées disparues. Les dégâts matériels sont colossaux, d’autant plus que les inondations ont conduit à l’isolement de dizaines de villages. En effet, plusieurs localités sont toujours bloquées dans les plateaux et montagnes avoisinants et de l’autre côté du fleuve.

Fort heureusement, les secours continuent de s’organiser et d’affluer sur la zone dans ce pays, toujours handicap par une guerre civile. Des convois humanitaires, à destination du Darfour et d’autres régions du Soudan, notamment via le point de passage d’Adré à la frontière entre le Soudan et le Tchad, récemment été ouvert à l’aide, sont confrontés au défi supplémentaire de voir des infrastructures essentielles endommagées, à la suite de pluies inhabituellement fortes au Soudan. L’Association soudanaise des écologistes révèle que la ville est menacée par la soif dans les prochains jours.

Pire crise humanitaire au monde

Les infrastructures du Soudan, déjà détériorées et en mauvais état avant même que la guerre n’éclate en avril 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide paramilitaires, sont bien ébranlées et compliquent les secours. Déjà la crise consécutive à la guerre civile avait conduit l’ONU l’a qualifiée de pire crise humanitaire au monde. Les deux factions belligérantes ont détourné des ressources vers le conflit, laissant les infrastructures à l’abandon. Cette catastrophe, avec la rupture du barrage, est comme la goutte qui fait déborder le vase. L’organisation humanitaire de l’ONU Ocha a estimé que 317 000 personnes ont été touchées, depuis juin, par les inondations dans 16 des 18 États du Soudan. D’ailleurs, l’OMS vient de signaler plusieurs cas de choléra, liés aux inondations.

Nigeria- Plus de 3 % de croissance économique, au 2ème trimestre

L’économie nigériane a progressé de 3,19 % au deuxième trimestre 2024, par rapport au même trimestre de l’année dernière. Une croissance, portée par une production de pétrole brut plus élevée et la performance du secteur des services, selon les données de l’agence statistique.

Au Nigéria, dès le premier trimestre 2024, la croissance, observée à 2,98 %, a été plus accentuée que celle, enregistrée à 2,51 % au deuxième trimestre de 2023. Cette tendance s’est confirmée au second trimestre, avec un taux de croissance de 3,19 %. Certes cette bonne tenue reste bien en deçà des 6 %, visés par le président Bola Tinubu et annoncés à sa prise de fonctions. Face aux difficultés économiques, le président nigérian a lancé des réformes pour tenter de stimuler la production, au ralenti depuis environ une décennie, notamment en réduisant les subventions et en dévaluant de la monnaie du pays, le naira.

Une croissance différenciée, selon les secteurs

Il s’est avéré que les réformes, dans ce pays, le plus peuplé d’Afrique, que les réformes ont alimenté l’inflation, déclenchant des manifestations contre le coût de la vie. La Banque centrale du Nigéria (CBN) a dû augmenter son taux directeur par quatre fois, cette année. Le Bureau national des statistiques a déclaré que le secteur des services a connu une croissance de 3,79 % sur un an, au deuxième trimestre, contribuant à 58,76 % du PIB. Le secteur pétrolier, qui représente la majeure partie des recettes publiques et des réserves de change, a fait un saut de 10,15 %, tandis que l’agriculture a progressé de 1,41 %. Quant à la production industrielle, elle a augmenté de 3,53 %.

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A noter que le Nigéria a enregistré une production pétrolière journalière moyenne de 1,41 million de barils par jour (mbpj), au deuxième trimestre, en hausse, par rapport à la moyenne quotidienne de 1,22 mbpj au même trimestre de 2023. Pourvu que cela dure. A fin 2024, le Fonds monétaire international prévoit une croissance de 3,1 % de l’économie nigériane.

RDCongo- L’Etat bloque le deal Chemaf-Norinco

Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) s’oppose à une proposition de Chemaf SA, de vendre ses mines de cuivre et de cobalt dans le pays au groupe chinois Norin Mining.

