jeudi 10 juillet 2025
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INTERVIEW : Soumaila Siby, CEO Marena Gold, un raffineur d’or porté sur la valorisation du « Made in Mali »

Nous produisons actuellement comme sus-spécifié six tonnes d’or pur à l’année ; sachant que la capacité de production annuelle de notre chaîne de production est de vingt-huit tonnes d’or pur par an. (Crédit : Dr).

Marena Gold Mali fait partie des structures qui ont opté pour le développement de chaines de valeur et réussi la transformation locale, afin que le continent bénéficie en premier de ses propres richesses. Soumaila Siby – PDG de cette entreprise, l’une des rares raffineries africaines d’or, à capitaux 100% maliens –  a expliqué à Africa Income ce que représentent les métaux précieux, plus particulièrement l’or dans la Finance et les systèmes monétaires.

Africa Income : Marena Gold existe depuis une dizaine d’années. Comment a germé l’idée ?

Soumaila Siby : C’est à Hong Kong, lorsque je me lançais dans le Commerce International, que j’ai constaté qu’en Afrique de l’ouest, malgré le statut de troisième zone d’extraction aurifère au monde, il n’y avait quasiment aucune valeur ajoutée sur l’or extrait, qui est, au demeurant, toujours exporté, vers d’autres hubs économique majeurs, sans aucune transformation locale, le tout sur fond de très faible répartition des maigres retombées économiques liées à son extraction et exportation. Les bourses de négoces de métaux précieux, tels que Dubaï, Londres, Mumbai et Hong-Kong accueillent de grandes quantités d’or non minier (NDLR : appellation consacrée au Mali à l’or extrait dans les petites mines et couloirs d’orpaillage traditionnels), qui n’est pas raffiné et souvent acheté à des prix dérisoires dans les zones d’orpaillages.

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Les conséquences de cet état de fait sont, d’une part, la perte pure et simple de métaux précieux, tels que le platine, le palladium et l’argent, contenus dans l’or avant raffinage et qui ne seront jamais comptabilisés dans la structure de prix de ce dernier lors de sa vente là-bas, et d’autre part, de l’entretien d’un système d’exploitation et d’exportation, parfois informel, qui ne permet pas à nos pays, de pleinement profiter des retombées d’une ressource minérale hautement stratégique, car ne faisant pas la promotion de la valeur ajoutée (NDLR : transformation, extraction et mise en valeur des autres métaux précieux contenus dans le minerais et les lingots) ni des dérivés en Finance (NDLR : usage de l’or dans celle-ci).

« Jai donc pris la lourde décision de me lancer dans la transformation et le commerce de lor et autres métaux précieux dans mon pays dorigine, afin de positivement impacter sur notre ééconomie et contribuer à un changement de paradigme ».

De ce constat, j’ai commencé à m’intéresser à cette ressource et étudié en profondeur toutes ses implications commerciales, financières et stratégiques. C’est ainsi que j’ai donc pris la lourde décision de me lancer dans la transformation et le commerce de l’or et autres métaux précieux dans mon pays d’origine, afin de positivement impacter sur notre économie et contribuer à un changement de paradigme pour une meilleure répartition des profits issus de l’extraction et de la transformation de nos ressources minérales.

Sur quel modèle repose le développement de la raffinerie, disposez-vous de concessions minières ? Si oui, dans quels périmètres ?

Le business-modèle initial de Marena Gold ciblait, au travers d’une fourniture de services (raffinage) les comptoirs d’exportation aurifère, les coopératives d’orpaillage traditionnel ou artisans miniers, les bijouteries et enfin les multinationales. Cependant, au vu des réalités du marché malien et de la sous-région, Marena Gold a dû évoluer vers l’achat, le raffinage et l’exportation à son propre compte d’or pur à 99,9 %. Aussi dans une logique d’anticipation et pour des besoins de croissance nous entendons très bientôt nous lancer dans l’exploitation de petits complexes miniers à échelle industrielle, pour plus de valeur ajoutée, une production riche et variée (NDLR : or, argent, platine et palladium) et plus de profit tout en contribuant au développement local des collectivités, ainsi qu’à l’essor de notre économie nationale. Nous ne sommes pas effrayés de revoir – au besoin – nos approches, nous évaluons au quotidien la portée et l’utilité de nouveaux schémas d’affaires locaux qui pourraient davantage contribuer au développement de nos marchés et spécialités financières.

Quels sont vos rapports avec le ministère malien des Mines ou bénéficiez-vous d’accompagnements ou de quelconques conventions avec les départements sectoriels ?

Nous avons d’excellents rapports avec nos autorités et les différents départements ministériels. En termes d’Économie et de Finance nationales, nous contribuons à travers un apport constant et considérable en devises de réserve de premier choix. Nous participons également, à travers nos exportations, au redressement de la balance commerciale nationale, qui est déficitaire. Nous avons également de bons rapports avec le ministère des Mines de l’Énergie et de l’Eau, nous collaborons avec la Direction Nationale de la Géologie et des Mines (DNGM), un service central de ce département ministériel.

Nous avons signé une convention avec cette Direction, dont les lignes principales – hors aspects confidentiels – portent sur la familiarisation et la formation continue des cadres de la DNGM aux techniques de raffinage, sur la valorisation du poinçon officiel « Made in Mali » et le versement d’une redevance à l’État pour l’usage de celui-ci et sur le développement de complexes miniers industriels de petite taille, dans le cadre d’une collaboration qui vise in fine à formaliser l’activité des artisans miniers dans les couloirs d’orpaillage légaux, tout en générant plus de valeur ajoutée au niveau local et une meilleure répartition de profits qui seront de facto majorés.

Vue la rareté de structures, telles que la vôtre, quel a été le montant de l’investissement initial ?

