vendredi 5 décembre 2025
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Hydrocarbures : avec Congo LNG, le Congo bientôt exportateur de gaz sur un marché en pleine croissance

La preuve de l'ambition du gouvernement congolais pour le développement de ce projet, c'est le Président Denis Sassou Nguesso en personne, accompagné pour la circonstance par le Directeur général d'ENI S.P.A, Claudio Descalzi, qui ont procédé, le mercredi 25 avril dernier près de Pointe-Noire, à la pose de la première de Congo LNG, un projet de liquéfaction de gaz naturel qui promet de transformer le pays en un exportateur clé de gaz naturel liquéfié (GNL). (Crédit ; Dr - AI)

Annoncé en grande pompe en avril 2022 entre le gouvernement congolais et la major italienne ENI S.P.A, l’ambitieux programme de développement de l’exploitation de gaz au Congo vient de connaitre un coup d’accélérateur. Le 25 avril dernier a eu lieu la pose de la première pierre de Congo LNG, le premier projet de liquéfaction et de commercialisation de gaz naturel liquéfié. D’un investissement initial de cinq (5) milliards d’euros, le projet devrait atteindre une capacité globale de production de gaz naturel liquéfié (GNL) de 3 millions de tonnes par an soit environ 4,5 milliards de mètres cubes/an à partir de 2025 et devrait permettre non seulement au pays de satisfaire ses besoins en matière de production d’électricité tout en assurant les moyens de sa transition énergétique. Il devrait aussi permettre à ENI de diversifier ses sources d’approvisionnement dans le sillage de son objectif de la réduction de sa dépendance au gaz russe, amplifiée par la crise russo-ukrainienne. Une aubaine pour le Congo qui dispose de ressources importantes en la matière et qui va tirer de substantielles gains sur un marché du GNL en pleine expansion à l’international. De quoi tourner la page de l’or noir qui malgré les immenses gisements exploités n’a pas encore permis au pays d’amorcer son décollage socioéconomique.

La preuve de l’ambition du gouvernement congolais pour le développement de ce projet, c’est le Président Denis Sassou Nguesso en personne, accompagné pour la circonstance par le Directeur général d’ENI S.P.A, Caudio Descalzi, qui ont procédé, le mercredi 25 avril dernier près de Pointe-Noire, à la pose de la première de Congo LNG, un projet de liquéfaction de gaz naturel qui promet de transformer le pays en un exportateur clé de gaz naturel liquéfié (GNL). Le projet qui va nécessiter une enveloppe de 5 milliards d’euros d’investissements devrait atteindre une capacité de production de GNL globale de 3 millions de tonnes par an, soit environ 4,5 milliards de mètres cubes par an, à partir de 2025. Selon les responsables du projet, il vise à exploiter les énormes ressources de gaz de Marine XII pour répondre aux besoins de production d’électricité du pays et alimenter les exportations de GNL vers les marchés internationaux, principalement en Europe. Et pour ce faire, deux usines de liquéfaction de gaz naturel flottantes (FLNG) seront installées aux champs de Nenè et Litchendjili, qui sont déjà en production et d’autres champs vont être également développer. La première usine FLNG, d’une capacité de 0,6 million de tonnes par an, est actuellement en conversion et devrait commencer la production en 2023. La deuxième usine FLNG, d’une capacité de 2,4 MTPA, est déjà en construction et devrait devenir opérationnelle en 2025. Selon toujours les responsables du Projet, sa particularité est qu’il va s’appuyer sur un calendrier de développement accéléré et une approche zéro torchage, garantissant que le projet est à la fois rentable et écologiquement durable. C’est ce qu’a indiqué le Directeur général d’ENI Congo, Mirko Araldi selon qui, le projet bénéficiera des technologies les plus avancées pour que le gaz soit brûlé intentionnellement et ainsi valoriser l’énergie.

« Ce projet permettra également d’atteindre l’objectif de zéro torchage. Il n’y aura plus de torchage de routine dans nos usines, conformément à la stratégie de décarbonation de la République du Congo et d’Eni », a-t-il expliqué.

La mise en œuvre de ce projet est le fruit de l’accord signé entre le gouvernement du Congo et la société italienne ENI S.P.A, en avril 2022. Dans les faits, il s’agit d’un partenariat public-privé (PPP), notamment pour l’important et très prometteur bloc marine XII dont ENI est le principal opérateur, mais en partenariat stratégique avec la société publique SNPC (Société nationale de Pétrole du Congo) et le groupe Loukoil. L’accord d’avril 2022 fait suite au lancement du Plan Directeur pour le Gaz (PDG) par le ministère congolais des Hydrocarbures avec pour principal objectif, de faciliter et d’optimiser l’utilisation des ressources en gaz naturel du pays, y compris le gaz associé, qui est le gaz produit dans les puits de pétrole.  Selon le ministre congolais des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua, « le gaz naturel dans le siècle présent car il est le moteur par excellence de la transition énergétique ».

Exportation, diversification et transition énergétique

Pour le Congo, en effet, le projet revêt un intérêt particulier. En plus de permettre au pays de satisfaire ses besoins de consommation locale notamment pour la production de l’électricité, la mise en œuvre du projet va permettre au pays de gérer sa transition énergétique et pour la première fois de son histoire malgré ses importantes ressources, pouvoir exporter du gaz naturel liquéfié.  Présente au Congo depuis plus une cinquantaine d’années, l’entreprise italienne fournit à travers sa filiale locale, ENI Congo, fournit du gaz à la Centrale électrique du Congo, qui garantit 70 % de la production d’électricité du pays avec une capacité de production de 484 mégawatts. Les volumes estimés avec la mise en œuvre de Congo GNL dépassant largement les besoins du marché congolais, ENI Congo entend valoriser cet excédent en l’exportant, ce qui se traduira par de substantielles ressources pour les caisses de l’Etat congolais.

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Selon le Directeur général d’Eni, Claudio Descalzi, le lancement de Congo LNG est l’un des principaux projets de l’entreprise, en termes de diversification de son approvisionnement et de transition énergétique en République du Congo. Congo LNG est, en effet, destiné à contribuer de manière significative à la sécurité énergétique et à la compétitivité industrielle de l’Italie et de l’Europe. Lors de la pose de la première pierre de l’usine, il n’a pas manqué de souligner l’importance d’une collaboration à long terme avec les partenaires africains, en particulier à un moment où des choix stratégiques importants doivent être opérés dans la dynamique de diversification des itinéraires d’approvisionnement et des mélanges énergétiques européens, vers l’accessibilité et la disponibilité de l’énergie et la décarbonisation progressive. Il convient de noter que dans la même dynamique, la major italienne a signé plusieurs accords avec d’autres pays africains pour son approvisionnement en gaz, ce qui anime davantage le marché africain du GNL.

Une demande mondiale en GNL en hausse qui stimule le marché africain

Avec la mise en œuvre de ce projet, le Congo va donc bientôt devenir un exportateur de GNL, un marché stimulé par la croissance de la production d’électricité et de la demande industrielle en Afrique et à l’international. Dans les pays en développement qui ont besoin de plus d’énergie, le marché du GNL devrait augmenter de 50% d’ici à 2030 selon les estimations en la matière et cela va se traduire par des dizaines de milliers d’emplois générés dans chaque installation de GNL, ainsi que par une augmentation des activités économiques dans les zones d’implantation. Le fait d’être considéré comme une énergie de transition n’est qu’un des avantages du GNL dont le Congo pourrait bien en tirer davantage de bénéfices.

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La réalisation de ce projet revêt aussi un intérêt stratégique pour ENI, en quête accélérée de diversification de ses sources d’approvisionnement en gaz depuis le début du conflit russo-ukrainien. Cette guerre a, en effet, perturbé l’approvisionnement en énergie dans la majorité de pays européens et plusieurs pays africains qui disposent d’importantes gisements se positionnent pour combler le vide. Selon la dernière édition du rapport Global Energy Monitor (GEM) du cabinet World Energy Review, basée aux Etats-Unis d’Amérique, « la part de l’Afrique dans les exportations mondiales de gaz naturel liquéfié (GNL) était de 11,3 % en 2021 mais les projets déjà en cours pourraient augmenter cette part jusqu’à 15% ». Le rapport estime que « l’Afrique peut augmenter sa capacité de production de gaz naturel liquéfié (GNL) de près de 80 % dans les prochaines années ». En décembre dernier, la publication a recensé qu’au moins 31 terminaux, d’une capacité de 75,8 millions de tonnes par an, sur le continent africain, ont été dénombré alors que sept autres terminaux pour 14 millions de tonnes de GNL par an sont en construction, et 20 autres terminaux pour 45,8 millions de tonnes de GNL par an sont à la phase de pré-investissement.

« La production gazière en Amérique du Nord est de 73,9 millions de tonnes par an tandis que celle de l’Afrique pourra atteindre 135,6 millions de tonnes de GNL par an, soit le triple de l’exportation de gaz des pays producteurs de l’Amérique du nord », projette la même source en surfant sur les bonnes perspectives du GNL en Afrique.

