vendredi 5 décembre 2025
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Egypte : le français NGE annonce un accord pour la construction de 330 km de ligne à grande vitesse

Ce nouveau succès en Egypte s'inscrit dans la stratégie qui vise à doubler leurs activités internationales d'ici 2025, a précisé le groupe.

La filiale d’expertise ferroviaire TSO du groupe français NGE, a remporté un contrat pour la réalisation de 330 km de ligne à grande vitesse en Egypte. Avec ce nouveau marché, le groupe a renforcé son positionnement dans la construction de projets d’infrastructures à l’international, surtout en Afrique.

L’entreprise de construction française NGE a signé un contrat pour la construction de 330 km d’une ligne de train à grande vitesse reliant le port de la mer Rouge de Sokhna à Borg al-Arab près du port méditerranéen d’Alexandrie, a annoncé ce jeudi le groupe dans un communiqué en ligne. La pose de 330 km de voies ferrées en Egypte permet à NGE de battre son propre record, établi en France en 2017 avec 320 km sur la ligne Sud Est Atlantique. Au total, NGE a participé à l’installation de 2 500 km de lignes à grande vitesse dans le monde. Opérant dans 17 pays, le groupe est présent en Egypte depuis 1981 et a réalisé plusieurs projets ferroviaires, tels que les lignes 1 & 3 du métro du Caire, le renouvellement des voies sur la ligne régionale Banha-Port Saïd et plus récemment avec la livraison du LRT 10th of Ramadan, une ligne de train régionale reliant le Caire à la nouvelle capitale égyptienne.

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NGE s’est vue une nouvelle fois attribuer un projet structurant pour le développement des infrastructures dans l’un de ses marchés historiques, rappelle le communiqué. En effet, ce projet ferroviaire en Égypte a été conçu pour permettre de relier 60 villes à travers le pays, d’augmenter le trafic de marchandises et d’assurer environ 500 millions de trajets annuels. NGE a annoncé vouloir apporter son expertise et ses ressources humaines et matérielles aux entreprises locales comme Orascom et Arab Contractors. « C’est la capacité de NGE à mettre en place une planification adaptée aux objectifs du client ainsi qu’une maîtrise de tous les aspects de la conduite de projets à grande vitesse qui lui a permis de remporter ce marché », explique le communiqué. En effet, les records mondiaux de vitesse actuels ont été enregistrés sur des voies ballastées posées par le groupe : 513,3 km/h sur la LGV française Atlantique en 1990 et 574,8 km/h sur la ligne française Est-Européenne en 2007.

 » Nous sommes fiers de contribuer de manière significative à ce projet, qui permettra à près de 90 % de la population égyptienne d’accéder à des transports en commun rapides et fiables. Un projet qui apporte également des contributions significatives en termes de durabilité en transférant notamment le trafic du fret vers le rail et en stimulant le développement économique de l’Égypte. Construire et rénover des infrastructures au services des territoires dans le monde entier est notre première mission, notre raison d’être, et ce projet s’intègre parfaitement dans la réalisation de cette ambition’’ a déclaré Orso Vesperini, COO International et Grands Projets

Ce nouveau succès en Egypte s’inscrit dans sa stratégie qui vise à doubler leurs activités à l’international d’ici 2025, a précisé le groupe. Les travaux débuteront au du premier semestre 2023 et nécessiteront la mobilisation de 500 personnes sur le chantier. Ce dernier comprend l’installation d’un linéaire total de 330 km à double voie et de plus de 100 appareils de voie entre les villes de Ain Al Sokhna et Borg El Arab, en passant par la ville du 6 octobre.

La RDC a besoin de 2,25 milliards de dollars pour assister les déplacés de l’Est selon l’ONU

Les rebelles du M23 se sont emparés l'année dernière de plusieurs territoires qu'ils continuent d'occuper dans la province du Nord-Kivu. (Crédit : DR).

Les déplacements massifs de populations dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ont créé d’énormes besoins de financements chiffrés à 2,25 milliards de dollars, selon l’ONU. Le pays qui a connu un regain de violence dans la région minière de l’Est doit aussi faire face à la malnutrition, aux épidémies, aux violations des droits de l’homme. Le tout dans un contexte de confrontation diplomatique avec le voisin Rwandais et le spectre de violences électorales lors des élections présidentielles et législatives prévues à la fin de cette année.   

Les Nations Unies devront mobiliser un montant record de 2,25 milliards de dollars cette année pour faire face au déplacement massif de personnes dans l’est de la République démocratique du Congo à la suite d’une offensive majeure des rebelles du M23 l’année dernière, a déclaré mercredi le coordinateur de l’ONU pour le pays, Bruno Lemarquis, relayé par Reuters. L’est du pays est un brasier qui a conduit au déplacement de plus de 600 000 personnes, selon l’ONU. La région riche en minerais stratégique est en proie à des violences et exactions perpétrées par des milices armées depuis plusieurs décennies. Des violences qui se sont aggravées depuis que le M23 dirigé par des Tutsis a organisé un retour majeur dans la province du Nord-Kivu en mars.

« La résurgence du M23 a marqué l’année 2022 et a eu des conséquences humanitaires sévères, avec notamment des déplacements de population supplémentaires dans le Nord-Kivu, en plus d’avoir des effets indirects sur d’autres provinces du pays, particulièrement en Ituri », a déclaré Bruno Lemaquis.

Les nations unies ont aussi fait savoir que des progrès ont été enregistrés en termes de stabilisation dans d’autres provinces, y compris au Tanganyika. Mais les conflits armés et les violations flagrantes des droits de l’homme, notamment les violences sexuelles et les violations graves à l’encontre des enfants, continuent de pousser des millions de personnes à rechercher la sécurité loin de chez elles. Plus de 5,7 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de leur pays, soit le nombre le plus élevé du continent africain. Dans l’ensemble du pays, 26,4 millions de personnes- soit un Congolais sur quatre – sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, malgré l’impressionnant potentiel agricole du pays. La malnutrition aiguë touche 6,4 millions de personnes, principalement des enfants de moins de 5 ans. Enfin, des épidémies évitables de rougeole, de fièvre jaune, de choléra et de paludisme continuent de faire des ravages.

