vendredi 5 décembre 2025
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La BAD accorde un financement de 147 millions de dollars à la Mauritius Commercial Bank

Opérationnelle depuis 1838, la MCB est l'une des plus anciennes banques du continent. Elle intègre la banque de détail, la banque d'affaires, la banque d'entreprise et la banque institutionnelle. (Crédit : Dr).

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a alloué 147 millions de dollars à la Mauritius Commercial Bank Ltd (MCB). Un appui pour renforcer le capital de la banque, accroitre sa capacité de financement des PME et de ses investissements dans les énergies renouvelables, le développement des infrastructures sanitaires et d’autres secteurs clés de l’économie mauricienne et africaine.

La BAD va financer la Mauritius Commercial Bank (MCB). La dette sera libellée sous forme d’une obligation conforme aux obligations du Bâle III et sera émise par la MCB, une institution financière africaine de premier plan et l’une des cinq banques classées comme banque nationale d’importance systématique (DSIB) par la banque centrale de Maurice. La MCB a récemment étendu sa présence dans plusieurs pays africains et approfondit également ses activités de financement du commerce intra-africain, qui s’alignent sur les objectifs stratégiques High-5 (les 5 priorités) de la Banque africaine de développement, dont l’intégration de l’Afrique.

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Le montant devrait catalyser des dépôts supplémentaires pour élargir le portefeuille de prêts de la MCB, au profit de plusieurs entreprises mauriciennes et africaines et surtout de PME. Au cours des 5 prochaines années, le financement devrait aider à créer des milliers d’emplois en Afrique, améliorant ainsi les moyens de subsistance de plusieurs ménages africains, selon le communiqué de la BAD.

Pour Alain Law Min, directeur général de MCB : « Ce montant financera des projets à fort impact dans les régions subsaharienne et de l’océan Indien alors que MCB poursuit son programme de développement durable. (…) Le succès de ce placement reflète la reconnaissance internationale des solides fondamentaux de la Banque, ses notes de qualité et de la confiance des investisseurs dans le potentiel de croissance de MCB ».

Les obligations constitueront la première excursion sur les marchés des capitaux de la MCB sur une base autonome. Ce sera également la première obligation de type Bâle III à être émise sur les marchés des capitaux mauriciens.« Ce soutien souligne notre relation de longue date avec la MCB, qui remonte à 2002. Nous sommes fiers d’être associés à un partenaire bancaire clé à Maurice ; son ambition de jouer un rôle clé dans le développement de l’Afrique résonne très bien avec notre programme de développement », a déclaré Leila Mokaddem, directrice générale de la Banque africaine de développement pour l’Afrique australe.

Opérationnelle depuis 1838, la MCB est l’une des plus anciennes banques du continent. Elle intègre la banque de détail, la banque d’affaires, la banque d’entreprise et la banque institutionnelle. Elle offre une large gamme de services bancaires aux particuliers, aux PME (avec un accent sur les PME détenues par des femmes), aux entreprises et à d’autres banques africaines par le biais de relations de partenariats bancaire pour faciliter le finanacement d’activités de commerce international. La MCB se concentre spécifiquement sur la fourniture de solutions financières spécialisées. Il s’agit notamment du financement structuré du commerce des matières premières et de projets particulièrement dans le domaine de l’électricité et des infrastructures.

Offensive US en Afrique: la vice-présidente Kamala Harris, l’atout charme de Washington en visite sur le continent

C'est à Accra où elle est arrivée en mars 2023, que la vice-présidente américaine a foulé la terre africaine. Dans la capitale ghanéenne, Kamala Harris a reçu un accueil des grands jours et dès sa descente d'avion, a planté le décor sur les raisons de sa visite sur le continent. (Crédit : Nipah Dennis/AFP)

Dans le sillage des valses des visites des responsables américains en Afrique depuis le déclenchement de la nouvelle offensive de l’Administration Biden en Afrique, la vice-présidente des Etats-Unis a entamé, dimanche par le Ghana, une tournée d’une semaine en Afrique qui l’a conduira également en Tanzanie et en Zambie. Au menu de la visite, coopération, développement économique, investissements, sécurité, changement climatique et surtout les perspectives pour un nouveau partenariat porté par la croissance prometteuse du continent avec une jeunesse en pleine expansion. En toile de fond, contrer les velléités stratégiques de la Chine et celles de plus en plus instantes de la Russie en Afrique.

Après le secrétaire d’Etat Antony J. Blinken et la Première dame Jill Biden,  c’est au tour de la vice-présidente américaine d’effectuer une tournée en Afrique dans le sillage de l’offensive africaine des Etats-Unis en Afrique mise en orbite en décembre dernier lors du Sommet US-Africa Leaders qu’avait organisée le Président américain Joe Biden à Washington, en présence d’une quarantaine de chefs d’Etat du continent. C’est à Accra où elle est arrivée dimanche soir, que la vice-présidente américaine a foulé la terre africaine. Dans la capitale ghanéenne, Kamala Harris a reçu un accueil des grands jours et dès sa descente d’avion, a planté le décor sur les raisons de sa visite sur le continent.

« Je suis très enthousiaste quant à l’avenir de l’Afrique. Je suis très enthousiaste quant à l’impact du futur de l’Afrique sur le reste du monde. Quand je regarde ce qu’il se passe sur ce continent et le fait que l’âge moyen soit de 19 ans, ce que cela nous dit sur la croissance de l’innovation et des possibilités. Je vois en tout cela, une grande opportunité, pas seulement pour les Africains, mais aussi pour le reste du monde », a déclaré Kamala Harris.