En plus de leurs besoins locaux pour satisfaire leur déficit en électricité et assurer leurs transitions énergétiques, les fournisseurs de gaz africains cherchent désormais à répondre à la future demande de GNL de l’Europe, ce qui ouvre de nouvelles perspectives au marché du gaz africain.  En 2021, l’Europe a importé 37,2 milliards de mètres cubes de gaz par gazoduc en provenance d’Algérie (34,1 milliards) et de Libye (3,1 milliards), selon l’étude « World Energy Statistical Review 2022 » du géant mondial BP et de manière globale, indique les mêmes statistiques, l’Afrique représentait 6,4 % de la production mondiale de gaz et 11,4 % des exportations mondiales de GNL en 2021, avant l’invasion russe de l’Ukraine. Des chiffres qui ne manqueront pas d’augmenter compte tenu du pipeline de projets du continent et de la demande croissante de l’Europe anticipent les experts.  Selon un rapport de février 2023 du Forum des pays exportateurs de gaz, la part de l’Afrique dans la production totale de gaz devrait passer de 260 milliards de mètres cubes en 2021 à 585 milliards de mètres cubes en 2050, date à laquelle le continent représentera plus de 11 % de l’offre mondiale. La demande sur le continent devrait pour sa part augmenter de 82 % d’ici à 2050, le gaz représentant 30 % du bouquet énergétique. Autant dire que la dynamique pour une hausse de la demande en GNL sur le marché va connaitre de beaux jours dans les prochaines années et permettre à beaucoup de pays comme le Nigeria, l’Algérie, la Lybie, le Mozambique, le Sénégal ou le Congo et autres, de tourner la page de l’après pétrole et la « malédiction » qui va avec au regard de son faible impact pour ne pas dire effet retardataire dans leur quête de développement et d’émergence…

Burkina : avec la reprise des mines d’or d’Inata et de manganèse de Tambao par Afro Turk, le secteur minier retrouve des couleurs

Selon les données récentes de l'Initiative pour la Transparence dans l'Industrie Extractive (ITIE), dont le pays est membre,  les mines représentent 12 % du PIB et 75 % des exportations au Burkina Faso. (Crédit : DR).

Les choses sont allés très vite entre le gouvernement burkinabé et l’entreprise Afro Turk. Deux mois après la décision des autorités de céder les actifs miniers pour l’exploitation industrielle du manganèse de Tambao et de la grande mine d’or d’Inata à la société Afro Turk par une procédure d’entente directe, les deux parties ont acté la transaction le 25 avril dernier pour un montant de 30 milliards de francs CFA. En plus d’apporter de l’argent frais aux caisses de l’Etat, l’opération redonne du souffle au secteur minier burkinabé qui traverse une crise depuis plusieurs années en raison notamment de l’amplification des menaces sécuritaires qui ont poussé plusieurs investisseurs miniers à tempérer leur ambition de développer de nouveaux projets.

Tout n’est pas encore réglé pour permettre le démarrage de l’exploitation industrielle sur les deux sites, mais pour le gouvernement burkinabé, c’est une étape importante qui vient d’être franchit dans la redynamisation du secteur très stratégique des mines du pays. Le 1er mars dernier, les autorités avaient validé en conseil des ministres la cession des actifs miniers pour l’exploitation industrielle du manganèse de Tambao et de la grande mine d’or d’Inata à la société Afro Turk.  Le 25 avril 2023 à Ouagadougou, les deux parties ont procédé à la signature des contrats y afférents et selon les explications du ministre des Mines, Simon-Pierre Boussim, l’Etat burkinabè a cédé à Afro Turk la mine de manganèse de Tambao pour un montant de 28 milliards de francs CFA et la mine d’or d’Inata pour un montant de 2 milliards de francs, soit un total de 30 milliards de francs CFA.  Selon les données officielles, les réserves de Tambao sont estimées à 55 millions de tonnes de manganèse et celle d’Inata dispose d’un potentiel de 1,85 million d’onces d’or. L’acte de cession a été paraphé lors d’une cérémonie solennelle de signature du contrat entre d’une part, Simon Pierre Boussim, ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières, assisté de son homologue de l’Économie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, et d’autre part, Savas Balcik, PDG d’Afro Turc. Avec cette session, la société turque va ainsi pouvoir désormais opérer au Burkina avec les dénominations Afro Turk Tambao et Afro Turk Inata.

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Toutefois, a souligné le ministre, la signature du contrat ne donne pas immédiatement un droit d’exploitation à Afro Turk Tambao et Afro Turk Inata qui devront encore déposer une demande de permis d’exploitation, conformément à la réglementation du code minier du pays. « Cette signature va permettre à ces sociétés d’être propriétaires de ces actifs miniers. A l’étape actuelle, avec cette signature, les sociétés ne sont pas d’abord autorisées à l’exploitation. Elles vont donc actualiser les études technico-économiques et déposer une demande pour qu’on puisse leur autoriser l’exploitation » a-t-il expliqué. C’est à l’issue de cette procédure, qui risque de prendre du temps, que le gouvernement donnera l’autorisation d’exploitation à la société turque.

Des retombées attendues par le gouvernement alors que le secteur minier est en crise

Pour le gouvernement, cette opération s’annonce de bonne augure non seulement pour le Trésor public mais aussi pour l’ensemble du secteur minier du pays. La preuve, c’est par entente directe que la transaction a été conclue, ce qui n’a pas manqué de susciter des critiques dans le pays mais au regard de ses besoins urgents, le gouvernement n’a véritablement pas le choix pour relancer le secteur qui est stratégique pour l’économie du pays. Depuis 2015, en effet, le secteur minier burkinabé traverse une crise sans précédent avec la dégradation de la situation sécuritaire qui se traduit par des attaques attribués à des groupes armés terroristes (GAT) notamment dans les zones où se trouvent les importants sites miniers du pays. Des attaques qui ont visé plusieurs unités industrielles poussant les investisseurs à fermer certaines mines et à reporter leurs projets de développement. La question de la sécurisation des mines a d’ailleurs été bien prise en compte dans le contrat signé par l’Etat burkinabé et l’entreprise turque. Selon les clauses du contrat, il est prévu des bases pour les Forces de défense et de sécurité (FDS) dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. En plus de la construction des bases pour les FDS, il aussi évoqué les questions de création d’emplois pour les jeunes et le développement des communautés locales.

« Comme vous le savez, mettre une mine en exploitation va profiter à l’économie du Burkina Faso. Dans ces zones ciblées c’est aussi pour une question de sécurisation. Effectivement, les questions sécuritaires font aussi partie des clauses du contrat. Nous avons demander à ces sociétés de construire également des bases pour donc permettre à nos FDS d’intervenir dans ces sites miniers. C’est une façon ici de contribuer à la résolution de la crise sécuritaires. Nous estimons que ces sociétés ont ces compétences pour nous aider car elles sont aguerries dans l’exploitation de minerai dans d’autres pays », a indiqué le ministre Pierre Boussim lors de la signature du contrat.

L’autre aspect important pour le gouvernement, c’est aussi de tirer de substantielles rentrées budgétaires pour les caisses de l’Etat et permettre la relance économique alors que le pays traverse une crise sans précédent. Suite aux deux coups d’état militaires du 24 janvier puis du 30 juillet 2022, les principaux partenaires du pays notamment la Banque mondiale, le FMI, l’Union européenne ou les Etats-Unis ont suspendu leur appui financier alors que l’économie du pays faisait face aux chocs engendrés par la crise sécuritaire mais aussi d’autres facteurs exogènes comme la pandémie de la Covid-19, la guerre en Ukraine ainsi que conjoncture mondiale. Les autorités de transition qui avait besoin de cash notamment pour accroitre les capacités des forces de défense et de sécurité ainsi que la crise humanitaire provoquée par le déplacement des populations fuyant les violences, ont vu leur marge de manœuvre encore réduite par les conséquences de la crise sécuritaire sur le secteur extractif du pays. «Dans la perspective de la reprise des exploitations des mines de Tambao et Inata, nous prévoyons contribuer à la résorption du chômage des jeunes en privilégiant le recrutement au sein des populations locales. Nous entendons enfin contribuer par notre apport à la relance de l’économie burkinabè», a indiqué le ministre.

De nouvelles perspectives pour le secteur minier en dépit de la situation sécuritaire

Avec cette opération, l’entreprise Afro Turk, proprité de l’Etat turc et présente dans le domaine d’exploitation des mines dans le monde depuis 1938 réalise une belle opération dans le cade du développement de ses activités en Afrique et permet au secteur minier burkinabé de surfer sur de nouvelles perspectives. Le gisement de manganèse de Tambao est situé dans la commune de Markoye, province de l’Oudalan, dans la région du Sahel, près de la frontière du Mali et du Niger,  renferme plus de 100 millions de tonnes de minerai selon des estimations. D’après le gouvernement burkinabé, son exploitation permettra de générer 1.000 emplois directs et 3 000 emplois indirects ainsi que des recettes au profit du budget de l’Etat. S’agissant de la mine d’or située à Inata, province du Soum, dans la région du Sahel, son exploitation favorisera un accroissement des ressources minières et la création de nouveaux emplois, selon le gouvernement burkinabè.