En effet, il y a lieu de parler de rareté de structures. Les raffineries en Afrique de l’Ouest sont rares et pour la plupart peu fonctionnelles. Marena Gold est actuellement la seule raffinerie active et fonctionnelle en République du Mali.  Nous avons donc énormément investi dans l’établissement d’un réseau fonctionnel, structuré et performant. Notre investissement initial s’élevait à plus de deux milliards de francs CFA. Mais nous nous sommes très vite retrouvés confrontés à un problème majeur : l’absence de réseaux d’approvisionnement.Nous avons donc énormément investit dans l’établissement d’un réseau fonctionnel, structuré et performant. Ce qui nous permet d’acheter et de transformer pour nous même un total de six tonnes d’or pur à 99,9 % par an. Ceci vous donne, en plus de notre investissement initial, une idée des montants que nous engageons pour notre ravitaillement.

Le tour de table est-il à 100% Malien ?

Marena Gold au Mali est une entreprise à capitaux exclusivement maliens, basée sur des valeurs et l’excellence. Nous misons sur un investissement local, sur des ressources humaines locales, sur un savoir-faire local, sur une production et une valeur ajoutée locale. Nous militons pour la promotion de la qualité de production mais aussi pour plus de débouchés locaux et un impact bénéfique majoré et varié sur le tissu socio-économique de notre pays.

Le raffinage exige des normes et standards stricts. Quid de la qualité de vos produits et de votre capacité de production annuelle ?

Nous produisons actuellement comme sus-spécifié six tonnes d’or pur à l’année ; sachant que la capacité de production annuelle de notre chaîne de production est de vingt-huit tonnes d’or pur par an. Nous sommes certifiés et reconnus au Mali, ainsi que sur toutes les places ou hubs majeurs de négoce des métaux précieux. Nos produits sont appréciés partout, notamment à Dubaï, Ankara, New-York, Hong Kong, Mumbai. Vous savez, il y a cette confusion qui est souvent faite entre la certification de la London Bullion Market Association (NDLR : LBMA) et la certification de qualité ou pureté de l’or raffiné. Pour être certifié LBMA, il faut s’acquitter de cotisations et frais annuels, tout en se conformant à un processus de certification très complexe qui vise en réalité à réduire le nombre de certifiés LBMA. Nous pensons que ceci relève d’une stratégie visant à maîtriser, sécuriser et stimuler un marché très spéculatif, ici la LBMA, où l’or physique devient d’ailleurs de moins en moins visible. À cet effet comme l’on fait les londoniens, il nous incombe nous africains de créer ne serait-ce qu’un marché similaire au LBMA.

Comment avez-vous su surmonter des entraves émanant de crises successives, relatives au terrorisme, Covid-19… ?

Certes l’apparition du virus Covid-19 a beaucoup affecté l’économie mondiale en 2020, le Mali n’a pas été épargné. Cette épidémie a laissé des traces toujours visibles dans le commerce, nous nous sommes adaptés et nous avons survécu, Dieu merci ! Pour ce qui concerne le terrorisme, dont nous prenons très au sérieux les conséquences ou implications sur le commerce et les transactions, nous nous sommes adaptés en focalisant notre réseau et nos procédures d’approvisionnement exclusivement sur des zones reconnues comme « saines » par nos autorités ainsi que par l’ensemble des structures internationales et sous-régionales habilités à émettre de telles appréciations.

« Notre entreprise est lune des rares entreprise en Afrique de lOuest qui mise beaucoup sur lanalyse et la prospective ééconomique ».

Notre entreprise est l’une des rares entreprise en Afrique de l’Ouest qui mise beaucoup sur l’analyse et la prospective économique. Nos analystes ont pour instructions d’anticiper et prévoir une gamme riche et variée de problématiques et de difficultés pour lesquelles des ébauches de solutions et plans sont préparés et mis à disposition pour tout besoin ou cas de figure potentiel. In fine tout ce que nous venons de mentionner fait partie des aléas de la vie, mais aussi des difficultés et problèmes qu’il faut savoir cerner et anticiper !

Quels sont vos débouchés actuels ?

Nos produits sont écoulés partout à travers le monde, grâce à nos partenariats stratégiques avec de grands groupes d’assurances et de logistique, nous n’avons pour seules limites que notre audace, notre enthousiasme et notre ténacité à aller toujours plus loin.

Dans le moyen terme, quels sont vos objectifs en termes de taille, de positionnement régional, de Bourse de matières premières ?

Nos ambitions à très court terme sont expansionnistes dans la sous-région, où nous sommes en phase initiale d’implantation, non pas d’un réseau d’approvisionnement, déjà existant, mais d’un réseau de raffineries à l’image de celle du Mali.Nous avons un savoir-faire et une expertise que nous souhaitons exporter, afin de contribuer à l’essor économique et industriels des pays voisins et frères. La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (Ndlr : BRVM) est importante pour nous, s’y positionner et interagir dessus avec des acteurs régionaux et internationaux ne pourra qu’être bénéfique à nos pays pour l’essor du trading (Ndlr : actions, titres, valeurs et commodités physiques) et de la finance associée à celui-ci. Il n’y a pas de pays forts sans commerce et industrie développés.

Quel regard portez-vous à vos concurrents qui exportent le métal précieux non transformé ?

Je leur souhaite de prendre conscience des opportunités, de la valeur ajoutée, mais surtout des profits dont ils privent notre économie. Je leur souhaite de comprendre que cet or non transformé et non raffiné qu’ils exportent ainsi, c’est des emplois donc des salaires potentiels qui ne seront jamais distribués et dont un grand nombre de fournisseurs de services et de commerçants auraient pu profiter pour écouler services et marchandises, générant ainsi plus de richesses et de flux commerciaux intérieurs et extérieurs. Je leur souhaite de comprendre ce que représentent les métaux précieux, plus particulièrement l’or dans la Finance et les systèmes monétaires. Vous savez, le simple fait de comprendre et cerner les choses, peut résoudre bien de nos problèmes en Afrique !

