mercredi 9 juillet 2025
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Perspectives politique 2023: une année d’incertitude sous hautes tensions électorales en Afrique [Partie I: Afrique de l’ouest]  

Tour d'horizon et analyse des principaux enjeux de ces scrutins majeurs qui détermineront l'avenir d'une démocratie africaine encore en pleine consolidation avec pour cette première partie, un focus sur l'Afrique de l'ouest.

Autant l’année 2022 a été relativement calme sur le plan électoral en Afrique, autant l’année 2023 s’annonce chargée de compétitions électorales à forts enjeux, ce qui en amplifient particulièrement les risques de crise. Dans au moins 7 pays, les citoyens seront appelés aux urnes durant les prochains mois pour élire avec des rendez-vous électoraux très attendus notamment au Nigeria, au Gabon ou en RDC. Sur fonds de contestations et même de violences électorales dont certains de ces pays sont souvent abonnés, l’insécurité est désormais comme une nouvelle donne à prendre en compte pour quelques de ces échéances dont le processus est déjà fort avancé avec, comme toute compétition politique,  son lot d’incertitudes sur la suite des évènements.  Tour d’horizon et analyse des principaux enjeux de ces scrutins majeurs qui détermineront l’avenir d’une démocratie africaine encore en pleine consolidation avec pour cette première partie, un focus sur l’Afrique de l’ouest.

Bénin: l’opposition de retour au sein d’un Parlement encore contrôlée par Talon

Les Béninois ont été les premiers à donner le coup d’envoi du cycle électoral pour cette année 2023 chargée de scrutins sur le continent. Le 08 janvier dernier, 6.600.572 ‘électeurs ont été appelés aux urnes pour élire les 109 députés de l’Assemblée nationale. Des législatives dont le seul véritable enjeu était le retour de l’opposition politique, absente du Parlement depuis 2015 et l’arrivée du Président Patrice Talon au pouvoir. Sept (07) listes étaient en compétition et à l’issue du scrutin, qui s’est globalement bien déroulée malgré une mobilisation relativement faible avec moins de 40% de participation, seuls trois (03) partis ont pu décrocher des sièges. Et ce, selon les résultats provisoires que vient de déclarer la Commission électoral national autonome (CENA), le 10 janvier. L’Union progressiste pour le renouveau (UPR) s’en sort avec 53 sièges (37,56%), le Bloc Républicain décroche 28 sièges (29,17%) alors que les Démocrates de l’opposant et ancien Président Thomas Yayi Boni obtient également 24 sièges (29,17%). Avec 80 sièges, la mouvance présidentielle conserve sa majorité à l’Assemblée nationale et le retour de l’opposition en son sein, après son exclusion des dernières législatives de 2019, va permettre de consolider un peu plus la démocratie béninoise avec, autre fait majeur, une présence plus conséquente des femmes grâce au quota qui leur a été attribué. Une première dans le pays.

Nigeria: qui pour succéder à Buhari?

C’est l’une des élections sinon la principale qui fait l’objet de toutes les attentions mais qui suscite aussi le plus d’inquiétude en Afrique pour cette année! le 25 février prochain, un peu moins de 100 millions de Nigériens sont appelés aux urnes pour élire un successeur à Muhammadu Buhari, arrivé au pouvoir en 2015 et qui est au terme de ses deux mandats légaux. Sur les 17 candidats qui briguent la succession de l’ancien putschiste devenue démocrate, 4 se détachent du lot: Atiku Abubakar, candidat à plusieurs reprises et leader du principal parti d’opposition, le  Parti démocratique populaire (PDP); Bola Ahmed Tinubu, du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC); Peter Obi, leader du Parti travailliste (LP), et Rabiu Kwankwaso du New Nigerian Peoples Party (NNPP). De l’avis de tous les observateurs, la course au fauteuil présidentiel a de forte chance de se jouer dans un duel entre le dauphin de Buhari, l’ancien gouverneur de Lagos, Bola Tinubu (70 ans) et l’ancien vice-président Atiku Abubacar (72 ans).

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Fait notable pour cette présidentielle, le non respect du principe de l’alternance à la nigériane qui veut qu’en vertu d’un accord tacite qui a jusque-là fait ses preuves dans ce pays le plus peuplé d’Afrique,  la présidence soit occupée alternativement par un candidat du Nord du pays, majoritairement musulman, puis un candidat du Sud, majoritairement chrétien. Or, l’APC, le parti au pouvoir, a désigné Bola Ahmed Tinubu, certes originaire du Sud, mais de confession musulmane alors que Buhari, le président sortant est un musulman et originaire du Nord. De son coté, le principal parti d’opposition a choisi Atiku Abubakar, lui aussi originaire du Nord du pays. De quoi amplifier les enjeux pour la présidentielle du 25 février pour le Nigeria, l’une des principales économies d’Afrique, habitué aux contestations accompagnées de violences électorales même si, en décembre dernier, les principaux candidats ont signé une sorte de « gentlemen agreement » et se sont engagés à éviter toutes formes de violences avant, pendant et après le scrutin.

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Cependant, et alors que la campagne électorale bat déjà son plein, la tenue du scrutin au jour J reste entourée d’incertitude en raison notamment du climat d’insécurité qui prévaut dans le pays avec la multiplication de attaques terroristes de Boko Haram et de l’ISWAP dans le nord-est du pays et les bandes criminelles organisées dans les autres états fédérés particulièrement du nord et du centre de la Fédération. « Si on ne parvient pas à surveiller et faire baisser l’insécurité, cela pourrait déboucher sur l’annulation et/ou le report des élections dans assez de circonscriptions pour empêcher la proclamation des résultats », a avait alerté lors d’une conférence le 09 janvier à Abuja, la capitale,  Abdullahi Abdu Zuru, l’un des responsables de l’INEC, la commission électorale. Bien que l’INEC indique n’avoir pas de plan B, ce scénario pourrait alors «  provoquer une crise constitutionnelle «  et plongé le pays dans un nouveau cycle d’incertitude politique.

Sierra Leone et Liberia: Julius Maada Bio et Georges Weah en quête d’un second mandat

Après une période de flottement qui a déjà suscitée une levée de  boucliers au sein de l’opposition, la date de l’élection présidentielle a été finalement fixée au 24 juin 2023 par la Commission électorale  qui a couplé cette échéance au second tour des élections des membres ordinaires du Parlement, ainsi que les membres des conseils locaux. Candidat du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP), le  Président sortant Julius Maada Bio va briguer un second mandat au cours duquel il part naturellement favori bien que des surprises ne sont pas à écarter car le jeu électoral semble encore assez ouvert au vu des forces politiques en présence. Face à lui, une coalition d’une dizaine de  partis d’opposition dirigée par Femi Claudius Cole, leader du Parti de l’unité mais qui n’est pas encore certaine d’être la candidate unique qui sera investie. Ce qui pourrait profiter à l’autre challenger sérieux au Président Maada Bio, le dirigeant du All People’s Congress (APC), candidat malheureux lors du scrutin de 2018. D’ autres candidats sérieux peuvent jouer également les trouble-fêtes Samuel Sam Sumana, fondateur de  la Coalition pour le changement (C4C) et Kandeh Kolleh Yumkella, candidat du National Grand Coalition (NCG).