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Il faut dire que depuis 2009, l’exploitation minière a pris de l’ampleur au Burkina Faso qui figure aujourd’hui parmi les plus grands producteurs d’or d’Afrique, à côté de l’Afrique du Sud, du Ghana et du Mali. D’une production de 5,6 tonnes d’or en 2008, le pays a exporté 66,858 tonnes en 2021 avec une contribution au budget de l’Etat qui s’est fortement améliorée ces dernières années passant de 8,912 milliards de francs CFA soit 13,3 millions de dollars en 2008 à 322 milliards de francs CFA soit quelques 536 millions de dollars en 2020, selon les données disponibles au ministère en charge des Mines. La production moyenne annuelles ces dernières années est  de 70 tonnes par an, ce qui fait de la  production des mines d’or légales, le premier produit d’exportation du pays, devant le coton. A coté, le secteur artisanal génère une production annuelle supplémentaire d’environ 10 tonnes d’or, selon le ministère des Mines. Avec la crise, plusieurs sites miniers ont été abandonnés et la situation sécuritaire du pays ne permet plus au gouvernement de contrôler les sites d’orpaillages artisanales qui pullulent dans le pays. Certains de ces illégaux ont été fermés par les autorités mais selon plusieurs sources, beaucoup sont tombés dans le joug des groupes armés terroristes qui en tirent de substantielles retombées au détriment des caisses de l’Etat.

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Selon les données récentes de l’Initiative pour la Transparence dans l’Industrie Extractive (ITIE), dont le pays est membre,  les mines représentent 12 % du PIB et 75 % des exportations au Burkina Faso. Le secteur des mines a aussi créé 51.635 emplois directs selon les données de 2022 et c’est particulièrement l’or qui est devenu le véritable fer de lance de cette dynamique minière et qui en fait aujourd’hui un véritable pilier de l’économie du burkinabé puisque le métal jaune représente à lui seul plus de 16 % du PIB et 80 % des exportations. Les autorités envisagent d’ailleurs d’accroitre sa contribution à l’économie avec le projet de mise en place d’une chaîne de transformation locale de ce produit minier afin de générer davantage de revenus pour les caisses de l’État. En février dernier, le Président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré,  a annoncé la volonté du gouvernement de construire dans les prochains mois une raffinerie pour assurer la transformation locale de la production nationale d’or. D’autres changements sont prévus dans les prochains mois, avec une révision du code minier actuel et le gouvernement a écarté l’option de nationaliser certaines mines opérées par des compagnies étrangères. Au contraire, annoncent les autorités, des mesures sont en train d’être prises pour améliorer le climat des affaires et attirer de nouveaux investisseurs dans le secteur en dépit de la situation sécuritaire que traverse le pays et qui frappe de plein fouet l’industrie extractive du pays. La signature de double contrat avec Turk Afro, s’inscrit dans cette dynamique et permet au secteur de surfer sur de nouvelles et prometteuses perspectives  surtout dans l’optique d’une reprise plus robuste de l’économie mondiale et donc d’une hausse plus vigoureuse projetée de la demande mondiale en or. Pour rappel, en décembre dernier, le gouvernement burkinabé avait  déjà octroyé un permis d’exploitation d’une nouvelle mine d’or à la société russe Nordgold.

Marchés des capitaux : estimant les vents assez favorables, le Kenya envisage une émission de 2 milliards de dollars d’euro-obligations

Le Kenya va devoir manœuvrer avec tact pour réussir son émission car les conditions d'emprunts restent toujours assez étroits sur les marchés internationaux des capitaux surtout pour un pays confronté à un risque de surendettement. (Crédit : Dr).

En dépit des incertitudes qui prévalent encore sur l’économie mondiale et des conditions d’emprunts toujours difficiles, le Kenya compte retourner sur les marchés des capitaux internationaux à travers une émission de 2 milliards de dollars d’euro-obligations. L’opération qui est prévue durant l’année fiscale 2023-2024 vise selon le Trésor du pays, à refinancer l’euro-bond de 2 milliards sur 10 ans que le pays a émis avec succès en 2014 et qui arrive donc à échéance en juin 2014. Malgré le risque de surendettement, une crise de trésorerie et une politique monétaire mondiale encore rigide, les autorités comptent sur certains vents favorables pour réussir ce retour sur les marchés internationaux annoncé depuis des mois comme l’une des seules alternatives pour permettre à l’économie kényane, l’une des plus dynamiques de l’Afrique de l’est, de continuer à tenir le choc engendré par la crise mondiale.

De la dette pour financer la dette ! C’est l’option finalement choisie par les autorités kényanes pour mobiliser des ressources financières destinées à rembourser l’euro-bond que le pays avait émis en 2014 et qui arrive à échéance en juin 2014. « Le gouvernement de la République du Kenya, par l’intermédiaire de son Trésor national, envisage d’accéder aux marchés internationaux des capitaux avant la fin de l’année fiscale 2023/24, qui s’étale du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, pour émettre des obligations souveraines », a annoncé la semaine dernière, le Trésor public kényan dans l’appel à manifestation d’intérêt qui a été lancé pour le choix des arrangeurs de cette prochaine sortie sur les marchés internationaux des capitaux.

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Le gouvernement kényan avait déjà envisagé de recourir au marché international de la dette en juillet dernier pour faire face aux difficultés de trésorerie que le pays rencontrait en raison des conséquences de la Covid-19, de la guerre en Ukraine, du resserrement de la politique monétaire mondiale ainsi que de la dépréciation du shilling, la monnaie locale. L’opération a été finalement reportée en raison des conditions d’emprunt assez difficiles sur les marchés des capitaux internationaux. Cette fois, la décision est actée et selon les mêmes sources, les fonds qui seront levés grâce à cette émission serviront à refinancer l’euro-bond de 2 milliards de dollars qui a été émis en 2014. D’après les détails de l’opération qui ont été publiés dans l’appel à manifestation, le taux d’intérêt appliqué à cet euro-bond d’une échéance de dix ans s’élève à 6,875 % par an.

Des conditions de marché de plus en plus favorables malgré la crise et les chocs

Le Kenya va devoir manœuvrer avec tact pour réussir son émission car les conditions d’emprunts restent toujours assez étroits sur les marchés internationaux des capitaux surtout pour un pays confronté à un risque de surendettement. La hausse des taux d’intérêt à l’échelle mondiale ainsi que la dépréciation du shilling ont, en effet, engendré une forte augmentation du coût du service de la dette, qui siphonne environ 63% des recettes fiscales du pays. Selon les estimations officielles, la dette publique globale du Kenya, qui s’est établie à 68 milliards de dollars en janvier 2023, devrait atteindre 69,7 milliards de dollars en juin prochain. Selon certains analystes, malgré la persistance des incertitudes qui planent sur la conjoncture mondiale et les risquent de surendettement pour le pays qui rendent encore difficiles l’accès aux capitaux internationaux à des pays comme le Kenya, classé parmi les marché intermédiaires, les autorités peuvent surfer sur certains facteurs favorables pour réussir leur sortie sur le marché des euro-obligations.

« Les conditions du marché s’amélioreront si la Fed commence à réduire ses taux. Cela augmenterait la probabilité que le Kenya soit en mesure de refinancer sa prochaine échéance au lieu de puiser dans ses réserves de change », avait prédit à l’agence Blooomberg, Eva Wanjiku-Otieno, analyste des marchés africains chez Standard Chartered Bank Kenya.

Des prévisions qui se confirment au regard de l’évolution de la conjoncture économique mondiale notamment de la situation qui s’améliore aux États-Unis avec la baisse de l’inflation, ce qui, d’après les mêmes analyses pousse la Réserve fédérale à cesser de relever ses taux et commence à réduire les coûts d’emprunt plus tôt que prévu, ce qu’attendent les investisseurs et qui pourrait aider les marchés frontières comme le Kenya à émettre des euro-obligations. Le Kenya pourrait également compter sur d’autres signes encourageants de son économie pour son retour sur les marchés internationaux. Malgré la crise de liquidités que connait encore l’une des économies les plus dynamiques de l’Afrique de l’Est,  avec le retard accusé dans le versement des salaires des fonctionnaires pour le mois de mars dernier notamment, le Kenya est encore loin de se retrouver dans la situation du Ghana ou la Zambie, en défaut de paiement depuis quelques mois, où même comme l’Éthiopie, la Zambie ou le Tchad qui ont sollicité une restructuration de leurs dettes auprès de leurs principaux créanciers. Mi-avril, en marge des Assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale à Washington, le directeur du Fonds monétaire international (FMI) pour l’Afrique, Abebe Aemro Sélassié, a déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce que ce pays d’Afrique de l’Est demande la restructuration de sa dette au titre du cadre commun du G20, et cela « malgré les tensions actuelles et le remboursement imminent d’un eurobond ».