Propos recueillis par Daouda Mbaye

Sénégal : 205,6 millions d’euros de la BAD pour booster les infrastructures et l’élevage

Le responsable du bureau pays du Groupe de la Banque africaine de développement au Sénégal Mohamed Chérif et la ministre sénégalaise de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, ont signé, la semaine dernière à Dakar, deux accords de prêt d’un montant total de 205,66 millions d’euros, soit 134,89 milliards de francs CFA

Au Sénégal la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement signent un accord de prêt de 205,66 millions d’euros pour développer l’élevage et construire de nouvelles infrastructures. Les projets développés devraient créer des emplois pour la jeunesse dans le secteur de l’élevage et favoriser l’intégration sous-régionale.

Le responsable du bureau pays du Groupe de la Banque africaine de développement au Sénégal Mohamed Chérif et la ministre sénégalaise de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, ont signé, la semaine dernière à Dakar, deux accords de prêt d’un montant total de 205,66 millions d’euros, soit 134,89 milliards de francs CFA, destinés à des projets de développement de l’élevage et à la construction d’une autoroute. Le premier accord porte sur un prêt de la Banque africaine de développement d’un montant de 39,3 millions d’euros, soit 25,77 milliards de francs CFA, alloué à la mise en œuvre du Programme national de développement intégré de l’élevage au Sénégal – Phase 1. Selon le ministre Sénégalais de l’Élevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, le Programme national de développement intégré de l’élevage au Sénégal contribuera largement à la souveraineté alimentaire du Sénégal, en misant sur une hausse durable de la productivité et des productions animalières et laitières.

Un plan quinquennal pour l’élevage

Ce projet, d’une durée de cinq ans (2023-2028), a pour objectif de contribuer à accroître durablement la compétitivité et les opportunités d’emplois des jeunes et des femmes dans les chaînes de valeur animales. Ce projet vise plus spécifiquement à accroître durablement la productivité et les productions animales, améliorer la transformation et la commercialisation des produits animaux, ainsi que la professionnalisation des acteurs du secteur de l’élevage. Il est en parfaite cohérence avec le Document de stratégie pays pour la période 2021-2025 de la banque pour le Sénégal. Le programme, dont les interventions prendront en compte les chaînes de valeur lait, viande, volaille et miel, sera mis en œuvre dans les régions de Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack et Thiès à l’ouest, Kaffrine au centre, Louga au nord, et Kolda, Sédhiou et Ziguinchor au sud du pays. Il profitera directement à 32 000 acteurs de ces chaînes de valeur, dont 16 000 femmes et jeunes, et indirectement à 950 000 personnes environ, dont 51 % de femmes et va générer 18 000 opportunités d’emplois, dont 10 800 pour les femmes.

« Ces financements témoignent, une fois de plus, du dynamisme de la collaboration entre la Banque africaine de développement et le Sénégal, mais également de l’engagement de notre institution à accompagner les efforts de développement mis en place par le gouvernement et traduit à travers le Plan Sénégal Émergent », a déclaré le représentant de la BAD lors de la cérémonie de signature.

Ces financements témoignent du dynamisme de la collaboration entre la Banque africaine de développement et le Sénégal. Le deuxième accord, d’un montant total de 166,36 millions d’euros, soit 109,115 milliards de francs CFA, se compose d’un prêt de 119,69 millions d’euros de la Banque africaine de développement et d’un prêt de 46,67 millions d’euros de African Growing Together Fund (AGTF), un fonds cofinancé par la Banque populaire de Chine et la Banque africaine de développement. Il est destiné à financer le Projet de construction de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis. Ce projet améliorera le niveau de service et de sécurité des liaisons routières entre Dakar et Saint‑Louis, ainsi que l’accessibilité et les conditions de vie des populations dans sa zone d’influence directe. Avec 150 kilomètres de plage entre Dakar et Saint-Louis, l’autoroute donnera une impulsion au développement du tourisme et favorisera l’émergence de nouveaux pôles urbains, comme ceux du lac Rose et de Lompoul et des nombreux sites touristiques autour de la ville de Saint-Louis. Il contribuera également à la valorisation des ressources pétrolières et gazières disponibles dans la zone du projet et au développement des échanges commerciaux entre le Sénégal, l’Afrique du Nord et les pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Dette en Afrique du Nord : Kristalina Georgieva tire la sonnette d’alarme

Le FMI a publié ses dernières prévisions il y a deux semaines ; elles sont certes moins sombres que celles du mois d’octobre, mais annoncent toujours un ralentissement de la croissance, et une lutte contre l’inflation en priorité pour 2023. Cette dernière passera de 8,8 % en 2022 à 6,6 % cette année, et à 4,3 % en 2024

La dette publique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est une « préoccupation », nécessitant une stratégie budgétaire, selon le FMI qui s’est penché sur les enjeux et menaces qui pésent sur la région. Il s’agit de renforcer la résilience des finances publiques pour protéger less populations et les économies de la région tout menant des actions en faveur de l’envionnement.