En 2022, l’ONU avait prévu de dépenser 1,88 milliard de dollars pour le Congo. Seul 48% de cet objectif a été atteint, atteignant seulement 5 millions sur 8,8 millions de personnes ciblées. Des fonds sont nécessaires pour la nourriture, l’eau, les abris et les médicaments. L’armée a du mal à résoudre un conflit qui a provoqué une querelle diplomatique avec le Rwanda voisin, que le Congo accuse de soutenir les rebelles. Le pays d’Afrique centrale doit aussi faire fase à l’incertitude qui plane sur les élections parlementaires et présidentielles prévues le 20 décembre prochain.

Chronique : Une industrie, orientée nutrition des enfants

(Crédit : Dr).

La malnutrition et la sous-nutrition touchent nombre d’enfants en bas âge, dans de nombreux pays africains. L’une des causes de cette problématique se trouve dans l’adoption de modes alimentaires qui ne sont pas domestiques.

Nombreux sont les pays africains qui ont manqué de volonté politique pour orienter leurs chercheurs, diététiciens et nutritionnistes dans l’étude de cultures traditionnelles, aujourd’hui délaissées, et/ou pour les encourager dans une recherche qui s’appesantit sur les vertus alimentaires et thérapeutiques de l’alimentation traditionnelle. 

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Jusqu’à très récemment, peu de choses avaient été faites dans la détermination des phénotypes et molécules, voire des vitamines et oligo-éléments qui composent les fruits du baobab, du corossol, de la goyave, de la papaye, du ditakh (detarium senegalense) … ou de céréales, telles que le mil, le fonio … de tubercules, de produits halieutiques et d’élevage… l’environnement influant sur le produit. Que de fruits, dits exotiques, hors de nos frontières, et dont le goût exquis est unanime, ne demandent qu’à être normés, calibrés et labellisés, pour être vendus partout dans le monde ! Pourtant, dans un pays comme le Nigéria, actuellement sur le toit de l’Afrique, le ratio d’enfants malnutris est de 1/5. C’est d’autant plus paradoxal que dans nos pays tout pousse. Pire, il arrive très souvent que les arbres fruitiers (baobabs, rôniers, …) se trouvent dans des forêts sauvages, où il ne suffit que de cueillir les productions… Mais presque rien n’est fait pour exploiter tous ces atouts, non seulement en privilégiant leur consommation localement, avant de songer à des débouchés sur l’export, mais aussi en créant des banques de semences pour les préserver.

Pépinière de baobabs

Fort heureusement, les mentalités sont en train de changer. Green Sahara Farms au Nigéria a récemment publié dans les réseaux sociaux, une pépinière de baobabs (andasonia digitata). Au Sénégal, des entreprises comme Le Lionceau produit des pots à base de céréales pour enfants. Dans quelques pays des chaines de distribution de produits locaux transformés font un excellent travail. Néanmoins, des insuffisances subsistent. Excepté la noix de cola, dans quelles cérémonies à Dakar, Abidjan ou Bamako, distribue-t-on des fruits locaux, sauf s’ils sont sous forme de jus, écoulés par des informels ? Face aux dégâts de la malnutrition sur les enfants, en termes de retard de croissance et sur le développement cognitif des enfants, il est urgent de prendre à bras le corps une telle problématique. A travers leurs fondations respectives, Aliko Dangote et Bill Gates, projetaient d’injecter 100 millions de $, il y a un peu plus d’un an, au Nigéria pour mettre fin à un tel fléau. De telles actions, si elles encouragent l’exploitation agricole traditionnelle, à la fois riche et durable, issue d’un patrimoine inestimable, sont à faciliter. D’autant plus qu’il est grand temps de s’employer à réaliser des investissements dans la production locale d’aliments nutritifs, exempts de pesticides et de fongicides… de la fourche à la fourchette !

L’Afrique est victime de taux « exorbitants » sur la dette, selon le chef de l’ONU

Les pays africains sont malmenés par le système financier international qui leur impose des taux d'intérêt "exorbitants", a déclaré samedi le chef de l'ONU, Antonio Guterres

Les pays africains endettés sont contraints à des accords injustes par le système financier international, qui leur refuse l’allégement de la dette et applique des taux d’intérêt « exorbitants », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Des déclarations lors du sommet 36eme sommet de l’Union africaine (UA).

Les pays africains sont malmenés par le système financier international qui leur impose des taux d’intérêt « exorbitants », a déclaré samedi le chef de l’ONU, Antonio Guterres alors qu’il annonçait 250 millions de dollars de financement de crise, y compris pour lutter contre le risque de famine sur le continent. Un constat fait lors du 36e Sommet de l’Union africaine (UA) qui a débuté samedi au siège de l’organisation à Addis-Abeba, en Éthiopie, réunissant des dirigeants africains de tout le continent, ainsi que des personnalités internationales de premier plan. Les participants ont discuté de diverses questions régionales, se concentrant principalement sur l’économie et les contraintes financières persistantes.  Le chef de l’ONU a cependant souligné que l’action est encore nécessaire pour l’Afrique, à savoir « l’action économique ». Selon Guterres, l’Afrique est particulièrement riche en potentiel. Investir dans les « voies de la prospérité de l’Afrique nécessite des financements », a-t-il souligné, rappelant que les pays africains sont à plusieurs reprises abandonnés et négligés par les institutions financières mondiales.

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Dans son allocution devant l’assemblée, il a appelé à des réformes profondes visant à modifier la structure même de la finance internationale pour la rendre bénéfique pour les pays en développement, en particulier ceux d’Afrique, et la transformer pour servir les intérêts des plus vulnérables. Il a déclaré que le monde avait besoin d’une « nouvelle architecture de la dette qui allège et restructure la dette » des pays lourdement endettés. Aujourd’hui, les ratios d’endettement public en Afrique subsaharienne sont à leur plus haut niveau depuis plus de deux décennies, a déclaré le Fonds monétaire international (FMI) l’année dernière.