Des ressources additionnelles attendues pour atténuer les risques

D’autres facteurs concourent également à instaurer un climat assez favorables pour la sortie du Trésor kenyan. Les autorités s’attendent, en effet, à de substantielles rentrées d’argents pour limiter la détérioration de ses réserves de change, qui ont baissé à 6,4 milliards de dollars au 5 avril contre 7 milliards au 30 janvier 2023. Au total, le Kenya s’attend à une augmentation des financements de 1,2 milliard de dollars au deuxième trimestre et cherche à obtenir de nouveaux fonds du FMI. C’est ce qu’a déclaré mi-avril à la presse, le gouverneur de la Banque centrale kényane, Patrick Njoroge, qui a confirmé que Nairobi a sollicité un nouveau financement du FMI, au titre du fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (RST), un mécanisme de prêt lancé en 2022 par l’institution financière multilatérale pour aider les pays à faibles revenus ou à revenus intermédiaires confrontés à des risques macroéconomiques. Il a aussi annoncé que le Kenya devrait obtenir 250 millions de dollars d’ici fin avril dans le cadre d’un prêt syndiqué, et en mai prochain,  un appui budgétaire d’un milliard de dollars de la Banque mondiale«Nous ne sommes pas très inquiets parce que nous avons des rentrées d’argent importantes», a déclaré à Reuters, le gouverneur Patrick Njoroge pour qui,  pour qui, en plus de compenser les 1,2 milliard de dollars que le pays n’avait pas pu obtenir sur le marché l’année dernière, ces fonds vont permettre d’améliorer les réserves extérieures du pays qui s’élevaient à 6,4 milliards de dollars au 5 avril dernier soit suffisamment pour couvrir 3,6 mois d’importations, selon les dernières données de la banque centrale. Des déclarations visant à rassurer ceux qui spéculaient sur la capacité du pays à honorer ses engagements vis-à-vis de ses bailleurs à l’image du Ghana et de la Zambie.

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Il convient aussi de souligner qu’une mission des services du FMI est attendu à Nairobi début mai pour poursuivre les discussions sur le prêt RST ainsi que pour la cinquième revue d’un programme de 2,4 milliards de dollars convenu en 2021, avec la possibilité, selon le gouvernement, de négocier un financement supplémentaire après que le FMI ait temporairement élargi les limites d’accès. «Nous pourrions obtenir 163 millions de droits de tirage spéciaux supplémentaires avec les décaissements des cinquième et sixième revues du programme 2021», a déclaré le gouverneur Njoroge de la Banque centrale kényane. Le Kenya avait déjà bénéficié de quatre tranches de prêt du FMI dans le cadre des accords relatifs à la facilité élargie de crédit (FEC) et au mécanisme élargi de crédit (MEDC), qui ont été approuvés par le Conseil d’administration de l’institution financière multilatérale en avril 2021.

Tribune : Afrique – Le reniement aux ressources ou les racines d’une sous-industrialisation chronique

Depuis le samedi 15 avril 2023, le Soudan est de nouveau en proie à une instabilité politique qui se traduit cette fois par de violents affrontements, avec utilisation d'armes lourdes et de l'aviation militaire, entre l’armée que dirige le général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR du général Mohamed Hamdane Dagalo dit "Hemetti". ( crédit: Dr).

Contrairement à certaines régions du monde où des populations font face à un stress hydrique sévère, en Afrique des stations peuvent recevoir jusqu’à 4 m d’eau de pluies, par an. De manière analogique, le sous-sol est riche et procure matières précieuses et minerais indispensables à l’industrie moderne. Cependant, une sous-industrialisation chronique est en train de pondérer le développement des régions africaines concernées.

L’Afrique n’a pas que des amis. Ceux, qui veulent y contrôler des secteurs stratégiques pour le développement économique, défendent souvent que la décision pour nombre d’États africains de céder l’exploitation de leurs mines d’or plutôt que de les exploiter eux-mêmes peut être influencée par des capacités techniques et financières limitées, le souci de transférer une partie des risques associés à l’activité minière ou encore de bénéficier de capitaux, de technologies et de savoir-faire provenant de sociétés internationales spécialisées dans l’exploitation minière ou de se focaliser sur d’autres priorités de leur économie, tels que l’éducation, la santé, les infrastructures ou l’agriculture. Mais lorsque les teneurs sur les champs aurifères sont connues et très importants, que le travail de l’or fait partie d’un patrimoine historique qui ne demande qu’à être revisité, quels sont les risques encourus ? Au contraire, comme pour ces exploitations minières de poche en Alaska ou en Australie, les coûts d’investissement pour une mine d’or de taille moyenne peuvent n’atteindre que quelques dizaines de milliers de dollars. 

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Vu sous cet angle, la décision de céder l’exploitation minière à des sociétés privées ou étrangères reste controversée. Certains observateurs affirment que cela peut entraîner une exploitation non durable des ressources naturelles, des pratiques minières non éthiques, une fuite des bénéfices à l’étranger et une dépendance accrue envers les sociétés étrangères. Il est donc essentiel d’établir des cadres réglementaires solides, de renforcer les capacités locales et de promouvoir la transparence et la responsabilité dans le secteur minier pour maximiser les avantages économiques et sociaux pour les États africains et leurs populations.

Manque à gagner

En termes d’exportations de matières premières brutes, le manque à gagner fait référence à la perte potentielle de valeur économique résultant de ces ventes sans les transformer ou les traiter davantage. Lorsque nos pays exportent des matières premières brutes, telles que des minéraux, des produits agricoles non transformés ou des ressources naturelles, ils vendent souvent ces produits à des prix, relativement bas par rapport à leur valeur ajoutée potentielle. N’est-il pas grand temps que ces décideurs publics s’affranchissent des fluctuations des cours des matières premières brutes, réalisent qu’une matière première brute exportée sans être transformée, fait perdre au pays exportateur la valeur économique potentielle ? Si des industries locales ajoutaient de la valeur aux matières premières en les transformant en produits finis ou semi-finis, cela pourrait se traduire par des revenus plus élevés et une création d’emplois accrue.

Approche de la diversification économique

En décidant de rompre avec ces pratiques qui consistent à faire l’économie de la transformation, ces pays deviendraient invulnérables aux chocs externes et ignoreraient une baisse de la compétitivité à long terme. En effet, la dépendance excessive à l’exportation de matières premières brutes peut freiner le développement d’autres secteurs de l’économie, tels que l’industrie manufacturière ou les services à valeur ajoutée. Des solutions sont à trouver dans la promotion de la transformation locale des matières premières. Pour ce faire, il est nécessaire d’investir dans des industries de transformation et en encourageant la création de chaînes de valeur ajoutée, les pays peuvent augmenter leurs revenus, créer des emplois et réduire leur dépendance aux prix des matières premières brutes. On considère alors l’approche de l’industrialisation ou de la diversification économique que fort heureusement le Botswana, le Kenya, le Mali… commencent à adopter.

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Télécoms : Maroc telecom dévoile un chiffre d’affaires consolidé d’environ 904 millions de dollars au premier trimestre 2023

L’opérateur de téléphonie mobile Maroc Telecom a dévoilé dans un communiqué du 26 avril ses résultats du premier trimestre de l’année : un début d’année encourageant avec des résultats en croissance. (Crédit : Dr).

Maroc Telecom, premier opérateur de téléphonie du Royaume chérifien annonce un chiffre d’affaires consolidé de 9,1 milliards de dirhams (MMDH) à la fin mars 2023, soit près de 904 millions de dollars. Il en ressort une progression de 3,7%. Les revenus des filiales ont progressé de 2,1% à taux de change constant avec plus de 75 millions.

L’opérateur de téléphonie mobile Maroc Telecom a dévoilé dans un communiqué du 26 avril ses résultats du premier trimestre de l’année : un début d’année encourageant avec des résultats en croissance. La croissance du chiffre d’affaires consolidé est de 3,7%, avec +0,6% au Maroc et +7,3% pour les filiales du groupe. Aussi la hausse du chiffre d’affaires de la Data Mobile des filiales Moov Africa est de +27% et celle de la Data fixe au Maroc est à +7,2% grâce à l’expansion du parc FTTH à +45%. L’on constate néanmoins au Maroc une baisse de 12,5% du chiffre d’affaires ADSL et de celui de la Data Mobile à – 4, 6%, alors que la croissance de l’EBITDA du Groupe est de 2,6%. Le résultat Net ajusté Part du Groupe est en croissance de +1,8%.

Ainsi, « en dépit d’un contexte international défavorable, le Groupe Maroc Telecom démarre l’année 2023 avec de bons résultats opérationnels et renoue avec la croissance de son chiffre d’affaires. Cette tendance positive s’explique par sa politique d’investissements et sa volonté de se différencier par la qualité de ses réseaux et de ses services », précise le communiqué.

L’activité des filiales en Afrique subsaharienne continue d’être prépondérante dans la performance du Groupe. Leur apport, avec la mise en œuvre de plans d’optimisation des coûts efficients, donnent à Maroc Telecom les moyens nécessaires d’une croissance durable.

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Le Groupe opte pour une approche proactive qui lui permet de s’adapter rapidement aux évolutions constantes de son marché et d’en saisir toutes les opportunités, a ajouté le communiqué. La base clients du Groupe a dépassé les 75 millions fin mars 2023. Au 31 mars 2023, le Groupe Maroc Telecom a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 9,1 milliards de dirhams, en hausse de 3,7% (+1,0% à taux de change constant) soutenu par les revenus à l’international qui progressent de 7,3% (+1,8%) ainsi que les revenus au Maroc qui s’améliorent de 0,6% par rapport à la même période de 2022. A la fin du mois de mars 2023, le résultat opérationnel avant amortissements (EBITDA) ajusté du Groupe Maroc Telecom est en hausse de 2,6% (+0,3% à taux de change constant) pour atteindre 4 637 millions de dirhams, en raison notamment de l’impact favorable de la baisse des tarifs de terminaisons d’appel Mobile dans certaines filiales et de la maîtrise des coûts opérationnels, explique la compagnie de téléphonie.

