samedi 12 juillet 2025
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La BECEAO relève son taux directeur à 3%

Siège BCEAO, à Dakar.

La Banque centrale d’Afrique de l’Ouest, la BCEAO, relèvera son principal taux directeur de 25 points de base à 3,00% à partir du 16 mars pour ramener l’inflation dans sa fourchette cible, a annoncé l’organisme financier panafricain.

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé, à l’issue de sa réunion tenue le 1er mars 2023, de relever de 25 points de base le principal taux directeur auquel la Banque Centrale prête ses ressources aux banques pour le porter à 3%, à compter du 16 mars 2023. De même, le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal passe de 4,75% à 5%. Cette hausse, qui est la première de cette année 2023 et la quatrième depuis juin 2022, s’inscrit dans le cadre de la normalisation graduelle de la politique monétaire de la Banque Centrale. Elle devrait contribuer à ramener l’inflation dans l’intervalle cible de la Banque (1% à 3%) sur le moyen terme. 

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Bien que le taux d’inflation dans l’Union ait commencé à baisser, il reste encore à un niveau élevé. Il s’est établi à 6% en janvier 2023 contre 7% en décembre 2022. La baisse observée a été notamment soutenue par les bons résultats de la campagne agricole 2022/2023 ainsi que par les mesures de politique monétaire prises par la Banque Centrale et les efforts des Etats pour lutter contre la vie chère. Toutefois, le taux d’inflation est resté à un niveau supérieur de 7% en janvier 2023 dans plusieurs pays de l’Union. En outre, l’inflation sous-jacente, qui mesure l’évolution du niveau général des prix hors produits frais et énergie, s’est également maintenue à un niveau élevé de 4,7% en janvier 2023 contre 4,8% en décembre 2022.  Au niveau du secteur bancaire de l’Union, la liquidité reste adéquate et devrait permettre aux banques de poursuivre le financement des économies. Au cours des mois à venir, le Comité de Politique Monétaire de la BCEAO prendra, si nécessaire, les mesures idoines pour assurer la stabilité monétaire, précise le communiqué.

Nouveau partenariat France-Afrique : le Président Macron veut passer d’une logique de l’aide à celle d’investissement

ce nouveau discours du président français sur sa politique africaine intervient à la veille d'une tournée africaine qui va le conduire au Gabon, au Congo, en RDC et au Rwanda. (Crédit : AP -Daniel cole)

A la veille d’une nouvelle tournée africaine qui va le conduire du 1er au 5 mars dans quatre pays d’Afrique centrale, le Président français a esquissé les grandes orientations de sa vision pour un nouveau partenariat renouvelé entre l’ancienne puissance coloniale et les pays africains pour les années à venir. Sans faire de grandes annonces, Emmanuel Macron a présenté les nouvelles ambitions économiques de la France sur le continent, plaidant pour des relations équilibrées et prônant un changement de logiciel pour passer d’une logique d’aide à celle d’investissement. En ce sens, le Chef de l’Etat français a appelé les entreprises françaises à ne plus considéré le continent comme « un pré carré » mais à « se battre » davantage sur ce « terrain de compétition » qu’est devenue l’Afrique ».

En 2017 pour son premier mandat, c’est l’université de Ouagadougou que le président français avait choisi pour présenter la politique africaine de la France. Cette fois, pour son second mandat, c’est depuis le Palais de l’Elysée qu’Emmanuel Macron a dévoilé les grands axes de la vision du partenariat qu’il entend impulser aux relations entre l’ancienne puissance coloniale et le continent. Dans un discours suivie d’une conférence de presse lundi 27 février 2023, le chef de l’Etat français est d’abord revenu sur le bilan de son premier mandat vis-à-vis de l’Afrique estimant avoir bousculé des tabous lors de son premier mandat, notamment au sujet du franc CFA ou au sujet des premières restitutions de biens culturels africains pillés durant l’esclavage et la colonisation. Le président français qui consacré une large partie de son adresse à la présence de la France en Afrique, notamment la coopération militaire, a aussi mis en avant le soutien apporté par son pays à la promotion de l’entreprenariat sur le continent avec notamment les trois milliards d’euros qui ont été investis à travers l’initiative française  « Choose Africa ».