Burkina : le gouvernement tente de rassurer les investisseurs après une réquisition de 200 kg d’or pour « nécessité publique »

Pour tenter d’encourager les investisseurs, le gouvernement nigérian a introduit des réformes. (Crédit : DR).

La réquisition pour « nécessité publique » en début de semaine par le gouvernement de la transition du Burkina de 200 kg d’or produit par, SEMAFO BF, une filiale du groupe canadien Endeavor Mining, a amplifié les incertitudes auprès des investisseurs miniers déjà confrontés à une baisse de leurs activités en raison de la situation sécuritaire que vit le pays depuis quelques années. Pour le gouvernement, qui tente de rassurer les investisseurs et les autre partenaires, les récentes réquisitions d’or auprès de sociétés minières, résultent d’une nécessité publique et sont exceptionnelles et temporaires.

Face à la vague d’interprétations que cette décision a provoqué au Bukina Faso mais aussi au niveau des acteurs miniers, le gouvernement a tenu à rassurer le marché et principalement les investisseurs opérant dans l’industrie extractive, un des piliers de l’économie du pays.

« Le gouvernement rassure les investisseurs et tous les autres partenaires du Burkina Faso que la décision de réquisition est dictée par un contexte exceptionnel de nécessité publique qui fonde l’Etat à demander à certaines sociétés minières de lui vendre une partie de leur production d’or « , a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, dans un communiqué publié jeudi dernier.

Dans un arrêté signé mardi dernier par le ministre Simon-Pierre Boussim, le gouvernement a annoncé «la réquisition de l’or produit par la société d’exploitation minière d’or de Semafo Burkina Faso ». Selon le ministre des mines, cette décision qui est conforme à l’article 16 du code minier », porte sur la réquisition de 200 kilogrammes d’or produits à la mine de Mana, dans l’ouest du pays, est motivée par des raisons de « nécessité publique ». L’arrêté indique, par ailleurs, que la société minière « percevra une indemnisation correspondant à la valeur de l’or ainsi réquisitionné », sans d’autres précisions. Selon les estimations des experts, au prix actuel de l’or et du dollar sur le marché, les 200 kg d’or réquisitionnés à la mine de la SEMAFO Burkina Faso SA par le gouvernement burkinabè ont une valeur de 7,275 milliards FCFA.

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 La mine d’or de Mana, l’une des plus grandes mines du pays, est en exploitation depuis mars 2018. En 2022, cette propriété de Endeavor Mining qui a fusionné en 2020 avec le canadien Semafo pour former l’un des plus gros producteurs d’or en Afrique de l’Ouest, a produit 6,04 tonnes d’or, selon des chiffres officiels. Selon le code minier burkinabè, « les installations minières ou de carrières et les substances extraites ne peuvent être ni réquisitionnées, ni expropriées par l’Etat que pour un motif de nécessité publique et moyennant une juste et préalable indemnisation » fixée en accord entre les parties ou par un tribunal arbitral ou de droit commun.

Le gouvernement donne des gages d’assurances à un marché plongé dans l’incertitude

L’annonce du gouvernement de la réquisition des 200 kg d’or de la Semafo a plongé le marché dans l’incertitude sur la situation économique du pays d’autant que selon plusieurs médias locaux, il ne s’agit pas de la seule réquisition par le gouvernement ces dernières mois. En plus des 200 kg de Semafo, l’Etat avait aussi réquisitionné 300 kg à Bissa Gold, une autre société opérant dans l’exploitation de l’or dans le pays. « Conscient de l’importance de l’industrie minière pour l’économie du Burkina Faso, le gouvernement demeure respectueux de l’ensemble de ses engagements vis-à-vis des partenaires du secteur », a tenu à rassurer le porte-parole du gouvernement qui a également assuré les sociétés minières que « l’Etat est à leurs côtés et continuera à les aider et à les accompagner dans leurs activités avec un accent particulier sur la réduction des risques sécuritaires pour leur permettre d’évoluer dans un environnement sécurisé ».

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Malgré les assurances des autorités, les perspectives du marché ne sont pas de bon augure surtout pour les miniers. D’autant que depuis 2015, le pays est confronté à une dégradation de la situation sécuritaire avec la multiplication des attaques par les groupes armés terroristes (GAT). Des attaques qui prennent assez souvent pour cibles, les sites miniers du pays. En 2022, le Burkina a connu deux coups d’état militaires, ce qui a amplifié l’incertitude politique et économique car cette double crise sécuritaire et politique s’accompagne d’un fort ralentissement de l’activité économique. le gouvernement n’a pas motivé les raisons du recours à ce procédé ainsi que ce qu’il compte en faire des revenus tirés de la vente de l’or ainsi réquisitionné mais pour beaucoup d’analystes, elle est en lien avec la situation économique que traverse le pays qui, depuis quelques semaines, ne cesse de solliciter avec instance, le concours des partenaires techniques et financiers  notamment le FMI ? la Banque mondiale et l’UEMOA pour faire face à la crise  que traverse les caisses de l’Etat. De passage à Ouagadougou en début de semaine, le Gouverneur de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou, a salué la résilience dont fait preuve l’économie burkinabé malgré la multiplication des chocs et la persistance des défis. Il a assuré le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, du soutien de son institution pour faire face à la situation.

Côte d’Ivoire : la réouverture des frontières terrestres, une bouffée d’oxygène pour l’économie

Les frontières de la Côte d'ivoire ont été fermées depuis le 20 mars 2020 dans le cadre de la lutte contre la propagation de l'épidémie de la Covid-19. Cependant, alors que les frontières  maritimes et aériennes ont été rouvertes depuis des mois, les frontières terrestres sont restées jusque-là fermées au trafic des personnes. (Crédit : Reuters)

Fermées depuis deux années en raison de la pandémie du Covid-19, le gouvernement ivoirien vient de décider de la réouverture des frontières terrestres du pays à compter du mercredi 15 février 2023. Une mesure qui a été fortement appréciée par les principaux acteurs économiques du pays notamment ceux du secteur des transports. Ces derniers ont été parmi les plus affectés par cette fermeture dont l’impact s’est aussi rejaillit à l’activité économique ivoirienne.