Ainsi la marge d’EBITDA se maintient au niveau élevé de 51%. La fin du premier trimestre 2023, le résultat opérationnel (EBITA) ajusté du Groupe s’est établi à 2 890 millions de dirhams, en hausse de 2,7% (+0,5% à taux de change constant) en lien avec l’amélioration de l’EBITDA. La marge d’exploitation ajustée atteint 31,8%. Le Résultat Net ajusté Part du Groupe ressort est en hausse de 1,8% (+0,9%) par rapport au premier trimestre de l’année précédente. Les flux nets de trésorerie opérationnels (CFFO) ajustés s’établissent à 3 400 millions de dirhams, en hausse de 7,9% (+5,8%) par rapport à la même période de 2022.

Tribune – Mahaman Laouan Gaya : vers une recomposition de l’ordre énergétique, militaro-économique mondial

Par Mahaman Laouan Gaya, Expert International en Energie et Pétrole, Ancien Ministre de la République du Niger ( Crédit : Dr).

Entre la flambée des cours du pétrole, du gaz, des métaux stratégiques (nécessaires à la fabrication d’équipements solaires et éoliens et de la nanotechnologie), et des produits agricoles (blé, orge, …), la chute brutale des places boursières, le plongeon du commerce mondial, la guerre russo-ukrainienne, l’humanité pique droit dans ce qu’en géopolitique les anglo-saxons appellent la « perfect storm, c’est-à-dire la « grande tempête ». Celle en mesure d’emporter sur son passage tous les secteurs socio-économiques, mais cette fois toutes les nations du monde avec. Depuis quelques jours, le monde est en train de découvrir avec effarement que les puissances (économiques et militaires) d’hier ne le seront peut-être plus bientôt.

Par Mahaman Laouan Gaya, ancien ministre Nigérien et ancien Secrétaire Général de l’Organisation des Pays Africains Producteurs de Pétrole (APPO)

Aujourd’hui le monde est englué dans une « polycrise » sans précédent. De la fin 2019 ce jour, le monde entier et l’Afrique avec, assistent impuissants à de profonds bouleversements et de violentes ruptures militaro -économico -politico -stratégiques ; tout cela dû à une situation de « polycrise » jamais connue auparavant. A la différence des précédentes crises mondiales, la situation actuelle qui fait craindre au Fonds Monétaire International (FMI) un effondrement économique, ne relève pas d’une cause unique, comme les chocs pétroliers des années 1970-1980 ou la crise des subprimes de 2008, mais d’une multiplicité de facteurs qui interagissent entre eux.En effet, le monde a vécu et continue à vivre, la pandémie du Covid-19, les crises alimentaire,climatique, humanitaire, le terrorisme global, les migrations involontaires, la guerre russo-ukrainienne (ou plutôt russo-occidentale), suivie de la spectaculaire montée des prix de l’énergie, l’envolée de l’inflation et l’escalade synchronisée des taux d’intérêt des banques centrales à travers le monde, les dettes publiques dans la zone Euro, la récession dans certaines économies industrielles, etc… L’historien britannique et professeur à l’université Columbia de New-York et à l’université de Yale (Etats-Unis), Adam Tooze, compte un minimum de huit (8) crises interagissant entre elles, au mieux en se neutralisant, au pire en se renforçant… et qui sont autant d’ingrédients réunis pour une explosion globale qui aboutirait à un inévitable nouvel schéma géopolitique mondial.

 La situation est d’autant plus alarmante, que la plupart des pays du monde continuent à souffrir de ces crises perlées qui ont pour origine proche la chute des prix du pétrole brut amorcée en juin 2014. Ce cocktail explosif de crises ou encore « polycrise », n’a pas d’équivalent dans l’histoire contemporaine, et a plongé collectivement et individuellement tous les pays du monde dans les moments les plus difficiles de leur existence.

Cependant, elle ne saurait être assimilée à une simple réplique de la crise des subprimes de 2008 qui s’est, en son temps rapidement propagée aux Etats-Unis et contaminer toute l’économie (réelle et spéculative) mondiale. Alors qu’en 2008, c’est une crise immobilière née aux Etats-Unis, muée en crise financière qui avait brutalement frappé l’économie réelle, cette fois-ci, c’est l’inverse ; l’effondrement de l’économie réelle due à une multiplicité de crises locales qui en provoquent une d’envergure mondiale. On aurait pu y ajouter d’autres facteurs pas toujours économiques, mais qui aujourd’hui ont des conséquences sur l’économie ; ce sont entre autres, la crise de confiance à l’égard des institutions démocratiques, l’autoritarisme de plus en plus décomplexé de plusieurs régimes, la tension grandissante entre l’Occident et la Chine, la création de l’OPEP+, les multiples provocations militaires de la Corée du Nord, le probable élargissement des BRICS (l’Arabie Saoudite, le Nigéria, le Mexique, l’Argentine ou l’Iran en sont candidats), les conflits pour l’accès à l’eau, l’irruption exponentielle de l’intelligence artificielle ou les grands dérapages technologiques (les Etats-Unis font actuellement face à une crise liée à la fuite à partir du Pentagone de documents ultraconfidentiels et visiblement authentiques, et qui pose « un risque très grave » à la sécurité nationale). Il est clair que le concept de « polycrise » implique que le monde est aujourd’hui plus complexe et plus imprévisible que ce qu’on se plaît à penser, et c’est aussi une invitation à surmonter notre tendance à penser en vase clos et à creuser la question des interactions entre différents phénomènes. En soi, cette ‘’polycrise‘’ ne va pas tout de suite fondamentalement et totalement transformer le monde, mais accélérera inévitablement de profonds et irréversibles changements sur les plans géopolitique, militaire, économique, énergétique…

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L’élite économico-financière et politique mondiale qui se réunit chaque année à Davos en Suisse, en est très consciente. D’ailleurs pour sa toute récente 53ème édition, le Forum Economique Mondial (WEF – World Economic Forum) a choisi un thème très significatif : « Coopérer dans un monde fragmenté ». De l’avis des organisateurs, le contexte géopolitique et géoéconomique dans lequel se tient le Forum est le plus complexe que le monde ait connu depuis des décennies.  Aujourd’hui encore, les grands argentiers du monde réunis à Washington (du 10 au 16 Avril 2023) pour les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, pensent que l’on doit repenser à un nouveau modèle, car si ce monde traverse une succession de tempêtes économiques et sociales, les institutions elles-mêmes subissent des secousses en leur sein. Face également à la situation mondiale préoccupante, le FMI a choisi comme thème des présentes Assemblées annuelles « Repenser le développement pour une ère nouvelle ». Auparavant, la Directrice Générale du FMI, Mme Kristalina Georgieva, a avancé dans une intervention que : ‘’2023, sera une année difficile, un tiers des économies devant entrer en récession‘’. ‘’La croissance sera quasiment nulle aux Etats-Unis et dans la zone euro, et le diagnostic sur l’économie chinoise sera certainement mauvais au premier semestre‘’ a-t-elle expliqué.   

Les inquiétudes occidentales face à cette « polycrise » sont toutes légitimes 

Les inquiétudes des occidentaux face à cette « polycrise » sont toutes légitimes et tout laisse d’ailleurs à le croire. Dans son discours de déclenchement de l’invasion de l’Ukraine en février 2022, le président Vladimir Poutine avait appelé clairement à une reconfiguration de l’ordre international post-guerre froide, laquelle se traduirait par une réduction de « l’emprise du camp occidental » sur le monde. Les premiers visés par cette stratégie de repositionnement sont les États-Unis et l’Europe de l’Ouest. Au terme de la « libération » de l’Ukraine, Poutine va-t-il s’en arrêter là ? Pas si sûr ! Il voudra certainement se prévaloir de cette démonstration de force pour imposer aux occidentaux et à leurs alliés de nouvelles règles de jeu, dans un nouveau monde où la Russie sera un pôle de domination politico-militaro-énergétique à part entière. La Chine actuellement en très bonne intelligence avec la Russie, poursuivra son petit bonhomme de chemin pour se hisser comme la très prochaine première et super puissance économique mondiale. Depuis 2022, des alliances financières et monétaires se tissent entre les économies émergentes du monde et le dollar américain de perdre du terrain sur le marché financier international. Vladimir Poutine parviendra-t-il à briser la « domination occidentale » du monde ? Le moment lui est aussi favorable après la débâcle américaine de l’Afghanistan ; étant sûr de ne pas risquer la réaction militaire d’une OTAN, qui apparait désormais auprès de l’opinion russe comme « un tigre en papier ». Les Etats-Unis et certains pays européens pensaient naïvement être les seuls maîtres du monde et de se permettre impunément toutes sortes d’interventionnismes suivis de multiples exactions (guerre en Tchétchénie, en Irak, en Afghanistan, en Syrie, au Yémen, invasion et assassinat du Colonel Kadhafi, création et entretien des mouvements jihadistes au Sahel, de Boko Haram, armements des milices et/ou pillage des ressources minérales de la R. D. Congo, de la République Centrafricaine, de la Somalie, du Mozambique, du Tigré éthiopien,…).