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Au Liberia, autre pays de l’Afrique de l’Ouest où l’année sera particulièrement une année électorale, le Président George Weah va aussi tenter d’obtenir un second mandat à l’issue du scrutin présidentiel prévu en octobre 2023. La coalition qui l’a porté au pouvoir a décidé, en septembre dernière, de reconduire le ticket qu’il compose avec la vice-présidente Jewel Howard Taylor, l’ex-femme du dictateur Charles Taylor. Le contexte n’est pourtant pas aussi favorable pour le successeur d’Ellen Johnson Sirleaf qu’en 2016 où il partait favori grâce au soutien de la coalition formée par son parti, le Congress for Democratic Change (CDC), le New Patriotic Party (NPP) et le Liberia People’s Democratic Party (LPDP). En plus des tensions qui ont émergé en cours de route entre les deux chefs de l’exécutif libérien, le bilan tant économique que social de l’ancien « Ballon d’or » africain est sévèrement critiqué par l’opposition. Des critiques qui font mouche au sein de l’opinion tant les conditions de vie des populations se sont dégradées sous le règne de l’ex-joueur du PSG. En témoigne la mobilisation constatée lors des manifestations lancées ces derniers mois par la coalition de l’opposition, la Collaborating Political Parties (CPP). Cette dernière est  notamment conduite par Alexander Cummings, le leader du Alternative National Congress (ANC), un des sérieux challengers du Président sortant qui n’a que quelques mois pour essayer de redorer son blason au sein de l’opinion libérienne.

Burkina Faso, Mali et Guinée: en attendant le retour incertain à l’ordre constitutionnel

En ce début d’année, personne ne saurait dire ce qui se passera d’ici décembre prochain au Burkina, au Mali et en Guinée. Ces trois pays d’Afrique de l’ouest sont actuellement dirigés par des militaires qui ont instauré des transitions après avoir renversé des régimes démocratiquement élu. Sous la pression régionale et internationale, notamment de la Cédéao, des chronogrammes ont été  convenues pour un retour à l’ordre constitutionnel dans les plus brefs délais c’est à dire d’ici 2024 au plus tard pour les 3 pays. Des élections préalables sont prévues en ce sens au cours de cette année avec notamment l’organisation de référendums constitutionnels comme au Mali, où la consultation nationale est en principe prévu pour mars prochain. Cependant, au regard de la situation qui prévaut dans ces trois pays, il y a fort à parier que ces élections ne se passent pas comme prévu tant le niveau de préparation ne plaide en aucune manière en faveur d’une quelconque once d’optimisme. Entre situation sécuritaire dégradante au Mali et au Burkina, avec une importante partie du pays qui échappe au contrôle de l’Etat du fait des agissements des groupes armés terroristes (GAT), et le dialogue politique qui patine encore en Guinée, un report des scrutins prévus en attendant des moments plus favorables à convenir par la suite, n’est plus qu’une simple hypothèse mais une option des plus plausibles.

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Dans ce tour d’horizon du cycle électoral prévu en Afrique de l’ouest, il faudrait aussi compter avec les élections municipales prévues cette année en Côte d’ivoire et où, au delà des enjeux locaux, le scrutin consistera plus à jauger le poids des forces en présence en vue des prochaines élections présidentielles et législatives de 2025, avec en toile de fond la place qu’occuperont les nouveaux partis nés sur les cendres d’anciennes importantes formations comme celles de l’ancien président Laurant Gbago (PPACI), de son ex-femme Simone Ehivet Gbagbo ou de l’ancien leader de la jeunesse Charle Blé Goudé (Cojep).

Chine-Afrique : Le ministre Qin Gang défend la politique d’emprunts chinois aux pays africains

En décembre, Qin Gang à l’époque ambassadeur de la Chine aux Etats-Unis avait rejeté les allégations selon lesquelles son pays a créé un « piège de la dette » en Afrique.

 En tournée en Afrique, le ministre Chinois des affaires étrangères Qin Gang fraichement nominé défend la pertinence des prêts de son pays aux Etats africains. La Chine qui détient 12% de la dette extérieure africaine est accusée de menacer l’indépendance de ces pays.  

Le ministre des Affaires étrangères rejette les accusations selon lesquelles la Chine crée des pièges à dettes. Il s’est rendu en Ethiopie, sa première étape d’une tournée des nations africaines, qui est l’un de son premier voyage officiel depuis sa nomination le mois dernier. Une manière de répondre aux critiques américaines, réitérées régulièrement et accusant la Chine de manquer de transparence concernant les prêts qu’elle ou ses entreprises ont accordés aux pays africains. La secrétaire d’Etat américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que la Chine était le plus grand obstacle aux progrès dans la résolution des crises de la dette.

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Il a répondu aux accusations américaines argan que la Chine est surtout un acteur du développement en Afrique.

« La contribution de la Chine est concrète dans l’amélioration de la vie des Africains ». (…) Nous n’acceptons pas l’étiquette déraisonnable de piège de la dette »a déclaré mercredi Qin lors d’un discours relayé par Bloomberg en Éthiopie, où se trouve le siège de l’Union africaine.

Les prêts chinois ont financé un boom des infrastructures dans de nombreux pays africains. Le pays asiatique représente environ 12% de la dette extérieure de l’Afrique d’environ 700 milliards de dollars, avec la Zambie et le Ghana. Ces derniers qui sont actuellement au bord du défaut de paiement sont parmi ses plus grands créanciers sur le continent, selon l’institut de politique des affaires internationales basé à Londres Chatham House. En décembre, Qin Gang à l’époque ambassadeur de la Chine aux Etats-Unis avait rejeté les allégations selon lesquelles son pays a créé un « piège de la dette » en Afrique.  Pour lui le continent devrait être un lieu de coopération internationale, au lieu d’une arène où les grandes puissances se disputent des gains géopolitiques. Ses remarques ont été faites à la veille d’un sommet organisé par l’administration du président américain Joe Biden qui réunit les dirigeants de 49 pays africains et de l’Union africaine à Washington.

La « MSGBC Oil, Gas & Power Conference & Exhibition 2023 » aura lieu en Mauritanie

L’année 2023, qui verra le déploiement de divers projets concernant l’ensemble de la chaîne de valeur énergétique, sera une année de transformation pour la région MSGBC.

La 3e édition de la MSGBC Oil, Gas et Power Conference et Exhibition est confirmée. Elle aura lieu en Mauritanie les 21 et 22 novembre 2023. L’événement de deux jours sera l’occasion de présenter des stratégies de monétisation du gaz dans la région et d’expliquer comment l’Afrique de l’Ouest peut utiliser ses ressources.

Energy Capital & Power (ECP) organisateur du premier événement sur l’énergie à être organisé en Afrique de l’Ouest, la MSGBC Oil, Gas & Power Conference & Exhibition a le plaisir d’annoncer que la 3e édition de l’événement aura lieu en Mauritanie les 21 et 22 novembre 2023 sous le patronage de M. Mohamed Ould Cheik Ghazouani, Président de la République de Mauritanie, en partenariat avec le ministère du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, la Société mauritanienne des hydrocarbures et de patrimoine minier (SMHPM), Petrosen, Cos Petrogaz et la Chambre africaine de l’énergie.