Ce lundi, la vice-présidente s’est entretenue avec le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, à qui elle a promis l’aide des Etats-Unis pour  contribuer à la sécurité du pays et d’y accroître les investissements. »En tant que président du Ghana, vous avez été très courageux et avez défendu les principes démocratiques. Je vous remercie pour l’amitié que vous avez offerte aux États-Unis », a déclaré Kamala Harris à M. Akufo-Addo qui a saisi l’occasion pour exposé à la responsable américaine, les défis auxquels son pays fait face. Il faut dire que le Ghana était, ces dernières décennies, l’une des économies à la croissance la plus rapide et la plus robuste du continent et même au monde. La pandémie de la Covid-19 et l’impact des chocs mondiaux notamment la baisse des cours des matières premières conjuguée à une hausse des prix alimentaires ont eu raison de cette dynamique. Actuellement, le pays d’Afrique de l’ouest fait face à l’une des plus graves et prononcées crises économiques de son histoire avec une monnaie, le Cedi, en chute libre, une inflation galopante qui atteint les 50% et pour ne rien arranger, le pays est depuis décembre dernier confronté à une crise de la dette alors qu’il a du mal à effectuer ses paiements.

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Depuis un certain temps, le Ghana fait face à des menaces sécuritaires avec les attaques des groupes armés terroristes (GAT) qui s’étendent des Pays du Sahel vers ceux du Golfe. « Nous passons beaucoup de nuits blanches à essayer de nous assurer que nous sommes protégés ici« , fait savoir le chef de l’Etat ghanéen qui a profité de l’occasion pour réitérer l’appel de son pays ainsi que des autres voisins à la solidarité internationale et notamment américaine pour remettre leurs économies sur les rails. Le président Akufo-Addo s’est également inquiété du fait que les investisseurs privés américains ont tendance à négliger le pays ainsi que la région malgré les multiples potentialités. « Nous voulons être en mesure de changer cette dynamique », a-t-il plaidé auprès de la vice-présidente américaine qui, en retour, a annoncé une aide américaine d’au moins 130 millions de dollars dans les prochains mois.

Enjeux géopolitiques stratégiques

A Accra, la vice-présidente américaine va effectuer une série de visites au cours desquels elle va rencontrer des artistes ainsi que de jeunes entrepreneurs et porteurs de projets africains. L’occasion pour mettre en exergue le potentiel de croissance que représente cette importante frange de la population africaine pour « l’avenir du continent et du monde », selon ses propres mots. Elle aura également des échanges avec des acteurs de la société civile pour parler de démocratie et de promotion des droits de l’homme. Le choix du Ghana tout comme de la Tanzanie et de la Zambie est un signal fort de l’administration américaine. En Tanzanie, Kamala Harris rencontrera Samia Suluhu Hassan, la première femme présidente du pays avec qui elle évoquera les réformes en cours pour consolider la démocratie et promouvoir le développement économique. Selon ses services, en Zambie, autres pays en pleine consolidation démocratique et qui connait une dynamique économique certaine, il sera davantage question d’entrepreneuriat, de sécurité alimentaire et de lutte contre le changement climatique.

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Lors de son séjour au Ghana, en Tanzanie et en Zambie, la vice-présidente Kamala Harris va tenter de défendre la nouvelle vision africaine de Washington qui considère désormais l’Afrique comme une terre d’investissement et pas seulement d’aide. Des pays stratégiques pour la diplomatie américaine qui muscle son offensive pour contrer les offensives de la Chine et de la Russie sur le continent. Car, comme le font observer les analystes, il s’agit-là de l’enjeu principal de cette opération de séduction américaine en Afrique. De ce fait, l’influence grandissante de Pékin sur le continent sera au centre des échanges comme l’a expliqué dans un entretien, le journaliste Chris Megerian à l’AFP. « Madame Harris sera confrontée à un délicat exercice d’équilibre au cours de ce voyage. Une grande partie de l’action des États-Unis en Afrique est ancrée dans sa rivalité avec la Chine. La Chine exerce une grande influence sur le continent en prêtant de l’argent aux pays, en construisant de grands projets d’infrastructure tels que des routes et des chemins de fer. Mais en même temps, les responsables américains ne veulent pas que les dirigeants africains aient l’impression d’être pris au milieu de cette partie d’échecs géopolitique entre les États-Unis et la Chine. Ils veulent que les dirigeants africains aient l’impression qu’ils traitent avec eux selon leurs propres conditions. C’est un aspect que la vice-présidente devra équilibrer pendant son séjour, en essayant de nouer des partenariats qui aident les États-Unis et leurs objectifs géopolitiques, mais aussi en créant ses propres relations avec les pays africains », a souligné le correspondant de l’Associated Press (AP) à la Maison Blanche.

Il faut aussi noter que cette offensive de charme n’occulte pas la politique du chéquier que Washington met en avant pour ses alliés stratégiques. Des investissements certes mais aussi des aides pour ne pas pousser des pays en crise dans les bras de Pékin ou de Moscou. Lors du Sommet des leaders US-Africa de décembre dernier, les  Etats-Unis avaient d’ailleurs promis de consacrer 55 milliards de dollars à l’Afrique.

Côte d’Ivoire-Mali: après la crise politique, la coopération économique relancée

Selon les chiffres officiels qui ont été en évidence lors de la réunion de la Grande commission mixte de coopération, les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et le Mali, se sont élevés à 913,4 milliards de Fcfa, soit quelques 1,4 milliard de dollars, en 2022. (Crédit : Dr).