La redoutable arme de l’énergie                                                                                       

Sur ce plan et particulièrement sur les hydrocarbures, Moscou a pris de façon préventive, le soin d’accroître considérablement la vulnérabilité de l’Europe de l’Ouest avant même de franchir les frontières ukrainiennes. Les stratèges du Kremlin ont intelligemment planifié que l’Europe de l’Ouest dépende entièrement aujourd’hui et même demain des ressources énergétiques (gaz, pétrole, charbon) russes. L’énergie a pourtant été à la base de la construction de l’Union Européenne, avec le marché intérieur de l’énergie constitué des marchés européens du gaz et de l’électricité. Celui-ci avait pour objectif, la mise en commun des outils nécessaires à faire la guerre, c’est-à-dire l’acier et l’énergie d’alors : le charbon. Pour les pères fondateurs de l’Union, l’énergie était le nerf de la guerre. Où est alors passée la Politique Commune de l’Energie de l’Union Européenne ? En effet, celle-ci n’a pas survécu à la libéralisation désordonnée du secteur énergétique européen, entraînant dans sa débâcle de nombreuses entreprises électriques africaines (c’était du temps des tristement célèbres PAS – Programmes d’Ajustement Structurel).

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Il s’est en effet créé une énorme confusion qui porte sur la dimension extérieure du marché de l’énergie, et cela n’a pas permis à l’Europe de s’imposer sur la scène internationale ; et à la Russie d’en profiter pour imposer ses marques. Elle a fait de l’énergie une redoutable arme de guerre et a pour se faire, élaboré des dispositifs  stratégiques en prenant appuis sur le mécanisme (précaire) d’approvisionnement de l’Europe en énergies (pétrole, gaz, charbon), la mise sous-coupe de l’Union Européenne avec les gazoducs, la création de l’OPEP+ (pour rappel, l’OPEP s’était élargie de 10 autres membres alliés avec la Russie en tête), la création du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF – organisation regroupant les plus grands producteurs de gaz du monde).

Vers une recomposition de l’ordre énergétique, militaro-économique mondial

Entre la flambée des cours du pétrole, du gaz, des métaux stratégiques (nécessaires à la fabrication d’équipements solaires et éoliens et de la nanotechnologie), et des produits agricoles (blé, orge,…), la chute brutale des places boursières, le plongeon du commerce mondial, l’humanité pique droit dans ce qu’en géopolitique, les anglo-saxons appellent la « perfect storm », c’est-à-dire la « grande tempête » ; celle en mesure d’emporter sur son passage tous les secteurs socio-économiques (mais cette fois toutes les nations du monde avec). Depuis quelques jours, le monde est en train de découvrir avec effarement, pour le meilleur comme pour le pire, que les puissances (économiques et militaires) d’hier, ne le seront peut-être plus bientôt. D’aucuns se posent la question du devenir de cette crise dans les relations internationales, et les occidentaux en utilisant l’Ukraine comme bouclier pour défier la Russie, n’avaient pas prévu que le monde entier risque de connaître une nouvelle ère, et de nouvelles forces tant au niveau militaire, énergétique, financier, qu’économique et diplomatique. Alors que la guerre en Ukraine perdure, les changements en cours attisent la division entre des alliés et l’opportunité de nouvelles alliances et des blocs commencent à se constituer autour de ce qui ressemble fort à un « nouvel ordre énergétique, militaro-économique mondial ».

Quelle place pour l’Afrique dans cette future recomposition économique et politique mondiale ? 

Certes, l’Afrique, plus que toute autre région du monde, n’a aucun intérêt à la prolongation dans le temps de cette « polycrise » et surtout de la crise russo-ukrainienne, et l’alignement derrière un camp ou un autre ne peut avoir d’autre effet que d’attiser les tensions. Dans cette situation de bouleversements géopolitiques, les dirigeants africains ne doivent pas rester dans une logique de subordination les obligeant à choisir un camp plutôt qu’un autre. Il ne s’agira plus pour nous de quitter un « maître », et se retrouver sous la tutelle d’un autre, ni de se libérer d’un conquérant pour un autre dominant. Nous n’avons plus besoin d’être des sous fifres de qui que ce soit et c’est à nous même qu’il revient de tracer notre propre voie, de réfléchir sur notre propre destin. Nous devons faire émerger une véritable et courageuse politique étrangère africaine, responsable, souveraine, débarrassée de tout diktat de quelques puissances étrangères qu’elles soient.

« Au regard des rapports de force qui se dessinent entre les deux camps belligérants, l’Afrique devra adopter ses propres stratégies, et toutes positions des pays africains doivent être dictées sur la base des stricts intérêts des seuls africains ».

Sur le plan diplomatique, nous devons adopter une position de non-alignement, et en matière de sécurité et de défense, nous devrons compter sur nos propres forces (nationales, régionales ou africaines) parce que dans un monde qui sera totalement déréglé, sous-traiter sa sécurité à des groupes ou puissances étrangères serait une erreur stratégique fatale (nous vivons malheureusement la triste et amère expérience dans la zone sahélienne dite des trois frontières ). En choisissant de ne pas choisir de camp, les pays africains, loin de prendre position dans cette crise russo-ukraino-occidentale, doivent préserver une politique étrangère dépolarisée. Au demeurant, nous n’avons absolument rien à voir avec un conflit qui à priori ne regarde que les européens – entre eux. Hier, la Russie et l’Ukraine étaient des anciennes républiques sœurs soviétiques, aujourd’hui elles sont ennemies, et très certainement demain, elles vont encore se retrouver comme des sœurs. Les préoccupations des occidentaux sont totalement à l’antipode de celles de nous autres africains et dans la situation qui prévaut en Europe, nous ne partageons absolument rien en commun. Par ailleurs, le chantage brandit par les responsables européens de sanctionner ceux des pays qui aux Nations Unies n’ont pas voté contre la Russie doit nous laisser de marbre. Je rappelle et les faits l’ont d’ailleurs démontré qu’aujourd’hui, l’apport des pays occidentaux à l’Ukraine durant ce conflit, dépasse de loin la totalité de l’aide publique au développement allouée à tous les pays africains. Allons-nous continuer à nous faire infantiliser de la sorte ?

« Alors, j’estime que c’est le moment ou jamais de nous affirmer courageusement sur les plans politique, énergétique, économique, monétaire, diplomatique, etc… dans le cadre d’une Union Africaine plutôt orientée vers son Agenda 2063, la Vision Minière Africaine (VMA) et la construction du continent pour les africains et par les africains à travers la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) ».

Une ZLECAf qui a bien besoin d’être rediscutée et retoilettée sans passion et ni calculs politiciens. La réorientation des activités minières, pétrolières et énergétiques au profit de la résurgence de la ZLECAf, est plus que jamais un enjeu de taille et de souveraineté économique du continent… et c’est justement cela qui a malheureusement échappé aux concepteurs de cette initiative. Une zone de libre-échange sans les hydrocarbures (qui constituent plus de 33% du commerce mondial) est une erreur politique et technique des plus monstrueuses. Le principe fondamental de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine consiste à transformer l’Afrique en une puissance pour l’avenir, en axant tous nos efforts sur la réalisation de la croissance économique et du développement inclusifs et durables dans tous les pays africains. Cependant, la crise russo-ukrainienne (crise pour les autres, mais aubaine pour l’Afrique) avec son risque d’enlisement, peut constituer une excellente opportunité pour les pays africains producteurs de matières premières extractives et agricoles de développer des stratégies minière, pétrolière et gazière communes, robustes et rentables, permettant de répondre aux besoins économiques et énergétiques du continent et de tout autre partenaire intéressé par nos ressources énergétiques et extractives.

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Le succès ou la continuation de l’échec de l’Afrique dépendent de la capacité du leadership et du patriotisme de nos dirigeants politiques à surmonter la marginalisation économique et le diktat de certaines puissances extérieures, qui caractérisent une certaine Afrique d’aujourd’hui. L’Union Africaine et la Banque Africaine de Développement ont des rôles stratégiques complémentaires à jouer pour faire de l’avenir de l’énergie et du développement socio-économique de l’Afrique une réussite. Avec cette Afrique que nous voulons et qui peut être, si elle est unie et munie d’une volonté politique courageuse de ses dirigeants, être au premier peloton des producteurs de pétrole de la planète et pourquoi pas jouer un rôle de premier plan dans l’hypothèse d’un « Nouvel ordre énergétique, militaro-économique mondial ».

Île Maurice : 110 millions de dollars de la BAD pour l’électricité

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement BAD a approuvé mercredi, à Abidjan, un prêt de 110 millions de dollars américains en faveur de Maurice. (Crédit : BAD).

La Banque africaine de développement a approuvé un prêt de 110 millions de dollars destiné à renforcer le réseau électrique et à construire de nouvelles sous-stations. Le pays pourra ainsi remplacer la production d’électricité basée sur l’énergie thermique utilisant des combustibles importés.

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement BAD a approuvé mercredi, à Abidjan, un prêt de 110 millions de dollars américains en faveur de Maurice. Le financement est destiné à mettre en œuvre le Projet de construction de sous-stations avec postes de transformateurs isolés au gaz. Le projet vise à améliorer la stabilité du réseau électrique mauricien, à le rendre plus opérationnel tout en facilitant son expansion et son raccordement aux productions d’énergies renouvelables. Le pays pourra ainsi remplacer la production d’électricité basée sur l’énergie thermique qui utilise des combustibles importés. L’impact attendu à long terme est d’accroître la résilience du réseau aux changements climatiques et d’augmenter le nombre de points d’injection pour les installations de production d’énergies renouvelables.