L’Afrique, un terrain de compétition et non un « pré carré » pour les entreprises françaises

Le Président français a ensuite esquissé les grands axes de la stratégie française en Afrique pour les prochaines années. Il a en ce sens exprimé « sa profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain », «une situation sans précédent dans l’histoire avec une somme de défis vertigineux » selon les mots d’Emmanuel Macron. « Du défi sécuritaire, climatique, au défi démographique, avec la jeunesse qui arrive et à laquelle il faut proposer un avenir pour chacun des États africains », a-t-il indiqué avant d’appeler à « consolider des États et des administrations, investir massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, la formation, la transition énergétique ». Dans son adresse, le chef de l’État français s’est inscrit dans une logique de refus de réduire l’Afrique à un  » terrain de compétition « , privilégiant plutôt une relation « équilibrée ». Pour le président français, « l’Afrique n’est pas un « pré carré » et il faudrait passer d’une « logique d’aide à celle d’investissement solidaire et partenarial ».

Un message subliminal aux entrepreneurs français sur le continent : »c’est le confort des grilles de lecture du passé : mesurant notre influence aux nombres de nos opérations militaires, ou nous satisfaire de liens privilégiés exclusifs avec des dirigeants, ou considérer que des marchés économiques nous reviennent de droit parce que nous étions là avant« , a-t-il expliqué avant d’ajouter que, « ce temps là a vécu« .

Le président français qui a estimé « qu’il existe une autre voie qui consiste à ne pas réduire l’Afrique à une compétition de rente » a exhorté les entreprises tricolores à aller  » se battre  » pour cette  » terre de compétition  » qu’est devenu le continent africain.  » Je ne défendrai plus les entreprises qui ne sont pas prêtes à se battre « , a-t-il mis en garde avant d’appeler  » un réveil du monde économique français « .

A lire aussi : Egypte : le français NGE annonce un accord pour la construction de 330 km de ligne à grande vitesse

Le Président français qui a mis en avant les contours d’une « nouvelle ambition économique » pour la France a aussi appelé les hommes d’affaires français à « jouer collectif avec nos partenaires européens, notamment sur les sujets de défense et sécurité« , mais aussi avec « le levier des infrastructures africaines » de qualité. « Nous avons un lien unique avec ce continent. Nous avons un destin avec le continent africain« , a martelé le Président français qui a saisi l’occasion pour annoncer le lancement prochain d’un fonds de 40 millions d’euros dans les ambassades françaises en Afrique francophone pour « un partenariat, une communication offensive et décomplexée »

« Nous réussirons ce nouveau partenariat, si nous assumons la part d’Africanité de la France, le rôle et la place de nos diasporas et si nous assumons le fait que la France n’a plus de pré-carré en Afrique. Elle a des devoirs, des intérêts, des amitiés qu’elle veut bâtir, poursuivre, renforcer pour mener des politiques solides », a défendu le Président Emmanuel Macron.

Il faut noter que ce nouveau discours du président français sur sa politique africaine intervient à la veille d’une tournée africaine qui va le conduire au Gabon, au Congo, en RDC et au Rwanda. Pour beaucoup d’observateurs, et même si Emmanuel Macron s’en défend, il s’agit d’une véritable offensive diplomatique de la France dans un contexte marquée par « une perte d’influence grandissante de la France » en Afrique alors que le continent fait actuellement l’objet d’une véritable guerre de positionnement entre les grandes puissances mondiales.

GAFI – Criminalité financière : le Maroc sort de la liste grise, l’Afrique du Sud et 8 pays africains en lice

La sortie du Maroc de la liste grise coïncide avec l’entrée de l’Afrique du Sud, considérée désormais comme des pays sous surveillance spéciale pour mettre en œuvre des normes visant à prévenir le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. La nation arc-en-ciel rejoint ainsi les huit pays africains en zone grise ( Crédit : Dr).

Le GAFI a retiré le Maroc de la » liste grise » des pays à surveiller. Une épine de moins pour Rabat qui cherche à conserver sa destination privilégiée des IDE. Au même moment l’Afrique du Sud – critiquée récemment pour sa position floue dans la guerre russo-ukrainienne – a rejoint le groupe des huit pays africains à surveiller, établi par l’organe du G7, le GAFI.