La dette publique de certains États du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) est  « préoccupante » et les gouvernements gagneraient à renforcer leur résilience par le biais de politiques budgétaires pour se protéger contre les chocs en période d’incertitude, a déclaré dimanche la cheffe du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva. La croissance mondiale reste faible, mais il se peut qu’elle soit à un tournant a-t-elle rappelé. Après une expansion de 3,4 % l’an dernier, le FMI prévoit son ralentissement à 2,9 % en 2023, avant de se redresser légèrement pour atteindre 3,1 % en 2024. L’institution de Bretton Woods a publié ses dernières prévisions il y a deux semaines ; elles sont certes moins sombres que celles du mois d’octobre, mais annoncent toujours un ralentissement de la croissance, et une lutte contre l’inflation en priorité pour 2023. Cette dernière passera de 8,8 % en 2022 à 6,6 % cette année, et à 4,3 % en 2024 ; pour autant, dans la plupart des pays, elle restera supérieure aux niveaux observés avant la pandémie. L’évolution est encourageante, mais les risques de dégradation persistent, à cause des doutes sur la reprise de l’économie chinoise. L’inflation pourrait ainsi rester plus élevée que prévu, ce qui nécessiterait un durcissement encore plus important de la politique monétaire, au risque d’une réévaluation brutale des actifs sur les marchés financiers. Aussi toute intensification de guerre Russo-ukrainienne peut fragmenter encore davantage l’économie mondiale.

A lire aussi : Croissance économique: de la résilience et des perspectives stables pour l’Afrique selon la BAD

À mesure que l’économie mondiale ralentira, la croissance devrait aussi chuter au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, pour passer de 5,4 % en 2022 à 3,2 % cette année, avant de remonter à 3,5 % en 2024. Les baisses de production décidées par l’OPEP+ pourraient réduire les recettes globales des pays exportateurs de pétrole. Ce qui risque de conduire les pays importateurs de pétrole à des difficultés persistantes. La dette publique est particulièrement préoccupante : plusieurs pays de la région présentent des ratios dette/PIB élevés, dont certains avoisinent les 90 %. En outre, pour la quatrième année consécutive, l’inflation devrait dépasser les 10 % dans la région, au-dessus de la moyenne mondiale. Pour les pays émergents et les pays à faible revenu de la région, cette situation tient aux effets prolongés de la hausse des prix des denrées alimentaires ; dans certains cas, la dépréciation des monnaies nationales joue également un rôle.

« Nous nous inquiétons des risques qui pèsent sur la région. La guerre que la Russie livre à l’Ukraine et des catastrophes climatiques pourraient aggraver les effets des pénuries alimentaires sur les plus fragiles. Qui plus est, le chômage reste très élevé, notamment chez les jeunes : dans ces conditions, les sociétés courent un risque considérable de déstabilisation ».

Elle a mis en avant trois principes directeurs pour aider les pays à renforcer leur résilience en mobilisant leur politique budgétaire. Il s’agit d’abord de se doter d’un cadre solide pour la conduite de la politique budgétaire et la gestion des risques budgétaires. Dans un monde marqué par les chocs et l’incertitude, la conduite de la politique budgétaire gagne en importance, mais aussi en complexité. Pour y parvenir, le Maroc élimine progressivement les subventions onéreuses et non ciblées pour les remplacer par des aides sociales ciblées. La Mauritanie a décidé d’ancrer sa politique budgétaire sur un niveau de référence pour surmonter la volatilité des recettes qu’elle tire de ses exportations minières ; elle a également augmenté les prix des combustibles de 30 % en réduisant les subventions. Enfin, certains pays exportateurs d’énergie profitent des périodes où les cours sont élevés pour constituer des réserves, afin de mieux affronter la volatilité des prix du pétrole.

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Les États doivent également composer avec de nombreux risques budgétaires qui pourraient découler, notamment, des garanties publiques et des pertes essuyées par les entreprises d’État ; ces risques peuvent aggraver l’endettement et forcer les pouvoirs publics à réduire des dépenses pourtant vitales. Pour mieux y faire face, l’Égypte améliore le suivi de ce type de risques. En outre, plusieurs pays arabes adoptent des cadres budgétaires à moyen terme réalistes. Le deuxième principe consiste à planifier et à investir sur le long terme pour surmonter les difficultés liées au changement climatique. De l’Afrique du Nord à l’Asie centrale, la région se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde. Selon le FMI, pour accroître la capacité d’adaptation de la région, il est essentiel que les pays investissent dans des infrastructures résistantes aux effets du changement climatique et dans des systèmes d’alerte précoce. Les investissements dans les énergies renouvelables et la décarbonation de l’économie des pays de la région sont tout aussi indispensables.

« Les autorités des pays de la région ont chiffré à plus de 750 milliards de dollars leurs besoins de financement pluriannuels en la matière. De tels besoins ne seront satisfaits qu’à condition que des politiques publiques et des solutions financières judicieuses soient mises en place pour favoriser un climat propice au financement privé de l’action climatique ».

Le troisième principe identifié par le FMI consiste à accroître les recettes fiscales. Pour investir dans un avenir plus résilient, l’organisme bancaire recommande de renforcer davantage les politiques et les administrations fiscales.De nombreux pays de la région ont nettement augmenté leur capacité fiscale. Pourtant, le ratio moyen impôts/PIB, hors recettes tirées des hydrocarbures, n’est encore qu’à environ 11 %, ce qui représente moins de la moitiédes recettes fiscales potentielles.

 Approfondir la coopération internationale

Cependant, le niveau d’endettement de certains pays n’est pas viable, et les autorités nationales ne peuvent pas résoudre seules ce problème urgent. Le poids de la dette pèse sur les dépenses de santé, d’éducation et d’infrastructures ; cette situation frappe les populations les plus fragiles, mais il s’agit aussi d’un problème commun à la région et au monde entier. « Dans ce domaine, l’esprit d’équipe doit prévaloir : le nombre de créanciers publics et privés est si élevé que seule la coopération multilatérale peut permettre de rétablir la viabilité de la dette », a conclu la directrice du FMI.