« Ce projet va surtout contribuer à renforcer la résilience du système énergétique mauricien face aux changements climatiques, en permettant d’intégrer les énergies renouvelables dans le réseau et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre résultant des pertes d’énergie et de l’usage de combustibles fossiles », a déclaré Tiana Manasse-Ratsimandresy, responsable du projet à la Banque africaine de développement.

Le projet prévoit ainsi de réhabiliter six postes existants : le poste de La Chaumière, ceux d’Henrietta, de Belle Vue, le poste du Fuel, les poste de commutation de Wootom et d’Ébène. Ces six postes ont plus de 30 ans d’exploitation et approchent la limite de leur durée de vie technique. Ce projet va surtout contribuer à renforcer la résilience du système énergétique mauricien face aux changements climatiques. Par ailleurs, quatre nouveaux postes électriques sous enveloppe métallique de 66/22 kilovolts seront construits pour répondre à la demande de charge des grands projets et servir de points d’interconnexion supplémentaires pour la production d’énergie renouvelable à grande échelle. Cette composante concerne les postes de Rose Belle, de l’aéroport, de la côte d’Or et de l’Avenir. La zone cible du projet comprend les dix emplacements des sites de sous-stations identifiés pour être réhabilitées. La plupart des sites sélectionnés sont liés à la demande croissante d’électricité du fait du développement industriel du pays. Les ménages, les entreprises et les industries du pays bénéficieront d’un approvisionnement accru, de la fiabilité et d’une meilleure qualité d’approvisionnement en électricité.

« La réhabilitation des infrastructures publiques existantes et la réalisation de nouvelles infrastructures sont considérées comme un axe stratégique par les autorités mauriciennes pour relancer l’économie », a précisé Tiana Manasse-Ratsimandresy, responsable du projet à la Banque africaine de développement.

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Contentieux Tchad-Savanah Energy: jusqu’où ira la crise entre Ndjamena et Yaoundé ?

A N'djamena, les autorités mettent en avant, une question de « souveraineté » pour le pays. Pour le Tchad, en effet, le secteur des hydrocarbures est vital puisqu'il représentait plus de 11% de son PIB  et 80% de la valeur de ses exportations en 2020. ( De gauche à droite : Mahamat Déby, Paul Biya).

Plus de 72h après le rappel par Ndjamena, de son ambassadeur au Cameroun, Yaoundé n’a pas encore réagi aux accusations des autorités tchadiennes dans le contentieux qui les oppose à Savanah Energy PLC. A travers cette décision, Ndjamena s’insurge de la cession des 10% des parts de la compagnie qui gère le pipeline d’exportation du pétrole entre les deux pays à la Société nationale des hydrocarbures camerounaise alors que le pays a engagé une procédure de nationalisation d’Esso Tchad, filiale locale de la société américaine Exxon Mobil, après que les autorités tchadiennes se sont opposées à son rachat par Savanah Energy. Les deux pays voisins ont pourtant tout intérêt à accorder leurs violons au regard de la menace qui pèse sur les intérêts stratégiques que tirent leurs économies si la tension perdure alors que l’affaire est désormais portée devant un tribunal arbitral.

Le contentieux entre l’Etat du Tchad et Savannah Energy PLC. est en train de virer à la crise diplomatique entre N’djaména et Yaoundé. Jeudi 20 avril dernier, la Présidence tchadienne a fait savoir par un communiqué qu’en raison des différends persistants avec son voisin, le Cameroun, il a décidé de rappeler pour consultation son ambassadeur à Yaoundé. Selon le communiqué, la décision est motivée par « la persistance des différends entre le Tchad et le Cameroun, notamment autour de la question de la prétendue acquisition des actifs de l’ex-ESSO (ex-filiale du géant américain des hydrocarbures ExxonMobil) par la nébuleuse Savannah Energy ».  N’djaména a ainsi déploré que  « par tous les canaux de communication existant entre le Tchad et le Cameroun, la question a été soumise à l’attention du Cameroun, tout en l’informant également des agissements inamicaux et contraires aux intérêts du Tchad posés par ses représentants dans les conseils d’administration de Cameroun Oil Transportation Company S.A (COTCO) et Tchad Oil Transportation Co. (TOTCO). Plusieurs lettres de suite ont été adressées aux autorités camerounaises, lettres qui sont restées sans réponses ». Aussi, poursuit le communiqué, « le Tchad se trouve dans l’obligation de défendre ses intérêts et sa respectabilité et dénonce les agissements répétés du Cameroun et de ses représentants qui mettent à mal, dans ces dossiers et au sein de la Communauté monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), les relations entre les deux pays ».

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Plus de 72h après l’annonce de cette décision des autorités tchadiennes, le gouvernement camerounais n’a pas officiellement réagit. Contacté par les médias, le ministre camerounais des Affaires étrangères, Mbella Mbella Lejeune a juste indiqué que Yaoundé a «pris acte» de la décision des autorités tchadiennes.

Les dessous d’un bras de fer qui ne fait que commencer

Pour comprendre les dessous de cette crise diplomatique, il faut remonter à décembre 2022 lorsque  Exxon Mobil qui assure le transport du pétrole tchadien du champ de Doba jusqu’à Kribi au Cameroun, à travers un pipeline de 903 kilomètres, avait annoncé avoir vendu ses parts à la société Savannah. Une transaction estimée à 250 milliards de francs CFA  soit 381 millions d’euros, à laquelle le Tchad s’est opposé arguant que la société  ne « dispose pas de capacités ni de garanties demandées par le Tchad », comme rapporté dans le communiqué du conseil extraordinaire des ministres du 27 mars dernier qui a statué sur la question. Le gouvernement tchadien qui dit avoir émis  « des réserves et des objections à cette cession car le pétrole est un domaine stratégique pour le Tchad représentant plus de 80 % des recettes d’exportation », a par la suite décidé de nationaliser la société Esso, une décision validée par la suite et à l’unanimité par le Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif du pays, avant d’être  promulgué, fin mars, par le président Mahamat Idriss Deby.

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Face à cette décision des autorités tchadiennes, Savannah Energy a décidé de porter l’affaire devant un tribunal arbitral. Entre temps, le contentieux s’est transporté au niveau des deux sociétés créées, au Cameroun (Cotco) et au Tchad (Totco), pour la gestion de l’oléoduc de transport du pétrole tchadien via le territoire camerounais. Dans le cadre du processus de nationalisation qu’il a lancé, le gouvernement tchadien a annoncé sa décision d’acquérir « de commun accord », les 30 % des parts de la compagnie Malaisienne Pétronas, qui, avec Exxon et l’Etat tchadien, cogéraient le secteur pétrolier du pays. En ce sens, Ndjamena dit avoir sollicité via la CEMAC , les avis des ministres du Commerce de tous les pays de la sous-région, conformément aux lois communautaires. « Plus d’un mois après, seul le Cameroun n’a pas répondu à l’avis de non-objection adressée par la CEMAC », a dénoncé le Tchad pour qui, il s’agit de la seule réponse qui devrait, à terme, permettre à Ndjamena de poursuivre l’acquisition des parts de Pétronas. En outre, le Tchad s’est offusqué du fait qu’après plusieurs relances, les autorités de Yaoundé soit resté muettes sur le sujet bien qu’elles aient été informé « des agissements inamicaux et contraires aux intérêts du Tchad, posé par ses représentants au conseil d’administration de Cotco/Totco ». C’est dans ce contexte que le gouvernement dit avoir appris le 20 avril 2023, « par voie de presse, la signature d’un accord prévoyant la cession par une filiale de Savannah Energy PLC de 10 % du capital social de Cotco, en contradiction avec les conventions et les statuts de COTCO, à la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) du Cameroun ». Pour le Tchad, donc, le Cameroun a finalisé avec Savanah Energy, l’opération de rachat de 10 % de ses parts dans Cotco, avec qui il est en froid dans le cadre du contentieux porté devant les tribunaux, ce qui constitue les raisons de l’incompréhension et de l’irritation de N’djamena. Selon plusieurs sources proches du dossier, l’opération a été conclue  pour un montant de 44,9 millions de dollars, soit environ 26 milliards de francs CFA.

Des intérêts stratégiques partagés

Ce nouveau rebondissement dans l’Affaire Etat du Tchad contre Savanah Energy PLC risque de compliquer davantage la procédure arbitrale en cours notamment sur le montant des indemnisations que pourrait réclamer la britannique. A N’djamena, les autorités mettent en avant, une question de « souveraineté » pour le pays. Pour le Tchad, en effet, le secteur des hydrocarbures est vital puisqu’il représentait plus de 11% de son PIB  et 80% de la valeur de ses exportations en 2020. Cependant, les autorités savent aussi qu’ils marchent sur des œufs puisque l’économie du pays d’Afrique centrale dépend en grande partie de son grand voisin puisque le Tchad dépend majoritairement du port de Douala au Cameroun pour ses importations, qui représentent selon les statistiques officielles, près de 80 % d’entrées de marchandises sur son territoire tchadien. Pour les hydrocarbures, N’Djamena dépend aussi à 100 % du Cameroun pour l’exportation de son pétrole qui transite par une base flottante à Kribi dans le sud du pays via l’oléoduc construit entre les deux pays. Une infrastructure qui génère également de substantielles royalties pour le Cameroun. En 2022, le gestionnaire coté Cameroun, Cotco, a annoncé  avoir transporté le pétrole brut tchadien pour une valeur estimée à 4,5 milliards de dollars en 2022 soit près de 2700 milliards de francs CFA. Et dans son rapport du premier semestre de la même année, Cotco rapporte que le Cameroun a engrangé 18,6 milliards de francs CFA de droit de transit du pétrole tchadien.