C’est à l’issue d’un Conseil des ministres présidé par le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, que le gouvernement a annoncé la réouverture de ses frontières terrestres.« Le Conseil a adopté un décret portant ouverture des frontières terrestres de la Côte d’Ivoire. Au regard de l’évolution favorable de la situation sanitaire mondiale et de la reprise des activités économiques, les frontières aériennes et maritimes ont été ouvertes. Dans cette même dynamique, le décret adopté ce jour fixe l’ouverture des frontières terrestres pour compter de mercredi 15 février 2023 à minuit », a déclaré le ministre de Communication, Amadou Coulibaly,  qui s’ est exprimé devant la presse à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Selon le porte-parole du gouvernement, « cette décision de réouverture des frontières terrestres intervient surtout après la maîtrise des voies secondaires de passages clandestins par les forces de sécurité ». Chose qui permet, a-t-il poursuivi, « une redirection des voyageurs vers les passages officiels de traversée afin de pouvoir assurer un meilleur contrôle du flux migratoire ».

Reprise progressive du trafic vers les pays de l’hinterland

Les frontières de la Côte d’ivoire ont été fermées depuis le 20 mars 2020 dans le cadre de la lutte contre la propagation de l’épidémie de la Covid-19. Cependant, alors que les frontières  maritimes et aériennes ont été rouvertes depuis des mois, les frontières terrestres sont restées jusque-là fermées au trafic des personnes. En cause, la situation sécuritaire avec les menaces que connait le pays au niveau de ses frontières avec des pays voisins comme le Mali ou le Burkina, en proie à une multiplication des attaques terroristes. Ce qui a provoqué un afflux massif des réfugiés en terre ivoirienne ainsi que des tentatives d’infiltrations des groupes armées terroristes (GAT) qui ont déjà menée plusieurs attaques dans les villages frontaliers ivoiriens ces derniers mois.

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Cette situation a négativement impacté l’activité économique du pays. Principale économie de l’UEMOA, la Côte d’ivoire avec son port d’Abidjan est l’une des principales portes d’entrée et de départ des marchandises des pays dits de l’hinterland ouest-africain notamment le Burkina Faso, le Mali et aussi le Niger. L’un des secteurs les plus touchées par cette fermeture, c’est celui du transport. Bien que le trafic des marchandises en direction des pays voisin et en particulier celui des minerais en provenance du Mali et du Burkina a été relativement épargné, la fermeture des frontières terrestres a beaucoup impacté les échanges commerciaux dans la sous-région. C’est ce qui explique que depuis plusieurs mois, les principaux acteurs du secteur n’ont cessé de plaider auprès du gouvernement pour la réouverture des frontières terrestres. Fin décembre dernier, la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (CNGR-Ci) est monté au créneau au cours d’un point presse pour statuer sur la fermeture des frontières terrestres depuis la pandémie du Covid19.

« Depuis le 20 mars 2020, des cars de voyage sont stationnés. Plus de 200 compagnies de transport sont fermées, mettant ainsi au chômage plus de 20 000 personnes. Les déplacements entre les pays limitrophes sont quasi inexistants, ou donnent lieu à d’autres formes de transport illégales », avait alors déploré le Président de l’organisation, Touré Adama.

Il a dans son propos, relevé une longue série de conséquences négative de cette fermeture sur leurs activités. Il a saisi l’occasion pour plaider auprès du Président de la République, Alassane Ouattara, afin que les frontières terrestres soient ouvertes. « Nous espérons vraiment que la réalisation de ce vœu soit notre beau cadeau de fin d’année 2022. C’est notre vœu le plus cher », a-t-il déclaré. La décision de rouvrir les frontières terrestres constitue donc une véritable bouffée d’oxygène pour l’économie ivoirienne mais aussi de l’ensemble des pays de la sous-région UEMOA. « Cette action gouvernementale fortement louable a réjoui la grande famille des transporteurs et conducteurs routiers de Côte d’Ivoire », s’est ainsi félicité Diaby Ibrahim, Directeur général du Haut Conseil du Patronat des Entreprises de Transport Routier de Côte d’Ivoire, au lendemain de l’annonce par le gouvernement de l’ouverture des frontières.

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La réouverture des frontières terrestres est aussi un soulagement pour les transporteurs dont les activités s’étaient drastiquement réduites ces dernières années. Dans un communiqué, l’Union des chauffeurs routiers d’Afrique de l’Ouest (UCRAO) a salué cette décision tout en misant sur une reprise progressive du trafic routier pour près de 300 compagnies de transport. La décision a été aussi vivement saluée par les compagnies de transports voyageurs. Au Niger, tout comme au Bénin, au Ghana, au Burkina ou au Mali, plusieurs compagnies de transports de voyageurs ont déjà annoncé la reprise du trafic en direction et en provenance des principales villes ivoiriennes.

INTERVIEW : Soumaila Siby, CEO Marena Gold, un raffineur d’or porté sur la valorisation du « Made in Mali »

Nous produisons actuellement comme sus-spécifié six tonnes d’or pur à l’année ; sachant que la capacité de production annuelle de notre chaîne de production est de vingt-huit tonnes d’or pur par an. (Crédit : Dr).

Marena Gold Mali fait partie des structures qui ont opté pour le développement de chaines de valeur et réussi la transformation locale, afin que le continent bénéficie en premier de ses propres richesses. Soumaila Siby – PDG de cette entreprise, l’une des rares raffineries africaines d’or, à capitaux 100% maliens –  a expliqué à Africa Income ce que représentent les métaux précieux, plus particulièrement l’or dans la Finance et les systèmes monétaires.

Africa Income : Marena Gold existe depuis une dizaine d’années. Comment a germé l’idée ?