Accord tripartie entre le Mali, le Burkina Faso, la Guinée pour le commerce et les infrastructures

A Ouagadougou, les trois ministres Olivia Rouamba pour le Burkina Faso, Morissansa Kouyate pour la Guinée et Abdoulaye Diop pour le Mali ont décrié les mesures et demandé un soutien technique et financier pour les transitions qu'ils jugeaient démocratiques.

Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso se rapprochent pour renforcer leurs échanges. Dirigés par des militaires et sanctionnés par la Cedeao, les trois pays au destin similaire, ont réunis leurs ministres des affaires étrangères pour concevoir une feuille de route permettant de fluidifier leurs échanges commerciaux et d’élaborer des infrastructures routières et ferroviaires communes.

Le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, tous dirigés par des militaires, ont vu leurs ministres des Affaires étrangères proposer un partenariat régional tripartite pour faciliter le commerce et lutter contre l’insécurité dans la région, selon leur déclaration conjointe publiée jeudi soir. Afin d’élaborer des pistes de collaboration, les ministres des affaires étrangères des pays dirigés par des militaires à la suite de putsch se sont réunis à Ouagadougou pour trouver des pistes de collaboration dans un contexte où ils sont soumis à une forte pression de la Cedeao. C’est une insurrection djihadiste régionale qui a déclenché des coups d’État, qui ont été sanctionnés par des sanctions économiques de la part du principal bloc économique régional d’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, en raison des délais de transition proposés jugés trop lents. Les sanctions ne seront levées que si les ultimatums fixés l’an dernier sont respectés. A Ouagadougou, les trois ministres Olivia Rouamba pour le Burkina Faso, Morissansa Kouyate pour la Guinée et Abdoulaye Diop pour le Mali ont décrié les mesures et demandé un soutien technique et financier pour les transitions qu’ils jugeaient démocratiques. Dans un communiqué les responsables ont relevé « la nécessité de mettre en place et d’institutionnaliser un cadre permanent de coordination entre les trois pays ».

Le plan reconnaît également des projets ferroviaires qui créeraient un réseau de chemins de fer reliant les trois capitales. La liaison reliant les capitales Bamako, Conakry et Ouagadougou est envisagée comme un socle pour les échanges de carburant et d’électricité, un tissu de liaisons de transport, une base pour la coopération sur l’extraction des ressources minérales, le développement rural et le commerce, selon le communiqué. Les pays cherchent également à conjuguer leurs efforts pour éliminer l’insécurité, a suggéré le communiqué, ajoutant que le président par intérim du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, avait demandé à son gouvernement de promulguer le plan. Une alliance vue d’un mauvais oeil du côte de la CEDEAO qui réunit 15 pays ouest-africains.

Rwanda : avec une croissance économique de 6,2%, le pays renoue avec l’embellie des années précédentes

L'économie rwandaise devrait croître à un rythme légèrement plus lent cette année avant de s'accélérer à nouveau en 2024 et 2025, a déclaré ce 08 février à Kigali le ministre des Finances Uzziel Ndagijimana.

L’économie rwandaise devrait croître de 6,2% cette année, selon son ministre des Finances. Une croissance moyenne qui devrait s’accélérer en 2024 et 2025 permettant au pays des milles collines de renouer avec ses belles performances économiques. Lesquelles ont été accompagnées par l’amélioration des conditions socio-économiques de millions de Rwandais au cours des décennies précédentes.

L’économie rwandaise devrait croître à un rythme légèrement plus lent cette année avant de s’accélérer à nouveau en 2024 et 2025, a déclaré ce 08 février à Kigali le ministre des Finances Uzziel Ndagijimana. Il a précisé au Parlement que l’économie devrait croître de 6,2 % en 2023 et d’environ 7,5 % en 2024 et 2025. Selon ses estimations l’économie du pays de Paul Kagamé a augmenté de 6,8 % en 2022. Il a aussi annoncé que les dépenses globales pour l’exercice 2022/23 qui s’étend de juillet à juin devrait connaitre une hausse d’un peu plus de 2% pour atteindre 4,76 billions de francs rwandais – soit 4,42 milliards de dollars – par rapport aux 4,66 billions de francs rwandais annoncés en juin, lorsqu’il a présenté pour la première fois le 2022/ 23 budgets.  Ainsi après la crise post Covid, le pays reprend sa stratégie de développement qui lui a permis de sortir des millions de Rwandais de l’extrême pauvreté.

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Selon les analyses de la Banque Mondiale d’octobre 2022, la forte croissance économique du Rwanda s’est accompagnée d’une amélioration significative des conditions de vie : le taux de mortalité infantile a baissé de deux tiers et le pays a presque atteint l’objectif d’éducation primaire universelle. Le Rwanda a beaucoup progressé dans l’accès aux services et dans les indicateurs de développement humain en donnant la priorité aux politiques publiques et initiatives endogènes. Selon le seuil établi au niveau national, le taux de pauvreté a baissé de 77 % en 2001 à 55 % en 2017, tandis que l’espérance de vie à la naissance est passée de 29 ans à 69 ans entre le milieu des années 1990 et 2019. Le taux de mortalité maternelle a chuté sur la même période, pour passer de 1 270 à 290 décès pour 100 000 naissances vivantes.

Le Covid un frein à l’économie rwandaise

Selon les chiffres de la Banque Mondiale, le coefficient de Gini, qui mesure le niveau des inégalités, a baissé de 0,52 à 0,43 entre 2006 et 2017. La crise générée par la pandémie est cependant à l’origine d’une recrudescence sévère de la pauvreté : en 2021, le taux de pauvreté devrait atteindre un niveau supérieur de 5,1 points de pourcentage à celui estimé dans un scénario sans Covid. Ce qui correspond à plus de 550 000 pauvres supplémentaires. La détérioration de la nutrition et l’accès plus limité aux services de santé, conjugués aux pertes d’apprentissage dues à la fermeture des écoles et au risque accru d’abandon scolaire (en particulier parmi les adolescentes et les enfants des ménages pauvres), menacent d’effacer plusieurs décennies de progrès dans le développement du capital conclu l’institution de Bretton Woods.

la Côte d’Ivoire décline ses chantiers prioritaires dans la pêche et l’élevage en 2023

En Côte d’Ivoire, les chantiers du ministère des Ressources animales et halieutiques au cours de l’année 2023, porteront principalement sur la mise en œuvre de 10 projets d’investissements majeurs et de six réformes.