“The Financial Action Task Force” (FATF) ou Groupe d’action financière (GAFI). C’est un groupe de travail et organisme intergouvernemental de surveillance de la criminalité financière. Il lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en établissant des normes mondiales et en vérifiant si les pays les respectent. Pour le Royaume chérifien son retrait de la « liste grise » des pays faisant l’objet d’un examen spécial est un atout dans ses négociations avec les institutions financières internationales, a déclaré le gouvernement marocain qui mise sur les investissements directs étrangers (IDE). D’après un récent classement élaboré par le Foreign Direct Investment Intelligence (FDII) le Maroc s’est positionné à la troisième place d’un classement des pays les plus attractifs au monde, derrière le Qatar tête du classement, et l’Inde en deuxième position. Ainsi le fait de quitter la « liste grise » des pays sous surveillance spéciale pour mettre en œuvre ces normes est une aubaine pour Rabat qui cherche retrouver une note d’investissement plus élevée.

« La sortie du Maroc de la liste grise impactera positivement les notations souveraines et les notations des banques locales, tout comme elle renforcera l’image du Maroc et son positionnement lors des négociations avec les institutions financières internationales, ainsi que la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie nationale », s’est réjouie la primature marocaine dans un communiqué.

 La sortie du Maroc de la liste grise coïncide avec l’entrée de l’Afrique du Sud, considérée désormais comme des pays sous surveillance spéciale pour mettre en œuvre des normes visant à prévenir le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La nation arc-en-ciel rejoint ainsi les huit pays africains en zone grise :  le Burkina Faso, la République Démocratique du Congo, le Mali, le Nigéria, le Mozambique, le Sénégal, le Sud Soudan, la Tanzanie, l’Ouganda.  La décision du GAFI de mettre l’Afrique du Sud au Ban intervient alors que le pays maintient des liens étroits avec Moscou en pleine guerre russo-ukrainienne. Le Groupe d’action financière (GAFI), est une organisation intergouvernementale fondée en 1989 à l’initiative du G7 pour développer des politiques de lutte contre le blanchiment d’argent. En 2001, son mandat a été élargi pour inclure le financement du terrorisme.

Chronique : pour que sonne le glas d’une émigration clandestine

La tension, voire la psychose, reste forte, dans la mesure où la Tunisie compte de nombreux ressortissants dans des pays d’Afrique au Sud du Sahara, et sa balance commerciale est largement excédentaire avec eux. Aussi, dans bien des branches, telles que la pharmacie, les énergies renouvelables, l’industrie céramique, le digital (Crédit : Dr).

Selon l’OMS, ce sont plus de 20 000 de morts parmi les migrants clandestins qui traversent la Méditerranée pour se rendre en Europe. Ceux originaires de pays au sud du Sahara constituent un lot non négligeable. Pire ce sont des jeunes et quelques fois des mineurs qui se noient ! Dans les pays de transit les tensions montent sans cesse. Pourtant des solutions existent pour atténuer le phénomène et fixer une bonne partie de cette jeunesse dans son pays d’origine.  

Les récents propos du président tunisien Kaïs Saïed, à l’endroit des migrants clandestins noirs ressortissants d’Afrique au sud du Sahara, n’ont pas fini de faire couler beaucoup d’encre. Si des partisans à la cause d’un chef d’Etat en mal de popularité, face à des crises successives, ont marché pour le défendre, fort heureusement un vaste pan de la population tunisienne est sorti, par la suite, pour manifester sa solidarité aux migrants sans papiers. La tension, voire la psychose, reste forte, dans la mesure où la Tunisie compte de nombreux ressortissants dans des pays d’Afrique au Sud du Sahara, et sa balance commerciale est largement excédentaire avec eux. Aussi, dans bien des branches, telles que la pharmacie, les énergies renouvelables, l’industrie céramique, le digital… elle y est bien positionnée ou garde de fortes ambitions. Au Maghreb, ce cas n’est pas isolé, en termes de heurts, de maltraitances ou d’amalgames envers les noirs africains migrants clandestins. Ils doivent cesser !

Mettre un terme au recensement de statistiques tragiques

Les récents cas de massacres à la frontière maroco-espagnole, à l’entrée des enclaves de Sebta et Melilla, entre la police marocaine et ces migrants- il y eut plusieurs morts- mais aussi d’esclaves et de traitements inhumains en Libye, de refoulés dans le désert en Algérie ou de massacres de réfugiés soudanais et érythréens en Egypte… ont fini par outrer les ONG défenseurs des Droits de l’homme, la société civile et des décideurs de tout bord. Pour autant, le phénomène perdure. Depuis le naufrage dramatique d’octobre 2013, au large de Lampedusa, qui avait fait 360 morts, la Méditerranée continue de compter plus de 50% des décès migrants et réfugiés dans le monde. Chaque année, le nombre de décès varie entre 2 000 et 3 000 morts dans cet espace. Les bateaux de sauvetage, en rade de ports qui les refusent, de bébés morts échoués… ne choquent presque plus !