Presque trois mois afin le dénouement de leur crise politico-diplomatique, Bamako et Yamoussokro ont décidé de traduire en acte les engagements qu’ils ont pris pour relancer leur coopération sur de nouvelles bases. Dans cette dynamique, la Grande commission mixte entre le Mali et la Côte d’ivoire s’est réunie cette semaine dans la capitale malienne avec comme principale ordre du jour, explorer les voies et moyens permettant principalement de promouvoir les relations économiques notamment les échanges commerciaux entre les deux pays voisins membres de l’UEMOA. Le jeu en vaut la chandelle puisque la Côte d’ivoire est l’une des principales portes d’entrée et l’un des plus importants marchés du Mali, qui lui est donc le premier client mondial mais aussi un des plus gros fournisseurs du marché ivoirien.

A quelques choses malheur est bon! L’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés à Bamako avant d’être jugé et condamnés, qui a été le paroxysme de la crise diplomatique entre le Mali et la Côte d’ivoire, est en train de servir de déclic au réchauffement de la coopération entre les deux pays voisins de la zone UEMOA et de la Cédéao. Comme annoncé à l’issue du dénouement de la crise politico-diplomatique, Bamako et Yamoussokro sont en train de donner actes à l’engagement pris par les autorités des deux pays pour relancer sur de nouvelles bases leur coopération. Après une vingtaine d’année d’hibernation, la Grande commission mixte vient de se réunir, du 22 au 24 mars dans la capitale malienne avec comme principal menu à l’ordre du jour de cette réunion des experts des deux pays, explorer et examiner les voies et moyens pour impulser une nouvelle dynamique à leur coopération.

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Les deux délégations ont certes abordé des aspects politiques et juridiques de la coopération entre les deux pays mais c’est surtout les questions économiques qui ont largement dominé les échanges et devraient servir de porte-flambeau de cette nouvelle lune de miel entre le Mali et la Côte d’ivoire. D’autant que les économies des deux pays sont très interdépendantes dans plusieurs domaines et il existe une incommensurable marge pour davantage exploiter leur potentiel en portant à un niveau supérieur les échanges commerciaux qui, plus est, surfe sur une très bonne dynamique.

Des échanges commerciaux en hausse malgré la crise

Selon les chiffres officiels qui ont été en évidence lors de la réunion de la Grande commission mixte de coopération, les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et le Mali, se sont élevés à 913,4 milliards de Fcfa, soit quelques 1,4 milliard de dollars, en 2022. En comparaison, cella traduit une  hausse de 45% par rapport à 2021, c’est à dire en pleine multiples crises qui ont précédé le feuilleton des « 49 soldats », avec la fermeture des frontières en raison de la pandémie de la Covid-19 et les sanctions de la Cédéao imposées au Mali suite au double coup d’état de 2020 et 2021.

Cette bonne dynamique des échanges entre les deux pays a fait dire au chef de la délégation ivoirienne, Abdoulaye Kouyaté, que  ce bond qualitatif sans précédent fait du Mali, à ce jour, «le premier client mondial de la Côte d’Ivoire avec 909 milliards de Fcfa de marchandises vendues en 2022». Le Mali est également l’un des plus gros fournisseurs de la Côte d’Ivoire au niveau mondial a ajouté Abdoulaye Kouyaté qui a saisi l’occasion pour encourager les opérateurs économiques des deux pays « à aller encore plus loin en mettant en œuvre, de façon effective, les mécanismes garantissant la libre circulation des personnes et des biens ainsi que le droit d’établissement. » Il s’agit, a-t-il expliqué, « d’éliminer toute entrave à l’implantation des activités dans les milieux d’affaires nationaux entre les deux pays et de faciliter l’accès mutuel à leur marché respectif». De ce fait, a plaidé le chef de la délégation des experts ivoiriens à la rencontre de Bamako,  «il nous faudra. également envisager de nouveaux axes stratégiques en vue de renforcer notre coopération et insuffler une nouvelle dynamique aux relations entre nos deux pays».  Cela est d’autant plus important que dorénavant, a estimé M. Kouyaté,  «cette relation se veut forte et durable pour faire face aux nombreux défis de l’heure que sont l’insécurité à nos frontières, la lutte contre la pauvreté, l’autosuffisance alimentaire…».

Une dynamique à consolider par le renforcement de la coopération économique

Des ambitions que partagent les autorités maliennes comme l’a fait savoir  le secrétaire général du ministre des Affaires étrangères, Seydou Coulibaly, qui a mis l’accent sur la nécessité pour les deux États et pour le bien-être de leurs populations, « de promouvoir davantage la coopération en matière de consultations politiques et diplomatiques, d’administration, de défense, de sécurité, d’échanges économiques et commerciaux». Le chef de la délégation des experts maliens a aussi insisté sur l’intérêt stratégique de cette coopération dans le domaine de la promotion des investissements, les transports et les infrastructures, l’artisanat et le tourisme. Selon  M. Coulibaly, la conjoncture difficile liée à la crise économique et sécuritaire doit «nous inciter à davantage de concertations et de conjugaison de nos efforts afin de relever ensemble les défis qui nous assaillent». Et pour assurer ses partenaires, il a réaffirmé la volonté politique et la disponibilité des autorités maliennes de faire de la coopération avec la Côte d’Ivoire « une priorité, un partenariat gagnant-gagnant et un modèle de réussite».