 La Côte d’Ivoire a pris une série de mesures pour renforcer le secteur de la pêche et de l’élevage, a annoncé le ministre de tutelle Sidi Tiemoko Toure. Il s’agit de réformer, de mettre en place des infrastructures, de moderniser et de réorganiser le secteur dans le but de générer plus d’emplois pour les jeunes et de revenus pour les acteurs de ces filières.

En Côte d’Ivoire, les chantiers du ministère des Ressources animales et halieutiques au cours de l’année 2023, porteront principalement sur la mise en œuvre de 10 projets d’investissements majeurs et de six réformes. L’objectif annoncé est de permettre à la Côte d’Ivoire d’amorcer son ascension vers l’autosuffisance en protéine animale et halieutique. Le ministre Sidi Tiémoko Touré a dévoilé ces chantiers à l’occasion d’un face à face avec les médias au cours de la semaine dernière à Abidjan. Il s’agit, entre autres, du Projet de Développement de la Filière Porcine ; à travers la construction et l’équipement de trois infrastructures d’abattage régionaux de porcs et l’installation de 40 éleveurs et de 120 rôtisseurs. Il y a également le projet de renforcement de la Filière Avicole avec l’installation de 175 bâtiments modernes d’une capacité de 10 000 sujets chacun, la construction de sept abattoirs et provenderies et la création de 1 500 emplois. A ces infrastructures s’ajouteront le Projet de Production Bouchère Bovine portant sur le Renforcement des capacités techniques de 770 éleveurs, l’installation de 350 promoteurs en élevage bovin et activités connexes, mais aussi la construction de cinq marchés à bétail et 100 mini-rôtisseries, et la Promotion de PME, qui font partie de ces prioritaires en 2023.

Créer plus d’emplois dans la pêche et l’élevage

Le ministre a également annoncé les Projets d’Amélioration de l’Alimentation du Bétail, de Développement de l’Elevage des Petits Ruminants et de Développement et de Promotion de la Production Laitière. Ces efforts déployés, a-t-il relevé, devront contribuer à la création de centaines de milliers d’emplois directs notamment pour les jeunes.

 Les investissements et réformes dans ces secteurs ont été conçus dans le but d’assurer « une meilleure organisation des acteurs de nos différents secteurs à travers la mise en place des interprofessions, une meilleure distribution des produits halieutiques, par la création de réseau de distribution maîtrisé, une gestion rationnelle et durable des ressources halieutiques, à travers l’identification des embarcations et la gestion de la pêche artisanale » a déclaré le Ministre Sidi Tiemoko .

Il est de même question de mettre en place la surveillance des maladies de la faune sauvage par l’élaboration d’un dispositif de surveillance de la faune sauvage et une meilleure traçabilité des bêtes par l’identification du bétail en Côte d’Ivoire.

Chronique : Entre stabilité et afflux d’investissements

En 2021, les investissements directs étrangers (IDE) vers les pays africains ont atteint un niveau record de 83 milliards de dollars, selon le dernier Rapport 2022 sur l'investissement dans le monde de la la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publié le 9 juin.

La corrélation existe bel et bien entre la stabilité d’un pays, d’une région et les investissements extérieurs directs (IED) qui y sont injectés. Il ne suffit pas de faire campagne sur une vision ou sur une stratégie de développement à suffrages. Cependant, une telle feuille de route est nécessaire, mais pas suffisante.

Asseoir une paix durable, implique un consensus sur une orientation d’ensemble. Le consensus peut être soit tacite, soit le fruit d’une concertation. A quoi bon vivre ensemble, en l’absence d’échanges ou de trocs d’idées ? La verticalité, bien en amont des investissements extérieurs directs (IED), est assurée par une sécurité et une sûreté sans faille ! Le temps des razzias et autres invasions guerrières n’est pas révolu. Les évènements au Sahel, suite à l’éclatement libyen, sont édifiants à plus d’un titre. Sans verser dans des régimes hypermilitarisés, il reste décent pour un Etat, quelle que soit sa taille, d’être à même d’assurer la sécurité de ses populations et veiller à sa souveraineté.

Décupler les investissements

Compte tenu du potentiel de la région, les IED passeront à des niveaux bien supérieurs. Selon les dernières estimations de la Banque mondiale, l’Afrique au sud du Sahara connaitra une croissance de 4,5%. La taille des chantiers, les besoins de la zone, ont incité la SFI (Société financière internationale) a injecté entre juillet 2021 et juin 2022) 9,4 milliards de dollars. Globalement, il faudrait multiplier ce montant par 100. Cette filiale de la banque mondiale investit dans le secteur privé. Mais au niveau du secteur public où des infrastructures structurantes sont à ériger, l’ébauche d’une industrie de transformation des matières premières doit être prise, les investissements attendus sont colossaux. L’Afrique et la communauté internationale, qui ont compris que le futur pourrait aussi se jouer en Afrique, gagnerait à œuvrer à plus de stabilité dans cette partie du monde. A terme, les cours des matières premières seraient estimés à partir du continent noir et des Bourses de Matières premières pourraient détrôner de Chicago, Dubaï, Anvers, Londres ou New Delhi. La condition sine qua non sera une lutte sans concession contre des incohérences, telles que la corruption, la concussion, la gabegie, des lenteurs administratives et dysfonctionnements de toutes sortes. En d’autres termes, faciliter l’acte d’investir et favoriser les conditions de transparence et de justice.