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Annoncée par Macky Sall, Président de la République du Sénégal, et Sophie Gladima, ministre du Pétrole et des Énergies de la République du Sénégal, lors de la dernière journée de la conférence MSGBC Oil, Gas & Power le 2 septembre 2022, l’édition 2023 réunira des leaders du secteur, des décideurs politiques, des investisseurs, des chefs de gouvernement et des acteurs locaux. Des discours liminaires, des exposés, des débats d’experts, des expositions et des sessions de réseautage se succèderont pendant deux jours afin de favoriser les investissements et la conclusion de marchés dans tous les domaines des chaînes de valeur énergétiques de la région MSGBC (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau et Guinée-Conakry).

Dédiée au thème « Scaling Energy Opportunities in Africa’s New Frontier » (Développer les opportunités énergétiques dans la nouvelle frontière de l’Afrique), la conférence MSGBC Oil, Gas & Power 2023 a pour but de présenter et de promouvoir le développement du gaz naturel et son rôle dans la transition énergétique mondiale. Elle vise également à positionner la région en tant que plaque tournante énergétique pour le gaz, les énergies renouvelables et l’hydrogène vert.

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L’année 2023, qui verra le déploiement de divers projets concernant l’ensemble de la chaîne de valeur énergétique, sera une année de transformation pour la région MSGBC. Par exemple, le Sénégal, est sur le point de lancer le projet pétrolier Sangomar qui produira 100 000 barils par jour, tandis que le démarrage de la phase 1 du projet gazier Greater Tortue Ahmeyim (GTA) qui fournira 2,5 millions de tonnes par an (mtpa) est prévu pour 2024. En outre, après avoir lancé un premier grand cycle d’octroi de licences en 2020, le pays en prévoit un deuxième, encore plus important. En ce qui concerne l’énergie verte, les investisseurs s’intéressent au potentiel solaire et éolien du pays, en s’appuyant sur le succès du projet éolien Taiba N’Diaye de 158 MW.

Parallèlement, la Mauritanie, pays hôte de la MSGBC 2023, a élaboré un vaste programme visant à faire du pays un centre régional intégré d’énergie verte et à favoriser l’industrie sidérurgique verte. Une liste très fournie de projets couvre le domaine des hydrocarbures et de l’hydrogène vert et d’autres plans prévoient l’intégration du secteur énergétique émergent à divers autres secteurs comme l’exploitation minière. En plus du projet GTA développé en collaboration avec le Sénégal, la Mauritanie ambitionne de renouveler le succès de projets récemment lancés comme le projet de gaz naturel liquéfié de BirAllah (10 mtpa). En outre, deux projets jumeaux d’hydrogène vert de plusieurs GW promettent d’offrir de nouvelles opportunités de croissance de l’énergie propre.

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En amont également, la Gambie lancera prochainement son deuxième cycle d’octroi de licences. La FAR Gambia Ltd ayant annoncé en 2022 que les blocs gambiens A2 et A5 possédaient un potentiel de 1,5 milliard de barils de pétrole, les appels d’offres pour ces blocs devraient susciter l’intérêt des entreprises internationales. Tandis que le marché des hydrocarbures du pays fait de premiers pas prometteurs, les opportunités dans les énergies renouvelables se développent également, le bouquet énergétique de la Gambie comprenant une part de plus de 50% d’énergies renouvelables.

De son côté, dans le cadre de son plan d’investissement pour l’énergie durable, la Guinée-Bissau a mobilisé 700 millions de dollars en faveur du développement des énergies renouvelables aux fins d’une transformation énergétique à l’horizon 2030. À cet effet, le pays a récemment lancé un appel d’offres pour l’adjudication de cinq blocs dans le cadre d’un cycle spécial en eaux profondes, tandis que l’accent mis sur l’électrification a encouragé des investissements étrangers dans les énergies renouvelables. Enfin, en Guinée-Conakry, le potentiel de croissance des secteurs minier, agricole et de la pêche a suscité un regain d’intérêt pour le secteur de l’énergie. De nouveaux projets sont constamment lancés dans le secteur de l’énergie solaire et de l’hydroélectricité.

Dans ce contexte, l’événement de deux jours sera l’occasion de présenter des stratégies de monétisation du gaz dans la région et d’expliquer comment l’Afrique de l’Ouest peut utiliser ses ressources naturelles pour promouvoir son développement socio-économique, l’accès universel à l’électricité et la coopération transfrontalière. De nombreuses sessions techniques et stratégiques seront dédiées à des sujets de discussion tels que l’autonomisation des jeunes, les femmes et l’énergie, le développement régional, le gaz en tant qu’énergie de transition, les derniers développements en matière d’exploration et les nouvelles opportunités d’octroi de licences, entre autres.

Afrique du Sud : Qui en veut à Andre De Ruyter, patron d’Eskom ?

Andre de Ruyter, directeur général du groupe de la compagnie d'électricité publique Eskom, prend la parole lors d'une conférence de presse à Johannesburg, Afrique du Sud, le 31 janvier 2020. REUTERS/Sumaya Hisham//File Photo

La compagnie d’électricité sud-africaine Eskom a déclaré dimanche que la police enquêtait sur une tentative d’empoisonnement de son directeur général sortant, Andre De Ruyter. Ce dernier a démissionné face aux pressions politiques et à la crise que traverse la société énergétique sud-africaine.

Le directeur général sortant d’Eskom Holdings SOC Ltd., Andre De Ruyter, a déclaré à la police sud-africaine qu’il avait récemment survécu à une tentative d’assassinat. L’incident présumé s’est produit le 13 décembre, un jour avant que la démission de De Ruyter à la tête du groupe énergétique ne soit rendue publique. Le patron d’Eskom est tombé malade avoir bu une tasse de café prétendument imprégnée de cyanure dans son bureau de Johannesburg, selon les informations relayées par Bloomberg. L’empoisonnement présumé au cyanure a été signalé pour la première fois par la publication spécialisée dans l’énergie EE Business Intelligence.

Eskom ne peut pas commenter davantage l’incident d’empoisonnement impliquant le directeur général du groupe, qui s’est produit en décembre 2022, car l’affaire fait l’objet d’une enquête policière », a déclaré le chef de la sécurité du service public sud-africain dans un communiqué.

De Ruyter restera dans ses fonctions jusqu’au 31 mars alors qu’une recherche approfondie est menée pour trouver un successeur approprié, a déclaré le président d’Eskom, Mpho Makwana, lors de l’annonce de la démission. Confronté à des pressions politiques en Afrique du Sud, De Ruyter a démissionné le 14 décembre après avoir échoué à résoudre la crise à Eskom qui a entraîné des coupures de courant record dans l’économie la plus industrialisée d’Afrique.

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Après avoir officiellement pris ses fonctions en janvier 2020, De Ruyter a mené une campagne de répression à l’échelle de l’entreprise contre la corruption et les comportements criminels organisés, y compris le sabotage des infrastructures, dans les usines d’Eskom. Son mandaté devrait s’achever le 31 mars 2023. Dans cette affaire, l’opposition sud-africaine, pointe du doigt des organisations syndicales, qu’elle qualifie de « criminelles »

Tunisie : La ministre du commerce emportée par la crise économique

En décembre, le Fonds monétaire international (FMI) a gelé un accord destiné à aider le gouvernement Tunisien à obtenir des prêts pour payer les salaires du secteur public et combler les déficits budgétaires aggravées par la pandémie de COVID-19 et les retombées de la guerre Russie-Ukraine.