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Cette 4e réunion de la Grande commission mixte de coopération entre le Mali et la Côte d’Ivoire constitue le premier pas d’un processus qui va se poursuivre avec une autre réunion au niveau ministériel avant une rencontre au sommet entre les chefs d’Etat des deux pays. Pour rappel, elle intervient après 19 ans d’hibernation marquée par de «récents malentendus» relatifs à l’affaire des 49 militaires ivoiriens, la coopération entre le Mali et la Côte d’Ivoire. La grande commission mixte de coopération Mali-Côte d’Ivoire a été créée en 1977 à Abidjan et elle devrait se réunir tous les deux ans, alternativement entre les deux pays, afin de faire le point de la coopération bilatérale. C’est donc dans une dynamique de raffermissement et de diversification des relations de coopération que s’inscrit le processus actuellement en cours entre Bamako et Yamoussokro.

Il reste a espéré, comme l’a souhaité M. Abdoulaye Kouyaté, le chef de la délégation ivoirienne dans la capitale malienne, que « cette rencontre soit l’occasion de tourner définitivement la page de longues pauses dans une relation qui dispose pourtant de tous les leviers pour figurer au nombre des plus dynamiques dans l’histoire de la coopération Sud-Sud sur notre continent».

Chronique : Monnaie unique africaine, mirage ou chimère ?

Les avantages potentiels d’une monnaie unique comprennent la réduction des coûts de transaction et des frais de conversion monétaire, la promotion du commerce transfrontalier et la facilitation de l'intégration financière. (Crédit : Dr)

L’idée de créer une monnaie pour l’Afrique est discutée depuis plus de 20 ans comme une solution potentielle pour faciliter l’intégration économique et améliorer les échanges. Jusqu’à présent, rien de très concret… L’échéance est désormais fixée à 2045, avec l’éclosion d’institutions structurantes.

Le programme de travail pour une monnaie unique africaine a été initié précisément le 04 septembre 2002 par l’ABCA (Association des banques centrales africaines). Si, après l’entame de ce chantier, l’effectivité de cette création a été annoncée pour 2021, la dure réalité ne nous confronte jusqu’à présent qu’à une réunionite ou succession de réunions. La plupart des pays africains continuent d’utiliser plusieurs devises, avec des politiques économiques et monétaires qui ne sont pas directement interchangeables. L’émission d’une monnaie unique africaine concourt à l’accélération d’une dynamique d’intégration, en conformité à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Résultat des courses, il n’existe pas encore de monnaie unique africaine, ni de Banque centrale africaine avec siège au Nigéria, ni non plus de Banque d’investissement, basée en Libye, ou de Fonds ou Institut monétaire dont le quartier général serait au Cameroun, comme préalablement annoncé.

Gagner du temps dans un contexte de Fintech

Un peu moins d’un an après la réunion de Banjul, au mois d’août 2022, s’est tenue à Dakar le 09 mars, une dernière réunion du Bureau de l’ABCA. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des sessions ordinaires de l’ABCA et a tourné autour de l’évaluation de la mise en œuvre des décisions prises par le Conseil de gouverneurs de banques centrales. En phase avec la ZLECAf (Zone de Libre-Echange Continentale Africaine), dont la phase opérationnelle a été lancée, en juillet 2019 et qui vise à créer un marché unique pour l’Afrique, la monnaie unique reste un objectif prioritaire.

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Les avantages potentiels d’une monnaie unique comprennent la réduction des coûts de transaction et des frais de conversion monétaire, la promotion du commerce transfrontalier et la facilitation de l’intégration financière. M. Buah Saïdy, Président ABCA et gouverneur de la Banque centrale de Gambie, l’a rappelé. Il n’en a pas omis de mettre l’accent sur un secteur financier en constante évolution, l’importance des interconnexions pour faciliter le commerce et la coopération économique, poursuivre l’agenda digital et l’inclusion financière. Il a salué les avancées en direction de l’intégration dans le respect des critères de convergence, notamment en termes de ratios Dette / PIB inférieur à 65%, Recettes fiscales/PIB supérieur à 20%, etc.

Il reste néanmoins à travailler sur l’activation du mécanisme d’évaluation des pairs, l’activation de divers groupes de travail et Task Forces, l’affinement des critères de convergence pour ratisser large, ainsi que la ratification des statuts de l’ABCA. Il s’agit aujourd’hui, d’aller au-delà des inquiétudes des uns et des autres, notamment l’opposition potentielle de pays étroitement liés à leur propre monnaie, d’apprécier l’impact sur l’inflation et d’accélérer des réformes infrastructurelles et réglementaires.

Article publié pour la première fois le 26-03-2023

Mali : le FMI salue la résilience du pays et l’exhorte à maintenir les échéances électorales

Selon les premières appréciations qui feront par la suite l'objet d'un rapport qui sera soumis à l'appréciation du Conseil d'administration du Fonds d'ici la fin de l'année, les perspectives économiques sont de bon augure pour l'économie malienne qui a relativement bien résisté malgré les multiples chocs subis depuis 2020, notamment les coups d’État de 2020 et 2021, les sanctions et la crise du coût de la vie à la suite de la guerre en Ukraine.