Chemaf, partenaire de longue date du négociant en matières premières Trafigura, a annoncé, en juin, avoir accepté de vendre ses mines en Répubique démocratique du Congo (RDC) à l’unité du géant de la défense et de l’industrie, China North Industries Corp (Norinco), soutenu par l’État chinois. Chemaf SA s’est mise en vente, l’année dernière, en raison d’une crise de trésorerie qui bloquait l’expansion de ses projets, Etoile et Mutoshi, en RDC, alors que les prix du cobalt chutaient.

Kizito Pakabomba, ministre congolais des Mines, a déclaré que l’accord constituait une violation des accords de location de la société minière publique Gécamines avec Chemaf. Le ministre a recommandé que la transaction soit interrompue, selon le compte-rendu d’une réunion du conseil des ministres. Le Conseil des ministres a adopté la recommandation du ministère des Mines de suspendre la transaction. « Considérant la violation flagrante des clauses du contrat d’affermage entre la Gécamines et la Chemaf SA, il a été recommandé l’arrêt de la transaction en cours, suite à l’opposition de la Gécamines », précise le procès-verbal. Un porte-parole de Chemaf SA a déclaré que la société continuerait à travailler avec les autorités congolaises, pour faire progresser la transaction signée.

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La Gécamines a déclaré, le mois dernier, qu’elle détenait les droits miniers sur les mines de Chemaf et qu’elle était également opposée à l’accord avec Norinco. Les mineurs chinois, dont la plupart sont soutenus par l’État chinois, sont devenus les plus gros investisseurs au Congo. Notons que la deuxième économie mondiale recherche activement des approvisionnements en cuivre et en cobalt pour son industrie des véhicules électriques, en pleine expansion. En RDCongo, premier fournisseur mondial de cobalt, Norinco exploite déjà le cuivre et le cobalt de Comica et de Lamikal.

Nigéria- NDPA inflige une amende à Fidelity Bank

L’Agence nigériane de protection des données (NDPA pour Nigerian Data Protection Agency) a infligé une amende à Fidelity Bank (FIDELIT.LG), à hauteur de 0,1% de son chiffre d’affaires 2023, soit 555 800 000 nairas, pour avoir violé les lois sur les données personnelles d’un client, lors de l’ouverture d’un compte, a déclaré la Commission nigériane de protection des données (NDPC).

La NDPC a demandé à Fidelity Bank, le prêteur de taille moyenne du Nigeria, de payer l’équivalent de 555 800 000 nairas (358 580,65 $) dans un délai de quatorze jours. Il s’agit de l’amende la plus importante imposée par la NDPC à une entité pour violation de données, bien que Fidelity conteste la décision. La commission lui reproche d’avoir collecté illégalement des données personnelles, afin d’ouvrir un compte-client, à la suite d’une enquête qui a débuté en avril 2023. Fidelity Bank a déclaré qu’elle n’avait violé aucune loi, dans la mesure où il n’y avait pas eu de violation de données. Aussi, elle assurait n’avoir pas terminé le processus d’ouverture de compte pour le client anonyme, dont la plainte a déclenché l’enquête de la NDPC. « En tant que banque, nous restons en discussions avec la NDPC pour trouver une résolution à l’amiable à cette question », peut-on lire dans le communiqué de Fidelity.

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La NDPC a déclaré avoir examiné les plateformes de traitement des données de Fidelity et constaté que « dans certains cas critiques, la banque traite des données personnelles, sans le consentement éclairé des personnes concernées. » Elle a ajouté que Fidelity avait déployé des outils, tels que des cookies et des applications bancaires, en violation de la loi, entre autres infractions.

Afrique- « Sécurité & Sûreté », cette autre mamelle qui nourrit le développement

Vaste continent de 30 millions de km2, l’Afrique, qui regorge de ressources naturelles, doit placer la sécurité et la sûreté en pole position de ses priorités. Ces deux entités, qui se rejoignent, sont bel et bien une des mamelles qui nourrissent le développement en Afrique.