L’inflation et le chômage sont en hausse continue en Tunisie. De nombreux Tunisiens, autrefois fiers de la prospérité relative de leur pays, ont maintenant du mal à joindre les deux bouts, du fait de l’inflation et de la crise endémique dans laquelle est plongée l’économie. Un marasme qui a emporté la ministre du commerce Fadhila Rabhi Ben Hamza.

Le président Tunisien Kaïs Saïed a limogé vendredi la ministre du Commerce Fadhila RabhiBen Hamza, a déclaré la présidence au milieu d’une crise économique et d’une inflation record dans ce pays d’Afrique du Nord. Le taux d’inflation annuel en décembre a atteint 10,1%, tandis que la crise financière a causé la pénurie de nombreux produits alimentaires dans les magasins. La banque centrale tunisienne a relevé la semaine dernière son taux directeur de 75 points de base à 8% pour lutter contre l’inflation, la troisième hausse en 12 mois. Face à la gronde populaire le président Kaïs Saïed a sanctionné la ministre du commerce Fadhila Rabhi Ben Hamza, qui peine à trouver une parade à l’inflation galopante. La situation économique et financière de la Tunisie est cependant beaucoup plus complexe.

La Tunisie tarde à trouver un accord avec le FMI

En décembre, le Fonds monétaire international (FMI) a gelé un accord destiné à aider le gouvernement Tunisien à obtenir des prêts pour payer les salaires du secteur public et combler les déficits budgétaires aggravées par la pandémie de COVID-19 et les retombées de la guerre Russie-Ukraine. Les investisseurs étrangers se retirent du pays où les agences de notation sont en alerte. L’inflation et le chômage sont en hausse, et de nombreux Tunisiens, autrefois fiers de la prospérité relative de leur pays, ont maintenant du mal à joindre les deux bouts. Fin décembre, le ministre de l’Économie, Samir Saeed, a déclaré que son pays s’attend à une inflation moyenne de 10,5 % en 2023, contre 8,3 % prévu pour 2022, alors que les pressions inflationnistes continuent d’augmenter. Le gouvernement tunisien n’a pas d’alternative à un accord avec le FMI, a ajouté Saeed, faisant référence au plan de sauvetage de 1,9 milliard de dollars pour aider le pays à faire face à ses besoins d’emprunt l’année prochaine.

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Les Tunisiens ont été frappés par la flambée des prix des denrées alimentaires et les pénuries de carburant et de denrées de base comme le sucre, l’huile végétale et le riz ces derniers mois. La Tunisie a conclu un accord préliminaire avec le FMI sur un prêt de 1,9 milliard de dollars en octobre. Cela permettrait au gouvernement tunisien, lourdement endetté, d’accéder à des prêts d’autres créanciers sur une période de quatre ans. En contrepartie, le pays doit entamer des réformes économiques radicales qui incluent la réduction du secteur de l’administration publique et une suppression progressive des subventions. L’accord était soumis à l’approbation du conseil d’administration du FMI le 19 décembre. Les différentes parties ont reporté la décision finale sur le prêt, afin de permettre au pays nord-africain de réajuster sa stratégie et de présenter un plan des réformes proche des exigences du FMI.

Chronique / Le reprofilage de la dette, un autre levier de financement

Dans l’espace Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest), l’endettement ne doit pas aller au-delà de 70% du PIB.

De plus en plus de pays africains s’orientent vers le reprofilage de la dette. En cette période de forte volatilité et de prudence accrue des investisseurs, c’est un instrument pour se refinancer et avoir un budget exempté de certaines tensions.

Les contraintes budgétaires épargnent peu de pays. Afin de subvenir à ses besoins et honorer engagements et autres débours, l’endettement ne peut être occulté par nos pays africains. C’est donc une démarche qui est aussi pratiquée dans des pays moins nantis pour combler le déficit de recettes pour couvrir les dépenses- il est vrai qu’on ne prête qu’aux riches ! Mais afin de s’aligner sur une certaine rationalisation des choix budgétaires et s’éloigner d’un surendettement aux conséquences incalculables, nombre d’Etats africains s’emploient à un reprofilage de leur dette. L’heure est à la réduction des coûts d’emprunt. C’est d’autant plus judicieux que les exigences de zones économiques imposent des ratios raisonnables. Dans l’espace Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest), l’endettement ne doit pas aller au-delà de 70% du PIB. Si dans la Zone UE (Union européenne), pour donner suite aux crises successives, avec un paroxysme pendant la pandémie, la Commission européenne a fermé les yeux sur un déficit budgétaire dépassant la barre des 3%, dans cette sous-région ouest africaine, un trend haussier de la dette publique exige plus de pertinence dans la qualité de la dette. Des pays, tels que le Sénégal, le Ghana, le Nigéria, l’Angola, le Bénin, le Togo… ont eu recours à des eurobonds (obligations internationales), même si l’année dernière, quasiment seuls 2 pays les ont émis.

Entre atouts et revers

Afin de rembourser de façon anticipée les dettes domestiques commerciales à court terme portant sur des taux d’intérêt très élevés, mais aussi une réduction supplémentaire du service de la dette, une stratégie, basée sur le reprofilage à long terme, de meilleures conditions financières de dettes, s’impose. Les pays qui y ont recours, voient un regain de la qualité de crédit en tant qu’emprunteur international. Lever des fonds sur les marchés internationaux à des taux de maturité de 10 ans, permet des taux plus bas.

Le revers de la médaille est à trouver dans l’augmentation de la prime de risque exigée par des investisseurs sur cet instrument. Les agences de notation continuent de faire fi aux conjonctures économique et financière que subit l’Afrique sans pour autant y avoir contribué. L’inflation et la dépréciation monétaire sont passées par là… Rien que la chute du cours du cedi, devise monétaire du Ghana, a pondéré, à mi-décembre 2022, la dette de ce pays de 6 milliards $. Face à cette situation critique, le Ghana a décidé de suspendre le paiement d’une partie de sa dette extérieure. Ce que l’Argentier du Ghana avait qualifié de mesure d’urgence provisoire, en attendant des accords avec ses créanciers, avait trait à un souci de préserver les ressources financières et les réserves internationales de la Banque du Ghana. Une industrie intégrée de la filière or (de la mine au lingot) gagnerait à atténuer un tel état de fait de ce pays qui s’appelait jusqu’au crépuscule de la colonisation Gold Coast (Côte de l’Or).

Algérie : de nouvelles mesures fiscales dépoussièrent l’impôt en 2023

Il est aussi prévu l'extension de la procédure de vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble (VASFE) à l’impôt sur la fortune et l'exercice du droit de reprise dans le cas du retrait partiel ou total des avantages fiscaux relatifs aux différents dispositifs préférentiels

La Direction Générale des Impôts (DGI) de l’Algérie a dévoilé, dans un communiqué, les principales mesures fiscales contenues dans la Loi de Finances (LF) pour l’année 2023. Elles visent notamment la simplification des procédures fiscales, l’incitation à l’investissement et la mobilisation des ressources fiscales.