Après plusieurs rounds de consultations, les services du FMI viennent d’achever leur mission de l’année 2023 pour le Mali. Selon les conclusions préliminaires, malgré les multiples chocs subis, l’économie malienne a relativement bien résisté avec une croissance économique supérieure à 3 % en 2021 et à 3,7 % en 2022. En dépit de la persistance de ces chocs notamment l’absence de l’appui budgétaire extérieur et les limites aux possibilités de financement en raison de la situation politique auxquelles s’ajoutent la dégradation continue de la situation sécuritaire et de l’insécurité alimentaire, la croissance devrait remonter à 5% pour les deux prochaines années selon le FMI qui la conditionne toutefois, à la tenue des élections dans les délais prévues c’est à dire en 2024.

C’est au terme de plusieurs consultations entamées l’année dernière et qui ont été accélérées lors des Assemblées générales d’octobre 2022 puis de la mission conduite par le guinéen Facinet Sylla en février dernier à Bamako suivie d’une autre en virtuel du 6 au 17 mars dernier sous la direction de Wenjie Chen que les services du FMI ont rendu public leurs conclusions préliminaires dans un communiqué en date du vendredi 24 mars 2023. Selon les premières appréciations qui feront par la suite l’objet d’un rapport qui sera soumis à l’appréciation du Conseil d’administration du Fonds d’ici la fin de l’année, les perspectives économiques sont de bon augure pour l’économie malienne qui a relativement bien résisté malgré les multiples chocs subis depuis 2020, notamment les coups d’État de 2020 et 2021, les sanctions et la crise du coût de la vie à la suite de la guerre en Ukraine. Par ailleurs, la mission a noté que la population malienne reste toutefois confrontée à une forte insécurité alimentaire tandis que le pays fait face à de graves problèmes de sécurité intérieure. Aussi, l’absence d’appui budgétaire extérieur et le resserrement des conditions financières limitent les possibilités de financement du Mali, alors que les pressions sur les dépenses ne faiblissent pas, en particulier en matière de sécurité et de masse salariale. Selon les services du FMI, la réduction du déficit budgétaire avec l’objectif de se rapprocher plus rapidement du plafond de 3 % du PIB de déficit budgétaire fixé par l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) contribuerait à garantir la viabilité de la dette et à faciliter le financement de l’endettement.

Des perspectives favorables mais sujettes à des risques considérables

A l’issue de la dernière séquence des consultations  au cours desquelles la mission a eu des échanges constructifs avec divers homologues, y compris le gouvernement et le secteur privé, sur les perspectives et les risques économiques, les progrès en matière de réforme, les défis et politiques économiques, la Chef de mission, Wenjie Chen, a déclaré que bien que l’économie malienne a subi de multiples chocs depuis 2020, elle a cependant relativement bien résisté, avec une croissance économique supérieure à 3 % en 2021 et à 3,7 % en 2022 alors que le pays est toujours confronté à de graves problèmes de sécurité avec une incidence directe sur l’insécurité alimentaire.

 » Le déficit budgétaire de l’État, qui se situe juste en dessous de 5 % du PIB en 2022, reflète une augmentation rapide des dépenses de sécurité, des salaires de la fonction publique et de la facture des intérêts. Conjointement, ces postes consomment près de 80 % des recettes budgétaires et risquent d’évincer les dépenses favorables à la croissance, notamment dans les domaines de la protection sociale et des investissements. L’absence d’appui budgétaire extérieur, conjuguée au durcissement des conditions de financement dû au resserrement de la politique monétaire mondiale, a entraîné une augmentation du coût du financement. Les sources de financement, quant à elles, s’amenuisent », a-t-elle ajouté.

Selon la mission, « les perspectives à court terme restent positives, mais sujettes à des risques baissiers considérables ». Ainsi, la croissance du PIB réel devrait remonter à plus de 5 % en 2023 et 2024 grâce à une robuste production agricole et aurifère. « Cette prévision repose sur la tenue d’élections en 2024, qui devrait permettre de mobiliser à nouveau des appuis budgétaires extérieurs et attirer les investissements étrangers », a indiqué le FMI dans les conclusions préliminaires de ses consultations. Toutefois, tempère la même source, les risques sont plutôt défavorables et comprennent une détérioration de la situation en matière de sécurité, des retards potentiels dans les élections, la volatilité des prix internationaux des matières premières, le resserrement des conditions financières mondiales et les risques liés au climat.  « Parallèlement, les réserves budgétaires et extérieures ont diminué, fragilisant le Mali face à une nouvelle détérioration des conditions de financement », relève l’institution qui fait cas, par exemple, d’un durcissement des modalités de refinancement bancaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et de faibles taux de souscription pour les émissions de dette régionale du gouvernement malien fin 2022 et au cours des premiers mois de 2023.

Des mesures essentielles et des réformes structurelles pour renforcer la résilience

Par conséquent, a estimé la mission du FMI, la réduction du  déficit budgétaire à court terme et le rapprochement du plafond de 3 % fixé par l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) revêtent une plus grande urgence. Un objectif majeur est celui d’améliorer la mobilisation des recettes intérieures et pour ce qui concerne les mesures essentielles à court terme, elles portent sur l’élimination de diverses exonérations fiscales et l’expansion de la fiscalité numérique. Sur le plan des dépenses, la mission du Fonds recommande la restriction de l’augmentation de la masse salariale du secteur public qui sera la mesure la plus importante. Aussi, est-il conseillé aux autorités, il conviendra également de supprimer progressivement les subventions et les transferts non ciblés et de redéfinir les priorités en matière de transferts sociaux afin de cibler les ménages les plus vulnérables. « L’efficacité des dépenses publiques devra également être améliorée grâce à une gestion plus rigoureuse de la trésorerie et à des contrôles plus stricts des engagements », a aussi plaidé le FMI.