Pour le développement durable de l’Afrique, la sécurité et la sûreté sont des conditions sine qua non. A l’instar d’une place forte, d’un commerce florissant, d’un espace où se crée de la valeur, l’Afrique renvoie à cet écrin contenant des valeurs précieuses à sécuriser. Il me paraît évident qu’en investissant dans ces domaines, les pays africains peuvent créer un environnement propice à la croissance économique et à l’amélioration des conditions de vie de leurs populations.

L’insécurité dans certaines parties du continent entraîne un manque à gagner annuel de plusieurs centaines de milliards de dollars. La Sécurité et la Sûreté y sont essentielles et vont de pair avec l’industrialisation, à défaut de la précéder.

C’est un climat des affaires favorable qui promeut et attire les investissements. Un environnement sûr attire les investissements, favorisant ainsi la création d’emplois et la croissance économique. Par ricochet, on peut s’attendre au développement du secteur privé. En effet, les entreprises peuvent prospérer dans un contexte stable, ce qui stimule l’innovation et la compétitivité. En outre, l’attractivité touristique devient plus importante. Les touristes, locaux ou étrangers, sont plus enclins à visiter des destinations sûres. Il est évident que leurs voyages, suivant des circuits bien organisés et surtout paisibles, génèrent des revenus importants pour les économies africaines.

Dans ce même sillage, la sécurité permet de mieux fournir des services essentiels, tels que l’éducation, la santé, l’énergie et l’eau potable, l’assainissement, les télécommunications, etc.

L’amélioration des services publics est la résultante d’un mix sécurité-sécurité, non négociée, mais totalement assumée. Pour garantir ce savant dosage, il est essentiel de renforcer l’état de droit. Un système judiciaire efficace et des institutions solides sont indispensables pour garantir la sécurité et la stabilité.

Des défis à relever

Pour atteindre cet état de grâce, nombre de nos Etats doivent se pencher sans délai, à la gouvernance. Il est essentiel de renforcer les institutions, de lutter contre la corruption et la concussion, mais aussi de promouvoir la transparence. Sur ce volet endogène, il faudra s’atteler au développement des moyens et des capacités. Les forces de sécurité doivent être formées et équipées pour faire face aux menaces modernes- les ressources, y compris minières (or, diamant, platine, zircon, uranium, hydrocarbures…), ne manquent pas. La libre circulation des personnes et des biens ne doit aucunement signifier anarchie, avec un laisser-aller qui empêche toute traçabilité de « gangs » sans scrupules, pouvant traverser des frontières volontairement poreuses.

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En appoint, grâce à une coopération, ciblée et qui est loin d’avoir des relents impérialistes, la communauté internationale peut apporter un soutien accru aux pays africains, en matière de sécurité et de sûreté.

Quels primo-chantiers

En termes de sécurité et de sûreté, les enjeux spécifiques de l’Afrique ont trait aux conflits armés. De nombreux pays africains sont confrontés à des conflits qui entravent le développement et déplacent des populations. Aussi, la menace terroriste pèse sur la stabilité de plusieurs régions, notamment le Sahel. A cela s’ajoute une criminalité organisée qui se nourrit du trafic de drogues, d’armes et d’êtres humains. Voilà une menace sérieuse, une véritable bombe à retardement, pour la sécurité et la stabilité… De nombreux observateurs se posent la question de savoir pourquoi la Commission de l’Union africaine (UA) détourne ses yeux des affres vécues par une jeunesse africaine, ambitieuse mais mal encadrée, dans le désert et à travers les flots de l’Atlantique et de la Méditerranée ?

Et pour rester dans l’air du temps, il faudra à l’Afrique se prémunir contre la cybercriminalité. Les attaques cybernétiques se multiplient, mettant en danger les infrastructures critiques et les données personnelles.

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