Publié sur son site web, le document comprend plusieurs dispositions fiscales structurées en quatre parties essentielles. Il s’agit des « mesures de simplification et l’harmonisation des procédures fiscales« , « d’incitation à l’investissement », de « mobilisation des ressources fiscales » et de « lutte contre la fraude fiscale ». Au titre des dispositions portant sur la simplification et l’harmonisation des procédures fiscales, la DGI a cité l’imposition à la marge de l’impôt forfaitaire unique (IFU) au lieu du chiffre d’affaires, les produits de large consommation, dont les marges et prix sont réglementés. Une mesure pour réduire la charge fiscale des détaillants qui commercialisent ces produits, a-t-elle expliqué.

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Les reversements des retenues à la source (salaires, pensions et rentes viagères) pour les contribuables, soumis au régime simplifié des professions non commerciales, seront effectués désormais trimestriellement, au lieu de mensuellement, a précisé la DGI. Le service des impôts a aussi ajouté que les titulaires des professions non commerciales soumis au régime de l’IFU auront, aussi, la possibilité d’opter pour le régime simplifié. Des assouplissements des conditions de déductibilité des charges lors de la détermination du résultat fiscal imposable à l’IBS ou à l’IRG sont également accordés, avec un relèvement de 300.000 Dinar algérien (DA) à 1.000.000 DA en TTC du seuil admis pour la déductibilité des charges payées en espèces. Au titre des factures réglées en espèces, des dispositions en matière d’assouplissement des conditions de déductibilité de la TVA sont aussi prévues, avec le relèvement de 100.000 DA à 1.000.000 DA en TTC du seuil admis et l’octroi du droit à déduction lorsque le règlement du montant de la facture est effectué par versements bancaires et d’autres moyens de paiement admis. Le seuil des loyers bruts annuels, imposables au taux provisoire de 7% des revenus de la location des propriétés bâties et non bâties est relevé de 600.000 DA à 1.800.000 DA, a fait savoir le communiqué.

Décentraliser les décisions de traitement des dossiers en 2023

Les modifications concernent aussi les obligations déclaratives en matière de taxe de séjour pour les établissements hôteliers, qui sont soumis à souscrire à une déclaration spéciale au niveau des services fiscaux de rattachement. Parmi les autres mesures de simplification et d’harmonisation des procédures fiscales, la LF 2023 a exclu l’application de la taxe annuelle sur les véhicules particuliers de neuf (09) places de moins de cinq (05) années d’âge afin de réduire la charge fiscale des entreprises établies en Algérie, a indiqué la DGI. L’exercice de l’activité de collecte, de traitement et de distribution des feuilles de tabacs a été élargi aux opérateurs intéressés, sous réserve d’une inscription préalable au registre de commerce et l’obtention d’une autorisation délivrée par l’administration fiscale.

« Cette activité vise le renforcement du circuit de collecte et de distribution de tabacs en feuilles et l’inclusion fiscale », a relevé la DGI, tout en ajoutant qu’un agrément a été institué aux fabricants de la cigarette électronique et du narguilé

De nouvelles exonérations d’IBS pour le secteur de la pêche. Dans le cadre de la simplification des procédures de traitement du contentieux fiscal, la LF 2023 a prévu des dispositions de déconcentration des décisions de traitement des dossiers selon des seuils de compétences (chefs de centres d’impôts, directions de wilaya, direction générale des grandes entreprises) avec la possibilité de délégation du pouvoir de décision. Au titre de mesures d’incitation à l’investissement, des exonérations permanentes et temporaires en matière d’IBS ont été introduites au profit des coopératives de la pêche et de l’aquaculture et leur union et au profit des bénéfices issus des dépôts dans les comptes d’investissement relevant de la finance islamique, est-il mentionné dans le communiqué. La LF 2023 a assoupli, selon la DGI, les mesures portant sur le réinvestissement des avantages fiscaux accordés dans le cadre des dispositifs de soutien à l’investissement.

Mieux lutter contre la fraude fiscale

Ainsi, les opérations de réinvestissement peuvent prendre plusieurs formes, dont l’acquisition d’actifs, matériels ou immatériels, des titres de placements, d’actions, de la participation dans le capital d’une entreprise disposant du label « start-up » ou incubateur. Des dispositions fiscales visant l’encouragement de la recherche et développement dans les entreprises, ainsi que l’institution d’un régime fiscal propre aux activités exercées sous le statut d’auto-entrepreneur sont introduites. Au titre de mesures de mobilisation des ressources fiscales, il est prévu le relèvement de la limite supérieure du montant des droits de timbre de quittance de 2.500 DA 10.000 DA, devant être acquittés sur les titres (Ex : factures) payées en espèces et la soumission de la cigarette électronique à la taxe intérieure de consommation (TIC) au taux de 40%, a détaillé la DGI. S’agissant des mesures de lutte contre la fraude fiscale, il est prévu l’extension de la procédure de vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble (VASFE) à l’impôt sur la fortune et l’exercice du droit de reprise dans le cas du retrait partiel ou total des avantages fiscaux relatifs aux différents dispositifs préférentiels, a-t-on souligné de même source.

Rétrospective 2022 : ces deals qui ont marqué l’année 2022 en Afrique [Partie II : Mines, Logistique, Télécoms]

Sur le plan des affaires, l'année 2022 s'est bouclée en Afrique sur une bonne note au regard des nombreuses opérations qui ont été enregistrées. Levées de fonds, fusions-acquisitions, investissements : le marché africain a été assez rythmé en dépit de l'attentisme qui prévalait en début d'année et de l'incertitude qui a été amplifiée par la multiplication des chocs.

Sur le plan des affaires, l’année 2022 s’est bouclée en Afrique sur une bonne note au regard des nombreuses opérations qui ont été enregistrées. Levées de fonds, fusions-acquisitions, investissements : le marché africain a été assez rythmé en dépit de l’attentisme qui prévalait en début d’année et de l’incertitude qui a été amplifiée par la multiplication des chocs. En dépit de ces vents défavorables comme la guerre en Ukraine qui ont plombé une reprise post-Covid 19 prometteuse, le continent a su tirer son épingle du jeu et à certains égards même, semble braver la crise.  En florilège, quelques deals et transactions conclues en 2022 et qui témoignent si besoin est encore, du potentiel et surtout du dynamisme d’un marché en pleine.

Un an après avoir annoncé le début de négociations exclusives, le groupe Bolloré a annoncé la conclusion, le mercredi 21 décembre 2022, de la cession de tous ses actifs dans le transport et la logistique en Afrique au géant italo-suisse de transport maritime Mediterranean Shipping Company (MSC). Avec l’acquisition des 100% de Bolloré Africa Logistics (BAL), MSC a mis la main sur 42 ports africains pour 5,7 milliards de dollars comme proposé par l’armateur basé à Genève selon l’accord signé en mars dernier.