Des pistes de solutions

Nous croyons que la grande majorité des clandestins sont à la quête d’un eldorado. Un eldorado, chimérique du reste. Pourtant pour peu que les états émetteurs adoptent des approches de développement inclusif, cette grande misère sera aux oubliettes. Il est vrai que ces pays ne pourront pas faire l’économie d’infrastructures de base, avec des cités agréables à vivre, bien reliées par des réseaux denses de transport, sans pénurie d’énergie et bien assainies. Cette option régalienne nécessite un plein emploi qui retiendrait des jeunes piaffant d’impatience de fonder une famille, avoir un toit et soutenir leurs familles respectives. Ces pouvoirs en place gagneraient à poser les bases da passerelles entre les secteurs primaire et secondaire. Dans la transformation de ressources naturelles, exploitées sur place, ressort des milliers d’emplois.

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Au niveau microéconomique, une fois que les marchés sont déterminés, au préalable- je dis bien, en amont- l’accélération se ferait via des structures de garanties où seraient logés tous les fonds de soutien au financement de la PME, TPME et de l’entreprise individuelle (Auto-Entrepreneur), des aménageurs-développeurs, initiateurs de Zones industrielles et autres Plates formes industrielles intégrées P2I, plateformes offshore…, des programmes transparents d’accompagnement à l’innovation et aux startups, sélectionnées après pitchs devant des jurys d’expérimentés totalement désintéressés… Bien entendu, la mayonnaise ne pourra prendre sans un système financier et bancaire bien structuré, mobilisateur de l’épargne et investisseur à souhait avec des taux d’intérêt loin d’être usuriers, un regroupement des micro-banques existantes sur le marché, et last but not least un patronat unifié, interlocuteur pertinent et force de propositions d’agendas de croissance.

IATF 2023 : la Côte d’Ivoire prévoit la mobilisation de 43 milliards de dollars

En prélude de la troisième édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), du 21 au 27 novembre 2023 à Abidjan, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, a annoncé une prévision de 43 milliards de dollars de contrats commerciaux et d’investissements à mobiliser lors de cet important événement.

La Côte d’ivoire sera le pays hôte de la 3eme édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF). Une rencontre en novembre 2023 réunissant les acteurs du commerce de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui va à la fois donner un coup de booste à la mise en place du marché unique africain et profiter à l’économie ivoirienne.

En prélude de la troisième édition de lq Foire Commerciale Intra-africaine (IATF), du 21 au 27 novembre 2023 à Abidjan, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, a annoncé une prévision de 43 milliards de dollars de contrats commerciaux et d’investissements à mobiliser lors de cet important événement. Il intervenait à l’ouverture du roadshow officiel de haut niveau de la Côte d’Ivoire sur l’IATF 2023. Cette réunion en Côte d’Ivoire devra permettre de booster l’économie ivoirienne à travers la création d’emplois, l’organisation d’activités destinées à faire connaître la créativité africaine, la mise en place d’un pavillon spécial dédié aux startups des jeunes… Et d’assurer que le gouvernement ivoirien et toutes les parties prenantes soient à pied d’œuvre pour que cette Foire commerciale intra-africaine en terre ivoirienne soit un succès. Pour ce faire, il a annoncé que le parc d’exposition devant accueillir l’événement sera livré au plus tard fin mai 2023.

« Nous attendons dans le cadre de cet événement, environ 1 600 exposants sur un même site, 35 000 visiteurs et 75 pays exposants. En termes de perspectives, il est prévu la signature de 43 milliards de dollars de contrats commerciaux et d’investissements », a déclaré Souleymane Diarrassouba.

Pour le ministre du Commerce, ces chiffres illustrent fort bien les enjeux et l’intérêt pour la Côte d’Ivoire d’avoir été choisie pour abriter une telle rencontre. « La 3ème édition de l’IATF permettra à la Côte d’Ivoire d’amplifier son rayonnement sur la scène africaine », a-t-il souligné. Créée dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), l’AITF sert de plateforme aux entreprises pour accéder à un marché africain intégré de plus de 1,3 milliard de personnes avec un PIB de plus de 3,5 milliards de dollars. 