RDC : bonnes perspectives pour l’exploitation du zinc

Le zinc a plusieurs usages. Il sert dans le processus de galvanisation de l’acier pour éviter sa corrosion et entre également dans la fabrication d’engrais et de suppléments de nutrition.

 La production du minerai de zinc en RDC est en baisse pour 2022 par rapport à l’année 2021. Mais cette réduction ne doit pas occulter les bonnes perspectives dans la production du minerai qui a bénéficié des investissements conséquents notamment dans la localité de Kipushi en Haut-Katanga.

L’exploitation du minerai de zinc en RDC devrais s’accélérer dans les prochaines années en dépit d’une baisse constatée en 2022 de la production. 12.309 tonnes de zinc ont été produites à fin novembre par les entreprises minières implantées en République démocratique du Congo (RDC), a révélé la Banque centrale du Congo dans ses données statistiques publiées en janvier 2022.

« 12.309 tonnes de zinc ont été produites par les entreprises minières implantées en République démocratique du Congo (RDC) à fin novembre 2022, soit de janvier à novembre 2022 », a-t-on lu dans les condensées statistiques.

Le même document a renseigné que cette production a enregistré une baisse de 3.770 tonnes en 2022 par rapport à l’exercice 2021 où ces entreprises avaient produit 16.079 tonnes. Une production en baisse par rapport par rapport à l’année précédente, mais l’exploitation de minerai de zinc en RDC devrait s’accélérer dans les prochaines années. La RDC a reçu d’importants investissements dans le Haut-Katanga, où les compagnies minières ont investi.

Reprise de l’exploitation du zinc de Kipushi en Haut-Katanga

C’est dans le centre urbain de Kipushi, dans le Haut-Katanga, à environ un kilomètre de la frontière avec la Zambie que se trouve la Mine de zinc. Un gisement exploité par Kipushi Corporation (Kico), une coentreprise du canadien Ivanhoe Mines et de la Gécamines. La mine devrait entrer en production en 2024 après 30 ans d’arrêt. Une dizaine d’années ont été nécessaires pour la remettre en état. Son exploitation avait débuté en 1923 avant d’être mise en suspend fin 1993. La remise en service de cette vielle mine a nécessité de nombreux travaux pour réhabiliter et moderniser les équipements. Ce qui a occasionné des investissements de l’ordre de 500 millions de dollars. Situé à 1250 mètres de profondeur, le gisement héberge des ressources indiquées et mesurées de 12 millions de tonnes (Mt), d’une teneur de 35 % de zinc, soit la plus haute au monde, et des réserves de 10,81 Mt (titrant 32 % de zinc, 0,65 % de cuivre, 19 g/t d’argent et 51 g/t de germanium), selon les informations de nos confrères de JA.

L’industrie minière poumon de l’économie congolaise

En RDC, les produits miniers représentent près de 95% des exportations de biens. Au cours de ces 7 dernières années, le volume des exportations en minerai de zinc a évolué en dents de scie.  Auparavant, d’après la variation annuelle des exportations des produits miniers et hydrocarbures (Variation en pourcentage) cette variation a été de 12,3% en 2016, -20,6% en 2017, -90,4% en 2018, 39,7% en 2019 et 828,7% en 2020, selon les chiffres du rapport de la Banque centrale congolaise publiés en 2020.

Avec l’embellie des cours de produits miniers exportés de la RDC, le prix du zinc a connu une hausse fin janvier pour se négocier à 3.313,05 dollars la tonne contre 3.110,40 dollars une semaine auparavant. Sur le marché de Londres, le minerai de zinc a été vendu à 3.438,85 dollars la tonne le mercredi 25 janvier 2023 soit une hausse journalière de l’ordre de 0,07%. Le zinc a plusieurs usages. Il sert dans le processus de galvanisation de l’acier pour éviter sa corrosion et entre également dans la fabrication d’engrais et de suppléments de nutrition. L’option engrais pourrait être un débouché pour l’industrie locale, la RDC ayant un fort potentiel agricole.

Côte d’Ivoire : chute de la production cotonnière contre un trend haussier de la noix de cajou

Pour la relance de la culture  du coton en République démocratique du Congo (RDC), le coût des investissements est estimé à 1.399.624 dollars américains, soit 3.449.060.000 francs congolais.

Un minuscule parasite vert en forme de sauterelle appelé « jasside » a infesté les cultures de coton et réduit les prévisions de production dans toute l’Afrique de l’Ouest pour la saison 2022/23.

Le ministère de l’agriculture Ivoirien a annoncé qu’un minuscule parasite vert en forme de sauterelle appelé « jasside » a infesté les cultures de coton et réduit les prévisions de production dans toute l’Afrique de l’Ouest pour la saison 2022/23. Adjoumani a déclaré que le gouvernement ivoirien compte allouer un budget de 34,52 milliards de francs CFA, soit 57,48 millions de dollars d’aide destinée à indemniser les agriculteurs de leurs pertes, selon les informations relayées par Reuters.

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La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, figurait parmi les principaux exportateurs de coton d’Afrique avant que la guerre civile n’éclate en 2002. Son secteur du coton se redresse progressivement depuis une décennie après des années de troubles politiques qui ont fait chuter la production. Le ministre a ajouté que le prix à la source de la noix de cajou en 2023 a été fixé à 315 francs CFA (0,5245 $) le kg, contre 305 francs CFA en 2022. La production ivoirienne de noix de cajou a augmenté de 6 % pour atteindre 1 028 172 tonnes en 2022 grâce aux bonnes conditions climatiques. Il devrait atteindre 1 050 000 tonnes en 2023, a déclaré Adjoumani. La Côte d’Ivoire est devenue au cours de ces dernières années le premier producteur mondial de noix de cajou.