Logistique et transport maritime : Bolloré conclue la vente de ses actifs africains à MSC

Le processus de cession devrait en principe être conclu d’ici fin mars mais les deux frimes sont finalement parvenues à un accord avant la fin de l’année et ont donc acté le deal. Avec cet accord, le groupe Bolloré a ainsi mis fin à son aventure d’une quarantaine d’année dans le secteur du transport et de la logistique sur le continent bien qu’il « conservera une présence importante en Afrique, notamment à travers Canal+, et poursuivra également ses développements sur ce continent dans de nombreux secteurs comme la communication, le divertissement, les télécoms et l’édition », comme annoncé par le Groupe.

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De son côté, le leader mondial du transport maritime à conteneurs, la firme italo-suisse MSC qui a commencé ses activités en Afrique il y a une cinquantaine d’années en Somalie, va étendre ses activités sur le continent où elle est déjà présente dans 43 pays. La nouvelle stratégie ainsi que la nouvelle enseigne de cette nouvelle acquisition africaine de MSC seront dévoilées cette année mais selon un des responsables du groupe, « l’accord renforcera les liens de longue date de MSC avec l’Afrique et renforcera notre engagement envers la croissance économique du continent, y compris l’investissement dans les navires, les chantiers navals, les terminaux à conteneurs, les solutions logistiques, les installations de stockage, les réseaux routiers et ferroviaires qui soutiendront et amélioreront le commerce à travers le continent africain et le reste du monde ».

Mines : le marocain Managem s’empare des actifs ouest-africains d’Iamgold

En 2022, le groupe minier marocain, Managem, a accéléré son expansion africaine avec l’acquisition des actifs de la compagnie minière canadienne Iamgold dans trois pays ouest-africains : Sénégal, Mali et Guinée. Le deal a été acté en décembre pour 280 millions de dollars et l’accord a porté sur les « Actifs Bambouk » qui comprennent des mines aurifères dans ces trois pays avec à la clé, l’acquisition par Managem de trois gisements voisins avec un potentiel important estimé à 5 millions d’onces d’or, soit 155 tonnes. « Cette transaction enrichira notre portefeuille d’actifs déjà solide », a affirmé Imad Toumi, le PDG de Managem qui est déjà présente dans une dizaine de pays africains et qui renforce ainsi sa place dans l’industrie minière africaine. Dans les détails et avec cette nouvelle acquisition, Managem aura dans son giron cinq projets au Sénégal. Au Mali, ce sont les actifs de Diakha-Siribaya, un projet comptant 8 permis d’exploitation s’étalant sur plus de 600 km, que le groupe marocain récupère. Et le projet aurifère de Karita, au nord-est de la Guinée, d’une surface d’exploitation de 100 km, fait également partie de l’accord.

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Une jolie opération en fin d’année donc pour le groupe minier marocain surtout à la vue du cours du précieux métal jaune en constante augmentation ces dernières années. En 20 ans, en effet, le prix du gramme d’or a augmenté de plus de 400 % pour se stabiliser aujourd’hui à environs 55 euros. Bien que les activités du groupe restent concentrées au Maroc avec 12 mines produisant des métaux de base (cuivre, plomb) et des métaux précieux (or, argent), le groupe Managme, fondée en 1928, ne cesse d’étendre ses activités sur le continent avec des implantations et exploitations dans d’autres pays comme le Gabon ou le Soudan, ce qui a permis au groupe de générer un chiffre d’affaires de 664 millions d’euros en 2021. 

Télécoms : le Kenyan Safaricom prend pied en Ethiopie

Le 6 octobre 2022, le géant kényan des télécommunications, Safaricom, a officiellement lancé ses activités en Ethiopie après avoir conclu un accord pour un service de transfert d’argent par téléphone mobile. Le groupe, dont l’arrivée met fin au monopole de l’entreprise publique Ethio Telecom, a ainsi lancé ses offres de services de données 4G, de voix, de SMS et de transfert d’argent. Avec cette entrée historique, il est désormais le premier opérateur privé de télécoms du pays, le deuxième plus peuplé d’Afrique avec plus de 110 millions d’habitants et a lancé son réseau et ses services à Addis-Abeba après des essais concluants dans dix autres villes, a déclaré le groupe dans un communiqué. Dans un communiqué, le groupe a annoncé que le réseau de Safaricom offrira des services de données 4G, de voix et de SMS entre les clients de Safaricom Ethiopia et d’Ethio Telecom, tandis que « le déploiement du réseau national se poursuivra pour atteindre quatorze villes supplémentaires d’ici à avril 2023 ». Safaricom a également annoncé avoir obtenu une licence pour exploiter un service de transfert d’argent par téléphone mobile en Ethiopie, à l’image de son service M-Pesa lancé au Kenya, où il est devenu indispensable. Cet accord, est-il également annoncé, faisait partie du business plan du groupe, comme l’a déclaré à l’AFP, le PDG de Safaricom Ethiopia, Anwar Soussa. L’entreprise est l’une des plus grandes entreprises d’Afrique de l’Est, son succès étant alimenté par M-Pesa, lancé en 2007. Elle est détenue à 35 % par le gouvernement kényan et à 40 % par la société sud-africaine Vodacom, les autres actions étant cotées à la Bourse de Nairobi.

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Le gouvernement éthiopien avait annoncé l’année dernière son intention de mettre fin au monopole d’Etat dans le secteur des télécoms, un élément clé du programme de réformes économiques d’Abiy Ahmed. Dans ce cadre, l’Ethiopie avait lancé un appel d’offres pour attribuer deux licences à des opérateurs privés. Une licence a été attribuée à un consortium dirigé par Safaricom, qui a offert 850 millions de dollars et a promis d’investir 8,5 millions de dollars sur dix ans. L’Ethiopie avait également lancé le processus de vente d’une participation de 40 % dans Ethio Telecom, mais ce projet a été mis en attente en début d’année.

Rétrospective 2022 : ces deals qui ont marqué l’année 2022 en Afrique [ Partie I : Banques-assurance]

Avec le rachat d'AFRISIA Bank en île Maurice, le magnat ivoirien Koné Dossongui réalise l'une des importantes acquisitions bancaires en Afrique.

Sur le plan des affaires, l’année 2022 s’est bouclée en Afrique sur une bonne note au regard des nombreuses opérations qui ont été enregistrées. Levées de fonds, fusions-acquisitions, investissements : le marché africain a été assez rythmé en dépit de l’attentisme qui prévalait en début d’année et de l’incertitude qui a été amplifiée par la multiplication des chocs. En dépit de ces vents défavorables comme la guerre en Ukraine qui ont plombé une reprise post-Covid 19 prometteuse, le continent a su tirer son épingle du jeu et à certains égards même, semble braver la crise.  En florilège, quelques deals et transactions conclues en 2022 et qui témoignent si besoin est encore, du potentiel et surtout du dynamisme d’un marché en pleine croissance.

Banques : avec le rachat d’AFRISIA Bank en île Maurice, le magnat ivoirien Koné Dossongui réalise l’une des importantes acquisitions bancaires en Afrique

C’est l’une des dernières opérations conclues en fin d’année et qui a fait l’effet d’une bombe dans le milieu bancaire et financier africain ! L’homme d’Affaires ivoirien Koné Dossongui, patron d’AFG Holding et PDG d’Atlantic Group, a acquis près de 75% le capital social de AFRASIA Bank Limited, la troisième banque la plus importante de l’Île Maurice avec un actif total de 4,6 milliards de dollars. La cérémonie de signature s’est déroulée, le mercredi 28 décembre 2022, à Port-Louis, la capitale de l’Île Maurice entre AFG Holding, le Groupe IBL et la Banque Nationale du Canada. 