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Egypte : le français NGE annonce un accord pour la construction de 330 km de ligne à grande vitesse

Ce nouveau succès en Egypte s'inscrit dans la stratégie qui vise à doubler leurs activités internationales d'ici 2025, a précisé le groupe.

La filiale d’expertise ferroviaire TSO du groupe français NGE, a remporté un contrat pour la réalisation de 330 km de ligne à grande vitesse en Egypte. Avec ce nouveau marché, le groupe a renforcé son positionnement dans la construction de projets d’infrastructures à l’international, surtout en Afrique.

L’entreprise de construction française NGE a signé un contrat pour la construction de 330 km d’une ligne de train à grande vitesse reliant le port de la mer Rouge de Sokhna à Borg al-Arab près du port méditerranéen d’Alexandrie, a annoncé ce jeudi le groupe dans un communiqué en ligne. La pose de 330 km de voies ferrées en Egypte permet à NGE de battre son propre record, établi en France en 2017 avec 320 km sur la ligne Sud Est Atlantique. Au total, NGE a participé à l’installation de 2 500 km de lignes à grande vitesse dans le monde. Opérant dans 17 pays, le groupe est présent en Egypte depuis 1981 et a réalisé plusieurs projets ferroviaires, tels que les lignes 1 & 3 du métro du Caire, le renouvellement des voies sur la ligne régionale Banha-Port Saïd et plus récemment avec la livraison du LRT 10th of Ramadan, une ligne de train régionale reliant le Caire à la nouvelle capitale égyptienne.

A lire : Egypte : le promoteur SODIC lorgne les actifs d’Orascom

NGE s’est vue une nouvelle fois attribuer un projet structurant pour le développement des infrastructures dans l’un de ses marchés historiques, rappelle le communiqué. En effet, ce projet ferroviaire en Égypte a été conçu pour permettre de relier 60 villes à travers le pays, d’augmenter le trafic de marchandises et d’assurer environ 500 millions de trajets annuels. NGE a annoncé vouloir apporter son expertise et ses ressources humaines et matérielles aux entreprises locales comme Orascom et Arab Contractors. « C’est la capacité de NGE à mettre en place une planification adaptée aux objectifs du client ainsi qu’une maîtrise de tous les aspects de la conduite de projets à grande vitesse qui lui a permis de remporter ce marché », explique le communiqué. En effet, les records mondiaux de vitesse actuels ont été enregistrés sur des voies ballastées posées par le groupe : 513,3 km/h sur la LGV française Atlantique en 1990 et 574,8 km/h sur la ligne française Est-Européenne en 2007.

 » Nous sommes fiers de contribuer de manière significative à ce projet, qui permettra à près de 90 % de la population égyptienne d’accéder à des transports en commun rapides et fiables. Un projet qui apporte également des contributions significatives en termes de durabilité en transférant notamment le trafic du fret vers le rail et en stimulant le développement économique de l’Égypte. Construire et rénover des infrastructures au services des territoires dans le monde entier est notre première mission, notre raison d’être, et ce projet s’intègre parfaitement dans la réalisation de cette ambition’’ a déclaré Orso Vesperini, COO International et Grands Projets

Ce nouveau succès en Egypte s’inscrit dans sa stratégie qui vise à doubler leurs activités à l’international d’ici 2025, a précisé le groupe. Les travaux débuteront au du premier semestre 2023 et nécessiteront la mobilisation de 500 personnes sur le chantier. Ce dernier comprend l’installation d’un linéaire total de 330 km à double voie et de plus de 100 appareils de voie entre les villes de Ain Al Sokhna et Borg El Arab, en passant par la ville du 6 octobre.

La RDC a besoin de 2,25 milliards de dollars pour assister les déplacés de l’Est selon l’ONU

Les rebelles du M23 se sont emparés l'année dernière de plusieurs territoires qu'ils continuent d'occuper dans la province du Nord-Kivu. (Crédit : DR).

Les déplacements massifs de populations dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ont créé d’énormes besoins de financements chiffrés à 2,25 milliards de dollars, selon l’ONU. Le pays qui a connu un regain de violence dans la région minière de l’Est doit aussi faire face à la malnutrition, aux épidémies, aux violations des droits de l’homme. Le tout dans un contexte de confrontation diplomatique avec le voisin Rwandais et le spectre de violences électorales lors des élections présidentielles et législatives prévues à la fin de cette année.   