Soumaila Siby : C’est à Hong Kong, lorsque je me lançais dans le Commerce International, que j’ai constaté qu’en Afrique de l’ouest, malgré le statut de troisième zone d’extraction aurifère au monde, il n’y avait quasiment aucune valeur ajoutée sur l’or extrait, qui est, au demeurant, toujours exporté, vers d’autres hubs économique majeurs, sans aucune transformation locale, le tout sur fond de très faible répartition des maigres retombées économiques liées à son extraction et exportation. Les bourses de négoces de métaux précieux, tels que Dubaï, Londres, Mumbai et Hong-Kong accueillent de grandes quantités d’or non minier (NDLR : appellation consacrée au Mali à l’or extrait dans les petites mines et couloirs d’orpaillage traditionnels), qui n’est pas raffiné et souvent acheté à des prix dérisoires dans les zones d’orpaillages.

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Les conséquences de cet état de fait sont, d’une part, la perte pure et simple de métaux précieux, tels que le platine, le palladium et l’argent, contenus dans l’or avant raffinage et qui ne seront jamais comptabilisés dans la structure de prix de ce dernier lors de sa vente là-bas, et d’autre part, de l’entretien d’un système d’exploitation et d’exportation, parfois informel, qui ne permet pas à nos pays, de pleinement profiter des retombées d’une ressource minérale hautement stratégique, car ne faisant pas la promotion de la valeur ajoutée (NDLR : transformation, extraction et mise en valeur des autres métaux précieux contenus dans le minerais et les lingots) ni des dérivés en Finance (NDLR : usage de l’or dans celle-ci).

« Jai donc pris la lourde décision de me lancer dans la transformation et le commerce de lor et autres métaux précieux dans mon pays dorigine, afin de positivement impacter sur notre ééconomie et contribuer à un changement de paradigme ».

De ce constat, j’ai commencé à m’intéresser à cette ressource et étudié en profondeur toutes ses implications commerciales, financières et stratégiques. C’est ainsi que j’ai donc pris la lourde décision de me lancer dans la transformation et le commerce de l’or et autres métaux précieux dans mon pays d’origine, afin de positivement impacter sur notre économie et contribuer à un changement de paradigme pour une meilleure répartition des profits issus de l’extraction et de la transformation de nos ressources minérales.

Sur quel modèle repose le développement de la raffinerie, disposez-vous de concessions minières ? Si oui, dans quels périmètres ?

Le business-modèle initial de Marena Gold ciblait, au travers d’une fourniture de services (raffinage) les comptoirs d’exportation aurifère, les coopératives d’orpaillage traditionnel ou artisans miniers, les bijouteries et enfin les multinationales. Cependant, au vu des réalités du marché malien et de la sous-région, Marena Gold a dû évoluer vers l’achat, le raffinage et l’exportation à son propre compte d’or pur à 99,9 %. Aussi dans une logique d’anticipation et pour des besoins de croissance nous entendons très bientôt nous lancer dans l’exploitation de petits complexes miniers à échelle industrielle, pour plus de valeur ajoutée, une production riche et variée (NDLR : or, argent, platine et palladium) et plus de profit tout en contribuant au développement local des collectivités, ainsi qu’à l’essor de notre économie nationale. Nous ne sommes pas effrayés de revoir – au besoin – nos approches, nous évaluons au quotidien la portée et l’utilité de nouveaux schémas d’affaires locaux qui pourraient davantage contribuer au développement de nos marchés et spécialités financières.

Quels sont vos rapports avec le ministère malien des Mines ou bénéficiez-vous d’accompagnements ou de quelconques conventions avec les départements sectoriels ?

Nous avons d’excellents rapports avec nos autorités et les différents départements ministériels. En termes d’Économie et de Finance nationales, nous contribuons à travers un apport constant et considérable en devises de réserve de premier choix. Nous participons également, à travers nos exportations, au redressement de la balance commerciale nationale, qui est déficitaire. Nous avons également de bons rapports avec le ministère des Mines de l’Énergie et de l’Eau, nous collaborons avec la Direction Nationale de la Géologie et des Mines (DNGM), un service central de ce département ministériel.

Nous avons signé une convention avec cette Direction, dont les lignes principales – hors aspects confidentiels – portent sur la familiarisation et la formation continue des cadres de la DNGM aux techniques de raffinage, sur la valorisation du poinçon officiel « Made in Mali » et le versement d’une redevance à l’État pour l’usage de celui-ci et sur le développement de complexes miniers industriels de petite taille, dans le cadre d’une collaboration qui vise in fine à formaliser l’activité des artisans miniers dans les couloirs d’orpaillage légaux, tout en générant plus de valeur ajoutée au niveau local et une meilleure répartition de profits qui seront de facto majorés.

Vue la rareté de structures, telles que la vôtre, quel a été le montant de l’investissement initial ?

En effet, il y a lieu de parler de rareté de structures. Les raffineries en Afrique de l’Ouest sont rares et pour la plupart peu fonctionnelles. Marena Gold est actuellement la seule raffinerie active et fonctionnelle en République du Mali.  Nous avons donc énormément investi dans l’établissement d’un réseau fonctionnel, structuré et performant. Notre investissement initial s’élevait à plus de deux milliards de francs CFA. Mais nous nous sommes très vite retrouvés confrontés à un problème majeur : l’absence de réseaux d’approvisionnement.Nous avons donc énormément investit dans l’établissement d’un réseau fonctionnel, structuré et performant. Ce qui nous permet d’acheter et de transformer pour nous même un total de six tonnes d’or pur à 99,9 % par an. Ceci vous donne, en plus de notre investissement initial, une idée des montants que nous engageons pour notre ravitaillement.

Le tour de table est-il à 100% Malien ?

Marena Gold au Mali est une entreprise à capitaux exclusivement maliens, basée sur des valeurs et l’excellence. Nous misons sur un investissement local, sur des ressources humaines locales, sur un savoir-faire local, sur une production et une valeur ajoutée locale. Nous militons pour la promotion de la qualité de production mais aussi pour plus de débouchés locaux et un impact bénéfique majoré et varié sur le tissu socio-économique de notre pays.

Le raffinage exige des normes et standards stricts. Quid de la qualité de vos produits et de votre capacité de production annuelle ?