 » Avec le rachat du mastodonte AFRASIA Bank, 4.6 milliards de dollars d’actifs, Koné Dossongui réalise en Île Maurice, la plus grande acquisition bancaire jamais réalisée en Afrique noire et devient incontestablement l’un des plus importants groupes bancaires panafricains », a-t-on indiqué dans la note d’information publiée juste après la signature du deal.

  » Nous sommes particulièrement fiers de cette opération qui permettra un meilleur ancrage du développement entamé de AFG Holding dans l’Océan Indien et le développement d’une offre de services financiers à forte valeur ajoutée au profit à la fois des opérateurs économiques et des banques en Afrique. Nous capitaliserons sur plus de 40 ans d’expertise de Atlantic Group dans le secteur bancaire africain, pour accélérer le développement de AfrAsia Bank Limited. » a affirmé, dans la note, Koné Dossongui, le Fondateur et Président du Conseil d’Administration d’Atlantic Group. Selon le groupe bancaire panafricain, cette transaction s’inscrit dans la stratégie de Atlantic Group de développer un important groupe bancaire panafricain offrant une large gamme de services financiers sophistiqués à forte valeur ajoutée, notamment des services bancaires internationaux, des services de gestion de trésorerie, de courtage et garde de titres, des services de gestion de patrimoine ainsi que le financement du commerce, et des solutions de change.  »Nous sommes heureux de conclure cet accord avec AFG Holding, un acteur bancaire majeur en Afrique subsaharienne. Nous sommes confiants sur les perspectives de développement de la banque compte tenu de la qualité du repreneur et notre groupe continuera à entretenir des relations commerciales privilégiées avec la banque à l’international et à Maurice, où le Groupe IBL est un acteur économique de premier plan » a déclaré, de son côté, Arnaud Lagesse, Group CEO de IBL Ltd.  Pour sa part, Ghislain Parent, le premier vice-président de la Banque Nationale du Canada, a dit être convaincu  » qu’AFG Holding saura poursuivre avec succès la croissance d’AfrAsia Bank ».  Il convient de noter qu’AFG Holding qui est la holding financière de Atlantic Group de M. Koné Dossongui, est active depuis plus de 40 ans dans le secteur de la Banque et de l’Assurance en Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale et récemment dans l’Océan Indien. le vaisseau amiral du holding, Atlantic Group est de son coté, un groupe diversifié opérant dans les secteurs financier (banque et assurance), industriel (cimenterie, agriculture, transformation de cacao et de café) et technologique (télécom et transformation digitale.

Financement du développement : 8,9 milliards de dollars pour le 16e FAD de la BAD

Après une année d’intenses négociations sur fond de perspectives économiques mondiales difficiles, les partenaires au développement du Fonds africain de développement (FAD), qui se sont réunis du 4 au 6 décembre 2022 à Tanger, au Maroc, se sont convenu d’engager une enveloppe totale de 8,9 milliards de dollars pour ses cycles de financement de 2023 à 2025. Il s’agit de la plus importante reconstitution des ressources de l’histoire du Fonds qui est le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et dont la mission consiste à faire bénéficier des dons et des prêts à taux préférentiels aux pays à faible revenu du continent. Cette reconstitution des ressources, à hauteur de 8,9 milliards de dollars, comprend 8,5 milliards de dollars de financement de base du FAD et 429 millions de dollars pour son nouveau Guichet d’action climatique. Selon la BAD, le financement de base du FAD-16 enregistre une augmentation de 14,24 % par rapport aux 7,4 milliards de dollars du FAD-15, ce qui constitue « une franche reconnaissance du Fonds africain de développement et de l’impact de sa réponse aux multiples besoins du continent en matière de développement, notamment la reprise après la pandémie de Covid-19, les effets des changements climatiques, la fragilité, la dette et les vulnérabilités économiques ».

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Au cours de cette très attendue reconstitution du Fonds, l’Algérie et le Maroc ont pour la première fois apporté leur contribution au fonds et ont ainsi rejoint l’Angola, l’Égypte et l’Afrique du Sud sur la liste des pays africains contributeurs. Il faut noter aussi que cette reconstitution est intervenue alors que le Fonds célèbre le 50e anniversaire de sa création en 1972. Selon le groupe de la BAD, le Fonds a un impact significatif et, rien qu’au cours des cinq dernières années, il a contribué à raccorder 15,5 millions de personnes à l’électricité, permis à 74 millions de personnes d’avoir accès à une agriculture améliorée, permis à 42 millions de personnes de bénéficier de services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement et a fait profiter 50 millions de personnes de services de transports améliorés, notamment grâce à la construction et la réhabilitation de 8 700 kilomètres de routes.  Dans cette dynamique, le FAD-16 soutiendra deux priorités opérationnelles et politiques stratégiques : le développement d’infrastructures de qualité durables et résilientes aux changements climatiques et la gouvernance, le renforcement des capacités et la gestion durable de la dette dans les pays bénéficiaires. « Les pays africains à faible revenu sont les plus vulnérables et les moins préparés à faire face aux changements climatiques. Le Guichet d’action climatique et notre engagement à consacrer 40 % du financement de base du FAD-16 au financement climatique contribueront à renforcer la résilience climatique de l’Afrique », a déclaré le Président de la BAD Akinwumi Adesina à l’issue de la réunion de mobilisation du Fonds FAD-16. 

Assurances : Allianz finalise l’acquisition de parts majoritaires dans les activités Non-Vie de Jubilee Insurance en Afrique de l’Est

Le 22 Septembre 2022, la société Allianz, l’un des principaux assureurs et gestionnaires d’actifs dans le monde est devenue l’actionnaire majoritaire de Jubilee Insurance Mauritius Limited avec l’acquisition de  66 % des participations de Jubilee Holdings Limited (JHL) et d’Aga Khan Fund for Economic Development (AKFED) . Il s’agit de la cinquième et dernière acquisition prévue par l’accord signé le 29 septembre 2020 entre Allianz et JHL. Allianz avait  alors accepté d’acquérir à court terme une participation majoritaire dans les activités d’assurances Non-Vie de JHL dans cinq pays d’Afrique de l’Est à savoir le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et l’Île Maurice. La première acquisition, au Kenya, a été finalisée en  mai 2021, tandis que l’Ouganda a été finalisée en octobre 2021, suivie du Burundi en mars 2022 puis de la Tanzanie en mai 2022. « Nous sommes ravis d’avoir finalisé la dernière transaction de notre accord avec Jubilee, consolidant ainsi la présence d’Allianz en Afrique de l’Est. Nous restons convaincus que la force mondiale d’Allianz combinée à la marque reconnue de Jubilee et à son expertise locale approfondie nous permettront de fournir les meilleures solutions d’assurance de premier plan aux clients d’Afrique de l’Est et d’ailleurs », a déclaré Delphine Traoré, CEO Régional d’Allianz Africa. De son coté, le Président du Groupe Jubilee Holdings, Nizar Juma, a estimé que cette « la nouvelle entité tirera parti des capacités technologiques, de l’expertise mondiale en matière.