Les Nations Unies devront mobiliser un montant record de 2,25 milliards de dollars cette année pour faire face au déplacement massif de personnes dans l’est de la République démocratique du Congo à la suite d’une offensive majeure des rebelles du M23 l’année dernière, a déclaré mercredi le coordinateur de l’ONU pour le pays, Bruno Lemarquis, relayé par Reuters. L’est du pays est un brasier qui a conduit au déplacement de plus de 600 000 personnes, selon l’ONU. La région riche en minerais stratégique est en proie à des violences et exactions perpétrées par des milices armées depuis plusieurs décennies. Des violences qui se sont aggravées depuis que le M23 dirigé par des Tutsis a organisé un retour majeur dans la province du Nord-Kivu en mars.

« La résurgence du M23 a marqué l’année 2022 et a eu des conséquences humanitaires sévères, avec notamment des déplacements de population supplémentaires dans le Nord-Kivu, en plus d’avoir des effets indirects sur d’autres provinces du pays, particulièrement en Ituri », a déclaré Bruno Lemaquis.

Les nations unies ont aussi fait savoir que des progrès ont été enregistrés en termes de stabilisation dans d’autres provinces, y compris au Tanganyika. Mais les conflits armés et les violations flagrantes des droits de l’homme, notamment les violences sexuelles et les violations graves à l’encontre des enfants, continuent de pousser des millions de personnes à rechercher la sécurité loin de chez elles. Plus de 5,7 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de leur pays, soit le nombre le plus élevé du continent africain. Dans l’ensemble du pays, 26,4 millions de personnes- soit un Congolais sur quatre – sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, malgré l’impressionnant potentiel agricole du pays. La malnutrition aiguë touche 6,4 millions de personnes, principalement des enfants de moins de 5 ans. Enfin, des épidémies évitables de rougeole, de fièvre jaune, de choléra et de paludisme continuent de faire des ravages.

En 2022, l’ONU avait prévu de dépenser 1,88 milliard de dollars pour le Congo. Seul 48% de cet objectif a été atteint, atteignant seulement 5 millions sur 8,8 millions de personnes ciblées. Des fonds sont nécessaires pour la nourriture, l’eau, les abris et les médicaments. L’armée a du mal à résoudre un conflit qui a provoqué une querelle diplomatique avec le Rwanda voisin, que le Congo accuse de soutenir les rebelles. Le pays d’Afrique centrale doit aussi faire fase à l’incertitude qui plane sur les élections parlementaires et présidentielles prévues le 20 décembre prochain.

Chronique : Une industrie, orientée nutrition des enfants

(Crédit : Dr).

La malnutrition et la sous-nutrition touchent nombre d’enfants en bas âge, dans de nombreux pays africains. L’une des causes de cette problématique se trouve dans l’adoption de modes alimentaires qui ne sont pas domestiques.

Nombreux sont les pays africains qui ont manqué de volonté politique pour orienter leurs chercheurs, diététiciens et nutritionnistes dans l’étude de cultures traditionnelles, aujourd’hui délaissées, et/ou pour les encourager dans une recherche qui s’appesantit sur les vertus alimentaires et thérapeutiques de l’alimentation traditionnelle. 

A lire aussi : FAO : Baisse des prix des produits alimentaires, mais les céréales restent sous pression

Jusqu’à très récemment, peu de choses avaient été faites dans la détermination des phénotypes et molécules, voire des vitamines et oligo-éléments qui composent les fruits du baobab, du corossol, de la goyave, de la papaye, du ditakh (detarium senegalense) … ou de céréales, telles que le mil, le fonio … de tubercules, de produits halieutiques et d’élevage… l’environnement influant sur le produit. Que de fruits, dits exotiques, hors de nos frontières, et dont le goût exquis est unanime, ne demandent qu’à être normés, calibrés et labellisés, pour être vendus partout dans le monde ! Pourtant, dans un pays comme le Nigéria, actuellement sur le toit de l’Afrique, le ratio d’enfants malnutris est de 1/5. C’est d’autant plus paradoxal que dans nos pays tout pousse. Pire, il arrive très souvent que les arbres fruitiers (baobabs, rôniers, …) se trouvent dans des forêts sauvages, où il ne suffit que de cueillir les productions… Mais presque rien n’est fait pour exploiter tous ces atouts, non seulement en privilégiant leur consommation localement, avant de songer à des débouchés sur l’export, mais aussi en créant des banques de semences pour les préserver.