Nous produisons actuellement comme sus-spécifié six tonnes d’or pur à l’année ; sachant que la capacité de production annuelle de notre chaîne de production est de vingt-huit tonnes d’or pur par an. Nous sommes certifiés et reconnus au Mali, ainsi que sur toutes les places ou hubs majeurs de négoce des métaux précieux. Nos produits sont appréciés partout, notamment à Dubaï, Ankara, New-York, Hong Kong, Mumbai. Vous savez, il y a cette confusion qui est souvent faite entre la certification de la London Bullion Market Association (NDLR : LBMA) et la certification de qualité ou pureté de l’or raffiné. Pour être certifié LBMA, il faut s’acquitter de cotisations et frais annuels, tout en se conformant à un processus de certification très complexe qui vise en réalité à réduire le nombre de certifiés LBMA. Nous pensons que ceci relève d’une stratégie visant à maîtriser, sécuriser et stimuler un marché très spéculatif, ici la LBMA, où l’or physique devient d’ailleurs de moins en moins visible. À cet effet comme l’on fait les londoniens, il nous incombe nous africains de créer ne serait-ce qu’un marché similaire au LBMA.

Comment avez-vous su surmonter des entraves émanant de crises successives, relatives au terrorisme, Covid-19… ?

Certes l’apparition du virus Covid-19 a beaucoup affecté l’économie mondiale en 2020, le Mali n’a pas été épargné. Cette épidémie a laissé des traces toujours visibles dans le commerce, nous nous sommes adaptés et nous avons survécu, Dieu merci ! Pour ce qui concerne le terrorisme, dont nous prenons très au sérieux les conséquences ou implications sur le commerce et les transactions, nous nous sommes adaptés en focalisant notre réseau et nos procédures d’approvisionnement exclusivement sur des zones reconnues comme « saines » par nos autorités ainsi que par l’ensemble des structures internationales et sous-régionales habilités à émettre de telles appréciations.

« Notre entreprise est lune des rares entreprise en Afrique de lOuest qui mise beaucoup sur lanalyse et la prospective ééconomique ».

Notre entreprise est l’une des rares entreprise en Afrique de l’Ouest qui mise beaucoup sur l’analyse et la prospective économique. Nos analystes ont pour instructions d’anticiper et prévoir une gamme riche et variée de problématiques et de difficultés pour lesquelles des ébauches de solutions et plans sont préparés et mis à disposition pour tout besoin ou cas de figure potentiel. In fine tout ce que nous venons de mentionner fait partie des aléas de la vie, mais aussi des difficultés et problèmes qu’il faut savoir cerner et anticiper !

Quels sont vos débouchés actuels ?

Nos produits sont écoulés partout à travers le monde, grâce à nos partenariats stratégiques avec de grands groupes d’assurances et de logistique, nous n’avons pour seules limites que notre audace, notre enthousiasme et notre ténacité à aller toujours plus loin.

Dans le moyen terme, quels sont vos objectifs en termes de taille, de positionnement régional, de Bourse de matières premières ?

Nos ambitions à très court terme sont expansionnistes dans la sous-région, où nous sommes en phase initiale d’implantation, non pas d’un réseau d’approvisionnement, déjà existant, mais d’un réseau de raffineries à l’image de celle du Mali.Nous avons un savoir-faire et une expertise que nous souhaitons exporter, afin de contribuer à l’essor économique et industriels des pays voisins et frères. La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (Ndlr : BRVM) est importante pour nous, s’y positionner et interagir dessus avec des acteurs régionaux et internationaux ne pourra qu’être bénéfique à nos pays pour l’essor du trading (Ndlr : actions, titres, valeurs et commodités physiques) et de la finance associée à celui-ci. Il n’y a pas de pays forts sans commerce et industrie développés.

Quel regard portez-vous à vos concurrents qui exportent le métal précieux non transformé ?

Je leur souhaite de prendre conscience des opportunités, de la valeur ajoutée, mais surtout des profits dont ils privent notre économie. Je leur souhaite de comprendre que cet or non transformé et non raffiné qu’ils exportent ainsi, c’est des emplois donc des salaires potentiels qui ne seront jamais distribués et dont un grand nombre de fournisseurs de services et de commerçants auraient pu profiter pour écouler services et marchandises, générant ainsi plus de richesses et de flux commerciaux intérieurs et extérieurs. Je leur souhaite de comprendre ce que représentent les métaux précieux, plus particulièrement l’or dans la Finance et les systèmes monétaires. Vous savez, le simple fait de comprendre et cerner les choses, peut résoudre bien de nos problèmes en Afrique !

Propos recueillis par Daouda Mbaye

Sénégal : 205,6 millions d’euros de la BAD pour booster les infrastructures et l’élevage

Le responsable du bureau pays du Groupe de la Banque africaine de développement au Sénégal Mohamed Chérif et la ministre sénégalaise de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, ont signé, la semaine dernière à Dakar, deux accords de prêt d’un montant total de 205,66 millions d’euros, soit 134,89 milliards de francs CFA

Au Sénégal la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement signent un accord de prêt de 205,66 millions d’euros pour développer l’élevage et construire de nouvelles infrastructures. Les projets développés devraient créer des emplois pour la jeunesse dans le secteur de l’élevage et favoriser l’intégration sous-régionale.

Le responsable du bureau pays du Groupe de la Banque africaine de développement au Sénégal Mohamed Chérif et la ministre sénégalaise de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, ont signé, la semaine dernière à Dakar, deux accords de prêt d’un montant total de 205,66 millions d’euros, soit 134,89 milliards de francs CFA, destinés à des projets de développement de l’élevage et à la construction d’une autoroute. Le premier accord porte sur un prêt de la Banque africaine de développement d’un montant de 39,3 millions d’euros, soit 25,77 milliards de francs CFA, alloué à la mise en œuvre du Programme national de développement intégré de l’élevage au Sénégal – Phase 1. Selon le ministre Sénégalais de l’Élevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, le Programme national de développement intégré de l’élevage au Sénégal contribuera largement à la souveraineté alimentaire du Sénégal, en misant sur une hausse durable de la productivité et des productions animalières et laitières.