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La mission du FMI préconise aussi « le renforcement de la gouvernance et l’intensification de la lutte contre la corruption seront essentiels pour favoriser les perspectives de croissance à moyen terme ». Parmi les mesures indispensables figurent  également le renforcement des rôles des organes judiciaires et de poursuite en matière d’enquête sur des faits de corruption, et l’amélioration de la transparence des marchés publics et de l’industrie minière.  

« Les politiques de lutte contre le changement climatique seront également importantes, de même que les réformes des secteurs de l’éducation et de la santé, telles que la création d’opportunités de formation professionnelle, la promotion de la participation des femmes au marché du travail et la recherche d’une plus grande équité entre les hommes et les femmes », a enfin recommandé le Fonds.

Il faut noter qu’au cours des consultations, l’équipe du FMI a rencontré le ministre des Finances, M. Alousséni Sanou, le directeur par intérim de la BCEAO à Bamako, M. Barema Bocoum, les directeurs et des membres du personnel des principaux ministères et organismes publics, des partenaires au développement ainsi le secteur privé. Ces échanges s’ajoutent à ceux déjà menées en amont par la précédente du FMI avec les autorités de transition notamment le Premier ministre M. Choguel Kokala Maiga. Des rencontres au cours desquels, la mission du FMI a tenu à saluer la résilience du Mali, « un pays confronté à une situation à la fois complexe et difficile » comme l’a expliqué le le ministre de l’Économie et des Finances, M. Alousseni Sanoun qui a imputé cette résilience de l’économie malienne  aux résultats des réformes opérées par le gouvernement malien sous la houlette du Président de la Transition, le colonel Assimi Goita.

Le Tchad nationalise tous les actifs d’Exxon Mobil

Sur le fond, le Tchad a rejeté l’accord de vente finalisé par la compagnie pétrolière car il estime qu’il viole les prérogatives légales reconnues à la société publique du pétrole du Tchad (SHT).

Nouvelle escalade dans le dossier qui oppose l’Etat Tchadien à la compagnie pétrolière américaine Exxon Mobil. Le pays opposé à la cessation des actifs de la major pétrolière et gazière à la junior britannique Savannah Energy a annoncé la nationalisation de tous les actifs détenus par le groupe.

Le Tchad a nationalisé tous les actifs et droits, y compris les permis d’hydrocarbures et les autorisations d’exploration et de production, qui appartenaient à une filiale d’Exxon Mobil, a déclaré le 23 mars le ministère Tchadien de l’énergie et des hydrocarbures dans un communiqué. En effet, depuis quelques mois, la junior britannique Savannah Energy essaye de ne pas perdre pied au Tchad, où les tribunaux multiplient les décisions bloquant son rachat des actifs d’ExxonMobil. Exxon Mobil a déclaré en décembre qu’elle avait conclu la vente de ses opérations au Tchad et au Cameroun à Savannah Energy cotée à Londres, dans le cadre d’un accord de 407 millions de dollars. Mais le gouvernement tchadien a contesté l’accord, affirmant que les conditions finales étaient différentes de celles présentées par ExxonMobil. Il avait évoqué la possibilité de demander aux tribunaux de bloquer l’achat par Savannah des actifs d’Exxon dans le pays et de prendre de nouvelles mesures pour protéger ses intérêts. Les actifs d’Exxon comprennent une participation de 40 % dans le projet pétrolier Doba au Tchad, qui comprend sept champs pétrolifères en production avec une production combinée de 28 000 barils par jour. Il inclut également les actifs d’Exxon dans le pipeline Tchad / Cameroun de plus de 1 000 kilomètres (621 milles) reliant le pays enclavé à la côte atlantique du golfe de Guinée par lequel son brut est exporté.

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Sur le fond, le Tchad a rejeté l’accord de vente finalisé par la compagnie pétrolière car il estime qu’il viole les prérogatives légales reconnues à la société publique du pétrole du Tchad (SHT), notamment son droit de préemption qu’elle n’a pas encore exercé. L’Etat tchadien reproche également aux parties prenantes de n’avoir pas respecté certaines des clauses signalées comme « déterminantes » pour donner son approbation à la conclusion de la vente. Lesquelles sont inscrites dans la convention de recherches, d’exploitation et de transport des hydrocarbures, signée en 1988 avec les sociétés engagées sur le périmètre de Doba. Ceci aura pour effet d’interrompre la cession et, éventuellement, de relancer les échanges sur le projet de vente. L’accord pour l’exploitation du périmètre est valable jusqu’en 2050 estiment les autorités tchadiennes.

Elliot Lee : STEM-STEAM, ces concepts révolutionnent la formation et les Ressources Humaines

Elliot Lee est consultant spécialiste des ressources humaines. Il est Directeur associé de LOF. Un cabinet de conseil et de formation basé à Singapour depuis 2005. (Crédit : Dr).

Le développement des nouvelles technologies a bouleversé le marché de l’emploi en quête de profils qui maitrisent les outils et compétences du 21eme siècle. Un besoin à l’origine du concept STEM acronyme anglophone de Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques, intégrant la formation et la gestion des ressources humaines. La notion – qui peut être vecteur de développement durable dans les régions défavorisées – a été améliorée avec les STEAM qui intègrent en plus l’art. De nouvelles idées au cœur du monde de l’éducation et de la formation que Elliot Lee, consultant et Directeur associé de LOF basé à Singapour a décortiqué lors de son intervention dans les HR Insights Séries organisées la semaine dernière par Icubefarm – sous le thème « Capacités durables pour les gestionnaires des ressources humaines et les RH ».