Le défi de la transformation locale en Côte d’Ivoire

En janvier dernier cinq entreprises ivoiriennes de transformation de la noix de cajou ont demandé au gouvernement une prolongation des subventions accordées l’année dernière, qui, selon elles, sont nécessaires pour éviter la faillite. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de noix de cajou. Mais seul un petit pourcentage de cela est transformé localement, car les transformateurs ivoiriens ont du mal à concurrencer les entreprises asiatiques qui paient des prix plus élevés pour les noix brutes. L’Afrique de l’Ouest concentre 45% de la production mondiale de noix de cajou, dont la moitié en Côte d’Ivoire. En Inde, au Vietnam et au Cambodge, qui représentent environ 45% de la production globale, 90% de la production est transformée localement, contre 10% seulement en Côte d’Ivoire.

Guinée : les dessous de la reprise du projet Simandou

Le coût de développement du projet Simandou estimé à 15 milliards de dollars comprend la construction d'infrastructures portuaires et ferroviaires. (Crédit : Dr)

Le projet d’exploitation du gisement de fer de Simandou est de nouveau sur les rails. Après des rencontres et négociations avec les autorités et investisseurs Chinois, la Guinée a annoncé la reprise des travaux de développement de Simandou, le plus grand gisement mondial de minerai de fer à haute teneur encore inexploité. Depuis son accession au pouvoir, le gouvernement dirigé par Mamadi Doumbouya a pris des mesures, jugées populaires, dans une tentative de reprise en main du secteur minier guinéen, longtemps plombé par la corruption et les litiges.

Les différents partenaires dans le projet de développement du gisement de Simandou à savoir l’Etat Guinéen, le consortium Winning Simandou, le groupe Rio Tinto, et le groupe China Baowu Steel se sont finalement entendus pour une reprise des travaux en mars 2023. Le gouvernement de Mamadi Doumbouya arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 05 septembre 2021 avait avait ordonné aux investisseurs d’arrêter les opérations sur le site en mars 2022. Une reprise des travaux a été autorisée 15 jours plus tard. Mais des désaccords sur la part des revenus à percevoir par l’Etat guinéen et le modèle de financement du projet sont aussitôt apparus, conduisant à l’arrêt du projet depuis bientôt un an.

Simandou, un projet important pour la Chine

A l’origine du déblocage, une délégation du gouvernement guinéen s’est rendue en Chine du 11 au 22 janvier pour rencontrer toutes les parties prenantes et les partenaires financiers du projet Simandou, notamment la Banque de développement de Chine, la Banque d’import-export de Chine et la Banque industrielle et commerciale de Chine. La chine, premier consommateur du minerai de fer dans le monde, selon les chiffres de la World Steel Association en 2021, cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement. Pour exploiter le gisement de Simandou, Rio Tinto, le gouvernement guinéen et Winning ont formé une joint-venture. Ils ont été par la suite rejoints par la compagnie chinoise Baowu, premier sidérurgiste mondial, qui a signé un accord de coopération avec Winning afin d’investir dans les blocs contrôlés par le consortium. Simandou est divisé en quatre blocs. Deux blocs dans le nord sont contrôlés par Winning et les deux autres ont été remportés par Rio Tinto en partenariat avec Aluminium Corp. of China et d’autres sociétés chinoises. Le coût de développement estimé à 15 milliards de dollars comprend la construction d’infrastructures portuaires et ferroviaires. Une manne financière qui devrait profiter aux populations guinéennes selon les nouvelles autorités de Conakry qui ont pris plusieurs dispositions dans ce secteur gangréné par la corruption en Afrique.

La Guinée tente une reprise en main de son secteur minier

Parmi les décisions phares, le gouvernement vient de donner en ultimatum un délai de 18 mois aux compagnies minières, banques, sociétés d’assurance ou de télécoms … pour quitter leurs locaux loués en construisant leurs sièges sociaux, afin de mieux contribuer au développement de la Guinée. Autre mesure prise pour une meilleure gestion des ressources minières est l’application stricte de l’article 198 du code minier guinéen qui stipule l’obligation d’analyse des échantillons par le Laboratoire National de la Géologie. Ce qui était jusque – là assuré par les sociétés minières.

« L’analyse des échantillons est une question de souveraineté nationale. Pour calculer les taxes d’extractions ou minières, nous prenons la quantité on multiplie par la teneur et celle-ci est multipliée par une taxe qui est de 0,75% et est multipliée par London métal exchange (LME) », a déclaré l’Inspecteur Général, Karamoko Soumah, lors d’une rencontre organisée par le laboratoire National de la Géologie en janvier.

Il a ajouté qu’en Guinée, cette teneur est donnée par les sociétés minières et plus elle est faible plus la taxe minière est faible. Faisant que les sociétés minières « n’ont aucun intérêt de dire que la teneur est élevée elles feront tout pour nous donner une teneur faible »

Les nouvelles autorités prônent la transparence, avec davantage de clarté sur les chiffres dans le secteur minier. Comme en témoignent les bulletins et bilans régulièrement publiés par le ministère des mines guinéen sur ses réseaux.

Le secteur minier est devenu un pilier de l’économie guinéenne et sa part dans le PIB du pays ne cesse de progresser, après des décennies de litiges soldées en parties par le gouvernement précédent d’Alpha Condé. Les recettes fiscales minières sont passées de 1,7 % du PIB en 2020 à 2,1 en 2021 en raison d’une amélioration dans la collecte des revenus, selon les chiffres de la Banque Mondiale.

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