Pépinière de baobabs

Fort heureusement, les mentalités sont en train de changer. Green Sahara Farms au Nigéria a récemment publié dans les réseaux sociaux, une pépinière de baobabs (andasonia digitata). Au Sénégal, des entreprises comme Le Lionceau produit des pots à base de céréales pour enfants. Dans quelques pays des chaines de distribution de produits locaux transformés font un excellent travail. Néanmoins, des insuffisances subsistent. Excepté la noix de cola, dans quelles cérémonies à Dakar, Abidjan ou Bamako, distribue-t-on des fruits locaux, sauf s’ils sont sous forme de jus, écoulés par des informels ? Face aux dégâts de la malnutrition sur les enfants, en termes de retard de croissance et sur le développement cognitif des enfants, il est urgent de prendre à bras le corps une telle problématique. A travers leurs fondations respectives, Aliko Dangote et Bill Gates, projetaient d’injecter 100 millions de $, il y a un peu plus d’un an, au Nigéria pour mettre fin à un tel fléau. De telles actions, si elles encouragent l’exploitation agricole traditionnelle, à la fois riche et durable, issue d’un patrimoine inestimable, sont à faciliter. D’autant plus qu’il est grand temps de s’employer à réaliser des investissements dans la production locale d’aliments nutritifs, exempts de pesticides et de fongicides… de la fourche à la fourchette !

L’Afrique est victime de taux « exorbitants » sur la dette, selon le chef de l’ONU

Les pays africains sont malmenés par le système financier international qui leur impose des taux d'intérêt "exorbitants", a déclaré samedi le chef de l'ONU, Antonio Guterres

Les pays africains endettés sont contraints à des accords injustes par le système financier international, qui leur refuse l’allégement de la dette et applique des taux d’intérêt « exorbitants », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Des déclarations lors du sommet 36eme sommet de l’Union africaine (UA).

Les pays africains sont malmenés par le système financier international qui leur impose des taux d’intérêt « exorbitants », a déclaré samedi le chef de l’ONU, Antonio Guterres alors qu’il annonçait 250 millions de dollars de financement de crise, y compris pour lutter contre le risque de famine sur le continent. Un constat fait lors du 36e Sommet de l’Union africaine (UA) qui a débuté samedi au siège de l’organisation à Addis-Abeba, en Éthiopie, réunissant des dirigeants africains de tout le continent, ainsi que des personnalités internationales de premier plan. Les participants ont discuté de diverses questions régionales, se concentrant principalement sur l’économie et les contraintes financières persistantes.  Le chef de l’ONU a cependant souligné que l’action est encore nécessaire pour l’Afrique, à savoir « l’action économique ». Selon Guterres, l’Afrique est particulièrement riche en potentiel. Investir dans les « voies de la prospérité de l’Afrique nécessite des financements », a-t-il souligné, rappelant que les pays africains sont à plusieurs reprises abandonnés et négligés par les institutions financières mondiales.

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Dans son allocution devant l’assemblée, il a appelé à des réformes profondes visant à modifier la structure même de la finance internationale pour la rendre bénéfique pour les pays en développement, en particulier ceux d’Afrique, et la transformer pour servir les intérêts des plus vulnérables. Il a déclaré que le monde avait besoin d’une « nouvelle architecture de la dette qui allège et restructure la dette » des pays lourdement endettés. Aujourd’hui, les ratios d’endettement public en Afrique subsaharienne sont à leur plus haut niveau depuis plus de deux décennies, a déclaré le Fonds monétaire international (FMI) l’année dernière.

Burkina : le gouvernement tente de rassurer les investisseurs après une réquisition de 200 kg d’or pour « nécessité publique »

Pour tenter d’encourager les investisseurs, le gouvernement nigérian a introduit des réformes. (Crédit : DR).

La réquisition pour « nécessité publique » en début de semaine par le gouvernement de la transition du Burkina de 200 kg d’or produit par, SEMAFO BF, une filiale du groupe canadien Endeavor Mining, a amplifié les incertitudes auprès des investisseurs miniers déjà confrontés à une baisse de leurs activités en raison de la situation sécuritaire que vit le pays depuis quelques années. Pour le gouvernement, qui tente de rassurer les investisseurs et les autre partenaires, les récentes réquisitions d’or auprès de sociétés minières, résultent d’une nécessité publique et sont exceptionnelles et temporaires.