Le développement des nouvelles technologies, l’évolution de la demande du marché de l’emploi a fait émerger le concept STEM (Technologie, Ingénierie et Mathématiques) pour optimiser la formation et la gestion des ressources humaines. Selon Elliot Lee spécialiste des ressources humaines et Directeur associé de LOF, le terme renvoie aux domaines d’études et de carrières qui impliquent l’utilisation de ces quatre disciplines pour résoudre des problèmes, créer de nouveaux produits et technologies et explorer naturellement le monde du travail. Plus complet, les STEAM (Science, technologie, ingénierie, arts et mathématiques) est une approche pédagogique qui intègre l’apprentissage interdisciplinaires dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques. Elle intègre ces matières dans une expérience éducative qui prépare les étudiants aux défis du 21e siècle. Le « A » dans STEAM représente les arts, ajoutés à l’acronyme original STEM pour reconnaître leur rôle dans la promotion de la créativité, de l’innovation et de la pensée conceptuelle.

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Comment tirer profit des STEM-STEAM dans la formation et la gestion des ressources humaines ?

Pour Elliot Lee qui a une longue expérience dans la gestion des ressources humaines, les carrières dans le futur répondront aux compétences du 21e siècle – esprit critique, créativité, sensibilité culturelle, collaboration et résolution de problèmes. « On prévoit que les futurs travailleurs consacreront deux fois plus de temps à des tâches professionnelles exigeant des connaissances scientifiques, Mathématiques et pensées critiques par rapport à maintenant », a-t-il déclaré, reprenant la position du département d’éducation australien sur le sujet. Pour lui, les notions de STEM-STEAM renvoient aussi aux capacités et compétences. Il définit la capacité comme le potentiel requis pour comprendre, expérimenter ou faire quelque chose dans son environnement quotidien. Elliot Lee a assimilé la compétence à une constellation d’aptitudes, d’attitudes, de connaissances, de compréhension, pour soutenir à la fois la pose et la résolution de problèmes

Comment l’Afrique peut-elle s’approprier les concepts STEM- STEAM ?

L’enseignement des STEM -STEAM en Afrique ouvre des perspectives dans le domaine de l’emploi et de la formation. Il permet aux jeunes de se doter des compétences et des connaissances nécessaires pour être compétitifs dans une économie mondiale en évolution rapide. Aussi l’éducation et les carrières intégrant les STEM-STEAM peuvent stimuler l’innovation et la croissance économique en Afrique, essentielles au développement durable. Les STEM-STEAM peuvent en effet jouer un rôle important dans la résolution des défis les plus urgents de l’Afrique, tels que le changement climatique, les soins de santé et le développement des infrastructures. Conscients des opportunités qu’ils offrent, plusieurs organisations du continent travaillent à promouvoir l’enseignement des STEM en Afrique, notamment l’Institut africain des sciences mathématiques, le Next Einstein Forum ou encore l’Académie africaine des sciences.

Kenya : Meta groupe visé par une procédure judiciaire pour licenciement abusif

Le mois dernier, Meta a déposé un recours au Kenya pour contester une décision selon laquelle il pourrait être poursuivi dans le cadre d'un procès distinct intenté par un modérateur pour de prétendues mauvaises conditions de travail, même s'il n'a aucune présence officielle dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Au Kenya des modérateurs de contenus ont entamé des poursuites contre Meta pour « antisyndicalisme » présumé. Des telles poursuites judiciaires sont susceptibles d’avoir des implications sur la façon dont Meta fonctionne avec ses collaborateurs modérateurs de contenus dans le monde.

Des modérateurs de contenus de Facebook au Kenya poursuivent la société mère du site de médias sociaux Meta et deux entreprises de sous-traitance pour licenciement illégal, a déclaré un groupe de défense des droits des plaignants. Ces derniers au nombre de 43 candidats dénoncent la perte de leur emploi chez Sama, une entreprise basée au Kenya chargée de modérer le contenu de Facebook, pour avoir mis en place un syndicat. Le groupe dénonce une mise en quarantaine et le fichage dans une liste noire de sorte que ses membres ne peuvent plus postuler aux mêmes postes dans une autre société d’externalisation, Majorel, après que Facebook ait changé de prestataire. Le mois dernier, Meta a déposé un recours au Kenya pour contester une décision selon laquelle il pourrait être poursuivi dans le cadre d’un procès distinct intenté par un modérateur pour de prétendues mauvaises conditions de travail, même s’il n’a aucune présence officielle dans ce pays d’Afrique de l’Est.

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Les poursuites judiciaires sont susceptibles d’avoir des implications sur la façon dont Meta fonctionne avec les modérateurs de contenu dans le monde. La société américaine travaille avec des milliers de modérateurs à travers le monde, chargés de réviser le contenu graphique publié sur sa plateforme.

« Il s’agit d’une opération antisyndicale déguisée en licenciement collectif. Vous ne pouvez pas simplement changer de fournisseur et dire aux recruteurs de ne pas embaucher vos travailleurs parce qu’ils sont des » fauteurs de troubles « – c’est-à-dire parce qu’ils ont la témérité de se défendre », a déclaré Cori Crider de Foxglove, un groupe de défense des droits technologiques qui soutient les plaignants.

En janvier, 260 modérateurs de contenu travaillant au centre de modération de Facebook à Nairobi ont été informés qu’ils seraient licenciés par Sama, la société d’externalisation qui gère le bureau depuis 2019, a déclaré Foxglove dans un communiqué.

