Chronique- Ces filières café-cacao, à forte valeur ajoutée

Véritable eldorado économique pour l’Afrique, les filières café-cacao générées par des produits agricoles, largement cultivés sur le continent, offrent d’énormes opportunités de développement et de création de valeur ajoutée.

En investissant dans la production de café et de cacao, la transformation, la qualité et l’organisation des producteurs, les pays africains peuvent augmenter leurs revenus, créer des emplois et réduire leur dépendance aux exportations de matières premières. C’est d’autant plus juste que l’indice des prix des boissons établi par la Banque mondiale a augmenté de 18 % en décembre. Le cours du cacao a grimpé de 30 % en décembre, pour se situer en moyenne au-dessus de 10 dollars le kg. Cette envolée des prix du café et du cacao fait suite à de nouvelles inquiétudes concernant l’offre. L’indice, qui avait reculé de 6 % au troisième trimestre de 2024 (par rapport au trimestre précédent), reste supérieur d’environ 91 % à son niveau d’il y a un an. Après une hausse de 58 % en 2024, il devrait baisser de 9 % en 2025, puis encore de 3 % en 2026 à mesure que la production de café et de cacao se redressera.

Miser sur le café et le cacao s’explique d’une part par une demande mondiale insatiable. Le café et le chocolat, produits finis issus de ces matières premières, sont très appréciés dans le monde entier et leur consommation ne cesse d’augmenter.

D’autre part, l’Afrique, qui dispose de conditions climatiques et de sols particulièrement adaptés à la culture du café et du cacao, a un réel avantage comparatif. Cela lui confère un avantage concurrentiel.

En outre, la transformation locale des produits, de la fève de cacao à la tasse de café, permet de multiplier les emplois et de générer des revenus plus importants. C’est un fort potentiel de création de valeur ajoutée.

Investir dans une production de qualité

Pour tirer profit de ces filières, il est important d’investir dans la production, de développer la transformation locale, d’améliorer la qualité, de renforcer les organisations de producteurs ou encore de soutenir la recherche et l’innovation (R&D).

Au-delà de l’amélioration des rendements, il s’agit de promouvoir la torréfaction du café, fabrication de chocolat, créer des marques locales (cafés aromatisés, chocolats de spécialité…) pour positionner davantage les produits africains sur le marché mondial, favoriser les partenariats public-privé, sans omettre d’encourager une agriculture durable qui respecte l’environnement et préserve la biodiversité.

En termes de renforcement des organisations de producteurs, il s’agira de donner du pouvoir de négociation aux petits producteurs face aux grands acheteurs, de faciliter l’accès au crédit, de développer des coopératives qui mutualisent les moyens et les compétences.

Pour ce faire un certain nombre de défis seront à relever. Il s’agit notamment de tenir compte de la volatilité des prix, sachant que les cours mondiaux du café et du cacao peuvent fluctuer fortement. Des Bourses locales pourraient atténuer de telles fluctuations et fournir une meilleure maîtrise de ces cours.

Pallier au manque d’infrastructures en construisant des routes, ports et réseaux électriques sont insuffisants et faire face à une redoutable concurrence internationale, singulièrement de pays producteurs d’Amérique latine et d’Asie, constituent des enjeux de taille.