Capital-risque: ruée des investisseurs vers les start-up africaines

Les start-up africaines ont  véritablement la cote auprès des investisseurs! Malgré les vents contraires qui ont émaillé cette année 2022, les chiffres des investissements en capital-risque sur le continent témoignent d’une dynamique certaine pour ce segment de plus en plus important de l’écosystème économique et financier africain. Selon les données comptabilisées par l’Association africaine du capital-investissement et du capital-risque (AVCA), sur les six premiers mois de l’année, près de  3,5 milliards de dollars  d’investissement ont été générés, soit une hausse de 133 % par rapport à la même période un an plus tôt. Le rapport publié fin 29 septembre dernier fait ressortir qu’au total, ce sont 445 investissements qui ont été réalisés dans 300 entreprises .

« L’écosystème africain du capital-risque a montré des tendances haussières malgré l’inflation galopante et un climat macroéconomique défavorable. Alors que le marché mondial du capital-risque a connu d’importantes contractions à divers degrés selon les régions, l’écosystème africain a réalisé sa meilleure performance de tous les temps »,  ont estimé les auteurs du rapport pour qui, « cette performance démontre la profondeur des opportunités ainsi que le potentiel que le continent a à offrir ». C’est aussi, soulignent les mêmes experts, « le résultat d’un effort concerté de gouvernements africains ces dernières années pour entretenir des écosystèmes dynamiques et favorables, permettant l’entrepreneuriat et l’investissement pour prospérer ».

Les perspectives de l’écosystème sont tout aussi prometteur pour le reste de l’année qui va se relever comme l’un des meilleurs crus de ces dernières années pour les start-up africaine qui enregistrent une hausse significative des investissements. Avec des levées plus régulières et des montants plus importants pour accompagner leur  développement  sur le continent africain de manière organique ou par le biais d’acquisitions.  A titre d’exemple, le rapport a mis en avant deux exemples concrets avec la société kenyane de commerce électronique Wasoko, qui a levé 125 millions de dollars pour son expansion en Afrique de l’ouest (Sénégal et Côte d’ivoire), ou la Fintech solaire kenyane M-Kopa, qui a de son côté levé 75 millions de dollars pour développer ses activités au Ghana et au Nigeria.

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Au total, 4,7 milliards de dollars de transactions de démarrage ont été conclus sur le continent au cours de la même période, grâce à une quantité importante de nouveaux capitaux levés par les gestionnaires de fonds en 2021, à un intérêt croissant pour l’écosystème du capital-risque en Afrique et à des tailles d’entrée globalement plus importantes. Comme il ressort en filigrane, c’est l’Afrique de l’ouest, portée par le géant marché nigérian qui vient en tete des investissements levées en terme de volume suivie par l’Afrique de l’Est, qui a enregistré la plus forte croissance du volume des transactions par rapport à l’année précédente. L’Afrique du Nord (20 %), l’Afrique australe (14 %) et l’Afrique centrale (1 %) ferment le rang. Pour ce qui est des secteurs, la finance vient en haut du podium avec les start-up fintech qui ont attiré près de 89% des flux d’investissements loin devant les secteurs de la santé, de l’éducation ou de l’environnement qui ont également le vent en poupe ces derniers temps et dont le potentiel de croissance va certainement renforcer celle du secteur les prochaines années.

Bourse : Orange Côte d’Ivoire fait bouger la BRVM

Le 30 décembre 2022 s’est effectué à Abidjan, la première cotation du titre de l’opérateur de télécommunication Orange Côte d’Ivoire (Orange CI) à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan, après la cession de 5% des 14,95 % des parts de l’Etat ivoirien dans l’entreprise. L’opération s’inscrit dans le cadre de l’offre publique de vente d’actions Orange Côte d’Ivoire lancée par le comité de privatisation de l’entreprise en novembre dernier. Une opération qui devrait permettre d’atteindre plusieurs objectifs à la fois dont, entre autres, la promotion du secteur privé, d’encourager l’actionnariat populaire, de procurer des ressources financières à l’Etat et améliorer la gouvernance des sociétés d’Etat. La souscription qui a été prévue du 5 au 19 décembre a été clôturée le 7 décembre soit 72 heures de souscription, avec un prix de cession fixé à 9500 FCFA l’action.

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Au total, un montant de 187 milliards FCFA ont été enregistrés au terme des souscriptions soit un taux de 132%. 94% des souscripteurs sont des investisseurs ivoiriens, selon les explications de la directrice générale de EDC Investment Corporation, chef de file de l’opération, Roseline Abé. Cette entrée à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a aussi permis de porter à cinq le nombre d’entreprises du secteur de la télécommunication cotées à la BRVM en 2022 et à 35 le nombre de sociétés ivoiriennes cotées sur le marché, a fait noter le directeur général de la BRVM, Dr Edoh Kossi Amenounvé. Pour la première journée de cotation en bourse l’on enregistre un volume de titres échangés de 13470 avec une cour de 10.210, soit une hausse de 7,47% au premier fixing, ce qui a permis d’établir la capitalisation boursière à 1 538,19 milliards de FCFA. Des premiers pas qui augurent de réelles perspectives tant pour le titre que pour le marché régional…

Economie : au Maroc le déficit commercial se creuse à 57 %

Au cours des onze premiers mois de 2022, les importations marocaines ont atteint 64,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 42% par rapport aux 45,5 milliards de dollars de 2021.

Au Maroc le déficit commercial s’envole de 57 % dans un contexte de choc persistant des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Ce déficit est le reflet d’une valeur monétaire des importations du pays plus élevée que les exportations.

Le déficit commercial du Maroc a grimpé de près de 57 % fin novembre 2022, déclenché par le choc des prix sur les marchés de l’énergie et de l’alimentation. Le déficit commercial, qui reflète la capacité d’un pays à continuer d’importer les produits dont il a besoin sans épuiser ses réserves de devises étrangères, a atteint des sommets records au Maroc en 2022. L’augmentation du déficit commercial reflète le fait que la valeur monétaire des importations du pays est disproportionnellement plus élevée que ses exportations, ce qui signifie que le pays doit recourir à des réserves de devises étrangères pour couvrir le déficit.

Au cours des onze premiers mois de 2022, les importations marocaines ont atteint 64,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 42% par rapport aux 45,5 milliards de dollars de 2021. En parallèle les exportations ont augmenté de 33%, passant de 30 milliards de dollars en novembre 2021 à 37 milliards de dollars un an plus tard, selon les données de l’Office des changes et celui du commerce extérieur du pays.

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Le déséquilibre entre les importations et les exportations est principalement dû à la flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques. En effet, la grave sécheresse qui a paralysé l’agriculture marocaine tributaire des précipitations a accru la dépendance du pays vis-à-vis des importations alimentaires et a aggravé le déficit commercial. Fin novembre, les importations marocaines de blé – un aliment de base de l’alimentation nationale – ont presque doublé, à 2,2 milliards de dollars. De même, la valeur monétaire des importations d’énergie est passée à 13 milliards de dollars, contre 6,4 milliards de dollars fin novembre 2021, selon les données de l’office des changes.

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