Chronique : gagner impérativement le combat du conditionnement

Aussi, la chaine du froid, qui va de la ferme au consommateur final, en passant par le transport (plusieurs fois maillon), le stockage, l’agro-industrie, le supermarché… se présente comme une solution dans la valorisation, pour générer des revenus, réduire le chômage... (DR : Frisomat Africa).

Sur le continent africain, jusqu’à présent les pertes post récoltes sont estimées en millions de tonnes. Pourtant le marché mondial de l’emballage a été évalué à 1 002,48 dollars en 2021 et estime à 1 275,06 Milliards en 2027. 

Autant dans les exploitations agricoles qu’au niveau des quais de débarquement et de pêche, des fermes d’élevage laitières ou aquacoles, on continue d’enregistrer en Afrique de grandes quantités de poissons, de produits agricoles (maraichage, fruits…) qui pourrissent ou de tonnes de lait qui sont déversées à même le sol, en période de forte lactation. Des situations ubuesques, dans des pays en voie de développement. Les solutions sont à trouver dans une bonne logistique pour relier les zones de productions aux marchés et sites d’exportation, mais aussi et surtout vaincre le combat du conditionnement. Il s’agira alors de réussir l’alliance entre sécurité alimentaire et transition écologique. L’Afrique pourrait faire l’économie des errements faits ailleurs.

Mutualiser les efforts

Mettre en place, dans des partenariats public-privé, des entités maîtrisant l’emballage et le conditionnement. S’il arrive que certains Etats n’y arrivent pas à titre individuel, quitte à mutualiser les efforts pour des sites sous-régionaux. Une large concertation avec les leaders dans leurs spécialités (ressources minières, agricoles, aquatiques, de l’élevage…) est nécessaire. De tels préalables permettraient de gagner le combat du conditionnement, rompre avec un emballage colmaté avec des flacons « débrouillés » ou glanés à droite et à gauche, pour d’abord satisfaire une consommation locale, avant de trouver des débouchés ailleurs.

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Une fois qu’une telle industrie est mise en place, il se posera la problématique de l’encombrement et le gaspillage. Il sera alors impératif de mettre en place une règlementation et de nouvelles normes pour un recyclage qui privilégie le biodégradable et le compostable. Le packaging de demain peut d’ores et déjà sur les planches de startups innovantes. Il s’agira aussi de surfer sur les bonnes pratiques à travers le monde, singulièrement l’eco-emballage, un conditionnement tous azimuts et labellisé. C’est un marché vaste. A titre d’exemple, Tetra Pak a réalisé un chiffre d’affaires de 11,5 milliards € en 2021 sur 54 sites de production et 6 centres de R et D.

Maroc : investissement de 580 millions de dollars dans le secteur touristique

Il vise à attirer 17,5 millions de touristes d'ici 2026, contre 11 millions l'an dernier. Le plan contribuerait à créer 200 000 nouveaux emplois dans le secteur au cours des quatre prochaines années, a déclaré le gouvernement.

Le Maroc prévoit de dépenser 6,1 milliards de dirhams soit 580 millions de dollars jusqu’en 2026 pour développer son secteur touristique afin d’attirer plus de visiteurs, faire rentrer plus de devises et redresser un secteur décimé par la crise du Coronavirus.

Le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch a présidé ce vendredi 17 mars 2023 à Rabat, la cérémonie de signature de la convention cadre de partenariat pour le déploiement de la feuille de route stratégique du secteur du tourisme 2023-2026. Le gouvernement prévoit de dépenser plus d’argent pour le marketing, de développer plus de types d’attractions pour les touristes, de moderniser les hôtels, d’en construire de nouveaux, et de former plus de personnes pour travailler dans le secteur, a déclaré le bureau du Premier ministre.

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Il vise à attirer 17,5 millions de touristes d’ici 2026, contre 11 millions l’an dernier. Le plan contribuerait à créer 200 000 nouveaux emplois dans le secteur au cours des quatre prochaines années, a déclaré le gouvernement. L’an dernier, les recettes du secteur ont plus que doublé par rapport à 2021 pour atteindre 91 milliards de dirhams, dépassant les niveaux de 2019. Dans les détails, il s’agit de développer une nouvelle logique de l’offre articulée autour de l’expérience client et structurée autour de 9 filières thématiques et 5 filières transverses. Un plan offensif est prévu pour doubler la capacité aérienne et renforcer la promotion et du marketing, avec une importance particulière accordée au digital. Autre volet mis en exergue est la diversification des produits d’animations culturelles et de loisirs avec l’émergence d’un tissu de PME dynamiques et modernes auxquels s’ajoute la mise à niveau du parc hôtelier existant et la création de nouvelles capacités hôtelières.

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Un renforcement du capital humain sera effectué via un cadre plus attractif de formation et de gestion des ressources humaines, pour améliorer la qualité du secteur et offrir de meilleures perspectives de carrière aux jeunes, précise le document officiel de la primature marocaine qui espère relancer un secteur laminé par la crise du covid19. En effet, le Maroc a accueilli 13 millions de touristes en 2019. En 2021, ce chiffre est tombé à seulement 4 millions. Les recettes touristiques se sont effondrées par rapport à 2019, passant de 80 milliards de dirhams ( 8,6 milliards de dollars) en 2019 à seulement 30 milliards de dirhams (3,2 milliards de dollars) en 2021. L’embellie constatée en 2022 ne suffit pas à couvrir les dégâts subis par le tourisme marocain pendant la crise sanitaire.

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