Face à la vague d’interprétations que cette décision a provoqué au Bukina Faso mais aussi au niveau des acteurs miniers, le gouvernement a tenu à rassurer le marché et principalement les investisseurs opérant dans l’industrie extractive, un des piliers de l’économie du pays.

« Le gouvernement rassure les investisseurs et tous les autres partenaires du Burkina Faso que la décision de réquisition est dictée par un contexte exceptionnel de nécessité publique qui fonde l’Etat à demander à certaines sociétés minières de lui vendre une partie de leur production d’or « , a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, dans un communiqué publié jeudi dernier.

Dans un arrêté signé mardi dernier par le ministre Simon-Pierre Boussim, le gouvernement a annoncé «la réquisition de l’or produit par la société d’exploitation minière d’or de Semafo Burkina Faso ». Selon le ministre des mines, cette décision qui est conforme à l’article 16 du code minier », porte sur la réquisition de 200 kilogrammes d’or produits à la mine de Mana, dans l’ouest du pays, est motivée par des raisons de « nécessité publique ». L’arrêté indique, par ailleurs, que la société minière « percevra une indemnisation correspondant à la valeur de l’or ainsi réquisitionné », sans d’autres précisions. Selon les estimations des experts, au prix actuel de l’or et du dollar sur le marché, les 200 kg d’or réquisitionnés à la mine de la SEMAFO Burkina Faso SA par le gouvernement burkinabè ont une valeur de 7,275 milliards FCFA.

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 La mine d’or de Mana, l’une des plus grandes mines du pays, est en exploitation depuis mars 2018. En 2022, cette propriété de Endeavor Mining qui a fusionné en 2020 avec le canadien Semafo pour former l’un des plus gros producteurs d’or en Afrique de l’Ouest, a produit 6,04 tonnes d’or, selon des chiffres officiels. Selon le code minier burkinabè, « les installations minières ou de carrières et les substances extraites ne peuvent être ni réquisitionnées, ni expropriées par l’Etat que pour un motif de nécessité publique et moyennant une juste et préalable indemnisation » fixée en accord entre les parties ou par un tribunal arbitral ou de droit commun.

Le gouvernement donne des gages d’assurances à un marché plongé dans l’incertitude

L’annonce du gouvernement de la réquisition des 200 kg d’or de la Semafo a plongé le marché dans l’incertitude sur la situation économique du pays d’autant que selon plusieurs médias locaux, il ne s’agit pas de la seule réquisition par le gouvernement ces dernières mois. En plus des 200 kg de Semafo, l’Etat avait aussi réquisitionné 300 kg à Bissa Gold, une autre société opérant dans l’exploitation de l’or dans le pays. « Conscient de l’importance de l’industrie minière pour l’économie du Burkina Faso, le gouvernement demeure respectueux de l’ensemble de ses engagements vis-à-vis des partenaires du secteur », a tenu à rassurer le porte-parole du gouvernement qui a également assuré les sociétés minières que « l’Etat est à leurs côtés et continuera à les aider et à les accompagner dans leurs activités avec un accent particulier sur la réduction des risques sécuritaires pour leur permettre d’évoluer dans un environnement sécurisé ».

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Malgré les assurances des autorités, les perspectives du marché ne sont pas de bon augure surtout pour les miniers. D’autant que depuis 2015, le pays est confronté à une dégradation de la situation sécuritaire avec la multiplication des attaques par les groupes armés terroristes (GAT). Des attaques qui prennent assez souvent pour cibles, les sites miniers du pays. En 2022, le Burkina a connu deux coups d’état militaires, ce qui a amplifié l’incertitude politique et économique car cette double crise sécuritaire et politique s’accompagne d’un fort ralentissement de l’activité économique. le gouvernement n’a pas motivé les raisons du recours à ce procédé ainsi que ce qu’il compte en faire des revenus tirés de la vente de l’or ainsi réquisitionné mais pour beaucoup d’analystes, elle est en lien avec la situation économique que traverse le pays qui, depuis quelques semaines, ne cesse de solliciter avec instance, le concours des partenaires techniques et financiers  notamment le FMI ? la Banque mondiale et l’UEMOA pour faire face à la crise  que traverse les caisses de l’Etat. De passage à Ouagadougou en début de semaine, le Gouverneur de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou, a salué la résilience dont fait preuve l’économie burkinabé malgré la multiplication des chocs et la persistance des défis. Il a assuré le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, du soutien de son institution pour faire face à la situation.

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