Un plan quinquennal pour l’élevage

Ce projet, d’une durée de cinq ans (2023-2028), a pour objectif de contribuer à accroître durablement la compétitivité et les opportunités d’emplois des jeunes et des femmes dans les chaînes de valeur animales. Ce projet vise plus spécifiquement à accroître durablement la productivité et les productions animales, améliorer la transformation et la commercialisation des produits animaux, ainsi que la professionnalisation des acteurs du secteur de l’élevage. Il est en parfaite cohérence avec le Document de stratégie pays pour la période 2021-2025 de la banque pour le Sénégal. Le programme, dont les interventions prendront en compte les chaînes de valeur lait, viande, volaille et miel, sera mis en œuvre dans les régions de Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack et Thiès à l’ouest, Kaffrine au centre, Louga au nord, et Kolda, Sédhiou et Ziguinchor au sud du pays. Il profitera directement à 32 000 acteurs de ces chaînes de valeur, dont 16 000 femmes et jeunes, et indirectement à 950 000 personnes environ, dont 51 % de femmes et va générer 18 000 opportunités d’emplois, dont 10 800 pour les femmes.

« Ces financements témoignent, une fois de plus, du dynamisme de la collaboration entre la Banque africaine de développement et le Sénégal, mais également de l’engagement de notre institution à accompagner les efforts de développement mis en place par le gouvernement et traduit à travers le Plan Sénégal Émergent », a déclaré le représentant de la BAD lors de la cérémonie de signature.

Ces financements témoignent du dynamisme de la collaboration entre la Banque africaine de développement et le Sénégal. Le deuxième accord, d’un montant total de 166,36 millions d’euros, soit 109,115 milliards de francs CFA, se compose d’un prêt de 119,69 millions d’euros de la Banque africaine de développement et d’un prêt de 46,67 millions d’euros de African Growing Together Fund (AGTF), un fonds cofinancé par la Banque populaire de Chine et la Banque africaine de développement. Il est destiné à financer le Projet de construction de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis. Ce projet améliorera le niveau de service et de sécurité des liaisons routières entre Dakar et Saint‑Louis, ainsi que l’accessibilité et les conditions de vie des populations dans sa zone d’influence directe. Avec 150 kilomètres de plage entre Dakar et Saint-Louis, l’autoroute donnera une impulsion au développement du tourisme et favorisera l’émergence de nouveaux pôles urbains, comme ceux du lac Rose et de Lompoul et des nombreux sites touristiques autour de la ville de Saint-Louis. Il contribuera également à la valorisation des ressources pétrolières et gazières disponibles dans la zone du projet et au développement des échanges commerciaux entre le Sénégal, l’Afrique du Nord et les pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Dette en Afrique du Nord : Kristalina Georgieva tire la sonnette d’alarme

Le FMI a publié ses dernières prévisions il y a deux semaines ; elles sont certes moins sombres que celles du mois d’octobre, mais annoncent toujours un ralentissement de la croissance, et une lutte contre l’inflation en priorité pour 2023. Cette dernière passera de 8,8 % en 2022 à 6,6 % cette année, et à 4,3 % en 2024

La dette publique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est une « préoccupation », nécessitant une stratégie budgétaire, selon le FMI qui s’est penché sur les enjeux et menaces qui pésent sur la région. Il s’agit de renforcer la résilience des finances publiques pour protéger less populations et les économies de la région tout menant des actions en faveur de l’envionnement.

La dette publique de certains États du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) est  « préoccupante » et les gouvernements gagneraient à renforcer leur résilience par le biais de politiques budgétaires pour se protéger contre les chocs en période d’incertitude, a déclaré dimanche la cheffe du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva. La croissance mondiale reste faible, mais il se peut qu’elle soit à un tournant a-t-elle rappelé. Après une expansion de 3,4 % l’an dernier, le FMI prévoit son ralentissement à 2,9 % en 2023, avant de se redresser légèrement pour atteindre 3,1 % en 2024. L’institution de Bretton Woods a publié ses dernières prévisions il y a deux semaines ; elles sont certes moins sombres que celles du mois d’octobre, mais annoncent toujours un ralentissement de la croissance, et une lutte contre l’inflation en priorité pour 2023. Cette dernière passera de 8,8 % en 2022 à 6,6 % cette année, et à 4,3 % en 2024 ; pour autant, dans la plupart des pays, elle restera supérieure aux niveaux observés avant la pandémie. L’évolution est encourageante, mais les risques de dégradation persistent, à cause des doutes sur la reprise de l’économie chinoise. L’inflation pourrait ainsi rester plus élevée que prévu, ce qui nécessiterait un durcissement encore plus important de la politique monétaire, au risque d’une réévaluation brutale des actifs sur les marchés financiers. Aussi toute intensification de guerre Russo-ukrainienne peut fragmenter encore davantage l’économie mondiale.

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À mesure que l’économie mondiale ralentira, la croissance devrait aussi chuter au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, pour passer de 5,4 % en 2022 à 3,2 % cette année, avant de remonter à 3,5 % en 2024. Les baisses de production décidées par l’OPEP+ pourraient réduire les recettes globales des pays exportateurs de pétrole. Ce qui risque de conduire les pays importateurs de pétrole à des difficultés persistantes. La dette publique est particulièrement préoccupante : plusieurs pays de la région présentent des ratios dette/PIB élevés, dont certains avoisinent les 90 %. En outre, pour la quatrième année consécutive, l’inflation devrait dépasser les 10 % dans la région, au-dessus de la moyenne mondiale. Pour les pays émergents et les pays à faible revenu de la région, cette situation tient aux effets prolongés de la hausse des prix des denrées alimentaires ; dans certains cas, la dépréciation des monnaies nationales joue également un rôle.

« Nous nous inquiétons des risques qui pèsent sur la région. La guerre que la Russie livre à l’Ukraine et des catastrophes climatiques pourraient aggraver les effets des pénuries alimentaires sur les plus fragiles. Qui plus est, le chômage reste très élevé, notamment chez les jeunes : dans ces conditions, les sociétés courent un risque considérable de déstabilisation ».

