Ghana : rémission de l’économie ?

Le ministre des Finances du Ghana Ken Ofori-Atta (Ghana).

Dans un discours axé sur le budget, le ministre des Finances du Ghana a déclaré mercredi que l’économie se remettait sur les rails, soulignant un déficit budgétaire plus faible que celui visé jusqu’à présent cette année et une croissance économique plus élevée que l’année dernière. Un optimisme qui contraste avec des mois d’incertitudes financières.

L’économie du Ghana commence à se remettre sur pied, selon le ministre des Finances. Le pays d’Afrique de l’Ouest fait aujourd’hui face à sa pire crise économique depuis une génération, avec une monnaie nettement plus faible et une inflation galopante. Ce pays, grand producteur d’or, de pétrole et de cacao s’est tourné vers le Fonds monétaire international pour obtenir un soutien financier l’année dernière alors qu’il était exclu des marchés de capitaux internationaux. Face aux législateurs, le ministre des Finances Ken Ofori-Atta a annoncé que le Ghana avait enregistré un déficit budgétaire global de 3,0 % du produit intérieur brut (PIB) sur la période janvier-août, soit mieux que l’objectif de déficit de 4,6 % du PIB. Il a déclaré que la croissance du PIB réel avait été en moyenne de 3,2% au premier semestre de cette année, une amélioration par rapport à la croissance de 2,9% au cours de la même période en 2022. La banque centrale a acheté de l’or pour plus d’un milliard de dollars afin d’augmenter ses réserves depuis qu’elle a lancé un programme d’or contre réserves, a-t-il ajouté. Pour 2024, le Ghana vise une croissance du PIB d’au moins 2,8 %, un taux d’inflation de fin d’année de 15 % contre plus de 35 % en octobre de cette année soit un excédent budgétaire primaire de 0,5 % du PIB.

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onfrontées à la hausse du coût de la vie, au chômage et aux nombreuses difficultés du Ghana, l’une des plus grandes économies d’Afrique de l’Ouest (3eme de la CEDEAO), les populations ghanéennes sont descendues de nouveau dans la rue en octobre et ont exigé cette fois la démission du gouverneur de la banque centrale. En effet, le 03 octobre, des milliers de Ghanéens sont descendus dans les rues d’Accra, la capitale du Ghana, pour exiger la destitution du gouverneur de la banque centrale. Ils accusent Ernest Kwamina Addison – nommé à la tête de l’organisme par le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo en avril 2017 – de ce qu’ils considèrent comme une mauvaise gestion de l’économie au cours de la pire crise de la dette depuis une génération. La foule en colère a exigé entre autres des comptes sur les pertes de la Banque Centrale du Ghana. Cette dernière a enregistrée en juillet une perte record de 60,8 milliards de cedi (5,3 milliards de dollars) pour 2022, due principalement à la restructuration de la dette. Cette restructuration est une condition du Fonds Monétaire International (FMI), avec qui le Ghana a conclu un accord pour un programme de prêt de 3 milliards de dollars sur trois ans afin redresser l’économie.

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