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Des intérêts communs qui viennent s’ajouter à d’autres dans les domaines sécuritaires notamment la lutte contre Boko Haram. Les deux pays sont certes loin de la crise diplomatique et, de l’avis de plusieurs analystes, Ndjaména tout comme Yaoundé n’ont aucun bénéfice à faire perdurer cette crise. Dans la capitale camerounaise tout comme pour certains spécialistes de la question, à travers cette décision, les autorités tchadiennes visent plus à mettre la pression sur leurs homologues camerounaises et surtout, impliqué le Palais d’Etoudi dans cette crise qui s’annonce comme un chemin de croix pour Ndjamena. Le contentieux avec Savanah Energy PLC s’annonce, en effet, très sensible et les autorités tchadiennes vont devoir manœuvrer avec tact pour sortir de cette affaire sans trop de casse pour ses finances alors que sont économie s’appuie beaucoup sur la rente pétrolière pour sortir de la crise dans laquelle elle était engluée depuis des années et dont le pays peine à sortir après avoir beaucoup souffert d’un autre et couteux accord avec Gleencore.

Gaz : hausse de 6,7% des exportations du GNL des pays du GECF

Les 5 pays africains membres du GECF sont l'Algérie, la Guinée équatoriale, l'Egypte, la Libye, et le Nigéria.

En mars 2023, les exportations du GNL des pays membres et observateurs du GECF – Forum des pays exportateurs de gaz – ont continué à augmenter, avec une croissance en glissement annuel de 6,7%, soit 1,11 Mt de plus par rapport au même mois de l’année 2022. L’information publiée dans un rapport de l’organisation intergouvernementale a été relayée par l’agence de presse algérienne APS. Le GECF est composé de 12 pays membres dont 5 africains.

Les exportations du Gaz naturel liquéfié (GNL) provenant des pays du GECF ont augmenté de 6,7% en mars dernier, pour atteindre 17,66 millions de tonnes (Mt), a indiqué l’organisation dans son rapport mensuel publié mercredi. Le forum des pays exportateurs de gaz (GECF) est composé de 12 pays membres, dont 5 pays africains. Ces derniers sont l’Algérie, la Guinée équatoriale, l’Egypte, la Libye, le et Nigéria. Des pays auxquels s’ajoutent le Qatar, la Russie, Trinidad et Tobago, les Emirats Arabes Unis (EAU) et le Venezuela, la Bolivie, l’Iran ainsi que de 7 pays observateurs, à savoir l’Angola, Azerbaïdjan, l’Irak, la Malaisie, le Mozambique, la Norvège et le Pérou. Le GECF est une organisation intergouvernementale créée lors de la 8ème session du Forum informel des mêmes pays, tenue à Moscou en décembre 2008.

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« En mars 2023, les exportations du GNL des pays membres et observateurs du GECF (Forum des pays exportateurs de gaz) ont continué à augmenter, avec une croissance en glissement annuel de 6,7%, soit 1,11 Mt de plus par rapport au même mois de l’année 2022 », précise la même source dans le rapport relayé par l’agence de presse algérienne Algérie Presse Services (APS).  Globalement, les exportations mondiales du GNL ont atteint en mars dernier un niveau record de 36,36 Mt, ce qui représente une augmentation de 6,5% (2,22 Mt) sur un an. Les pays du GECF ont représenté la moitié de l’augmentation supplémentaire des exportations du GNL, selon le document précisant que les Etats-Unis étaient le premier exportateur mondial en la matière suivis de l’Australie et le Qatar. S’agissant de la consommation du gaz, elle a enregistré en mars 2023 une baisse de 13% en glissement annuel dans les pays de l’Union européenne (UE), pour atteindre 34,1 milliards de mètres cubes, un recul de 1% au Royaume Uni (6,6 milliards m3), alors qu’elle augmenté aux Etats-Unis de 5,3% (82 milliards m3). La consommation en Chine a augmenté, quant à elle, en février dernier, de 4,6% sur un an avec un volume de 31 milliards m3, boostée notamment par la relance économique après la levée des mesures de restrictions liées à la Covid-19. S’agissant de la production gazière, elle a diminué en Europe de 3,3% pour s’établir à 15,3 milliards m3 en février 2023, principalement en raison de la baisse de la production des Pays-Bas, du Norvège et du Royaume-Uni, explique le document du GECF.

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La production en Chine a connu une croissance de 6% (20 milliards m3), d’après le même document soulignant par ailleurs qu’en Amérique du Nord, les sept majors pétroliers du gaz du schiste ont produit 84,5 milliards m3, soit une hausse de 7% sur un an. Pour ce qui est du commerce du gaz en mars 2023, les importations de l’UE par gazoduc ont drastiquement baissé de 39% pour atteindre 13,7 milliards m3. Le rapport du Forum fait état, par ailleurs, d’une baisse continue des prix sur les marchés spot. Ils ont diminué en mars dernier pour le troisième mois consécutif pour atteindre en moyenne 13,87 dollars/MMBTU.

Chronique : quelle position pour l’Afrique dans la guerre hégémonique entre le dollar et le yuan ?

Mais où se trouve l’Afrique dans ce classement. La première nation, en termes de réserve d’or est l’Algérie, 27ème mondial avec un peu moins que 174 t d’or. (Crédit : Dr, AI)

Le continent dispose d’importantes réserves d’or, estimées en plusieurs milliers de tonnes. Si de rares pays ont pris le pari du raffinage, hélas un grand nombre a opté pour la facilité, laissant leurs ressources entre les mains de multinationales qui ne leur octroient qu’une faible part dans le capital. L’or, valeur-refuge, par excellence, aiderait grandement à asseoir une ou des monnaies de réserve.

Lorsque l’or raffiné passe au nez et à la barbe de pays Africains pour aller renflouer les chambres fortes de de la Deutsche Bank, Fort Knox, de la Banque d’Angleterre ou encore de la Souterraine à Paris, qu’est-ce qu’y gagne le pays africain émetteur ? S’il est vrai que le stock d’or, à lui seul, ne détermine pas la solidité, ou mieux la consistance d’une monnaie, il y joue une part importante. C’est un élément essentiel à prendre en compte dans une politique monétaire qui doit considérer un contrôle de change strict, une composition savante d’un panier de devises fortes et autres actifs… 

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Aujourd’hui qu’un nouveau concept apparaît à côté du pétrodollar ; on parle de plus en plus de pétroyuan, une guerre hégémonique entre le dollar américain et le yuan chinois est plus qu’envisageable. Si cela se produit, il est probable que cela aura un impact significatif sur les marchés financiers et les économies mondiales. Dans un tel contexte, l’or est souvent considéré comme une valeur refuge en période d’incertitude économique et financière. Les investisseurs peuvent chercher à acheter de l’or pour se protéger contre les fluctuations des devises et les risques géopolitiques. Historiquement, l’or a été considéré comme une réserve de valeur relativement stable et a été utilisé comme monnaie pendant des milliers d’années.

Une nouvelle donne

Si le trio de têtes des producteurs d’or est composé de la Chine, de la Russie et de l’Australie, les plus importantes réserves d’or se trouvent officiellement, dans l’ordre, aux Etats Unis d’Amérique (8 133,5 tonnes) surtout à Fort Knox, en Allemagne (3 355,1 t) à la deutsche Bank à Frankfort, en Italie (2 451,8 t) à Banca d’Italia, en France (2 436,6 t) à la réserve de France, plus connue comme la Souterraine, sous l’hôtel de Toulouse à Paris, en Russie (2 298,5 t), en Chine (1 948,3 t) et en Suisse (1 040 t) à la Banque nationale de suisse… Il est communément admis qu’outre ses objets personnels en or (lingot, bijoux, etc.), chaque suisse possède 128 g d’or. Ce peloton de tête est suivi par le Japon, l’Inde et les Pays Bas qui possèdent chacun moins de 1000 t d’or. Néanmoins si un pays comme le Japon, avec une dette qui fait 250% de son PIB, n’inquiète pas ses créanciers son stock d’or et son économie y sont pour quelque chose. Mais où se trouve l’Afrique dans ce classement. La première nation, en termes de réserve d’or est l’Algérie, 27ème mondial avec un peu moins que 174 t d’or.

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Une nouvelle donne en Afrique doit prendre en compte le fait que la valeur de l’or peut fluctuer en fonction de l’offre et de la demande, de la volatilité des marchés financiers et d’autres facteurs économiques, ce qui poussent les investisseurs à faire preuve de prudence lorsqu’ils investissent dans l’or et prendre en compte les risques associés à cet investissement. Aussi, il est impératif de consolider des dynamiques d’associations africaines analogues à la LBMA (London Bullion Market Association). Plus que la sécurité, c’est l’effervescence du marché de Londres qui a poussé certaines places fortes internationales à stocker une partie de leurs réserves d’or à la Banque d’Angleterre, à Malca-Amit, JP Morgan ou à G4S. L’Afrique a les moyens de ses ambitions. Il est grand temps de s’y mettre. Les nouveaux fondeurs au Botswana, au Rwanda, au Maroc, au Mali… tracent la voie.

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