Elle a mis en avant trois principes directeurs pour aider les pays à renforcer leur résilience en mobilisant leur politique budgétaire. Il s’agit d’abord de se doter d’un cadre solide pour la conduite de la politique budgétaire et la gestion des risques budgétaires. Dans un monde marqué par les chocs et l’incertitude, la conduite de la politique budgétaire gagne en importance, mais aussi en complexité. Pour y parvenir, le Maroc élimine progressivement les subventions onéreuses et non ciblées pour les remplacer par des aides sociales ciblées. La Mauritanie a décidé d’ancrer sa politique budgétaire sur un niveau de référence pour surmonter la volatilité des recettes qu’elle tire de ses exportations minières ; elle a également augmenté les prix des combustibles de 30 % en réduisant les subventions. Enfin, certains pays exportateurs d’énergie profitent des périodes où les cours sont élevés pour constituer des réserves, afin de mieux affronter la volatilité des prix du pétrole.

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Les États doivent également composer avec de nombreux risques budgétaires qui pourraient découler, notamment, des garanties publiques et des pertes essuyées par les entreprises d’État ; ces risques peuvent aggraver l’endettement et forcer les pouvoirs publics à réduire des dépenses pourtant vitales. Pour mieux y faire face, l’Égypte améliore le suivi de ce type de risques. En outre, plusieurs pays arabes adoptent des cadres budgétaires à moyen terme réalistes. Le deuxième principe consiste à planifier et à investir sur le long terme pour surmonter les difficultés liées au changement climatique. De l’Afrique du Nord à l’Asie centrale, la région se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde. Selon le FMI, pour accroître la capacité d’adaptation de la région, il est essentiel que les pays investissent dans des infrastructures résistantes aux effets du changement climatique et dans des systèmes d’alerte précoce. Les investissements dans les énergies renouvelables et la décarbonation de l’économie des pays de la région sont tout aussi indispensables.

« Les autorités des pays de la région ont chiffré à plus de 750 milliards de dollars leurs besoins de financement pluriannuels en la matière. De tels besoins ne seront satisfaits qu’à condition que des politiques publiques et des solutions financières judicieuses soient mises en place pour favoriser un climat propice au financement privé de l’action climatique ».

Le troisième principe identifié par le FMI consiste à accroître les recettes fiscales. Pour investir dans un avenir plus résilient, l’organisme bancaire recommande de renforcer davantage les politiques et les administrations fiscales.De nombreux pays de la région ont nettement augmenté leur capacité fiscale. Pourtant, le ratio moyen impôts/PIB, hors recettes tirées des hydrocarbures, n’est encore qu’à environ 11 %, ce qui représente moins de la moitiédes recettes fiscales potentielles.

 Approfondir la coopération internationale

Cependant, le niveau d’endettement de certains pays n’est pas viable, et les autorités nationales ne peuvent pas résoudre seules ce problème urgent. Le poids de la dette pèse sur les dépenses de santé, d’éducation et d’infrastructures ; cette situation frappe les populations les plus fragiles, mais il s’agit aussi d’un problème commun à la région et au monde entier. « Dans ce domaine, l’esprit d’équipe doit prévaloir : le nombre de créanciers publics et privés est si élevé que seule la coopération multilatérale peut permettre de rétablir la viabilité de la dette », a conclu la directrice du FMI.

Accord tripartie entre le Mali, le Burkina Faso, la Guinée pour le commerce et les infrastructures

A Ouagadougou, les trois ministres Olivia Rouamba pour le Burkina Faso, Morissansa Kouyate pour la Guinée et Abdoulaye Diop pour le Mali ont décrié les mesures et demandé un soutien technique et financier pour les transitions qu'ils jugeaient démocratiques.

Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso se rapprochent pour renforcer leurs échanges. Dirigés par des militaires et sanctionnés par la Cedeao, les trois pays au destin similaire, ont réunis leurs ministres des affaires étrangères pour concevoir une feuille de route permettant de fluidifier leurs échanges commerciaux et d’élaborer des infrastructures routières et ferroviaires communes.

Le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, tous dirigés par des militaires, ont vu leurs ministres des Affaires étrangères proposer un partenariat régional tripartite pour faciliter le commerce et lutter contre l’insécurité dans la région, selon leur déclaration conjointe publiée jeudi soir. Afin d’élaborer des pistes de collaboration, les ministres des affaires étrangères des pays dirigés par des militaires à la suite de putsch se sont réunis à Ouagadougou pour trouver des pistes de collaboration dans un contexte où ils sont soumis à une forte pression de la Cedeao. C’est une insurrection djihadiste régionale qui a déclenché des coups d’État, qui ont été sanctionnés par des sanctions économiques de la part du principal bloc économique régional d’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, en raison des délais de transition proposés jugés trop lents. Les sanctions ne seront levées que si les ultimatums fixés l’an dernier sont respectés. A Ouagadougou, les trois ministres Olivia Rouamba pour le Burkina Faso, Morissansa Kouyate pour la Guinée et Abdoulaye Diop pour le Mali ont décrié les mesures et demandé un soutien technique et financier pour les transitions qu’ils jugeaient démocratiques. Dans un communiqué les responsables ont relevé « la nécessité de mettre en place et d’institutionnaliser un cadre permanent de coordination entre les trois pays ».

Le plan reconnaît également des projets ferroviaires qui créeraient un réseau de chemins de fer reliant les trois capitales. La liaison reliant les capitales Bamako, Conakry et Ouagadougou est envisagée comme un socle pour les échanges de carburant et d’électricité, un tissu de liaisons de transport, une base pour la coopération sur l’extraction des ressources minérales, le développement rural et le commerce, selon le communiqué. Les pays cherchent également à conjuguer leurs efforts pour éliminer l’insécurité, a suggéré le communiqué, ajoutant que le président par intérim du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, avait demandé à son gouvernement de promulguer le plan. Une alliance vue d’un mauvais oeil du côte de la CEDEAO qui réunit 15 pays ouest-africains.

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